dernière assertion : c'est un accord passé, en 1328, au sujet du château de Fribourg, entre Thiéry, évêque de Metz, et Olry, seigneur de Fénétrange1. L'original, qui est qualifié de burgfrid, est en allemand et d'une écriture illisible, en sorte qu'il nous a été impossible de connaître l'objet de la convention faite, non par Thiéry, mais par Adhémar de Monteil, alors évêque de Metz. Par une lettre datée du mardi, le 12o jour de l'an 1328, Jean, comte de Saarwerden, et Henry, son fils, seigneurs de Honnels (?), déclarent qu'ils sont devenus cautions et principaux payeurs pour Jean, seigneur de Fénétrange, leur beau-père, envers Jean, dit Contrefort, échevin de Marsal, de la somme de 150 petits florins de rente perpétuelle, payables audit Contrefort et à ses hoirs ou ayants cause, au jour de la Saint-Martin de chaque année, audit lieu de Marsal2. Par une lettre datée du samedi après la dispersion des apôtres, l'an 1328, Colin dit Remmekil, bourgeois de Sarrebourg, fait ses reprises de Henry de Fénétrange de ce qu'il a à Muntershingen (Mittersheim), pour les rentes et revenus tant en blé qu'en avoine qu'il avait par droit de succession paternelle, moyennant la somme de 30 livres3. Le sire de Fénétrange possédait aussi un fief à Lhor, ainsi que le témoigne un titre concernant le prieuré SaintLéonard, fondé au milieu du XIIIe siècle par ses ancêtres, entre Fénétrange et Niederstinzel. En 1329, Henry de Fénétrange assigne et confère irrévocablement à la chapelle Saint-Léonard, pour la subsis 1. V. Communes, t. I, p. 382. 2. V. Trésor des Chartes, 1. Fénétrange I, 41. 5. V. ibid. 1. Fén. I, no 13. tance d'un prêtre qui sera tenu de dire à toujours une messe et des prières dans cette chapelle pour ledit Henry, sa femme et leurs père et mère, 10 livres de petits tournois assignés sur tous les biens allodiaux, rentes et revenus appartenant à ce seigneur dans le ban et finage de Lhor1. Par une lettre datée de l'an 1329, la veille de la SaintJacques apôtre, les anciens et jurés d'Elzingen ou Ebersingen (Alzing on Abreschwiller?), déclarent qu'ils sont obligés de délivrer, au jour de Saint-Martin, à Henry, sieur de Fénétrange, 60 quartes d'avoine sur son grenier, pour le bien qu'il leur avait pris, puis rendu. Jean Mochenhenner, châtelain de Deux-Ponts, avait fait, en 1329, ses reprises près de Henry de Fénétrange, pour le burg de Castel2. Chambrey, fief de l'évêché de Metz en 1131, relevait aussi de Fénétrange. Par une lettre du dimanche après l'Exaltation de la Croix 1330, Henry de Germing (Guermange), fils de feu Rodolphe de Rode, chevalier, reconnaît avoir acquis, pour lui et ses hoirs, à Henry, sieur de Fénétrange, 2 livres de rente annuelle qu'il peut tenir en la ville de Congrée (Chambrey), et les avoir repris en fief et hommage dudit sieur3. En 1331, le vendredi devant la Saint-Georges, Jean Wildmann de la Haute-Chine ou Haute-Chenche (?), chevalier, reconnaît tenir en fief de Henry de Fénétrange 16 resaux de seigle pour 50 livres de monnaie de Strasbourg qu'il a de lui à remploi sur d'autres fiefs, qu'il sera tenu 1. V. H. Lepage, Communes de la Meurthe, t. I, p. 355. 2. V. Trésor des Chartes, 1. Fénétrange III, no 2. 3. V. ibid., I. Fén. I, no 23. de reprendre de luy ou de ses hoirs, et il devient ainsi 'son vassal1. La même année, Hugues, dit Reutinger, fait ses reprises près de Henry, Hugelman et Frédéric, seigneurs de Fénétrange. Frédéric est qualifié de jung ou juncker, titre qui s'appliquait aux gentilshommes non mariés2. En 1334, le jeudi avant la Purification, Hugues ou Hugelman, sire de Fénétrange, promet d'indemniser Henry, sire de Fénétrange, son cousin, de 400 livres monnaie de tournois et 100 livres monnaie de Chalte, desquelles livres tournois Henry était demeuré caution envers Jehan Harneck ou Strunig, chevalier de Vic3. En 1340, la 4e férie après l'Invention de la SainteCroix, Johannes, Burkardus et Ulrikus fratres, domini in Vinstinga, reconnaissent confirmer la donation faite par feu leur père, Henry de Fénétrange, à Henry et à son fils, Jean d'Amange (Esminga), greffier d'Amange, pour les services qu'il est encore prêt à leur rendre, de 100 resaux de blé, moitié froment, moitié seigle, et l'augmenter de deux resaux à prendre sur le moulin de Fénétrange sur la Sarre. Scellé de trois sceaux en cire verte, dont il ne reste que le premier, où il n'y a qu'un timbre couronné et surmonté d'un cimier. Légende S. IOHANNIS. DOM. DE. VINSTING. Suivant Schoepflin, les Fénétrange possédaient en Alsace le village d'Otterswiller, près de Saverne, qu'ils avaient acquis, comme alliés du Hohenstein, au xive siècle; celui d'Eckartzwiller, que, par une lettre datée du 8o jour avant 1. V. Dufourny, t. VI, p. 150. 2. V. Trésor des Chartes, 1. Fénétrange III, no 3. 3. V. ibid., 1. Fén. I, no 44, et Dufourny, t. VI, p. 151. la Saint-Jean 1327, Boëmond, seigneur de Dachstein, avait reconnu tenir de Henry de Fénétrange, et être autorisé à donner en douaire à sa femme Agnès sur les héritages qu'il avait audit fief1. Du chef de sa femme, Walpurge de Horbourg, Henry tenait en fief de l'évèché de Strasbourg Wolgansheim et Talhem, la dîme de Mutzig, le village de Bosselbach, Merbach et la vouerie de Miltey en Alsace, en 13502. Devenue veuve, Walpurge déclara, par une lettre datée du samedi après la Saint-Martin 1344, qu'elle n'avait rien à prétendre dans Barr et qu'elle n'y avait point de maire ; ce qu'elle affirme par serment. Le Trésor des Chartes renferme des titres relatifs à ces domaines des Horbourg, dont étaient feudataires Conrad, sire de Fribourg, Berthold Munch, le prévôt de Saverne, etc. Le plus important est le Roolle de plusieurs lettres parlant des fiefs de Wolfgansheim, Dalheim, Bar, Valutz, dépendans de la seigneurie de Fénétrange ». Dufourny mentionne ce cahier, qui contient plusieurs lettres de fief et d'assurement, commençant par un titre de l'hôpital de Strasbourg concernant les biens des Wolfkambein, Dalein, du jeudi devant la Sainte-Catherine, l'an 1335, et finissant par une lettre de reprises du mercredi devant Noël, l'an 1392, toutes en allemand". 1. V. Trésor des Chartes, I. Fénétrange I, no 5. 2. Nous avons retrouvé quelques-uns de ces noms dans les tableaux des divisions territoriales et des différentes seigneuries de l'Alsace existant à l'époque de l'incorporation de cette province à la France, publiée par F.-C. Heitz. 3. V. Trésor des Chartes, 1. Fén. III, no 4. 4. V. Dufourny, t. VI, 211, et Tr. des Chartes, 1. Fén., no 256 Wolfgantzen est le nom actuel d'un village de l'ancien comté bis. Faut-il rattacher à la première de ces localités une autre pièce, surtout importante par sa date, qui constate qu'en 1313 Jean de Fénétrange était mort? C'est une lettre de Warnier de Westhoven, chevalier, qui reconnaît avoir vendu à Erwin, seigneur d'Eych, le fief qu'il tient de feu Jean de Fénétrange en la ville et ban de Wosgangen, pour la somme de 22 marcs d'argent, et prie le sieur dudit Fénétrange d'agréer cette vente et lui obliger son fief de Westhoven et tout ce qu'il a de valeur de 47 livres de rente. Fait l'an 1505, sous le scel d'Othon, seigneur d'Ochsenstein et chevalier. A cette nomenclature, bien incomplète, on peut ajouter le Rôle des vassaux des seigneurs de Fénétrange, cahier qui fait partie du Trésor des Chartes, 1. Fénétrange III, no 1. |