Cette dénomination vient évidemment de la configuration du terrain, en monticule ou motte, sur lequel le château était bâti, et des archéologues pensent, peut-être avec raison, que cette configuration elle-même n'est pas le résultat d'une circonstance naturelle, mais d'un travail exécuté par la main de l'homme. Suivant eux, la Motte de Dombasle pourrait bien être un de ces monticules factices que les Gaulois élevaient sur la dépouille des morts, et auxquels ils donnaient quelquefois d'immenses proportions. Cela serait d'autant plus admissible, que cette élévation est isolée au milieu de la plaine où le village est construit. Je dois ajouter, toutefois, qu'aucune découverte d'objet antique n'étant venue, jusqu'à présent, corroborer l'opinion que j'expose, je me borne à la présenter comme une simple conjecture. Quoique dépourvues de l'intérêt que leur donnerait leur présence sur un tumulus antique, les ruines du château de Dombasle en ont encore suffisamment pour mériter d'être étudiées. On a prétendu que la construction primitive de cet édifice date du XIe siècle1, mais sans appuyer cette assertion sur aucune preuve, ni même sur aucune hypothèse; ce qui est certain, c'est qu'il existait à la fin du xive siècle, témoins les titres de 1394 et 1396 que j'ai rappelés précédemment. Quant à l'époque de sa destruction, ou plutôt de son démantèlement, il faut probablement la faire remonter au temps de l'occupation de la Lorraine par les troupes françaises, sous le règne de Charles IV. Mais, malgré les mutilations qu'il subit alors, il avait dû conser 1. Statistique monumentale des arrondissements de Nancy et de Toul, par M. Grille de Beuzelin. Paris, 1837. ver beaucoup de sa première physionomie sa chapelle castrale, notamment, avait été respectée, et il en est encore fait mention dans des titres du siècle dernier. : L'enceinte de ce château' formait un polygone irrégulier la porte d'entrée était défendue par deux tours, qui sont aujourd'hui notablement abaissées et coiffées de toits modernes ; dans l'une d'elles se trouvait un fond-de-fosse dont l'ouverture est bouchée. De la porte on arrivait à une terrasse qui régnait tout autour du château, lequel s'élevait au milieu, flanqué par un donjon qui en occupait la partie septentrionale, et sert aujourd'hui de cave et de resserre à un jardin cultivé dans l'enceinte des murailles. Le tout était protégé par un fossé profond, maintenant converti en houblonnière. D'après les renseignements qui m'ont été fournis, cette petite forteresse aurait été bâtie sur l'emplacement d'un ancien marais ou étang dont l'existence serait attestée par les troncs de vieux saules et la quantité considérable de conroi que des fouilles récentes ont mis au jour. La nature du sol primitif expliquerait suffisamment l'affluence d'eau que l'on remarquait encore, il y a une vingtaine d'années, dans les fossés. Des anciens affirment qu'il y a eu de longs souterrains donnant issue entre Sommerviller et Dombasle, au milieu de la côte des Vignes, à un kilomètre et demi environ de ce dernier village. Le château de la Motte fut, pendant quelque temps, converti en brasserie. Il resta inhabité de 1852 à 1859, puis fut reconstruit dans quelques-unes de ses parties, avec des changements nouveaux. Il sert actuellement tout 1. Voyez le plan ci-joint. |