RÉPERTOIRE ARCHÉOLOGIQUE DE L'ARRONDISSEMENT DE SARREBOURG, PAR M. LOUIS BENOIT. CANTON DE FÉNÉTRANGE. (Chef-lieu FÉNÉTRANGE.) ANGVILLER. Époque moderne. Église paroissiale de la Sainte-Vierge en sa Nativité, construite récemment. -Anciens retranchements au canton dit Hyvresmatt (C.). BERTHELMING. Ép. romaine. Voie de Sarrebourg à Tarquinpol, traversant la forêt de Schwanhals, de Mittersheim à Thelung; traces de voie au canton dit Teufelsrath. || Ép. incertaine. Découverte, en 1854, au canton dit Kohlplatz, d'un tombeau en pierre, d'une lame de sabre en fer et, en 1851, de fers de lance, dans la Sarre, en en reconstruisant le pont. || Ép. moderne. Église paroissiale de l'Exaltation de la Sainte-Croix, reconstruite en 1776. Ossuaire. - Village ruiné pendant la guerre de Trente ans. BETTBORN. Ép. romaine. Monnaies de Constantin, déposées dans la collection de M. Louis Benoit. — Découverte, dans les fondations de l'église, d'une tête de Mercure, encastrée dans le mur du presbytère. || Ép. moderne. Église paroissiale de Saint-Remy, remaniée en 1750 sur les débris d'un édifice dont il reste la voûte ogivale sur laquelle s'appuie le clocher.-Ossuaire.-Porte de maison dont le linteau est orné de la marque d'un chef de corporation au millésime de 1627.-Au canton dit Kirschwald, à deux kilomètres est du village, pierre tribornale de 1604, en grès vosgien, délimitant trois seigneuries et en portant les armes : celles des barons de Fénétrange, des seigneurs de Lutzelbourg et des électeurs palatins du Rhin, décrite par M. Louis Benoit (Journal. 1862). BICKENHOLTZ. Ép. moderne. Église paroissiale de la Sainte-Vierge en sa Nativité. A deux kilomètres à l'ouest, ruines d'un village appelé Butzel, détruit pendant la guerre de Trente ans (C.). BISPING. Ép. romaine. Voie se dirigeant vers Tarquinpol en suivant la forêt de Guermange (S.). Tuiles à rebords || Ép. moderne. Église paroissiale de SaintMartin, reconstruite récemment. DOLVING. Ép. romaine. Voie se dirigeant vers Sarraltroff; entre Saint-Oury et la Landbach, dans un canton que les anciens terriers appellent Clostergarten (jardin du cloître), nombreux vestiges d'habitations, substructions, traces d'incendie, pierres de taille rectangulaires à moulures, mortier, briques énormes, tuiles à rebords et à stries, plusieurs médailles découvertes vers 1830, une diva Faustina qui fait partie de la collection de M. Louis Benoit. Ép. moderne. Église paroissiale de SaintMartin, remaniée en 1760, ancienne dépendance de la commanderie de Saint-Jean-de-Bassel; croix de Malte sur l'autel et sur l'agrafe de la porte. Croix de Lorraine et la date 1714 sur des portes de granges. A Saint-Oury, deux kilomètres sud, chapelle moderne, remaniée en 1750; but d'un grand pèlerinage. FÉNÉTRANGE. Ép. romaine. Découverte, en 1861, parmi les moellons d'un vieux mur, d'une mosaïque en brique, représentant en relief une feuille de chêne entourée d'un grènetis ovoïde, déposé au Musée lorrain. || Moyen age. Église paroissiale de Saint-Remy, autrefois collégiale de Saint-Pierre, édifice de la dernière époque du style ogival, construit en moyen et petit appareil; plan en forme de croix latine; orientée; trois nefs; sa plus grande longueur est de 41m 56, et sa plus grande largeur, 22m 40. Le chœur, la partie de l'édifice la plus moderne, est d'úne grande élégance; aussi profond que la nef, il la dépasse en hauteur de 0m 60; sa hauteur sous voûte est de 15m; huit fenêtres élancées, à deux meneaux, d'un style flamboyant très-varié, montant jusqu'à la voûte, dont les trois clefs principales figurent Dieu le Père, un ange tenant l'écu fascé de Fénétrange, et Saint-Pierre; de ces clefs de voûte partent des liernes et des tiercerons ornés à leur intersection de petits écussons sans moulures; près d'une porte ogivale, qui conduit à l'escalier à vis du clocher, à droite en entrant dans le choeur, une fenètre à un meneau; fragments de splendides vitraux historiés, à un seul personnage en pied, couronné par un dais d'une grande richesse, représentant des évêques, saint Georges, sainte Madeleine, des apôtres avec les versets du Credo sur des phylactères, etc. Custode et piscine ogivales, masquées par des boiseries en bois de chêne, sculptées dans le goût du xvie siècle; pierre de 3m 95, servant de base à l'autel des an ciens chanoines; au-dessus d'une porte ogivale, qui conduit à une sacristie à nervures prismatiques, une inscription lapidaire rappelant l'érection de la confrérie du SaintSacrement, en 1727, par le duc Léopold; à l'extérieur de l'abside, au-dessus de l'oculus de la custode, vers la partie septentrionale, une inscription allemande mentionnant la date de la construction du chœur, 1468. Entre le chœur et le transept, arc triomphal surbaissé, orné d'une moulure torique, décoré autrefois d'un jubé (Durival, Description de la Lorraine, t. II, p. 267). La nef, à trois travées, flanquée de bas-côtés, appuyée sur des piliers à arêtes prismatiques, éclairée par des fenêtres à deux meneaux, dont l'une a conservé un fragment de vitrail aux armes de Fénétrange d'azur à la face d'argent; dernière période du style ogival, ainsi que l'indique le millésime 1426, gravé sur une banderole au-dessus de la porte principale et des portes septentrionales et méridionales des bas-côtés. Le transept, dont la partie nord renferme la chapelle de Landsberg, est antérieur au reste de l'édifice, ainsi qu'on le voit par le style de ses fenêtres à lancette, la composition des vitraux historiés, dont les panneaux à plusieurs personnages représentent des sujets de la Passion, les nervures de voûte, les raccords de maçonnerie, et, à l'extérieur, le cordon de pierres de taille qui suit le pourtour de l'édifice; il appartient en partie à la période du style ogival de la seconde époque. Deux piliers cylindriques séparent la nef du transept, au centre duquel s'élève une tour carrée, couronnée par une flèche et remaniée en 1788. Dans l'intérieur de la chapelle de Landsberg, décorée d'une clef de voûte armoriée, on remarque, encastrée dans la muraille, la pierre tombale de Henri de Fénétrange, seigneur de nom et d'armes († 1335); monument élevé par sa veuve, Walpurge de Horbourg, décrit et dessiné par M. Louis Benoit (Mém. 1862); celle d'Ulrich de Ratsamhausen zum Stein, l'Oury de la Rouche de la guerre des Rustauds († 1543), et de Marie d'Andlau, décrit et dessiné par le même (Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, 1862); celle d'Otto Rhingrave de Kyrbourg et de Salm († 1607), bas-relief qui a été déposé au Musée lorrain, et qui a été décrit et dessiné par le même (Journal. 1860); celle de Mathias Kilburger, bailli des rhingraves († 1621), qui a été déposée au Musée lorrain, décrite et dessinée par le même (Mém. 1861). Dans le chœur, dalle tumulaire d'Arnould-Joseph Souart de Schweigen, gouverneur de Fénétrange pour le prince de Vaudémont (+1698), décrite et dessinée par le même (Mém. 1862). Les autres pierres tombales ont disparu à la suite de nombreux remaniements. Un baptistère du xve siècle ; confessionnal du XVIIe siècle; belle chaire en bois de chêne, sculptée par Labroise au XVIIIe siècle; portail occidental à voussure ogivale formée par des colonnettes en retraite les unes derrière les autres et en perspective. Rosace flamboyante. Entre la rosace et la porte, une console aux armoiries effacées, surmontée d'un cartouche sur lequel on lit: Verbum Domini manet in æternum. 1610. La toiture de la nef, incendiée en 1554, ne s'élève plus à la même hauteur, ainsi que l'indiquent les raccords de maçonnerie sur la tour; croix de Lorraine à l'extrémité du toit du chœur et sur l'auvent de la croix de mission. Arcs-boutants en larmier; ceux qui se trouvent des deux côtés de la porte d'entrée principale sont remarquables par les sculptures qui ornent une des assises de pierre de taille placées à hauteur d'homme; ce sont des têtes d'un relief fortement accusé, où quelques antiquaires ont cru voir des monu |