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le nom, comme le basque et comme les langues scandinaves reu-l, le ruisseau; cane-l, le chien, om-ul, l'homme; bem-ul-om, l'homme bon; mama-au, la mère; floare-a, la fleur.

Il est difficile, en général, de bien déterminer ce qui constitue le caractère propre de chacune des langues dérivées du latin, et cette recherche ne peut trouver place dans un travail essentiellement géographique comme celui-ci.

Jé rentre dans mon sujet. Les départemens encore français, où l'on parle flamand sur quelques points, sont ceux du Nord et du Pas-de-Calais. Le premier, pour une partie notable de son territoire, qui avait, en 1806, 155,712 ames; l'autre, pour deux communes seulement, situées près de Saint-Omer, et ayant, à la même époque, 1261 habitans. La population du département du Nord qui était, en 1806, de 839,833 habitans, étant, en 1830, de 962,648, la partie flamande de cette population doit avoir augmenté dans la même proportion, c'est-à-dire d'un septième en sus à très-peu près, et doit s'élever à présent à environ 177,950 ames.

L'allemand a continué d'être la langue de la Lor-` raine allemande (partie des départemens de la Moselle, de la Meurthe) et, sauf une petite portion, de toute l'ancienne Alsace (départemens du Bas-Rhin etdu Haut-Rhin). Il paraîtrait y avoir eu, en 1806, dans le département de la Moselle, 218,662 personnes de langue allemande, et dans le département de la Meurthe, 41,795. Une seule commune, alors de 609 habitans,

était de langue allemande dans le département des Vosges; enfin le département du Bas-Rhin avait de langue allemande 493,432 habitans, et le département du Haut-Rhin, 282,000; ensemble, pour l'Alsace, 775,432.-Total de la population allemande, en 1806, dans les départemens qui font encore aujourd'hui partie du territoire français, 1,036,498.

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Ce qui prouve un accroissement de population d'environ 1/10, et porterait, sauf erreur, le nombre actuel des habitans de langue allemande, qui sont dans ces départemens, à environ 1,140,000.

Quant à la population de langue bretonne, elle était en 1806, dans les parties de la Bretagne où elle est en usage, de 985,558, sur une population totale de 1,385,936 qu'on comptait dans les trois départemens de la Basse-Bretagne; c'était un peu plus des 7/10es de leur population totale.

Ces mêmes départemens ayant en 1830 1,501,247 habitans, savoir :

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la partie bretonne de cette population doit être d'environ 1,050,000 ames.

Par une proportion semblable, on trouve que la partie basque de la population, qui était en 1806 de 109,306 habitans sur 383,502 (nombre des habitans du département des Basses-Pyrénées), doit être d'environ 118,000 ames, aujourd'hui que ce département a une population totale de 412,469 habitans.

Quant à la Corse, qui forme la seule population de langue italienne que renferment nos départemens, si les recensemens des deux années 1806 et 1830 sont exacts, sa population a éprouvé une faible augmentation, étant à présent de 185,079 habitans, au lieu de 174,702.

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En 1806, nous avions reçu à la direction de la statistique du ministère de l'intérieur l'indication, par communes, de toutes les parties de la France où d'autres idiomes que le français formaient la langue maternelle des habitans. En prenant la population indiquée à la même époque pour chacune de ces communes, nous étions parvenus à connaître combien le territoire français d'alors renfermait d'habitans de chacune des langues qui y étaient parlées. C'était au moyen de ces renseignemens recueillis avec soin et notés avec scrupule que l'on a marqué sur des cartes particulières des départemens, et par suite sur une carte générale de la France, les limites géographiques des différens idiomes, et qu'on avait donné dans l'Annuaire des Longitudes le tableau qui y a figuré en 1809 et années suivantes, tableau qu'il ne sera

pas inutile peut-être de reproduire ici. Il est intitulé : Relevé général de la population de l'empire (français) selon les différentes langues que parlent ses habitans, énoncé en nombres ronds et sans y comprendre les militaires. Il se composait de six articles seulement, et c'était à ce degré de brieveté que l'on avait réduit un travail qui avait exigé des recherches fort considérables. Voici ces articles :

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Ces proportions, exactes pour le temps auquel elles se rapportaient, ont cessé de l'être, en ce qui concerne le royaume de France, par l'effet des événemens de 1814 et de 1815. Elles peuvent servir néanmoins à mettre sur la voie de la distribution actuelle de la population par langues : c'est ce que nous allons chereher à faire, 1o en retranchant entièrement de notre relevé les départemens qui ont cessé de faire partie de la France; 2o en comparant la population actuelle des départemens du royaume avec celle qu'ils avaient à l'époque de 1806. Ce travail, dont il serait superflu d'offrir ici les détails, nous a conduit aux résultats approximatifs suivans, applicables à l'année 1830.

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En passant maintenant aux pays de l'Europe qui, sans être soumis au gouvernement français, parlent la langue française, nous devons indiquer une partie du royaume des Pays-Bas et du duché de Luxembourg, l'archipel Anglo-Normand, la Suisse romande, la Savoie, le val d'Aoste et le comté de Nice.

Les habiles statisticiens que renferment les PaysBas ne manqueront pas, s'ils ne l'ont déjà fait, de nous apprendre dans quelle proportion la population wallone est à la population flamingante. Je trouve dans des notes recueillies en 1806 qu'il y avait, à cette époque, 1,096,000 habitans de la langue wallone dans les six départemens de la Belgique, où ce dialecte était d'un usage vulgaire, soit pour des départemens entiers, soit pour une partie seulement di territoire. Si l'on admet que la population se soi

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