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Imparf. cond. Nŏ saūriens,

I saurian.

Prétérit.

Infinitif.

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Imparf. cond. Nous serions,
Ils seraient.

Que dze fouisse, etc., Prétérit. . . . Que je fusse,
Quo fouisse, etc.

Qu'il fût.

Être.

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Temps comp. Dz'hé oudzē ǎvů, ăů, ču. Temps comp. J'ai eu,

T'as ǎvů, etc. (avuio,

ital.), etc., etc.,

Tu as eu, etc.,

etc.

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Quelques mots sans suite, cités pour exemples dans le cours de ce préambule, ou entassés par ordre alphabétique dans un vocabulaire, ne sauraient suffire pour donner une juste idée du patois qui fait l'objet de nos recherches, de même que l'on ne connaît pas tout-à-fait une langue par sa syntaxe et par son dictionnaire : il faut étudier les constructions, ses tours; il faut, en un mot, l'entendre parler et la voir écrite.

Afin de mettre, autant qu'il est possible, le lecteur à même d'apprécier le rustique jurassien, rassemblons sous ses yeux quelques fragmens de chansons qui soient la naïve expression de la pensée et des sentimens, en plaçant en regard leur traduction littérale.

Par celle-ci, une jeune bergère des montagnes de SaintClaude exprime ingénument le désir d'avoir un amant, comme sa sœur aînée, et ses vœux sont couronnés. Cette petite idylle ne manque pas de fraîcheur, quoiqu'elle ne soit pas un modèle de style.

Vini cái, pitěl majuton ; Vini, que dze tu carēssa! Que n'é-te berdzi mēgnon, Per que seye ta mětrēssa! Và cùmin ma grand sěraou On gli dět nom ma gněilleta; Mã per mà quin na dělaoй D'etrou tourdz truět pĭtěta!

Coŭ pou dări nun bösson,
I soŭtchi per lå feilleta,
On drōlou dās piŭ měgnon
Quě gli dězi ma gneilleta.
Tătă n'ēmǎilliă de çân
Le resti biu intrěděta,
Quind le visā, quāqu'èfān,
Quě ně'ră truět pĭtěta.

Viens à moi, petit mouton,
Viens que je te caresse!
Que n'es-tu berger mignon,
Pour que je sois ta maîtresse!
Vois comment ma grande sœur
On lui dit nom ma poulette!
Mais pour moi quelle douleur
D'être toujours trop petite.

Caché derrière un buisson,
Il sortit pour la fillette,
Un berger des plus mignons
Qui lui dit ma poulette.
Toute émerveillée de ça,
Elle resta bien interdite
Quand elle vit, quoiqu'enfant,
Qu'elle n'était pas trop petite.

Le couplet suivant, d'une autre chanson montagnarde, n'a rien de gracieux; mais il y respire quelque chose de sauvage et de sombre qui caractérise l'habitant des mêmes. climats.

On dzor d'ădĕrri
Quẻ là nă võlă vină,
Lās oŭazes de ny

Cudiront se rēdzoi.
I si san butās

Tot ền ouna chã.
Quand i se volaïan pōsā,

Crůvivån non prà;

Et quand dz'iro de coŭtă lašu,
Liou cha mi fassa pašu.

Un jour d'automne,

Que la neige voulait venir,
Les oiseaux de passage
Pensèrent se réjouir.
Ils se sont mis

Tout en une troupe.
Quand ils se voulaient poser,
Ils couvraient un pré;
Et quand j'allais du côté leur
Leur troupe me faisait peur.

Les amours du Bressan me semblent passablement bien rendus par la romanceque je vais transcrire on y re

connaîtra la bonhomie qui fait son caractère distinctif, et l'on remarquera comme son langage plus efféminé se prête mieux à la tendresse que celui du montagnard. On passera volontiers à une muse villageoise quelques taches. et quelques coups de pinceau donnés de trop dans le portrait d'une Eglé bressanne.

Quin dz'ēr'āmō de må Liaudin-na,
Dzin ně mnigor'ǎ mins děsis;
Să poin-nă fasě bin ma poin-na,
Seus piäisis eran mins piäisis.
No se disiens sovin l'ion l'atrou,
Que no se n'ăměriëĕns tŏrzoūs ;
Mé, vour-indret, l'in ame n'ātrou
Liaudin-na eubli něutis åmõus.

Drět löŭ mätin à la préliä
No měnovano neutés mautons,
Dz'ěră cheto prés de ma miă;
Le comminchōo'nă chinchon.
Api d'apré çăn no dinchōvan,
In no těgnant los dōuvě máns,
Alliegrous leus maoutons sālōvan;
Méně ně vōns på mais iŭsān.

Lå loŭ pià mëgnon, les mans blincé,
Loŭ pě tŏrzoū bin trěnătō;
L'è tota prin-mă su les hincé
Et, må fiön, brávǎmin mëndō.
L'e revŏillia commin nå råttå,
Et chintou coumm'on russignēu.
Oh me, cela villaina satta!
D'eun ātrou le få lou bonhēū.

En

Quand j'étais aimé de ma Claudine,
Rien ne manquait à mes désirs;
Sa peine faisait bien ma peine,
Ses plaisirs étaient mes plaisirs.
Nous nous disions souvent l'un à l'autre
Que nous nous aimerions toujours;
Mais, à présent, elle en aime un autre,
Claudine oublie nos amours.

Dès le matin, à la prairie,
Nous menions nos moutons;
J'étais assis près de ma mie;
Elle entonnait une chanson.
Puis après cela nous dansions,
En nous tenant les deux mains.
Joyeux les moutons sautaient ;
Mais nous n'allons plus ensemble.

Elle a le pied mignon, les mains blanches,
Les cheveux toujours bien tressés;
Elle est toute mince sur les hanches
Et, ma foi, joliment mise.

Elle est réveillée comme une souris,
Et chante' comme un rossignol.
Oh mais, cette cruelle traîtresse !
D'un autre elle fait le bonheur.

passant de la Bresse aux collines, on passe du mélancolique à l'enjoué, et l'on est sûr que le motif des airs

chantés s'y accorde naturellement avec les paroles. En effet la liqueur vermeille semble y colorer le discours, et la gaieté qu'elle inspire y dessiner des scènes grivoises pour les Téniers. Il existe une chanson assez piquante, composée par M. Chevassus, vicaire de Domblans, vers l'an 1783; je n'en rapporterai que dix couplets. C'est un dialogue entre deux commères mécontentes de leurs maris.

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