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ACUDRE, v. a. Aiguillonner.

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Acus, lat. ACUDRE

s'emploie aussi pour aller en avant et pour jeter. ADERRI, s. m. Automne, en patois de Sept-Moncel et de Saint-Claude. Si ce mot ne signifie pas l'arrièresaison (a prép., derri pour deire, arrière, en celtique), il fait allusion aux oiseaux qui abondent en cette saison : aderyn, oiseau; adara, chasse aux oiseaux, celt.

ADON, adv. de temps. Jusqu'à présent.-Adhuc, latin. ADRUGEONS, s. m. Pellicules qui enveloppent les plumes naissantes des oiseaux. Le paysan prononce adrudzon. Au figuré quitter ses adrugeons, prendre son essor, devenir assez raisonnable pour se conduire soimême. Ce mot est en partie composé d'adaren, celt., petit oiseau.

AFLER (s'), v. r. Se dit du vin et des liqueurs qui deviennent âpres ou fades par l'évaporation. Ce vin s'est aflé, on n'a pas eu soin de le tenir bouché. Afian, celt., moisi, rance; afr, celt., mauvais.

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AGA, interj. Vois, voyez! Ce mot est corrompu aregarde, qui se dit provincialement pour regarde, en ajoutant un a par prothèse. Dans les arrondissemens de Dôle et de Poligny, on dit ogot.

AGLETTER, v. n. Agglutiner.

AGRILE, s. m. Houx, arbrisseau. Le paysan prononce agrilou en laissant mourir la diphthongue; et, quand il veut franciser, il dit augrile.

Aï, v. n. Aller. Il se dit de même à l'impératif pour stimuler.

Aï, AIET, adv., partic. d'affirm. Oui: Inversion du celt. ya, de l'allem. ia ou corruption du lat. ita.

AIGUE, AIGUIA, ÉGUE, EDIA, s. f. Eau.-Aigue, celt.; agua, esp.; aqua, lat. Ces mots varient suivant les localités.

AIGNEAU, s. m. Anneau à mettre au doigt.

AIRIA, s. m. Battue de blé dans l'aire. Ce mot est employé métaphoriquement dans cette phrase: Les innemis son tumbés taut d'n'airia, les ennemis ont été battus dans un seul combat et complétement.

AISEMENS, s. m. Vases, vaisselle dont on se sert journellement. Ais, celtique latinisé dans le moyen âge, par aisamentum, aisance.

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ALLIÉGRE, adj. Agréable, gai. Lou timps est prou alliegrou, le temps est assez agréable. Cela novala alliegre tot neuton paï; cette nouvelle réjouit tout notre pays. La première phrase est en patois du vignoble; la seconde est en patois bressan, des environs de SaintAlegria, celt.; allégresse, fr.; allegro,

Amour.

italien.

ALLUMER, v. a. Allumer quelqu'un, éclairer ses pas dans l'obscurité, le reconduire dans l'escalier avec la lumière. Illuminare, lat.

AMBRILLOT, s. m. Nombril.

Umbilicus, lat.

ANDIN, s. m. Chenet, en patois de l'arrondissement de Dôle. Andena, celt.; landier, fr.

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ANGONS, s. m. Gonds d'une porte. Ce terme paraît appartenir à la langue francique : l'angon, chez les Francs, était un fer de lance avec lequel le gond a quelque ressemblance. Ang, celt., courbure.

APPLETS, s. m. Une paire de bœufs mise sous le joug. Applier des boeufs, c'est les atteler à la charrue. - Boves applicare, lat.

APPONDRE, RAPPONDRE, APPONSER, RAPPONSER, V.

a. Ajouter à quelque chose ce qui est nécessaire pour compléter sa longueur. De ces mots est dérivé rapponse, s. f., ce qui est ajouté : cette robe a besoin d'une rapponse, car l'enfant a grandi. La corde a été rappondue.

ARBA, S. f. Aube du jour, en patois du canton d'Arinthod. Ici le r a été substitué au l-Alba, ital. et espagnol. ARCHE, s. f. Coffre, malle, vaisseau à contenir farine ou grains. Ach, celt.; arca, latin. L'ARCHEBANC est un meuble qui sert à la fois de coffre et de table.

ARMA, S. f. Ame. M'n arma! Interj. Espèce de jurement dont on se sert pour affirmer. Nouvelle substitution du rau l.- Alma, esp.

ARROSEILLOU, s. m. Arrosoir, en patois des environs de Dôle.

ASE, s. f. Femelle du lièvre.-Hase, allemand, lièvre. AssoUT, s. m.Loge du porc. On dit ailleurs en FrancheComté essoute.-Soudt, celt., étable; Sow, angl., truie. Sus, lat., idem.

ASTOT (d'). adv. de temps. Aussitôt, incontinent, en dialecte bressan.

AULIEUTA, s. f. Alouette, en patois du canton de Voiteur. -- Alauda, lat.

AULQUE, adj. au neutre, quelque (chose), aucune chose. Prononcez aukié en rendant euphonique la diphthongue finale. Aliquod, aliquis, lat.

AURA, s. f. L'air, le vent, pris dans une acception générique. On dit aussi eura. — En patois savoyard, ura; en lat., ital. et esp., aura.

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AVALER, v. a. Descendre une pente. Avalez la rieu; descendez la rue. · Aval, y. fr., marque l'opposé d'à mont, c'est-à-dire de ce qui est haut.

AVANTER, v. à. Aveindre, tirer quelque chose d'un lieu très-bas ou très-élevé. -Avend ou abend, celt.; adventare, lat.

AVENCHER, AVENT, s. m. Osier, tige d'osier, arbrisscau, ainsi nommé de ce qu'on le coupe au temps de l'Avent, à l'approche de Noël.

AVEULIO, Aveullio, s. m. Aveugle, en dialecte du canton de Saint- Amour, voisin du département de l'Ain. On voit, par cet exemple, que gl permute, dans le patois, avec les mouillées, de même que dans la prononciation italienne.

AVRILLER, V. a. Abriter. On dit aussi se mettre à l'avri. — Avrecha, abrité, en patois bressan.

B.

BACQUINES, s. f. Petites dents. - Bec, fr., que l'on prend quelquefois trivialement pour la mâchoire, paraît avoir la même racine.

BAGE, BOIGE. s. f. Sorte d'étoffe grossière à l'usage des paysans. Les insurgés gaulois, que l'on nommait Bagaudes, étaient de la classe qui se vêtissait de bage. Bajetta, ital., étamine, étoffé peu serrée.

BAGILLON, s. m. Cotillon de bage ou de laine."

BAGOT, s. m. Bélier, chef d'un troupeau de moutons. -Bagad, Bagod, troupeau, ou bagol, gaillard, vigoureux, robuste, en celt.

BAISE-CUL, s. m. Petite barrière que les Bressans placent à l'entrée de leurs clôtures pour empêcher l'accès du bétail, et qu'ils enjambent pour passer.

BALAMMENT, adv. Tranquillement, sans se presser, tout simplement. S'en retourner tout balamment, en se dodinant, en se balançant.

BALANDRON, s. m. Espèce de surtout ou de robe fort ample. On dit en français balandran, ainsi qu'en patois bressan, comme on le voit dans un noël :

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On dit proverbialement remercier le balandron, abandonner le balandron, pour quitter la partie, se dégoûter d'une entreprise. - Androm, celt., robe fort pesante. Andromis, vêtement séquanien dont parle Martial. Bal est ici paragogique, à moins qu'il ne signifie surtout; bal, celt., dessus.

BALISTE, PALIESTRE, s. f. Petites boules de marbre avec lesquelles jouent les écoliers. Le premier de ces mots se dit à Lons-le-Saunier, le second à Dôle.— Balle, fr., a la même racine. Voy. PALOT.

BALLOT, s. m. Balle, enveloppe du grain. Voy. PAILLOLE. Bal, celt. couverture.

BALTA, s. f. Belette (animal).

BANNES, s. f. Planches placées sur une voiture, de manière à pouvoir contenir les objets que l'on transporte. Benna, celt. latinisé, char gaulois.

BANNON, s. m. Panier d'osier, en forme de timbale, destiné à recevoir la pâte du pain. Ailleurs on dit vannettes et vannotles, diminutifs de benna, lat., qui signifie panier.

BANQUETER, v. n. Faire le repas que l'on nomme ailleurs goûter, se mettre à table. A la campagne la table est un banc, et l'on y prend place, de chaque côté, sur deux bancs plus petits. - Bancq, celt., table, accoudoir. Banquetal, donner un banquet.

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