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imprévues qui m'ont forcé de hâter la publication de ce volume, eussé-je tenté plus tard, avec plus d'expérience et de matériaux, l'épreuve dangereuse d'une monographie du département du Tarn, en présentant à mon pays l'histoire complète de ses villes, de ses monuments, de ses anciennes coutumes. Ce que je n'ai pu faire, d'autres l'essaieront; j'aurai une bien douce satisfaction en apprenant qu'ils ont profité du fruit de mes travaux.

Les auteurs de l'histoire de Languedoc ont réuni dans leur immortel ouvrage d'immenses preuves bien propres à jeter un grand jour sur la plupart des événements dont cette contrée a été le théâtre, mais leurs explorations ne se sont pas assez étendues aux pièces relatives à l'organisation municipale des communes, aux chartes concédées à ce sujet par les Rois et les Seigneurs, aux actes qui, à diverses époques, ont modifié ou aboli les droits et privilèges communaux. C'est sur ces points que devaient se porter mes investigations. J'ai visité les divers dépôts du département, pénétré dans les archives particulières, et j'ai été assez heureux pour voir mes efforts payés par la découverte de manuscrits curieux, dont quelquesuns, exposés à toutes les chances de destruction, auraient infailliblement péri sans le secours de mon zèle pour leur conservation.

En sauvant ces titres des communes et des familles, je me suis dit que je faisais une bonne chose : j'ose espérer que le public le dira aussi et qu'il m'en saura gré.

Je dois à l'obligeance de plusieurs personnes d'importantes communications, des renseignements ou des indications dont je profiterai. Je mentionnerai ces personnes dans le cours de l'ouvrage ; mais je me fais un devoir, en même-temps qu'un véritable plaisir de citer ici M. Gustave de Clausade, de Rabastens, dont la col

laboration m'eût été précieuse et qui s'est empressé de mettre à ma disposition plusieurs documents très-intéressants pour l'histoire locale. J'ai aussi un tribut de reconnaissance à payer à tous ceux qui ont bien voulu faciliter mon travail d'exploration et me seconder de leurs efforts dans cette laborieuse entreprise.

Seul, avec de faibles ressources, je n'aurais pu, si les souscripteurs ne m'étaient venus en aide, publier ces documents dus à dix ans de recherches. Je les remercie de leur concours, et si mon ouvrage est jugé utile au pays, ils trouveront leur part dans cet éloge, et moi, la récompense que j'ambitionne.

ET

DOCUMENTS INÉDITS

SUR

L'ALBIGEOIS, LE CASTRAIS ET L'ANCIEN DIOCÈSE DE LAVAUR.

ALBI.

Des

Apperçu historique sur cette ville. Administration de ses Comtes, de ses Vicomtes. Du pouvoir des évêques comme Seigneurs temporels. Viguiers. - Du pouvoir et de l'administration Consulaires : Police,—Commerce,

Écoles publiques, -Contributions, -Force armée, etc.— États diocésains.— Événements Croisade contre les Albigeois, - Inquisiteurs, - Ravages des Pastoureaux, Guerres des Anglais,

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Routiers, Entrée à Albi du Roi et Récits divers Voyage du cardinal de Richelieu,

de la Reine de Navarre, relatifs à des événements généraux consignés dans les cartulaires de la mairie d'Albi. Monuments: Ancien Monastère de St.-Salvi, - Les Dominicains, Les Carmes, Prieuré de Fargues, etc.- Notices biographiques sur les Évêques et Archevêques d'Albi. Manuscrits de la bibliothèque. Manuscrits de la bibliothèque. — Documents et pièces justificatives.

Ce n'est qu'avec beaucoup de réserve qu'on peut parler de l'origine de la plupart des anciennes villes. Trop souvent épris de fabuleux récits, ceux qui en écrivent l'histoire admettent sans examen les étymologies les plus étranges, les origines les plus douteuses,

Telle ville qui ne fut jadis qu'un château fortifié, se transforme pour eux en cité de premier ordre, dont la fondation se perd dans la nuit des temps.

S'il fallait en croire Scipion Dupleix, Albi pourrait se vanter d'avoir été fondé avant Rome même, et peu de cités dans les Gaules auraient une illustration plus antique; mais de pareilles assertions, qu'aucun document authentique ne justifie, doivent être soigneusement repoussées.

Située, du temps de César, dans l'ancienne Celtique et plus tard réunie à l'Aquitaine, cette ville n'est mentionnée que dans les notices de l'empire romain sur les cités des Gaules, sous le titre de Civitas Albiensium, et dans un ouvrage du prêtre Paulin qui vivait au commencement du 5me siècle. Grégoire de Tours rapporte des fragmens de cet ouvrage où Paulin fait l'éloge de Diogénien, évêque d'Albi, qu'il compare, pour la sainteté et le mérite, aux plus célèbres Évêques ses contemporains. Albi figure aussi comme la quatrième ville de l'Aquitaine première dans plusieurs nomenclatures manuscrites des provinces, conservées à la bibliothèque communale. Des débris de monuments, des médailles, des armes, des statues, des urnes funéraires qu'on trouve fréquemment sur le territoire auquel cette ville a donné son nom, des traces de voies romaines attestent cependant le séjour et la domination dans ces lieux d'un peuple qui laissa partout sur son passage des marques de sa grandeur et des arts qu'il cultivait.

On croit communément que le nom d'Albi vient du mot Alb on Alp, qui en langue celtique signifie élévation, sommet. Ce nom pouvait convenir en effet à la position que dût occuper cette ville, dès son origine.

Circonscrite d'abord, suivant toutes les apparences, dans l'enceinte escarpée qui forme aujourd'hui le faubourg du Castelviel, elle s'étendit peu à peu vers l'est et vers la partie sud-est. Des habitations nombreuses se groupèrent sur les points culminants, autour des monastères et des églises fondés en l'honneur de St.-Salvi, de St.-Afric, de St.-Etienne, de Ste.-Martianne et de Ste.-Cécile dont

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