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un autre. E totz hom e tota femna que venga estar el castel sobredig ni els apertenemens, ni en la mota deu jurar que per aquestas costumas se governe e que las serve e las garde a bona fe per aras e per totz temps. Totas aquestas costumas et aquestas causas donet et autroiet lo senher Sicart Alaman per si e per tots successors a totz aquels que aras habitan ni habitaran peradavan el castel de Sant Somplisi, ni en la honor, ni en la mota retengut a se es als sens totz sos cesses a sas oblias e totas sas tasquas totas sas autras senhorias, etc. Foro testimonis, Pons Grimoard, Peyre Laurens, bailes d'Albeges, Johan Capela de Sant Somplisi, Me Guilhem de Lavaur, B. Paraire, Gui, dal Pueg, R. de Malbosc, Johan de Roquomador, Duran del Cunh, Peire Tolza, Scriva de Sant Somplisi, Nesteve Reines e en Arnauld, Peregri, cominals Scrivas de Tolosa que aquesta presen Carta scriuro en romans, per tal que plus laugierament pogues esser legida.

(Copie communiquée par M° Aubertin, notaire, à St-Sulpice, faite en 1425, par ordre de Bertrand de Nogaret, juge-mage de Toulouse et collationnée par Imbert de Baradère, notaire de Toulouse).

LAVAUR.

Suivant l'opinion de quelques personnes qui ont fait des recherches sur l'origine de nos villes, Lavaur devrait la sienne à un ancien monastère ou prieuré conventuel. Cette opinion ne nous paraît pas fondée. Les monastères établis loin des villes, sont demeurés isolés, ou ce n'a été, qu'après des siècles d'existence et lorsque ces établissemens religieux ont eu acquis de grandes richesses, que des maisons se sont groupées à l'entour. D'ailleurs, des documens font connaître que le château (1) de Lavaur existait bien avant le monastère créé par les moines de l'abbaye de St-Pons. Sa fondation remonte à une époque très reculée.

On ne s'attend pas à trouver ici des détails sur le siège de Lavaur par les Croisés, ni sur les autres évènemens qui se sont

(1) Par château qui est la traduction infidèle de castrum, il ne faut pas entendre ici une seule habitation, mais bien un espace considérable, ceint de murailles, où se trouvaient de nombreuses maisons groupées autour du château du chef qui les protégeait. C'était une position fortifiée,

passés dans cette localité. Nous renvoyons aux auteurs qui les ont rapportés (1) et surtout à l'histoire de la Croisade contre les Albigeois, attribuée à Guilhaume de Tudèle qui, en parlant de Lavaur, s'exprime ainsi : Lavaur était une si forte ville que jamais en nul autre royaume, homme né n'en vit de plus forte en pleine terre, avec plus hauts remparts, ni fossés plus profonds, etc.

Les archives de cette ville étaient si considérables, qu'en 1789, les consuls payèrent 3000 fr. pour leur classement. Ce précieux dépôt fut brûlé en 1792, et il ne nous a été possible de recueillir que quelques documens épars qui se rattachent aux anciennes coutumes et à l'histoire de Lavaur. Parmi ces vieux titres, est une charte de 1209, par laquelle le comte Raymond, de Toulouse, accorde aux habitans la faculté d'acheter et de vendre du sel dans toute l'étendue de ses domaines. Nous y trouvons aussi une lettre du seigneur de Blainville, sénéchal de Toulouse, qui déclare, en 1310, que les consuls de cette ville jouissent depuis long-temps du privilége de juger les causes criminelles; enfin, la concession par le Roi, en 1388, de deux foires annuelles (2). Une pièce plus intéressante est celle par laquelle Charles Dauphin, lieutenant-général pour le Roi, en Languedoc, régla en 1357, les coutumes relatives à l'élection des consuls (3) et de leurs conseillers. Tous les habitans de Lavaur ou la majeure partie d'entr'eux procédaient chaque année à l'élection de douze notables, parmi lesquels le juge royal de Villelongue choisissait les six les plus capables de remplir la charge de consul. Un de ces magistrats municipaux appartenait à la noblesse. La nomination de douze conseillers était également faite par les habitans et confirmée par le même juge. Cette charte leur donnait en outre le pouvoir d'arrêter les bases de la répartition des contributions, et de nommer huit prud'hommes, chargés de les réviser tous les trois ans. En 1610, ces coutumes furent presque

(1) Histoire de Languedoc; Le moine de Vaux Cernai; Guillaume de Puylaurens; Guilhaume de Tudèle.

(2) Rex concessit nundinas duas unam in Sabato ante Ascensionem et alteram in festo B. M. mensis septembris 1388. (Archives de la Préfecture du Tarn).

(3) Voir les documens sur Lavaur.

entièrement changées; mais un principe consacré par les anciens usages fut toujours en vigueur : C'est que les consuls devaient continuer leurs fonctions jusqu'à l'institution de leurs successeurs (1). Comme on le voit, toutes nos villes, au moyen-âge, étaient administrées par des magistrats de leur choix en nombre variable, mais renouvelés chaque année ainsi que leurs officiers, parmi lesquels il faut comprendre le receveur municipal, l'assesseur ou syndic, le secrétaire de la mairie, qui pouvaient être réélus.

La juridiction de Lavaur dépendait de la sénéchaussée de Toulouse et de l'ancienne jugerie de Villelongue; elle embrassait vingtquatre consulats qui pouvaient être contrains de contribuer aux dépenses pour réparations des murailles et des fortifications de la ville et du château, ainsi que le constatent des lettres patentes d'Henri IV, de l'année 1606. Une lettre de Charles V, nous apprend que le duc d'Anjou, pour dédommager Isabelle, marquise de Montferrant, sœur de Jacques II, roi de Majorque, de la cession qu'elle lui avait faite de ses domaines, lui assigna cinq mille cinq cents livres de rente viagère sur la ville et la Châtellenie de Lavaur; mais que les habitans s'étant opposés à la prise de possession par les gens d'Isabelle, le Roi annulla cet accord, déclarant que lesdites cité et Chastellenie situées sur une rivière et en un des beaux lieux et terroirs qui soient dans tout le pays de Languedoc, et le chastel qui est un des plus beaux du pays, ne pussent estre mis hors de son domaine par quelque manière que ce fit (2).

Nos recherches dans l'arrondissement de Lavaur nous ont procuré quelques titres relatifs à la manière dont la bourgeoisie d'un lieu devait être demandée et à qui il fallait s'adresser pour la requérir (3). Nous y avons trouvé aussi des lettres de Philippe(1) Consules ville de Vauro, finito anno eorum consulatus, debeant dictum consulatum regere et omnia administrare donec Judex alios novos consules in dicto consulatu instituerit. (2) Voir les documens à la suite.

(3) Voyez le recueil des lois françaises par MM. Jourdan, Decruzy et Isambert, où se trouve l'ordonnance sur les bourgeoisies de 1287; ordonnance qui ne diffère de la copie que nous avons découverte que par quelques changemens dans l'orthographe. On pourra juger des différences par les citations suivantes :

<< Premierament il est ordené que se aucuns veust entrer en aucune bourgeoisie, il doit

le-Bel, qui ordonnent aux sénéchaux de Toulouse et de Carcassonne, de veiller à ce que les bourgeois, des nouvelles Bastides, établies par Jean de Montfort, et notamment ceux de la Bastide de Briseteste (aujourd'hui Briatexte, dans l'arrondissement de Lavaur), qui auraient été reçus d'après les formes de son ordonnance sur les bourgeoisies, pussent jouir paisiblement des avantages qu'elle leur conférait (1).

Lavaur devint, dès 1622, le centre des opérations militaires des troupes envoyées par le Roi contre le duc de Rohan, qui occupait dans ce diocèse sept villes maîtresses: Puylaurens, Revel, Sorèze, St-Paul, Cuq, St-Amans, Hautpoul-Mazamet et un grand nombre de châteaux fortifiés. Le duc de Montmorency en donna la garde au capitaine Montbrun, chargea M. le comte de Vieule du commandement de Labruguière et confia en même-temps Dourgne, au Sr de Margueritte; Viviers, au Sr de Ste-Foy; Soual, au Sr de Bonnac; Semalens, au Sr de Semalens, et Lacroisille au baron de Lacroisille. Le 17 mai il nomma le comte de Vieule, gouverneur de Castres et de Lavaur. Le 28 juin suivant la levée, dans ces deux diocèses, d'un régiment de 600 hommes de pied fut ordonnée et le duc de Vendôme, frère naturel du Roi, en prit le commandement. Les procès-verbaux des états diocésains constatent que les dépenses faites en cette circonstance par la ville

alier au leu dont il resquere estre bourgeois, et doit venir au prévost dun leu ou a sun leutenant ou maieur des leus qui reçoivent bourjousies sans prevost, e dire en tal maniere : Sire je vous resquier la bourjoisie de ceste ville, e sui appareillez de faire ce que j'en doi faire, etc. (2) Philippus Dei gratia, etc. Tholose et Carcassonne senescallo, mandamus quatenus Johanni de Monteforti, militi dilecto et fideli nostro et ejus consortibus ordinationes et statutum burgesiarum servare et tenere inviolabiliter faciatis, juxta tenorem eorum, ipsum Johannem et ejus consortes in suis juribus et juridictione nullatenus molestetis. 1291,»

<< Philippus Dei, etc. Senescallo Carcassonne, salutem mittentes vobis sub nostro contrasigillo querimonias Johannis de Monteforti, militis fidelis nostri super quampluribus per Bastidam nostram de Brisatesta et ejusdem justiciariis se et terram ac subditos suos valde clamat oppressos, mandamus quatenus burgenses dicte Bastide qui admissi sunt juxta tenorem burgesiarum nostrarum et non alias aliter receptos et defendentes secundum formam super ipsis burgesiis alias vobis datam cujus transcriptum eidem Johanni dedimus, gaudere faciatis, etc. 1291. (Extrait d'un vidimus, fait en 1344, par Hugues Canhes, damoiseau et viguier d'Albi et d'Albigeois.

de Lavaur, furent très-considérables. Non-seulement elle devait pourvoir à une partie de la solde et de l'entretien d'un régiment d'infanterie, mais elle se vit encore contrainte d'envoyer au siége de Briatexte, 300 pionniers munis de pics et de pelles, et de fournir une portion de l'artillerie qu'elle possédait (1). La même année, le 22 janvier, un certain nombre d'habitans de Lavaur, ayant à leur tête M. Richomme, Sr de Gachepel, premier consul, attaqua au lieu d'Aurin, dans le consulat de Villeneuve, deux ou trois cents hommes de l'armée du duc de Rohan, venant de Montauban, qui, cernés dans une métairie où ils s'étaient réfugiés, furent pris ou tués (2). Cette action valut des éloges de la part de Louis XIII, à M. de Richomme, premier consul (3). Au mois de juillet, le baron d'Ambres, se rendit, conformément aux ordres du Roi, au lieu de Cuq, à la tête d'une compagnie de gendarmes et d'une autre compagnie de carabins, pour procéder à la démolition et rasement de cette place. Il employa à cette opération 500 hommes de pied. Les frais s'élevèrent à 4260 livres. (4). Les consuls de Richomme

(1) Il est ordonné aux consuls de Lavaur et syndic du diocèse de fournir à A. Codreau, coronel des pionniers, le nombre de 300 pionniers garnis chacun de pics et pelles, et ce, lundi 8 du présent mois, sans y apporter aulcung retardement estant chose pressée et importante pour le service du Roi, Fait au camp de Graulhet, le 6 aoust 1622. CÉSAR DE VENDOSME.

26 août 1622, Délibération du conseil municipal de Lavaur, autorisant M. de Pibrac, maréchal-de-camp d'un régiment de l'armée du Roi, sous le commandement du duc de Vendôme, de prendre deux fauconnaux pour le siége de Briatexte, pour les tenir dans un fort qu'il a fait faire audit camp. Le 27 août, le conseil prête pour le même camp devant Briatexte, une pièce d'artillerie dite Batarde. (Registres de la Mairie.)

(2) Procès-verbal des états du diocèse de Lavaur, 1622.

(3) A nostre bien amé M. Gachepel, premier consul de nostre ville de Lavaur. Cher et bien amé, nous avons su le bon devoir que vous avez fait et témoigné ce qui est de très vraie affection au bien de nostre service en la défaite de quelques troupes de rebelles près la ville de Lavaur par les habitans dudit lieu, dont nous vous savons bon gré. Ce que nous avons bien voulu vous faire connaistre par celle-ci et vous exhorter de continuer en cette même fidélité, quoi faisant, nous aurons le plaisir de vous gratifier par les effets de nostre bienveillance.

LOUIS.

Plus bas PHILIPPEAUX.

Donné à Paris, le 21 février 1622.
(Extrait d'un registre des délibérations du conseil municipal de Lavaur.)

(4) Lettre du Roi, aux habitans de Lavaur, au sujet de la démolition de Cuq. Chers et bien amez, sur les advis qui nous ont esté donnés, que les rebelles avaient projeté quelque entreprinse sur la ville de Cuq, nous avons recommandé au sieur Dambres de s'y

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