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et de Langlade, furent envoyés à Cuq, avec 100 soldats de Lavaur, pour assister le baron d'Ambres. Le 16 février 1623, le duc de Ventadour donna des ordres pour la démolition des fortifications de Puylaurens (1). La commune de Lavaur eut à fournir son contingent d'hommes et de munitions pour ces travaux qui, commencés le 17 février, ne furent terminés que le 2 avril suivant, sous la surveillance du S Ducaux, délégué de MM. de Ventadour et Montluc, et du Sr de la Gasquarie, délégué de M. le duc de Rohan. Le duc de Ventadour, ayant exigé deux otages, les habitans de Puylaurens désignèrent M. Jean de Terson, Sr de Paleville et Jude d'Imbert, Sr de Puechaudier, consuls de cette commune. Ils furent conduits et retenus à St.-Félix, pendant 47 jours. Le château d'Hautpoul, fut démoli la même année, sous la direction de M. de St.-Sernin, commissaire député. Le célèbre château royal de Lavaur avait eu son tour, dès 1622, en vertu d'un arrêt du 9 juillet; la charge de capitaine châtelain, occupée alors par M. Clément de la Roquebouillac et baron de St.-Géry, fut supprimée et l'emplacement du château inféodé à la ville; trois ans plus tard les maisons et les fortifications de St.-Paul, de Cap-de-Joux (a capite-Jovis), éprouvaient le même sort, ainsi que le constatent les deux pièces que nous transcrivons ci-après (2).

acheminer promptement pour commander aux gens de guerre qui seront en ladite place et prendre soin de la sûreté et conservation d'icelle, jusqu'à ce que la démolition et rasement en ait esté faite. Sur quoi nous vous avons bien voulu faire cette lettre, par laquelle nous vous mandons et enjoignons que vous ayez à reconnaistre le S Dambres, lui envoyer des hommes et des vivres qui seront nécessaires pour nourrir ceulx qui sont en ladite place jusqu'à ce que la démolition soit entièrement achevée, à laquelle nous vous mandons faire travailler par les habitans des villages et lieux circumvoisins et ensuite mettre le feu dedans les logemens dudit lieu, afin qu'il ne serve plus de retraite pour troubler le repos public. Si n'y faites faulte, car tel est nostre plaisir. Donné à Castelnaudary, le 6 juillet 1622. Signé : LOUIS.

(1) Nous avons commis le S Ducaux pour faire procéder au rasement des fortifications de la ville de Puylaurens, en conséquence de la déclaration du Roi, du 20 octobre et de la commission particulière de Sa Majesté, du 17 décembre dernier. Il est à cette occasion mandé aux consuls de cette ville de pourvoir par advance à l'entreténement et nourriture du Sr Ducaux, de son train et d'un carabin qui l'assistera pour l'advancement de ceste œuvre sous peine d'y estre contraint comme pour les affaires de Sa Majesté. A Puylaurens, le 16 février 1623. Signés: VENTADOUR. MONTLUC.

(2) Démolition et rasement de la ville et fortification de St-Paul de Cap-de-Joux. Le marquis de Thémines, maréchal de France, lieutenant-géneral pour le Roi, au gouverne

Le territoire qui composait le diocèse de Lavaur (3), fut démembré le 26 septembre 1317, par le pape Jean XXII, de l'évêché de Toulouse.

ment de Guyenne, commandant son armée en Languedoc, aux sieurs de Grégoire, juge de Villelongue, et de Fabre, S' de Montagut, salut: Ayant prins et forcé la ville de St-Paul et jugé nécessaire pour le service du Roi, repos et soulagement de cette province de la faire démolir', et qu'il importe de comettre ladite démolition à des personnes de qui l'affection et fidélité au service du Roi sont cogneus; à ces causes nous vous avons comis pour, avec l'assistance du S Duconseilh, procureur de Sa Majesté en ladite judicature de Villelongue, procéder à la démolition des murailles, tours, bastions, gariottes et aultres défenses qui peuvent estre en ladite ville, combler les fossés, ruiner les fortifications et généralement faire ruiner, desmolir et mettre le feu, si besoing est, par toutes les maisons, en sorte qu'il n'y reste aulcune chose pour donner moyen aux rebelles de se remettre dans icelle, et que les marques de leur rebellion paraissent, nous vous donnons pouvoir de ce faire, et de constraindre tous les habitans du diocèse de Lavaur, ensemble les lieux circumvoisins d'Auriac, St-Julhia, Verfeilh, St-Sulpice, Buzet, Bessières, Montastruc, Rabastens, Lisle, Gaillac, etc., pour fornir le nombre d'hommes que vous jugeriez nécessaire pour ladite démolition à laquelle vous ferez procéder avec la plus grande diligence que faire se pourra, etc. Au camp de St-Paul de Lamiatte, le 19 juillet 1625. Signé de THEMINES. Par Mgr: L. VAISSETE.

Le 13 juillet 1625, le même, du camp de St-Paul, donne l'ordre aux commissaires de l'assiette de procurer des logemens aux soldats blessés de l'armée du Roi, qui doivent être transportés à l'hôpital de Toulouse.

Le marquis de Thémines, mareschal de France, etc.

Sur ce qu'il nous a esté représenté par le substitut du procureur-général du Roy, au siége de Lavaur, que l'obstination dans la rebellion et désobéissance envers le Roi, des habitans de St-Paul et Lamiatte, nous ayant contrainct de les forcer avec les armes de Sa Majesté, après avoir faict battre le canon durant trois jours devant ledit Saint-Paul, nous l'aurions emporté d'assault et prins ledit lieu de Lamiatte par composition, et ayant recogneu que pour le bien du service du Roy, repos et soulagement de la province, il estait nécessaire de faire entièrement ruiner et désarmer lesdites deux villes, ce qu'ayant esté exécuté et n'y ayant plus aulcune habitation et que la pluspart des habitans dudit St-Paul se sont encores remis dans une segonde rebellion, s'estant retirés dans Puylaurens, une des principales villes rebelles, la justice n'y peut être exercée, à cause de leur rebellion, ils se sont rendus indignes des honneurs, facultés, prérogatives, préhéminences, priviléges et marques royales dont ils voulaient jouir avant leur rebellion, au moyen de quoi, il nous aurait supplié qu'en considération de la fidèle affection et obéissance que ladite ville de Lavaur a témoigné au service du Roi, et des grandes dépenses qu'elle a souffertes à cause des logemens, nourriture et entretenement de ladite armée, il nous plust transférer en icelle siége de la justice, honneurs, priviléges dont voulait jouir ladite ville de SaintPaul, et priver icelle desdits avantages pour peine de rebellion. Nous, pour ces causes, adhérens a ladite supplication pour entretenir les habitans de ladite ville de Lavaur de continuer de plus en plus a bien et fidèlement servir Sa Majesté, sous le bon plaisir d'icelle, avons transféré en icelle ville de Lavaur, le siége de la justice de St-Paul, les priviléges et honneurs dont elle jouissait avant sa rebellion. (Procès-verbal des états diocésains.) THÉMINES.

Fait au camp des Graisses, le 8 août 1625. (4) Lavaur, Puylaurens, Revel, Labruguière, Sorèze, St.-Paul, Cuq, Hautpoul (Mazamet), St.-Amans, Lastens, Saix, Montmourre, Poudis, Mongey, Roquefort, Durfort, Cahuzac, St.

qui venait d'être érigé en archevêché. Il comprit toute la partie longée par le Sor et le Girou et séparée de l'évêché d'Albi, par le Thoré et l'Agoût. Nous allons donner de courtes notices sur les évêques de ce diocèse.

ÉVÊQUES DE LAVAUR.

1317. Roger d'Armagnac, premier évêque de Lavaur, nommé par le pape Jean XXII, le 26 septembre 1317. Il ne prit possession du siége qu'en 1318. Il lança l'excommunication contre les habitans de Lavaur, en 1329, pour des motifs qui ne nous sont pas connus, et il fut transféré à l'évêché de Loudun, en 1338, où il mourut l'année suivante.

1338. Robert de Foix, fils de Gaston de Foix, vicomte de Bearn et de Jeanne d'Artois, était seigneur du pays de Donazan. Nommé évêque de Lavaur, en 1338. Il obtint de Philippe VI, en 1348, divers priviléges pour son église. 1348. Archambaud de Lautrec, fils d'Amalric, vicomte de Lautrec et de Margueritte de Périgord, sœur du cardinal Taleyrand, fut promu à l'évêché de Lavaur, en 1348, et transféré à celui de Châlons, en 1357.

1360. Robert de la Voie de Villemur, petit-neveu du pape Jean XXII, nommé évêque de Lavaur, en 1360. Il érigea l'église de St.-Paul en collégiale, en 1363; assista au concile de Lavaur, en 1368, et mourut en 1383.

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1383. D'après des manuscrits trouvés à Lavaur (1), Gilles Aisselin de Montaigu, aurait succédé à Robert de la Voie. Mais suivant la Gallia Christiana, à la mort de ce dernier, le chapitre de St.-Elan ou Alain, fit choix de Sicard de Brugairoux, dont l'élection ne fut point confirmée. Clément VII, nomma à sa place Gilles de Bellemere, savant canoniste, qui fut transféré, en 1390 à l'évêché du Puy, et peu de temps après à celui d'Avignon.

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1391. Gui de la Roche, archidiacre de Tours, élu le 13 janvier 1391. 1395. Bernard de Chevenon, occupait en 1395, le siége de Lavaur qu'il quitta, en 1397, pour celui d'Agen.

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Amancet, Palleville, Engarrevaques, Lastouzeilhes, Candeils, Belcastel, Viviers, Valcournouze, Massac, Salepieussou, Montespieu, Escoussens, St.-Affrique, Viviers-les-Montagnes, Troupiac, Teyssode, St.-Jean-de-Rives, Lugan, Garrigues, St.-Lieux, St.-Agnan, Senil, Villeneuve, Avezac, Prénian, Marzens, Lacougotte, Jul, Pratviel, Seran, Cambon, Veilhes, Maurens, Roquevidal, Scopont, St.-Germier, St.-Germain, Cambounet, Soual, Verdalle, Lescout, Dournhe, Arfons, Lestap, Semalens, Massaguel, Lagardiolle, St.-Avit, Lempaut, Lamothe, Blan, Pechaudier, Magrin, Lacrousilhe, Algans, Montlong, Prades, Apelle, Dournes, Bertre, Viterbe, Guitalens, Auxilhon, Aiguefonde, Caucalières, Belleserre, Aguts, Pechoursy, Mouzens, Flamarens.

(1) Nous devons la communication de ces manuscrits à l'obligeance de M. de Voisins-Lavernière et de M. Louvrieu.

1396. Pierre de Vissac, d'une ancienne famille d'Auvergne, bénédictin d'abord évêque de St.-Flour, fut élu évêque de Lavaur, en 1396. Il prit possession de ce siége, en 1398, et mourut en 1405.

1405. Bertrand de Maumont, qui donna des preuves de son attachement au parti de Benoît XIII, fut promu à l'évêché de Lavaur, en 1405, quoiqu'il n'eût obtenu qu'un seul des suffrages exprimés par les chanoines du chapitre. 1408. Pierre, neveu, transféré à l'évêché d'Albi, en 1410.

1410. Pierre Giraud ou Girard devint cardinal et mourut à Avignon,

en 1415.

1415.

Jean Bely ou Belin, assista en 1415, comme évêque de Lavaur, au concile de Constance. Il fit construire une des tours de l'église et la chapelle de St.-Martial placée au-dessous. Il mourut à Lavaur, le 21 septembre 1433, et fut inhumé dans le choeur de sa cathédrale.

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1433. Jean du Boucher, élu par le chapitre, en 1433, se trouva aux premières séances du parlement de Toulouse, après son rétablissement, en 1433. II rédigea le projet de sécularisation de l'église de Carcassonne et donna à sa cathédrale, avant sa mort qui eut lieu le 6 septembre 1458, une chappe de soie blanche, achetée à Avignon, 260 écus d'or.

1458. — Jean de Beau Soleil, d'après la Gallia Christiana, neveu de Jean du Boucher et prévot de St.-Alain, fut élu évêque le 22 novembre 1458.

1459. Jean Gentian de Preissac, conseiller clerc du parlement de Toulouse, conseiller général sur le fait de la justice des aydes et général des finances dans la province de Languedoc, fut promu à l'évêché de Lavaur, en 1459. Il n'en prit possession que le 10 février 1461. Ce prélat mourut à Toulouse, en 1469. Il fut inhumé dans l'église de St.-Etienne.

1469. Jean de Vigier, chanoine de Notre-Dame de Paris, pourvu de l'évêché de Lavaur, en 1469, mit fin aux différens qui existaient entre son clergé et les habitans de Lavaur, au sujet des impositions que les gens d'église refusaient de payer. Il fit achever les constructions de l'évêché et agrandir la nef de l'église. Ce prélat assista aux états tenus à Montpellier, en 1476; fut député par la sénéhaussée de Toulouse, en 1484, aux états généraux du royaume, tenus à Tours, et mourut à Lavaur, le 16 mars 1597. Son tombeau fut placé devant le maître autel de St.-Alain.

1497. Hector de Bourbon, fils naturel de Jean II, duc de Bourbon, élu en 1497, administra peu de temps l'évêché de Lavaur, d'où il fut transféré à l'archevêché de Toulouse. Il mourut en 1502.

1500. Pierre du Rosier, prévot de St.-Etienne, de Toulouse, dont il conserva le bénéfice, succéda en 1500, à Hector de Bourbon, dans l'évêché de Lavaur. C'est à ce prélat que l'on doit la construction du grand portail de

St.-Alain, qu'il fit décorer de statues remarquables, détruites pendant les guerres de religion. Il mourut dans cette ville le 31 mai 1514, et fut inhumé dans la chapelle de St.-Christophe, qu'il avait fait élever à ses frais.

5114. Simon de Beau-Soleil, prévot de St.-Alain, âgé de 81 ans, fut élu évêque par le chapitre. Jules, cardinal de Médicis, neveu de Léon X, avait été nommé pour occuper ce siége; mais, sur une sentence d'arbitres, l'élection de Simon de Beau-Soleil fut confirmée. Ce prélat employa, pour construire dans sa cathédrale un choeur, d'après le plan de celui de Ste.-Cécile, les mêmes ouvriers que Louis d'Amboise avait appelés à Albi, quelque temps auparavant. Il résigna l'évêché en 1525, et il mourut le 24 juillet 1531, à l'âge de 98 ans.

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1525. Pierre de Buxi ou de Buis, conseiller au parlement de Toulouse et prévôt de St.-Etienne, fut nommé évêque de Lavaur, le 19 septembre 1525. Il mourut à Toulouse, l'année suivante.

1526. Georges de Selve, fils de Jean de Selve, premier président du parlement de Paris, fut fait évêque de Lavaur, en 1524, n'ayant encore que il fut consacré à l'âge de 26 ans. Il remplit avec distinction les ambassades de Venise, de Rome et d'Allemagne, et mourut à Lavaur, le 12 avril 1542. Il institua les pauvres de son diocèse ses héritiers universels. On lisait dans son testament, écrit de sa main, le 19 mars 1541: Je laisse mon corps à l'église cathedrale de Lavaur.... J'institue mes héritiers universels, les pauvres du diocèse de Lavaur, auxquels je laisse tout le bien que je puis avoir, tant en meubles qu'en argent, ensemble la métairie du Travet, etc. M. Maffre de Voisins, abbé de Gaillac, son vicaire-général et prévôt de St.-Alain, annonça sa mort au chapitre qui déclara le siége vacant. Ce prélat, aussi recommandable par sa vaste érudition que par sa piété et par sa bonne administration, a laissé plusieurs écrits politiques ou religieux, réunis en un volume in-folio. Il commença de traduire, par ordre de François Ir, les vies des hommes illustres de Plutarque. C'est lui qui disait à Charles-Quint, auprès duquel il avait été envoyé en ambassade par le Roi de France si la bonne foi venait à quitter la terre, elle devrait se trouver encore dans le cœur des Rois. 1542. Pierre de Mareuil, abbé de Brantome, protonotaire apostolique, succéda à Georges de Selve. Il mourut en l'année 1575, à l'abbaye de Brantome, où il fut enseveli.

1557. Pierre Danés, né à Paris, en 1497, mort à St.-Germain-des-Prés, en 1577, fut nommé par le Roi, en 1557, évêque de Lavaur. Envoyé par François Ir, en qualité d'ambassadeur, au Concile de Trente, il s'y fit remarquer par son éloquence, la fermeté de sa conduite et l'esprit qui brillait dans ses réponses. Savant helleniste, il fut le premier professeur de grec au collége

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