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monie assistèrent les évêques de Lavaur, de Vabre et l'abbé de Candeil. Plusieurs grands seigneurs de la Province s'y rendirent aussi. En mémoire de cette consécration, l'évêque fit placer autour de l'église des croix de pierre qu'il bénit après la cérémonie (1).

Se trouvant à Tours, au mois d'août 1481, il rédigea son testament, par lequel il fit les pauvres ses héritiers, chargeant ses exécuteurs testamentaires, Pierre de Abzac, évêque de Rheims, et Georges d'Amboise, son frère, alors proto-notaire du Saint-Siége et administrateur perpetuel de l'abbaye de Grandselve, de choisir de préférence les personnes les plus indigentes de son diocèse, et parmi elles les jeunes filles à marier, les orphelins, les veuves, les vieillards et les infirmes. Il enrichit plusieurs églises, dota la cathédrale de magnifiques ornements et d'une bibliothèque composée de manuscrits sur la théologie, le droit et la littérature. Il exigea qu'en quelque lieu qu'il vint à mourir, son corps fut porté dans sa cathédrale et enseveli dans la chapelle de Ste.-Marie qu'il avait l'intention de faire édifier, témoignant le désir, dans le cas où cette chapelle ne serait pas construite à sa mort, d'être inhumé à côté du tombeau de M. de la Voulte (2). Il établit à Albi les religieuses de Ste.-Claire (3). En 1498, M. d'Amboise fut un des commissaires désignés par Alexandre VI pour examiner la demande de dissolution du mariage de Louis XII et de Jeanne de Valois, fille de Louis XI, fondatrice de l'ordre de l'Annonciade. La bibliothèque d'Albi conserve les copies authentiques de cette enquête en beau parchemin velin, revêtues de la signature de deux notaires.

(1) Consecratio ecclesiæ Albiensis.

Sia memoria que l'an mial IIIIe LXXX, lo dimenge que tenian XXIII del mes de abrial, en lo qual jorn tombava la festa de Sant Jordi, lo reveren payre en Dieu Moss' Loys de Amboysa per la gratia de Dieu, evesque d'Albi, que era loctenen general per lo Rey nostre sobiran senhor en lo pays de Lengadoc, accompanhat dels reverens payres en Dieu, Mossors los evesques de Lavaur et de Vabre, et Mos' lo abat de Candeilh, servadas grans solempnitats lo dissapde esser, lo dimenge mati consagret la gleysa de madona sancta Cecilia d'Albi, et per senhal de la dicha consecratio fes mettre et affiget de part de Dius en la muralha de la dicha gleysa, en tot lo torn, certenas crozes de peyra penchas et sinhadas de la ma del dich Mosor d'Albi am la sancla chresma, assistat del noble et poyssant Sor Mor lo Seneschal de Tolosa et dautres Sors del present pays, et los senhors cossols del dich an fero honor al dich Sor Evesque lo dissapde esser à vespras et lo dimenge mati à la messa; et per memoria de las causas dessus dichas, ieu Peyre Ayralh, noutari ordinari dels dichs senhors cossols d'Alby, ay faita la presen scriptura. Alby, lo XXVIII jorn de abrial lan dessus M CCCC LXXX, et lo jorn de la dicha consecratio es estada mandada per tot temps de mandamen del dich senhor Evesque, lo jorn de Sant Jordi, intitulat lo XXIII de abrial. (Archives de la mairie d'Albi.)

(2) Voir l'extrait de son testament No 91.

(3) Arrivée des Religieuses de Ste.-Claire à Albi, 1486.

L'an M CCCC LXXXVI et lo segon jorn del mes de mars, Moss Charles per la gratia de Dieu, Rey de Fransa, renhan, et lo reveren payre en Dieu, Moss' Loys de Amboysa, avesque d'Alby,

Louis d'Amboise établit à Albi le couvent des Cordeliers, religieux de l'Observance, et fit transporter dans l'église de Ste.-Cécile, le jour de la St.-Michel 1494, les reliques de St.-Eugène, de St.-Amaran et d'autres Saints Martyrs qui étaient conservées dans l'église de Vieux (1).

Il abdiqua l'épiscopat en 1502, se réservant seulement le tiers du revenu de l'évêché d'Albi. Il mourut l'année suivante, et fut inhumé dans sa cathédrale. LXIII. — 1502. Louis II d'Amboise, neveu du précédent, avait obtenu la réserve de l'évêché d'Albi, dès l'année 1497, n'étant âgé que de 18 ans et se trouvant déjà archidiacre de Narbonne.

Il fit son entrée solennelle à Albi le 16 août 1503, accompagné de son oncle, J.' d'Amboise, abbé de Cluny, de plusieurs chevaliers, barons et nobles de la contrée. Une lettre du roi Louis XII, aux consuls et habitants d'Albi, l'avait précédé dans cette ville (2). Il fut promu au cardinalat au mois de janvier 1507.

foron mesas en la present cieutat d'Alby, so es assaber las devotas et honestas religiosas donas de madona Sancta Clara, lasquals son estadas mesas et ressaubudas en lo monestier que solia esser lo monestier de las donas canorguessas de madona Sancta Katharina, et en favor del avesque dessus dich ; et sia memoria que en lo intramen de lasec dichas religiosas forec servada granda solemnitat en que forec dicha una messa del Sanct Esperit et un sermo, presens los senhors cossols de la vila acompanhats de gran companhia de gens de be de la vila.

(Archives de la mairie d'Albi. )

(1) Translatio de las reliquias de Vieux.

L'an de la incarnatio de Nostre Senhor, mial quatre cens nonanta et quatre, et lo jorn de la festa de Mossenhor Sanct Miquel, regnant nostre senhor Mossenhor Charles, per la gratia de Dieu, Rey de Fransa, lo reverend payre en Dieu, Moss' Loys de Amboysa, per la dicha gratia, evesque d'Alby, fesee translatar et mudar de la gleysa de Vieux en la gleysa cathedrala de Sancta Cecilia d'Alby, las reliquias dels glorioses cors sans: Mossenhor Sant Eugeny, evesque el martyr; Mossenhor Sant Amaran; Mossenhor Sant Vyndemial et Mossenhor Sant Longin martyrs et de Madona Sancta Caresma, verges, filha que fouec del Castelvielh; lasqualas reliquias lo dich senhor Evesque per quatre senhors canorgues de la dicha gleysa fec portar venerablament am sollepna procession generala, ont los senhors cossols de la cieutat d'Alby, am illuminatio de torchas am lo popular honorablement se trobero et assistegro, et aquela fayta, fec publicar las dichas reliquias en lo sermo general que se fes, aqui meteis per lo religios et famos frayre Olivier Mailhart, observant de l'ordre de Sant Frances; per laquala translation nos done Mossenhor Jesu Crist salvation. Amen. (Archives de la mairie d'Albi.)

(2) Lettre du roi Louis XII.

A nos chers et bien amez les consuls, bourgeois, manans et habitans de nostre ville d'Alby. De par le Roy.

Chers et bien amez, nostre amé et feal cousin et conseiller l'Evesque d'Alby sen va présentement par dela pour prendre la possession de son evesché, en laquelle il a este promu par trespas de feu nostre cousin l'Evesque d'Albi, son oncle, et pour ce que nous desirons qu'il y soyt bien traicté, receu et recuilly ainsi qu'il le vault et merite, tant pour sa louable vie et singulieres vertus que pour la mayson dont il est yssu, nous vous prions et mandons bien

Il établit au prieuré de Fargues les religieuses de l'Annonciade, instituées par Jeanne de Valois. Elles furent mises en possession de leur couvent par l'évêque de Montauban, le 22 avril 1508 (1).

C'est à ce prélat que l'on doit la plus grande partie des admirables peintures de la voûte et de plusieurs chapelles de Ste.-Cécile. A cette époque, Francisco Francia, peintre de Bologne et imitateur du Perugin, avait mérité les bonnes graces du pape Jules II, par la beauté de ses nielles et de ses médaillons. C'est à peine s'il pouvait suffire aux innombrables travaux qui lui étaient demandés pour les églises et les oratoires, quoiqu'il put disposer d'un grand nombre de disciples. Quelques-uns de ses élèves durent être appelés à Albi, par le cardinal Louis d'Amboise, pour exercer leur art sur une grande échelle, et peindre la voûte et les chapelles de notre métropole. Ces peintures si gracieuses qui excitent l'admiration des connaisseurs, portent en effet l'empreinte de cette pureté angélique qui caractérise les ouvrages de l'école bolonaise. Le nom d'un des peintres se lit encore dans deux chapelles et l'un d'entr'eux a écrit sur le mur d'une des galeries le nom d'une personne qui lui fut chère. Nous devons

expressement que à son arrivée, vous le veuillez bénignement et honorablement recevoir et comme à vostre bon et vray prélat et pasteur lui pourter toute la révérance, honneur et obeyssance que sont deues ainsi que deuement y estes tenus, et aussi que a luy et son estat appartient, et sans permettre qu'il soyt par dela pour aucune façon indevé, molesté, brouillé ou travaillé en quelque manière que ce soyt, et nous croyons présentement que vous en serez grandement honnorez et que sa venue redondera cy après au bien, profit et utilité de toute la chose publique dudit evesché et d'un chacun de vous particulierement pour autant qu'il est personnage prudent, vertueux et saige et pour bien et loyaument regir et gouverner ladite evesché et les suppost dicelle dont vous serez très joyeulx et contens, par quoy vous lui obeyrez et ferez pour luy et ses affaires tout ce que possible vous sera; et vous nous ferez plaisir et service en ce faisant. Donné à Mascon, le dernier jour de juillet 1503. (Archives de la Mairie.) Signé LOYS.

Par le Roy ROBERTET.

(1) Lintrada de las Sors de Farguas.

A totz sia causa manifesta qu lan M D VIII, lo XXII dabrial, vespras de Pascas, lo reveren payre en Dieu, Moss' l'evesque de Montalba, coma commissari en aquela partida, deputat de nostre Sant Payre lo Papa, presens et apelats lo reverend payre en Dieu, Moss' Loys de Amboysa, evesque d'Alby, et anaquo consentem et los senhors cossols, A. Gasquet, J. de Nupcias, Symon Saunalh, J. Codonh, J. Vidal, B. Boyer et plusors autras notablas personas mes en poussion et saysina del venerable monestie novelamen eregit en lo priorat per avan apelat de Nostra Dama de Fargas, las devotas religiosas del dic coven am totas las rendas et revennas que per avan avia lo ditz priorat et am la reservation que lo dit Moss d'Alby et los ditz cossols an tot an la garda de las claus del armary del fer, la ont demora la ymage del argen apelada de Nostra Dama de Farguas. (Archives de la Mairie.)

à la mémoire de ces artistes de reproduire fidèlement ces inscriptions (1). Les magnifiques décorations de la voûte ne furent achevées qu'en 1515.

Ce cardinal fit plusieurs fondations avant de quitter Albi. Nous devons en citer une qui suffirait seule pour honorer sa mémoire. Il voulut que douze enfants pauvres d'Albi ou du diocèse fussent envoyés aux écoles publiques de Toulouse et douze autres aux écoles de Paris, et il donna 12,000 livres de rente pour leur entretien. Il s'occupa aussi, sur l'invitation de son oncle le cardinal George d'Amboise, de la composition d'un calendrier pour l'église d'Albi.

Louis d'Amboise mourut dans un voyage qu'il fit à Rome, en 1510. A la nouvelle de sa mort, le chapitre de Ste.-Cécile prit possession du siége. Les Consuls ayant négligé de lui rendre hommage, une excommunication fut aussitôt lancée contr'eux et il fallut un arrêt du parlement pour la faire lever (2.) Le cœur du Prélat fut porté à Albi, et placé à côté du tombeau de son oncle. Son corps, dit un ancien manuscrit, fut inhumé dans l'église de Notre-Dame de Lorette. On y lisait cette épitaphe: Ludovico cardinali Amboisiano, Gallo, Albiensi episcopo, præter generis nobilitatem singularis pietatis viro, ac omnes omnium virtutes complexo, Georgius cardinalis armeniacus, affini et primæ ætatis alumno, neglecto et collabente in tumulo jacenti, voti reus, húc post sextum et trigesimum ab ejus obitu annum, cùm venisset, pro tempore posuit.

LXXIV. — 1510. Charles de Robertet. Les registres de la mairie d'Albi constatent qu'il fut élu évêque au mois de décembre 1510, et qu'il prit possession de l'évêché le 17 avril 1511. Ils ajoutent qu'avant d'être élu, il était professeur de théologie et chanoine de la cathédrale.

Ce prélat, neveu de Florimond de Robertet, secrétaire des commandemens du Roi, fit achever les peintures de la voûte et des chapelles par des peintres italiens. Il mourut à Albi, le 9 août 1515, et fut inhumé dans la cathédrale, devant la porte latérale du choeur, du côté de la sacristie.

M. de Robertet fit exécuter une belle statue de Ste.-Cécile qui fut placée dans une niche en pierre blanche, richement sculptée et qui subsiste encore, au-dessus de la grande porte d'entrée de l'église.

LXXV. — 1515. Jacques de Robertet, frère du précédent, fut fait évêque d'Albi par la résignation de son frère. Cependant les chanoines s'assemblèrent le 10 août 1515 pour procéder à l'élection d'un évêque et postulèrent François de

(1) On lit dans l'embrasure des croisées des deux premières chapelles latérales de droite au pourtour du chœur, l'inscription suivante: Joannes-Franciscus-Doneja Pictor, Italus, de Carpa, fecit anno 1513.

Dans une galerie un peintre a gravé en grands caractères les mots suivants : Lucrecia Cantora Bolognesa."

(2) Archives de la mairie d'Albi.

Clermont-Lodève, archevêque d'Auch. Ce cardinal soutint son élection et intenta procès à Jacques de Robertet devant le parlement de Toulouse. Le Roi, qui, de son côté, voulait soutenir le concordat qu'il avait passé avec le pape Léon X, évoqua l'affaire au parlement de Paris, qui jugea en faveur de l'élu. Le Roi fut extrêmement irrité de cet arrêt, mais le cardinal de Clermont céda son droit à J. de Robertet, qui arriva le 22 novembre 1517 dans son diocèse, dont il se trouva ainsi paisible possesseur. Il mourut à Paris, en 1519, dans un âge peu avancé. On lisait sur son tombeau l'épitaphe suivante :

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LXXVI. 1519. Adrien de Gouffier de Boisy, cardinal-légat et grand-aumônier de France, fut transféré en 1519 de l'évêché de Coutances à celui d'Albi. Le chapitre de Ste.-Cécile se crut encore en droit de confirmer cette nomination. Réuni à Gaillac, à cause de la peste qui exerçait dans ce moment des ravages à Albi, il reconnut Adrien de Gouffier pour son véritable évêque. Les registres de la Mairie en font mention. Ce prélat ne prit possession de son siége que le 16 novembre 1522. Dès son arrivée, il alla visiter, suivant l'antique coutume, les reliques de St.-Salvi et se dirigea ensuite vers le palais épiscopal accompagné de l'évêque d'Angoulême, Antoine d'Estaing; des abbés de Bonne-Combe et de Gaillac; des Consuls, Salvi de Salgues, Pierre de Plieux, Simon Saunalh, Antoine Steve, Jean Jean, Roger Contié, qui étaient venus l'attendre à la porte de l'église collégiale de St.-Salvi, et enfin de Philippe de Rabastens, vicomte de Paulin, du baron de Lescure, des officiers du Roi et de plusieurs autres notables du pays.

Adrien de Gouffier mourut peu de temps après, le 24 juillet 1523, dans le château de Villendren en Tourraine; il fut inhumé dans son abbaye de Bourgdeuil. Le Chapitre de la cathédrale d'Albi fit célébrer un service auquel assistèrent les Juges et les Consuls, Antoine Teysseire, Jean Gasquet, Jean Boyer, Antoine Rouvelat, Guiraud Teron, Jean de Gordon, am las raubas et los capairos sus lor col. LXXVII. — 1524. Aymar de Gouffier de Boisy, frère du précédent et d'Artus Gouffier d'abord gouverneur de François I., qui, à son avénement au trône, le récompensa par la charge de grand-maître de sa maison, fut appelé à l'évêché d'Albi, en 1524; il l'occupa par procureur, le 19 juin de la même année, et il n'en prit luimême possession que le 10 novembre 1527. François I. avait défendu au chapitre,

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