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» et du bon goût, et surtout d'avoir connu et développé le premier, en' joignant l'exemple au précepte, l'art si difficile et jusqu'alors si peu » connu de la versification française?..... Despréaux a eu le mérite rare, et qui ne pouvait appartenir qu'à un homme supérieur, de former le premier en France, par ses leçons et par ses vers, une école de poésie. » Ajoutons que, de tous les poëtes qui l'ont précédé ou suivi, aucun n'était plus fait que lui pour être le chef d'une pareille école. En effet, la correction sévère et prononcée qui caractérise ses ouvrages, les rend singulièrement propres à servir d'étude aux jeunes élèves en poésie. C'est sur les vers de Despréaux qu'ils doivent modeler leurs premiers >> essais..... Despréaux, fondateur et chef de l'école poétique française, >> eut dans Racine un disciple qui lui aurait suffi pour lui assurer l'immor. »talité, quand il ne l'aurait pas d'ailleurs si bien méritée par ses propres » écrits ».

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»

C'est à l'anonyme maintenant à concilier, comme il le pourra, cette doctrine avec la sienne. Le philosophe, à propos des mauvais satiriques, en vers ou en prose, qui se sont faits si maladroitement les singes de Boileau, fait une réflexion qui sûrement ne paraîtra pas ici hors de propos. » Il y a, dit-il, entre eux et lui cette différence très-fâcheuse pour eux, » qu'il a commencé par des satires et fini par des ouvrages immortels, et » qu'au contraire ils ont commencé par de mauvais ouvrages, et fini par » des satires plus déplorables encore. Conduits à la méchanceté par l'im>> puissance, c'est le désespoir de n'avoir pu se donner d'existence par >> eux-mêmes qui les a ulcérés et déchaînés contre l'existence des autres ».

L'auteur de la Lettre a pris pour épigraphe un passage tiré d'un fort beau discours de M. Dusaulx sur les poëtes satiriques. Il ne manque pas de les ranger aussi parmi ceux dont Boileau, dit-il, n'a jamais pu captiver l'admiration. Cependant les réflexions du traducteur de Juvénal ne portent que sur les satires de Boileau, dans lesquelles il désirerait, avec raison, un fonds plus moral. D'ailleurs, il reconnait en lui l'homme fait pour apprécier les ouvrages et guider les auteurs; ce qui est directement le contraire des opinions de l'auteur de la Lettre; et bien loin de refuser à Boileau son admiration, voici comme il finit : « Respectons la mémoire de » ce fameux critique : s'il est contraint de céder à ses devanciers la palme » de la satire, ils ne sauraient lui rien opposer de plus parfait que l'Art » poétique et le Lutrin.

L'anonyme appelle aussi M. de Condorcet à son secours, et cite son éloge de Claude Perrault. Ouvrez cet éloge, et vous y verrez qu'en blâmant la satire, en blåmant le poëte de n'avoir pas rendu justice à l'architecte, il n'attaque en rien le mérite littéraire de Despréaux, ni les services qu'il a rendus aux lettres, et qu'il explique comment Claude Perrault n'était pas plus juste envers Boileau que Boileau envers lui, par la différence des objets qui les occupaient. Son résultat est dans cette phrase: « Boileau » qui est un grand poëte pour les gens de goût et les amateurs de la poé» sie, n'est presque qu'un versificateur pour ceux qui ne sont que philosophes ». N'est-ce pas dire clairement que ceux qui ne sont que philosophes ne sont pas juges compétens du mérite d'un poëte?

J'ai exposé, en commençant cette analyse, l'avis de M. Marmontel: quant à M. de l'abbé Delille, pour nous prouver que Boileau n'a jamais pu captiver son admiration, l'on nous renvoie à une satire sur le luxe, où il dit que Cotin a été quelquefois immolé à la rime. On sent combien cette preuve est concluante; mais l'auteur de la Lettre, fidèle à ses petites ruses de guerre, se garde bien de citer les deux vers tels qu'ils sont:

Mais laisse-là Cotin, misérable victime,
Immolée au bon goût, quelquefois à la rime,

On a conservé l'hémistiche quelquefois à la rime, mais on a soigneusement supprimé immolée au bon gout; et il devient évident, du moins pour l'auteur de la Lettre, que celui qui s'est permis cette légère plaisanterie ne peut pas admirer Boileau. Nous savons que l'anonyme ne raisonne jamais autrement; mais ceux qui connaissent le traducteur des Géorgiques savent qu'il n'y a point d'auteur dans notre langue qu'il ait plus étudié que Boileau, ni dont il estime davantage la versification.

Il ne reste donc plus que M. Mercier: pour ce coup l'anonyme a raison. Il est avéré que M. Mercier n'admire point du tout Boileau; et si l'on nous demande pourquoi, nous dirons de notre côté : Pourquoi ce même M. Mercier méprise-t-il souverainement Racine, qu'il appelle un froid petit bel-esprit? Pourquoi a-t-il si peu d'estime pour Molière, qui n'a déchiffré que quelques pages du grand livre de l'homme, et qui ne s'est jamais élevé jusqu'au drame? Pourquoi nous invite-t-il à brûler notre théatre? etc. etc. Nos pourquoi ne finiraient jamais. Ainsi nous répondrons à l'anonyme que, si Boileau, Racine et Molière, n'ont jamais pu captiver l'admiration de M. Mercier, c'est un malheur dont on peut croire qu'ils auraient la force de se consoler.

J'ai fini la tâche que j'avais entreprise, et j'ose croire qu'elle n'a pu paraître inutile ni déplacée. S'il n'entre pas dans le plan que je me suis proposé, de parler des productions du talent des auteurs vivans, c'en est une partie nécessaire de discuter leurs opinions. Je l'ai déjà fait plus d'une fois, et je compte le faire encore; car on n'établit les vérités qu'en détruisant les erreurs, et ces vérités sortent plus claires et plus brillantes du choc de la discussion. Il est à propos d'ailleurs de réprimer de temps en temps les scandales littéraires. Un homme qui juge Despréaux avec le ton d'un maître, et le déchire avec la fureur d'un ennemi qui traite comme de petits esprits, comme des gens à préjugés imbécilles, ceux qui honorent l'auteur de l'Art poétique; un tel homme insulte toute une nation éclairée, et j'ai vengé la cause de tous les Français raisonnables, en vengeant celle de Despréaux. J'ai confondu la mauvaise foi, en faisant voir que celui qui osait attribuer ses propres opinions à nos plus illustres littérateurs, avait calomnié leur justice, en même temps qu'il calomniait le talent de Boileau. Cette brochure forcenée n'est que l'explosion de la haine secrète d'une troupe de révoltés, qui ne détestent dans Boileau que l'autorité de la raison. Jamais il n'eut plus d'eunemis qu'aujourd'hui, parce qu'il n'en peut avoir d'autres que ceux du bon goût, et que leur audace s'est accrue avec leur nombre : l'expérience atteste le mal qu'ils peuvent faire. Les Romains autrefois, dans les temps de calamités publiques, faisaient des cendre du Capitole et tiraient du fond de leurs temples les statues des dieux tutélaires, que l'on portait en pompe par la ville, à la vue des citoyens qu'elles rassuraient. S'il est permis, suivant l'expression d'un ancien, de comparer de moindres choses à de plus grandes, les lettres ont aussi leurs jours de calamité; et quand l'image révérée de Despréaux vient de paraitre dans ce Lycée, où nous appelons avec lui tous les dieux des arts pour les opposer à la barbarie, n'est-ce pas le moment de repousser les outrages et les blasphèmes que des barbares oşent opposer au culte que nous lui rendons.

CHAPITRE XI.

De la Fable et du Conte.

SECTION PREMIÈRE.

DE LA FONTAINE.

DANS ANS tous les genres de poésie et d'éloquence, la supériorité, plus ou moins disputée, a partagé l'admiration. S'agit-il de l'épopée, Homère, Virgile, le Tasse, se présentent à la pensée, et nul n'ayant réuni au même degré toutes les parties de l'art, chacun d'eux balance le mérite des autres, au moins sous plusieurs rapports. Il en est de même de la tragédie, de l'ede, de la satire. Athènes, Rome, Paris, nous offrent des talens rivaux. Les anciens et les modernes se disputent la palme de l'éloquence, et nous opposons aux Cicéron et aux Démosthène nos Bossuet et nos Massillon. La comédie même, où Molière a une prééminence qui n'est pas contestée, permet encore que le nom de Regnard soit attendu après le sien. Il n'existe qu'un genre de poésie, dans lequel un seul homme a si particulièrement excellé, que ce genre lui est resté en propre, et ne rappelle plus d'autre nom que le sien, tant il a éclipsé tous les autres. « Nommer la Fable, c'est nommer La Fontaine. Le genre et l'auteur ne font plus qu'un. Esope, Phedre, Pilpay, Aviénus, avaient fait des fables. Il vient et les prend toutes, et ces fables ne sont plus celles d'Esope, de Phedre, de Pilpay, d'Aviénus: ce sont les fables de La Fontaine.

» Cet avantage est unique : il en a un autre presque aussi rare. Il a tellement imprimé son caractère à ses écrits, et ce caractère est si aimable, qu'il s'est fait des amis de tous ses lecteurs. On adore en lui cette bonhomie, devenue dans la postérité un de ses attributs distinctifs, mot vulgaire et ennobli en faveur de deux hommes rares, Henri IV et La Fontaine. Le bonhomme, voilà le nom qui lui est resté, comme on dit en parlant de Henri, le bon roi. Ces sortes de dénominations, consacrées par le temps, sont les titres les plus sûrs et les plus authentiques. Ils expriment l'opinion générale, comme les proverbes attestent l'expérience des siècles.

>> On a dit que La Fontaine n'avait rien inventé. Il a inventé sa manière d'écrire, et cette invention n'est pas devenue commune; elle lui est demeurée toute entière : il en a trouvé le secret et l'a gardé. Il n'a été, dans son style, ni imitateur ni imité : c'est-là son mérite. Comment s'en rendre compte? Il échappe à l'analyse, qui peut faire valoir tant d'autres talens, et qui ne peut pas approcher du sien. Définit-on bien ce qui nous plait? Peut-on discuter ce qui nous charme? Quand nous croirons avoir tout dit, le lecteur ouvrira La Fontaine, et se dira qu'il en a senti cent fois davantage; et peut-être si ce génie heureux et facile pouvait lire tout ce que nous écrivons à sa louange, peut-être nous dirait-il avec son ingénuité accoutumée : Vous vous donnez bien de la peine pour expliquer comment j'ai su plaire : il m'en coûtait bien peu pour y parvenir.

» Son épitaphe, faite par lui-même, suffirait pour nous en convaincre, C'est à coup sûr celle d'un homme heureux; mais qui croirait que ce fut celle d'un poëte? Ce pourrait être celle de Desyvetaux. Il partage sa vie en deux parts, dormir et ne rien faire. Ainsi ses ouvrages n'avaient été pour lui que des rêves agréables. O l'homme heureux que celui qui, en faisant de si belles choses, croyait passer sa vie à ne rien faire!

» Ce serait donc une entreprise mal entendue que celle d'analyser ses

écrits; mais heureusement c'est toujours un plaisir de s'entretenir de lui. Ne cherchons point autre chose, en nous occupant de cet écrivain enchanteur, plus fait pour être goûté avec délices que pour être admiré avec transport, à qui nul n'a ressemblé dans sa manière de raconter, de donner de l'attrait à la morale, et de faire aimer le bon sens; sublime dans sa naïveté, et charmant dans sa négligence; homme modeste, qui a vécu sans éclat en produisant des chefs-d'œuvre, comme il vivait avec retenue en se livrant, dans ses contes, à toute la liberté de l'enjouement : homme d'une simplicité extraordinaire, qui sans doute ne pouvait pas ignorer son talent, mais ne l'appréciait pas ; qui n'a jamais rien prétendu, rien envié, rien affecté ; qui devait être plus relu que célébré, et qui obtint plus de renommée que de récompenses, et qui peut-être, s'il était aujourd hui témoin des honneurs qu'on lui rend tous les jours serait étonné de sa gloire, et aurait besoin qu'on lui relevât le secret de son mérite.

>> Sa naissance fut placée près de celle de Molière, comme si la nature avait pris plaisir à produire en même temps les deux esprits les plus originaux du siècle le plus fécond en grands hommes. Il avait atteint l'âge de vingt-deux ans, et son talent pour la poésie, celui de tous qui est le plus prompt à se manifester, parce qu'il appartient plus à la nature et dépend moins de la réflexion, n'était pas encore soupçonné. C'est une tradition reçue, qu'une ode de Malherbe qu'on lut devant lui fit jaillir les premières étincelles de ce feu qui dormait. Le jeune homme parut frappé d'un sentiment nouveau : il semblait qu'il eût attendu ce moment pour dire: Je suis poëte il le fut dès lors en effet. C'était le temps où tout naissait en France. Nourri de la lecture des auteurs anciens, il trouvait peu de modèles dans ceux de son pays. Mais en avait-il besoin? Doué de facultés si heureuses, mais peu porté à les interroger, par une suite de cette indolence qu'il portait dans tout, il fallait seulement une occasion qui l'instruisit de ce qu'il pouvait. Quelques stances de Malherbe, en flattant son oreille, lui apprirent combien il était sensible au plaisir de l'harmonie. L'harmo nie est la langue du poëte: il sentit que c'était la sienne. La gaîté qu'il goûta dan's Rabelais éveilla dans lui cet enjouement si vrai qui règne dans tout ce qu'il a écrit. Il aimait à trouver dans Marot et dans Saint-Gelais des traces de cette naïveté dont lui-même devait bientôt devenir le modèle. Les images pastorales et champêtres, prodiguées dans d'Urfé, devaient plaire à cette âme douce, dont tous les goûts étaient si près de la nature. L'imagination de l'Arioste et du conteur Boccace avait des rapports avec celle d'un homme singulièrement né pour raconter. Telles étaient alors les richesses de la littérature moderne, et tels étaient aussi les auteurs les plus familiers à La Fontaine. Ils furent ses favoris, mais non pas ses maîtres; et quelle différence d'eux tous à lui ! Je dirais aussi quelle distance, si je n'avais nommé l'Arioste, qu'une autre sorte de gloire, la richesse de l'invention et le sublime de la poésie, place dans son genre au premier rang. Mais pour ce qui concerne l'art de narrer, le seul rapport sous lequel on puisse les rapprocher, leur manière est très-différente, surtout dans un point capital: l'Arioste a toujours l'air de se moquer le premier de ce qu'il dit; La Fontaine semble toujours être dans la bonne foi. Aussi, dans tout ce qu'il emprunte, rien ne paraît être d'emprunt; et la première qualité qui nous frappe dans un homme qui n'invente rien, c'est l'originalité.

>> Tous les esprits agissent nécessairement les uns sur les autres, se prennent et se rendent plus ou moins, se fortifient ou s'altèrent par le choc mutuel, s'éclairent ou s'obscurcissent par la communication des vérités ou des erreurs, se perfectionnent ou se corrompent par l'attrait du bon goût ou par la contagion du mauvais; et de là ces rapports inévitables entre les productions du talent, quand le temps les a multipliées. Il serait

même possible qu'il se formât un esprit qui serait tour à tour la perfec¬ tion ou l'abus des autres esprits, qui, empruntant quelque chose de chacun, en total pourrait les balancer tous; et cette espèce de génie, aussi brillante que dangereuse, ne pourrait être réservée qu'au siècle qui suivrait celui de la renaissance des arts, et dans lequel la dernière ambition et le dernier écueil du talent seraient de tenter tous les genres, parce que tous seraient connus et avancés. Il est une autre espèce de gloire, rare dans tous les temps, même dans celui où les arts commençant à refleurir, chaque homme se fait son partage et se saisit de sa place; un attribut inestimable, fait pour plaire à tous les hommes par l'impression qu'ils désirent le plus, celle de la nouveauté : c'est ce tour d'esprit particulier qui exclut toute ressemblance avec les autres, qui imprime sa marque à tout ce qu'il produit, qui semble tirer tout de lui-même en donnant une forme nouvelle à tout ce qu'il prend à autrui; toujours piquant, même dans ses irrégularités parce que rien ne serait irrégulier comme lui; qui peut tout hasarder, parce que tout lui sied; qu'on ne peut imiter, parce qu'on n'imite point la grâce; qu'on ne peut traduire en aucune langue, parce qu'il s'en est fait une qui lui est propre. Cette qualité, quand elle se rencontre dans les ouvrages, tient nécessairement au caractère de l'auteur. Un homme recueilli en lui-même, se répandant peu au-dehors, rempli et préoccupé de ses idées, presque toujours étranger à celles qui circulent autour de lui, doit demeurer tel que la nature l'a fait. S'il en a reçu un goût dominant, ce goût ne sera jamais ni affaibli ni partagé; tout ce qui sortira de ses mains aura un trait distinct et ineffaçable; mais ceux qui le chercheront hors de son talent ne le retrouveront plus. Molière, si gai, si plaisant dans ses écrits, était triste dans la société. La Fontaine, ce conteur si aimable la plume à la main, n'était plus rien dans la conversation. De là ce mot plein de sens de madame de La Sablière : En vérité, mon cher La Fontaine, vous seriez bien bête, si vous n'aviez pas tant d'esprit; mot qui serait tout aussi vrai en le retournant d'une manière plus sérieuse: « Vous n'auriez pas tant d'esprit, si vous n'étiez pas si bête ». Ainsi tout est compensé, et toute perfection tient à des sacrifices. Pour être un peintre si vrai et si moral, il fallait que Molière fût porté à observer, et l'observation rend sérieux et triste. Pour s'intéresser si bonnement à Jeannot Lapin et à Robin Mouton, il fallait avoir ce caractère d'un enfant qui, préoccupé de ses jeux, ne regarde pas autour de lui; et La Fontaine était distrait. C'était en s'amusant de son talent, en conversant avec ses bons amis les animaux, qu'il parvenait à charmer ses lecteurs, auxquels peut-être il ne songeait guère: c'est par cette disposition qu'il devint un conteur si parfait. Il prétend quelque part que Dieu mit au monde Adam le nomenclateur, lui disant: Te voilà, nomme. On pourrait dire que Dieu mit au monde La Fontaine le conteur, lui disant: Te voilà, conte. Cet art de narrer, il l'appliqua tour à tour à deux genres différens, à l'apologue moral, qui a l'instruction pour but, et au conte plaisant, qui n'a pour objet que d'amuser. Il réussit au plus haut degré dans tous les deux c'est sur le premier qu'il convient de s'étendre davantage. C'est le plus important, le plus parfait, et la principale gloire de La Fontaine.

» A la moralité simple et nue des récits d'Esope, Phèdre joignit l'agrément de la poésie. On connait sa pureté, sa précision, son élégance. Le livre de l'Indien Pilpay n'est qu'un tissu assez embrouillé de paraboles mêlées les unes dans les autres, et surchargées d'une morale prolixe, qui manque souvent de justesse et de clarté. Les peuples qui ont une littérature perfectionnée sont les seuls chez qui l'on sache faire un livre- Si jamais on est obligé d'avoir rigoureusement raison, c'est surtout lorsqu'on se propose d'instruire. Vous voulez que je cherche une leçon sous

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