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De toutes ses troupes, Galas ne ramena en Bohême que quelques milliers de soldats exténués; et cette campagne lui mérita, dit Schiller, la réputation d'être le premier général du monde pour perdre une armée. Cette catastrophe termina la vie militaire de Galas rongé par les infirmités que les fatigues de la guerre lui avaient causées, il mourut à Vienne, le 25 avril 1647. Son corps fut transporté à Trente, dans l'église des Jésuites.

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Il était fort aimé des soldats, parce qu'il se montrait pour eux plein de bonté : mais poussée à l'excès, cette qualité l'empêchait de faire observer exactement la discipline; et l'on prétend que c'est à cela qu'il faut attribuer une partie des revers qui finirent par l'accabler ils ne purent néanmoins faire perdre le sòuvenir de ses exploits brillans durant une guerre où il tint un rang distingué au milieu d'un grand nombre de généraux habiles.

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1647. HAYM (Gilles), chanoine et chantre de l'église collégiale de St-Jean à Liège, compositeur célèbre dans son temps. Sa musique était si agréable et si mélodieuse qu'elle attira à Liége beaucoup de personnes des pays éloignés où sa réputation était parvenue. Ferdinand de Bavière, électeur de Cologne et prince de Liége, le choisit pour diriger la musique de sa chapelle. Il fut aussi appelé par le duc de Neubourg qui aurait désiré l'avoir pour le même emploi. Les œuvres de Gilles Haym ont été gravées de son vivant, et distribuées avec succès, même après sa mort, arrivée en 1647. On grava son portrait en 1633. Il était le neveu de Gérard Haym, mort en 1588, dans un âge trèsavancé, auquel il avait succédé.

HAYM (Nicolas-François), numismate, bibliographe et musicien, né à Rome, est sans doute de la même famille que les précédens. Il vint à Londres où il éta

blit un Opéra italien qui eut d'abord assez de vogue: mais en 1710, le Rinaldo de Haendel ayant absorbé toute l'attention des amateurs de musique dramatique, l'opéra italien tomba, et Haym passa quelque temps après en Hollande, où il publia en 1713, à Amsterdam, deux cahiers de Sonates qu'on a jugées peu inférieures à celles de Corelli.

De retour à Londres, il conçut l'idée de graver et de décrire toutes les médailles, statues, pierres précieuses, etc., etc., qui existaient en Angleterre dans divers châteaux et qui n'avaient pas encore été publiées son Tesoro Britannico, Londres, 1719-20, 2 vol. in-4°, quoique surpassé depuis, a longtemps été regardé comme un ouvrage capital en ce genre. On préfère à l'original italien, l'édition latine donnée à Vienne, en 1762-65, par le P. Khell, à cause des notes dont l'a enrichie le savant traducteur.

Haym donna ensuite (en italien), à Londres, 1726, in-8°, un traité des livres rares en langue italienne : cet ouvrage intitulé: Notizia de libri rari nella lingua italiana, renferme environ trois mille articles classés par ordre de matières avec une table alphabétique des noms d'auteurs, qui facilite les recherches. L'édition la plus ample, sous le titre de Bibliotheca italiana, est celle de Milan, 1771, 2 vol. in-4°.

On cite de Haym quelques autres écrits, et le projet d'une Histoire de la musique : le docteur Burnet regrette qu'il ne l'ait pas exécutée; cet ouvrage étant celui qu'il était le plus capable de traiter avec succès Haym mourut en mars 1730.

1648. COUVIN DE COURCELLES (Gisbert de), né dans la principauté de Liége, vers 1607, était originaire de la petite ville de Couvin, si toutefois il n'y a pas reçu le jour. Il fit son cours de philosophie au collége du Château à Louvain, et eut la cinquième place à la promotion générale de l'an 1625. Rappelé

peu de temps après à ce collége pour y enseigner la philosophie, il s'acquitta sept ou huit ans de cette fonction et fut nommé ensuite professeur du premier rang. Il se livra à l'étude de la théologie et de la jurisprudence, mais sans cependant prendre de grade dans ces facultés, quitta ensuite l'habit ecclésiastique et se mit à voyager. Il parcourut la plupart des états de l'Europe, et alla jusqu'à trois fois en Pologne. Il paraît qu'il revint à Liége vers 1640, et qu'il passa le reste de ses jours dans cette ville, où il mourut en 1648, après avoir fondé deux bourses au collège du Château. On a de lui :

Satyra, quá vir civilis exprimitur, sententiis probationum auctorum confirmata. Liége, Jean Tournay, 1642, in-12.

1648. MARCHANT (Jacques), poète et littérateur, doyen et curé de Couvin, ville du pays de Liége, où il reçut le jour vers l'an 1587. Il se distingua par sa science et sa piété. Il mourut dans cette ville en 1648. Ses ouvrages sont :

1° Hortus pastorum. C'est un ouvrage savant (quoique d'une critique peu sévère), édifiant et utile, où il y a des choses curieuses qu'il serait difficile de trouver ailleurs il est encore estimé aujourd'hui ; il a eu seize éditions.

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2° Triumphus Joannis Baptiste. Mons, 1644 in-8°; Cologne, 1679, in-8°. Cet ouvrage contient trois pièces de vers latins, l'une à D. del Tombor, abbé de Florennes, et les deux autres au doyen de Couvin. Elles sont sorties de la plume de Jean Geldre, qui eut pour successeur dans la cure de Philippeville, maître Lefebve, docteur en théologie, auteur d'une Oraison funèbre d'Anne d'Autriche, reine de France, 1666, in-4°.

3 Flandria. Il y fait, entr'autres, l'apologie de la bière.

Ses divers traités ont été recueillis et publiés en un vol. in-folio. Cologne, 1633.

MARCHANT (Pierre), frère du précédent, né à Couvin, dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, en 1585, se fit Récollet, se distingua par sa science et sa régularité, et fut élevé aux premières charges de son ordre. En 1639, il fut fait commissaire-général avec plein pouvoir sur les provinces de son ordre dans l'Allemagne les Pays-Bas, les Iles Britanniques, etc. Il est le fondateur de la province, dite de St.-Joseph, dans la Flandre, et le principal auteur de la réforme des Franciscaines avec la vénérable sœur, Jeanne de Jésus, nommée Neering de Gand; cette congrégation est connue sous le nom de Réforme des sœurs Franciscaines de la pénitence de Limbourg, qui fut approuvéc par Urbain VIII, l'an 1634. Cet homme plein de zèle pour la discipline religieuse, mourut à Gand, le 11 novembre 1661. On a de lui:

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1° Expositio litteralis in regulam S. Francisci. Anvers, 1631, in-8°.

2o Tribunale sacramentale. Gand, 1643, 2 vol. in-fol.; le 3 vol. id. Anvers, 1650. C'est un traité de théologie qui renferme plusieurs choses plus pieuses que solides, entr'autres, le traité intitulé: Sanctificatio S. Josephi in utero, qui a été aussi imprimé séparément et condamné à Rome, le 19 mars 1633.

3o Les Constitutions de la congrégation des religieuses qu'il a établie.

1648. CONTE (Michel le), prieur des Jéronimites de Fumay et de Charleville, et vicaire-général de cet ordre en-deça des Monts, se signala pendant trente-huit ans dans les Ardennes comme auteur et prédicateur. Les biographes ont négligé de transmettre son nom à la postérité. Mr. l'abbé Boulliot est le premier qui l'ait fait connaître ( voy. la Biographie Ardennaise).

Michel Le Conte était d'Avranches en Condroz, près de la ville de Huy, où il naquit d'une famille estimable vers 1582. Au sortir de ses classes, il embrassa l'état clérical, et reçut la prêtrise à Liége. Maîtrisé par l'ambition de parvenir, si naturelle à son âge, et sentant que la science de l'école ne lui suffisait pas pour paraître avec avantage dans l'église et y exercer une influence utile, il résolut de cultiver ses talens par une étude assidue; et afin de n'être ni troublé, ni distrait dans ce dessein, il prit tout-à-coup le parti de s'ensevelir à Liége dans une profonde solitude. Il ne se doutait guères alors qu'il était destiné à pratiquer un jour les vertus paisibles du cloître.

Une application soutenue et dirigée par une sage méthode, un esprit vif et pénétrant, hâtèrent ses progrès. La théologie positive, science si négligée aujourd'hui, fixa d'abord son attention. I cultiva ensuite T'histoire ecclésiastique, que l'on a toujours regardée comme un des yeux de la théologie. La lecture des ouvrages de St. Jérôme, le plus savant des pères de l'église latine, décida de son sort. Ses épîtres, où le monde et ses attraits sont peints avec des couleurs rembrunies, le subjuguèrent. Soudain il se revêtit de l'habit d'ermite de St. Jérôme, et résolut d'imiter ce saint docteur, qui, dans les laures de la Palestine et des bords du Rhin près de Trèves, alliait les pratiques de la vie monastique avec la culture des lettres.

Son amour pour le travail ne prenait jamais rien sur ses devoirs religieux. Comme le propre de l'étude, de celle même qui a la religion pour objet, est de dessécher le cœur et d'éteindre la piété, il nourrissait son ame et ranimait sa ferveur par les exercices de la prière et de la méditation. Les belles-lettres avaient aussi quelques portions de son loisir. Il sentait l'utilité que la religion peut en retirer, et les regardait comme les feuilles qui servent aux fruits d'ornement et de dé

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