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goûte de son hymen. Pol., Fab.; mais: craint'de Dieu. H. mais: les faut's de versification P.; il dout'de. P.

le dentiste dit. Méd.; toutes deux. G.

notre dignité est tout'dans. G.

te dev. t: toute tendresse. D.; cette table. Loy.
toute trempée. Cid. Ch. v. 5; forte tempête. L.
toutes tes grâces. Gt.; toutes tes classes. L.
ne l'achète-t-il pas ? ne jute-t-elle pas ? Méd.
ze dev. c: douzě cent. G.; Bl.; Gt.; M.; A.
mais: les douz' premiers. Loy.

onze cent. P,; treize cent, quatorze cent., quinze cent.
page cent. Loy.; seize cent. quatorze chambres.
ze dev. j: treize juillet. Loy. (3 fois de suite.)

C. L'E MUET À L'INTÉRIEUR DES MOTS.

D'après M. Quicherat (p. 7 et 8), l'e muet, placé dans le corps de certains mots après une voyelle, est nul, mais il allonge cette voyelle. Il ne compte pas dans le vers. Il faut donc prononcer: J'esaie-rai, nous avoue-rons. Page 63: "Certains mots contiennent un e muet qui ne se prononce pas et qui ne fait qu'allonger la syllabe précédente. Vous avouerez, il louera, je prierais," etc.L'e muet intérieur ne compte pas dans la mesure; on réunit les deux voyelles en une, par la figure qui se nomme synérèse."

Je ne t'envierai yas ce beau titre d'honneur.

P. 64: "L'orthographe moderne remplace ces e muets par un accent circonflexe : j'avoûrais (Ronsard, j'avoûrais) remercîment paie-rons, paie-raient, paie-ment (l'Académie avec y).”

Pour l'histoire de la prononciation de cet e muet, il dit à la p. 416: "Primitivement l'e muet, placé après une voyelle dans le d'un mot, comptait pour une syllabe. Ainsi dans les verbes : je pri-e-rai, je lou-e-rai." Exemples:

corps

Car ils n'oublieront jamais. Brut.

Lors dit qu'il jouera, je la marierai. Gauthier.

Je prierai pour vous et pour tous vos amis. Jubinal.

La même chose avait lieu dans les noms et les adverbes :

Puis se chevalche mult afichéement. Roland.

Il en rit coiement, si sunt en piés levés. Alexandre.

Mult la tint honoréement. Benoist.

Cet usage était presque entièrement réformé au XVIe siècle. "Dès le milieu du XVme siècle, l'e intérieur cesse d'être compté pour une syllabe." Exemples:

De fortune je te muerai. Villon,

Bien et duement examinée. Coquillart.

P. 417, “ J. Marot fait de deux syllabes les mots jouerais, tuerie." Remarque. "Cet e étant devenu muet, on proposa dès le XVIme siècle de le supprimer. Sibilet veut qu'on écrive: tu pai'ras, tu lou'ras, et Dolet: paîra, vraîment, hardîment."

"Dans les mots paierez, paiement, gaiement, gaieté, l'e comptait pour une syllabe suivant la règle générale.'

Mais il en ot moult tost un mauvais paiement. Jubinal.
Mais le lion, qui est sire

Des bêtes, l'en paiera. idem.

Tu m'en veux faire paiement. Guilleville.

Dès le milieu du XVme siècle, l'e ne fait plus syllabe et la vraie quantité est connue: Villon, Crétin, Marot, Coquillart." (P. 418) "A plus forte raison au XVIme siècle scande-t-on les mots de cette manière."

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Cependant les poètes du XVIme et même du XVIIImes. ont donné une valeur à l'e muet intérieur. Regnier. Molière: Tantôt vous paierez de quelque maladie. Roz., La Motte, Druché, Theophile, Dumarets. Mais je vous avouerai que cette gayeté. Mol."

On trouve chez les anciens beaucoup d'autres diérèses de l'e, soit qu'on le prononçât muet ou fermé; heaume se trouve comme dissyllabe et trisyllabe, aussi pséaume, séu, véu, déusse.”

D'après la Chresthomatie de l'Ancien Français par M. Bartsch, les verbes de la première conjugaison faible, dont les radicaux se terminent en r, n ou s, rejettent l'e au futur: jurrad, demourrons ; donrai, dunrat, menrons, (dans ce cas l'n s'assimile souvent avec I'r dorrai, durat). Il en est de même de s: lerret, lairrai lerrai. La tendance de rendre nul l'e de ces verbes est donc fort ancienne. Larousse, parle comme M. Quicherat sur la suppression de l'e après une voyelle à l'intérieur des mots, il dit que l'e est nul dans prierons.

Et nous le prie-rons tous de nous servir de père.

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L'e est aussi nul quand il précède la diphthongue au et qu'il est sans accent: seau, chapeau.”

Morin dit (p. 34): Au milieu des mots, l'e muet est nul quand il est seul, vivement, copieusement, militairement, se prononcent: viv'ment, copieus'ment, militair'ment.”

Bescherelle parle comme M. Quicherat et donne comme exemple:
Sans un fâcheux éclat nous ne saurions décheoir. Boil.

Mme. Dupuis (p. 34): "L'e sans accent, qui se rencontre dans les augmentatifs (c'est-à-dire dans tous les mots formés d'un autre par l'addition d'une ou de plusieurs syllabes), est toujours muet (=nul), soit qu'il appartienne au mot primitif ou au radical, soit qu'on l'y ajoute pour lier les syllabes augmentatives; telle est (1) la terminaison erie, appartenant à un grand nombre de substantifs

féminins; (2) la terminaison ement, appartenant à des substantifs masculins et à des adverbes; (3) la terminaison du futur et du conditionnel des verbes en er, dont l'infinitif est la racine, ainsi : brass'rie, agac'rie, argent'rie, berg'rie, et, d'après le même principe (p. 42): aim'rais: abatt'ment, chancell'rie, sag'ment, lait'rie, ordinair'ment, saut'relle, mouch'ron, bûch'ron, vign'ron, feull'ton, cach'ter, fur'ter, dang’reux, grand'let, grand'lette, ép'ron." (p. 47).

Mais elle ajoute la remarque: "L'augmentatif n'est entièrement muet que autant que l'articulation qui suit n'est pas trop opposée à celle qui précède, par ex: dans nous aimerions, vous aimeriez, chapelier, l'e est moins muet que dans : nous aimerons, vous aimerez, chapelet, pourquoi? c'est que -rions, -riez, -lier, étant trop oposées à me et à pe, l'e a besoin d'être un peu moins sourd, pour faciliter le passage d'une syllabe à l'autre."

"Plusieurs consonnes, séparées par un e sourd, dont les articulations trop nombreuses, ou trop opposées entre elles, rendraient les mots durs où sifflans, si l'on voulait supprimer entièrement l'e qui les sépare, c'est pourquoi on prononce; atelier, appartement, chevron, chevreau, mousquetade, pěser, běnin, besoin." C'est à cet endroit qu'elle donne le passage que nous avons cité à la p. 10, et elle ajoute: "C'est en fixant l'attention sur les e augmentatifs qu'on pourra corriger la fausse accentuation de ces provinces."

Malvin-Cazal parle sur les terminaisons erie, ement, et le fut. et le condit. des verbes, comme Mme. Dupuis.-Il veut qu'on fasse sonner l'e de contre et entre, lorsque ces deux prépositions sont initiales de mots commençant par une consonne : contrebande con-tre-ban-d', contredire con-tre-di-r."-Il continue : "L'e inaccentué devient demi-muet dans tous les temps des verbes dont l'infinitif est terminé en eler, et où après el se trouve une terminaison finale (sic) autre que e, es ou ent: nous appelons=a-pelon, etc."- -"L'e inaccentué est absolument nul quand il est suivi d'une voyelle quelconque: abrégeons. De même, dans tous les dérivés de mots, dans le primitif desquels l'e inaccentué de la dernière syllabe est précédé d'une voyelle ou de y: je créerai cré-ré; je payerais-pèrè,nous payerions-périon, vous jou-ré,nous é-tèr-nu-ron."

"Dans certains mots, pris des langues latine et italienne, l'e suivi d'une voyelle devient é fermé: confiteor, deleatur, exeat, libera, te Deum, vade mecum, le miserere."

M. Lesaint dit (p. 39): "A la fin de la syllabe, l'e non accentuée et précédé d'une voy. se supprime toujours dans la prononciation, et la voyelle précédente devient longue: féerique, gréement, maniement; je lierai (lîré) on nettoierait (on ne-toâ-rè) etc."

Sur le premier e de la terminaison ement, il dit (p. 40): “L'e est tout à fait muet dans les substantifs et dans les adverbes en ment, quand la suppression peut se faire naturellement, comme

ici achèvement, etc.-" Mais," continue-t-il, " toujours d'après les mêmes principes, l'e se prononce un peu comme eu, si le passage d'une consonne à l'autre est difficile, comme dans ces mots : accablement, brusquement," etc.

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Cette règle est assez vague et ne saurait guider les étrangers. Pour me faire une idée de la prononciation et du “mutisme de l'e à l'intérieur des mots, des substs. tout aussi bien que des verbes et des adjectifs et des adverbes, j'ai étudié l'e muet (1) après chaque lettre simple, (2) après les lettres redoublées et (3) après certains groupes de lettres. J'ai trouvé que l'e au milieu des mots suit les mêmes règles que l'e final.

Avant de donner les exemples, j'ajouterai quelques remarques. Remarque 1. Au lieu de dire, comme dit M. Chassang dans son excellente Nouvelle Grammaire Française (p. 170): "La forme féminine a disparu dans les adverbes, formés d'adjectifs terminés en é ou e, en i et en u: commodément, aisément, hardiment, joliment, poliment, éperdument, résolûment," etc., je dirais : l'e du fém. est tombé, parce qu'il est toujours nul après une voyelle.

Remarque 2. Dans les verbes de la I. conjug., dont l'avantdern. syllabe est ouverte et contient un e muet, cette syllabe devient fermée par la suppression de l'e final dans la prononciation (je mène, ils achètent). L'e de cette syllabe n'est donc plus muet. On indique le changement en e ouvert, soit par le redoublement de la consonne qui suit l'e, soit par un accent grave: (1) Les verbes en -eler et -eter redoublent l'l et le t. Sont exceptés: acheter, déceler, geler, harceler, peler, modeler et quelques autres, qui prennent l'accent grave; (2) ceux qui ont un é à l'avant-dern. syllabe, à l'infinitif, de même que ceux en -ecer, -ener, -eser, -ever, prennent un accent grave sous l'influence de l'e muet de la syllabe suivante; (3) ceux en -ayer, et -eyer, gardent, ceux en -oyer et -uyer changent l'y en i devant une syllabe muette.

Pour l'e du fut. et du condit. des verbes de la première conjugaison, ainsi que des verbes cueilleir et de ses composés, saillir, être, faire et de ses composés, M. Lesaint dit (p. 37): “Il se supprime, dans la prononciation quand on le peut, comme ici: j'effaç'rai. Mais la suppression est impossible dans beaucoup de verbes, tels que parler, cingler etc; ainsi qu'au deux premières personnes plurielles du conditionnel présent, dans presque tous les verbes dont nous venons de parler. Cet e muet se prononce légèrement eu." Puis, il cite ces dix-sept verbes: béqueter, briqueter, caqueter, colleter crocheter, déchiqueter, decolleter, dépaqueter, empaqueter, épousseter, étiqueter, feuilleter, fureter, moucheter, pocheter, rapiéceter, tacheter, dont le fut. et le condit. s'écrivent ordinairement sans accent: il bequetera. D'aprés lui: "On supprime toujours, dans la prononciation, les deux e muets de ces

verbes dans tout le futur, ainsi qu'aux trois personnes du singulier et à la troisième personne plurielle du condit.; il faut nécessairement faire entendre l'e pénultième au deux premières pers. pl. du condit." (p. 38).

Aux deux premières personnes du pl. du condit. de tous les verbes de la première conjug. et de ceux des autres conjugaisons que M. Lesaint cite, faire et ses composés exceptés, l'e des terminaisons -erions, -eriez se prononce toujours légèrement eu.

Il

D'après M. Platz, l'e muet est nul au milieu des mots. veut, à tort, qu'on prononce parlerons-par-l'ron, vendredi vandr-di fortement fort'man.

Remarque 3. Bescherelle: “L'e euphonique sert seulement à adoucir le g et à lui conserver le son du j, comme dans je vengeais, il partagea.-L'e non accentué, devant une voyelle, est généralement muet (=nul), peau, sceau, il mangea.-Ey est muet dans Talleyrand, pr.: Talran.-L'e ne se fait pas entendre dans Staël, Ruisdael, Maestricht, etc.

Remarque 4. M. Lesaint dit (p. 47): "L'e est nul pour la prononciation dans Chastellux, Liebig, M. de Saint-Priest.—Il prend le son a dans Ecouenais (d'Ecouen) et Saint Ouenais (de Saint Ouen)."

Remarque 5. Mme.Dupuis (p. 212): "L'e sans accent et sans consonne redoublée à sa suite est sonore dans tous les mots purement latins ou italiens, qui ont été adoptés dans notre langue (1) pour le latin, les noms des psaumes ou de prières: l'angélus, l'avé-maria, le crédo, le confitéor, le dé profundis, le miséréré, le requièm, anthèra (2) pour l'italien, quelques termes d'arts, principalement ceux qui appartiennent à la musique, comme forté, sempré, ténor, amabilé, cantabilé, andante, etc. L'e médial est également sonore dans les noms propres étrangers Andréa, Bétis, Céphalonie, Cortési, Délos, Manfred, Médine, Pisanési, Pompéie, Tudéla, Vénézuéla, et aussi dans Gaétan, Mont-Cénis. L'e est encore sonore dans la première syllabe de Théodore, etc. qui auparavant avait un e non accentué et qui maintenant s'écrivent avec l'accent qui leur est propre."

Remarque 6. Tandis que le e muet, quand il se prononce, a le son de eu (ö allem.) dans les monosyllabes de, je, le, me, ne, que, se, te et à la première syllabe des polysyllabes, il a, au milieu du mot, le même son que l'e final, c'est-à-dire, il sonne légèrement ǎ. On ne dit pas parleument. La syllabe après l'l se prononce à peu près comme dans le mot anglais parliament, donc: parlament. (comp. en allemand Posamentier, de passementier, Fundament de fondement, où directement (?) de fundamentum). De même on ne dit pas Barbeurousse, mais plutôt Barbarousse, gouvernăment, Cornăville, etc.

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