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ç'après car car ç'n'est plus à moi. Rod., Cl. v. 4.

ç'après lorsque: lorsque ç'matin. Mith., Mon. ii. 6.
d'après mais: mais ç'que j'sais. H.; mais ç'mariage. Av. i. 1.
mais mais ce sentiment. C.

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PROSE:

ô dieux que ç'discours. Hor., Cam. i. 3.

contre qui que ç'soit. Hor. ii. 3. ; que ç'qu'ils ont été. And. iv. 1. songez que ç'matin. Mith., Xi. iv. 4.

et que ç'jour fatal. Rod., Sél. i. 4.

bien que ç'monde. DJ., Sg. iii. 1.

que ç'm'est une sensible joie. Av., Cl. iii. 2.

je vous promet que ç'qu'il me dit. Av., Mariane.
mais (que ce sont des vérités. Pont.)

que ce somptueux équipage. Av. i. 5.
bien que ce soit une tour carrée. Bl.
qu'est-ç'que ce cigare? Méd.

ç'après si:

j'ignore si ç'cœur. Ph., Hip. ii. 3; et si ç'qu'j'ai fait. Hor. v. 2. si ç'livre-là. A.; si ç'n'est Saint-Jacques. Loy.

f'après combien combien ç'livre? combien ç'pantalon. Méd. f'après justement: justement ç'que je d’mandais. Av. iv. 3. ç'après vous savez-vous ç'que répondent. Loy.

Ce est très-souvent enclitique en poésie, et ordinairement en prose après l'adj. tout dans les expressions tout ce qui et tout ce que. ç'après tout et devant que:

VERS:

PROSE:

tout ç'qui brille. Hor. v.2; tout ç'que vous voyez. Mis., Cél. v. 6. tout ç'qu'il aime. And., Or. iii. 1.

tout ç'que vous voudrez. Mis., Cél. v. 6.

tout ç'que l'on admire. Mis., Al. i. 2.
après tout ç'qu'à moi. Mis., Or. v. 5.

tout ç'que je puis faire. Mith., Mon. i. 3.

tout ç'que je puis. Hor., Cur. ii. 5.

tout ç'que je voyais. Hor., Cur. i. 2 (trois fois de suite).

tout ç'que je puis. Pol., Fél.

tout ç'qu'on nous laisse. And., Herm. iii. 2.

Comédie: tout ç'que vous voudrez. Et., A.

je ferai tout ç'que j'pourrai. Mer. i. 6.

de tout ç'que j'fais pour vous. Av., Val. i. 1.

tout ç'qu'ils peuvent faire DJ. v. 2.

tout ç'que je savais. Av., M. Sim. ii. 2.

tout ç'qu'on lui donne. Av. i. 9.; tout ç'qu'il te dira. Av. i. 9.

E

de tout ç'que vous avez dit. Av., Val. i. 1.

Cours: tout ç'qu'il y a de plus beau. A.; tout ç'que nous savons. P. Eloc. d. l. ch. tout ç'que tu délivreras. tout ç'que tu li'ras. Loy. tout ç'que j'vous ai écrit. tout ç'qu'il est. Loy.

Conv. j'aime tout ç'qui est légume. Méd.

il est tout ç'qu'on veut, excepté honnête homme. Méd. ç'apres tout devant qui:

tout ç'qui pouvait ressembler. Bl.; tout ç'qui est admirable. A. tout ç'qui était. G.; tout ç'qui ressemble. Loy.

tout ç'qui est beau. Loy; tout ç'qui est dans l' homme. H.

LE PRONOM PERSONNEL CONJOINT JE.

Ce pronom est enclitique:

1. après le verbe, à la forme interrogative, quand celui-là se termine par une voyelle sensible, ou par une consonne nulle. L'e en est parfaitement nul, même devant les mots qui contiennent un e nul à la première syllabe: ai-j', avais-j', eus-j, aurai-j, aurais-j', eussé-j', suis-j', étais-j', fus-j', serai-j', serais-j', fussé-j'; de même, après les verbes de la Ire, de la IIme, et de la IIIme conjugaison, tandis qu'au présent de la quatrième conjugaison on préfère la forme est-ce que j'?

Ce je est nul généralement dans le vers, et pour ne pas compter dans la mesure, il se trouve fort souvent devant une voyelle.

VERS:

Dois-j'oublier son père à mes pieds renversé. And. iii. 8.
Dois-j'oublier, Mith., Mon. ii. 1.

Malheureuse comment paraitrai-j' à sa vue. And., Or. v. 4.
Que vois-j'? Est-ç' Hermione? Et que viens-j'd'entendre.
And., Or. v. 4.

Où suis-j'? qu'ai-j'fait ? que dois-j'faire encore? And., H. v.1.
Que suis-j'? De moi-même étais-j' alors le maître.
And., Or. iii. 1.

Une seule fois j'ai entendu prononcer ce je comme jeu. Mlle. Dudlay dans le rôle d' Hermione dans l'Andromaque aprononcé : Ah! ne puis-je savoir. And., Herm. v. 1.

Mais ce cas ne saurait rien prouver pour la prononciation générale de je dans le vers, parce que Mile. Dudlay prononce beaucoup plus d'e muets que les autres acteurs. Elle respire

d'ordinaire à la césure et à la fin du vers. J'ai remarqué qu'elle respira à toute césure et à toute rime de douze vers de suite. A la

rime et à la césure elle fait même entendre beaucoup d'e qui n'existent pas du tout. Elle dit par exemple: douleurě, malheurě. Dieux! ne puis-je à ma joie abandonner mon âme! And. H. iii. 3. Sortons. Que lui dirais-je? (eadem.)

Dans la comédie ce je se prononce toujours j'—: que saisj'moi? Av. i. 5; vous, dis-j'. Av., Fr. ii. 6. Il en est de même aux cours académiques, aux sermons, et dans la conversation: qui dois-j'annoncer? Méd.

:

2. Je est enclitique, souvent dans le vers, d'ordinaire dans la prose dans le corps de la phrase après les conjonctions et, mais, vù, quand, que, si; après les pronoms relatifs dont, que, qui, quoi. Il se prononce donc j'après toutes les conjonctions composées de que. Il a généralement le même son après toutes les conjonctions qui se terminent par une voy. sensible, ou par une cons. nulle. Cependant, il ne se trouve pas après aussi et ainsi, puisque ces conjonctions demandent l'inversion du sujet, et que je se trouve alors après le verbe.

Les liaisons sous 2 s'omettent très-souvent, quand le mot suivant commence par ci, ce, gi, ge, j, ou s, ou que je se trouve devant me, ne, te, re-, de-, dont l'e est nul.

j'après et :

VERS:

et j'la voudrais voir. Mis., Cél., iv. 1; et j'veux bien. Pol., Fél. et j'te trait'rais. Hor., Cur. ii. 5.

et j'connais mon père. Mith., Xi. i.

PROSE:

Comédie et j'prie Av., Cl. iii. 11. ; et j'me sens. DJ., Sg.

et j't'en remercie. Av., ii., 6'; et j'prie instamment. Av., Cl. iii. 11. et j'te donne avis. Av., Fl. ii. 5; et j'disais. Av., i. 5.

et j'prends à témoin. DJ. ii. 2.

et j'n'ai point d'autres pensées. DJ.

mais et je suis bien aise. DJ. v. 2; et je suis résolu. Av., i. 5. Cours et j'dis. P.; et j'veux. Gt. ; et j'commence. A.

et j'finis. Bl.; et j'dirai seulement. G.; et j'les r'gardais. K. Eloc. d. 1. ch.: et j'termine par. H.; et j'dis. Loy..

et j'dis que l'devoir. C.; (et j'lui dis. Pont.)

et j'te donn'rai les clefs du royaume des cieux. Loy."

mais et je cherche. H.; et je juge, et je gêne-et je cède, etc. j'après mais:

mais j'vous prie. Av., Val. v. 3.; mais j'vous ai parlé. Gt. mais j'n'ai pu l'voir. K.; mais j'crois. Bl.

(mais j'voulais vous dire. Pont.)

Souvent on fait une pause après mais; dans ce cas je est proclitique quand le mot suivant le permet, voy. je proditique, p. * 'après quand:

M. Scheller cite, p. 231, Sylvius qui dit: "De très-anciens manuscrits présentent de nombreux cas de l'absence de l's, et démontrent la haute ancienneté de la tendance à l'extinction de ce son."-Déjà depuis le seizième siècle, au moins, l's a la tendance déclarée de s'éteindre dans la prononciation de beaucoup de mots français. Aujourd'hui l's du pluriel dans beaucoup de substantifs qui se terminent par une / nulle, ne se lie plus avec la voyelle initiale.-M. P. Meyer pense qu'elle va disparaissant de la prononciation à la fin des mots.-De l'autre côté, les voyelles nasales an, en, in, on, oin, un, après lesquelles, même dans le vers, il est permis de placer une voyelle (d'après M. Quicherat, p. 53), quoique cette rencontre souvent ait quelque chose de dur à l'oreille, se lient facilement avec la voyelle du mot suivant, en conversation. On et en présentent moins de difficulté à la liaison que an (mon ami, en avant, un plan arrêté); in et oin se lient moins facilement que an (mon cousin a, un coin étroit); un se prononce en conversation souvent comme une; ou il se lie de sorte que l'u se prononce comme dans un devant une consonne, et que l'n s'unit avec la voyelle suivante: un enfant. Pour la liaison de ces voyelles, je ferai remarquer que la voyelle devant n doit être trèsouverte. Il faut dire: mon ami.

Les nom

Et pourtant, malgré les liaisons dont nous venons de parler, on devrait conclure des passages cités tout à l'heure, qu'on ne lie pas dans la conversation, mais qu'on sépare les mots, comme, par ex., en anglais. Il n'en est pourtant pas ainsi. breuses liaisons omises sont amplement compensées par d'autres liaisons, et justement par des liaisons pratiquées au moyen de nos monosyllabes.

Jusqu'à présent on a toujours dit que l'on n'entend qu'une consonne, quand l'e dans un de ces monosyllabes est nul; mais personne, que je sache, n'a parlé du mot avec lequel cette consonne, ainsi privée de sa voyelle, de son appui, doit se prononcer; personne n'a dit si elle se prononce avec le mot précédent ou avec le mot suivant. Mais, tant qu'on n'en parle pas, on convient, au moins tacitement, que dans la langue qui, seule des langues modernes, lie les mots, il y a beaucoup de consonnes qui se trouvent seules, sans une voyelle qui leur serve d'appui. S'il en était ainsi, il s'agirait ici d'un fait unique en philologie, et d'autant moins admissible que le français est la seule langue moderne qui lie les mots. Il s'agit donc de savoir avec quel mot ces consonnes se lient. Qu'un étranger, qui a été frappé de la prononciation particulière de nos monosyllabes, essaie de l'imiter, il rencontrera souvent des difficultés à peu près insurmontables, tant qu'il ne connaîtra pas les règles pour la liaison des consonnes de ces mots.

Les Français, qui par habitude, mais sans s'en apercevoir, unissent ces consonnes, soit avec le mot précédent, soit avec le mot qui suit, n'éprouvent pour cela aucune difficulté. Mais, comment un étranger doit-il placer ces consonnes ?

Pour trouver la réponse à cette question, j'ai étudié, mes exemples sous les yeux, un de ces mots après l'autre, d'après le rapport enclitique ou proclitique, et d'après la prononciation et le "mutisme."

J'appelle PROCLITIQUE un de ces mots qui dans la prononciation perd l'e, et dont la consonne se lie étroitement avec la consonne initiale du mot suivant. Ainisi se comportent quelquefois ce, je, te, et que, et ordinairement devant la plupart des consonnes la préposition de.

Il s'agit donc ici de ce que l'on appelle en grec une crase, pourtant avec la différence qu'en grec la crase est possible seulement entre un mot qui se termine par une voyelle et un autre qui commence par une voyelle, comme dans ta agatha-tàgathá, tandis que notre liaison se fait entre un mot qui finit par une voyelle et un mot qui commence par une consonne. Tandis qu'en grec les deux voyelles souvent se fondent en une seule ou en une diphthongue, l'influence exercée par la consonne proclitique sur la consonne initiale est de la rendre plus forte. Dans ces exemples: un d'ces hommes, peu d'chose, château d'Figuère, Rue d'Rambuteau, il s'agit d'savoir, les lettres c, ch, f, r, s se prononcent, s'il est possible, encore plus fort que d'habitude, de et ds sonnent à peu près comme une z allemande.

J'appelle ENCLITIQUE un mot qui perd l'e dans la prononciation, et dont la consonne se prononce avec la dernière voyelle sensible du mot précédent. C'est ainsi que se comportent ordinairement les mots ce, je, le (l'article et le pronom), me, ne et se.

Le grec contient un fait semblable dans ses mots enclitiques. Mais, tandis qu'en grec, au moins dans les oxytons, paroxytons et propérispomènes, l'enclitique exerce une certaine influence sur le timbre de la voyelle précédente, ce qui est indiqué par le changement de l'accent grave en accent aigu, la consonne de l'enclitique français n'exerce aucune influence sur le timbre de la voyelle finale, mais cette consonne même se prononce, ici enore, plus fort. Dans ces exemples: à ç moment, tu m'dis, je n'sais pas, qui s'passe, je l'veux bien, les lettres c, l, m, n, s se prononcent très-fort, c, l, n et s surtout.

Je me permets de faire remarquer que les exemples que je viens de citer, faciliteront beaucoup aux Allemands l'étude de la prononciation française des consonnes c, f, s, si difficiles pour eux prononcer fort au commencement des mots.

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