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Ne n'est pas enclitique:

1. Quand le mot suivant commence par n:

on ne nous répond pas. A.; on ne nous dit rien. Loy.

et ne nous laisse point succomber. Loy.

2. Quand le mot précédent se termine par une consonne, i(l), i(l)s exceptés; ce que l'œil ne peut apercevoir. Bl.

3. Après un e nul: elles ne s'passent nullement ainsi. C.
ces complaisances ne leur échappent pas. G.
l'évangile ne connaît pas ç'langage. H.

puisque personne ne connaît. P.; si elle ne va pas. Loy.
la couronne ne lui va pas maļ.

4. Quand le mot suivant a un e nul à la première syllabe, de même devant m', l', s'.

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cet hymen ne s'f'rait pas. Av., Cl. iii. 11.

il ne s'peut donc pas. DJ. iii. 2; si tu ne m'vois pas.

il ne d'meure pas là; il ne d'mande rien; il ne l'comprendra pas.

LE PRONOM PERSONNEL SE.

SE n'est jamais proclitique. Il est enclitique après une voyelle sensible.

s'souvent en conversation après i(1) et i(1)s, voy. p. 66.

qu'i(l) s'fasse; i(1) s'rendit. Bers.; i(1) s'précipite. Gt. i(1) s'nomme. Gt.; i(1) s'mit à boire. Méd.

s'après cela cela s'chanta. A.; cela s'comprend. Boiss.; Bers. c'est comme ça que cela s'passe. Gt.; Méd.; ça s'gagne. id. s'après qui: ce qui s'passe. T., Cl. i. 6.

tel qui s'console. Rod., Cl. iv. 6.

je dois l'avertir de tout ç'qui s'passe: Av. i. 3.

un tigre qui s'nourrit. Merc., Ther. i. 3.

qui s'révolte. P.; qui s'rapporte. Bréal.

voici ç'qui s'passe. A.; qui s'rattachent. Gt.

l'idée qui s'présentait. M.; la date qui s'rapporte. P. qui s'firent. A.; un fait qui s'passe. Gt.; M.

les événements qui s'déroulaient. A.; qui s'manifeste. M. qui s'réjouissent. Loy.; rappelez-vous ç'qui s'passe. Bers. qui s'produisent. H.; qui s'perdent dans les nuages. A. s'après à il n'y a pas à s'tromper. G.; qu'à s'transformer. A. prêt à's'répandre. K.; à s'graver dans l'cœur. Bers.

:

il n'y a pas à s'méprendre. Bers.

s'après de contrainte de s'taire. T., Mme. Per. i. 1. (comp.*) ma main de s'donner. Mis., El. v. 6.

le résout de s'perdre. Rod., L. i. 6; que de s'parer. Av., Val. i. 1.

H

l'impatience de s'produire. A.

un fait qui vint de s'produire. M.; de s'diviser. K.

il fut obligé de s'cacher. Bl.; qui vient de s'conclure. H.
qui'l'ont empêché de s'développer. Bréal.

quel est l'moyen de s'faire une idée. Bers:

que de s'dire. H.; si commode de s'taire; de s'calmer. Bers. s'après en en s'tenant debout. Bl.

s' après les adverbes :

bien il sait bien s'tirer. Hor., Val. iv. 2.

bon: i(1) n'fait pas bon s'tenir sur une jambe. Méd. s'après comment: comment s'fait-il? H.; Gt.; A. s'après ne: ils ne s'verront plus. Z., Oros. iii. 1.

cela ne s'passe. Couve. ; il ne s'peut donc pas. DJ. iii. 1.
cela ne s'peut pas. DJ. v. 2; il ne s'choquait pas. G.
il ne s'fait pas r'connaître. P.

s'après pas: ils ne peuvent pas s'traîner eux-mêmes.
Mr. Jacq. iii. 5; qui n'peut pas s'lire. G.

Av.,

qui n'peut pas s'perdre. Loy.; qui n'peut pas s'borner à. A. s'après et ils me regardent tous et s'mettent à rire. Av. iv. 7. s'après un substantif: la cruauté s'lasse. C., Aug.

j'ai vu deux vaisseaux s'chercher,

les enfants s'promènent. K.; (enfants s'enfance).

s'après un verbe:

son amour doit s'taire. Hor. v. 1; il faut s'rendre à cela. Av., Val.i.7. l'administration qui doit s'ressembler. G.

il peut s'procurer. P.; il peut s'demander c'qui s'passe. Br. il veut s'fournir. G.; le combat qui doit s'livrer. P.

on la voit s'précipiter. G; il veut s'tuer. A.

le véritable poète qui sait s'faire suivre. A.

le cas peut s'produire. M.; il faut s'lever. K.

telle chose peut s'faire. H.; on peut s'plaire à. Bers.
qui ont pu s'préparer. Loy.

se n'est pas enclitique :

1. après un e nul: les enfants dont les pères se remarient. Av. i. 7. elle se prend. Av., Cl. i. 2; qui n'se trompe pas. M.

la scène se passe. Méd.

ils ne pouvaient guère se la présenter. A.

2. après une consonne sensible quelconque: son discours se contredit. A.

3. quand le mot suivant contient un e nul à la première syllabe; surtout devant les syllabes de-, re- et me-, dont l'e est généralement nul après une voy. sensible:

qui se r'trouve. P.; ou se r'pose agréablement. A.

à se r'présenter. M.; se r'tiraient chez lui. P.
un peuple se r'présentent. P.; ils se j'taient. Bl.
qui se d'mande.

2. LES MONOSYLLABES PROCLITIQUES.

Le pronom démonstratif CE. (comp. p. 44.)

CE, au commencement de la phrase, ou après un signe de ponctuation peut être proclitique, mais seulement devant n' (non pas devant le ne enclitique), devant qu', que, qui, devant les lettres p et t. Par la liaison nous obtenons les groupes ç'n, ç'que, ç'p, ç't lesquels se prononcent: sn, sk, sp, st. Je rappelle ici le passage de M. Diez sur la dérivation de l'e muet, que j'ai cité à la p. 21. Il y dit: "Entre l'e muet...contestables."

Le rapprochement du c aux lettres k, n, p, t, n'a donc rien d'étrange, au moins rien qui ne soit contraire aux lois de l'euphonie française.

ç'n: Il est vrai que le groupe sn ne se trouve jamais au commencement des mots; cependant la prononciation n'en présente aucune difficulté au Français. A la médiale on rencontre sn souvent, mais généralement l's y est muet, au moins dans les noms propres: Asnières, Esnault; cependant: esnard, dans lequel l's est sensible.

ç'n': Gilet! ç'n'est pas là un parti, c'est un vêtement. Et., Ant. 2.
ç'n'est pas assez. Av., El. i. 1; Val. i. 3. (3 fois de suite.)
ç'n'est plus là ç'qui leur commande. H.

ç'n'est pas seulement. H. ç'n'est pas d'ma faute. Gt.
ç'n'est plus le Dieu du déisme qui soit un r'fuge. Bers.
ç'n'est plus la nature. Bers.; ç'n'est pas l'théologien. Loy.
et ç'n'est pas nos. Loy.; ç'n'est personne. Av. iv. 7.

ç'n'est pas une existence; ç'n'est pas une vie. Méd.
ç'n'est pas la peine de s'déranger. Méd.

ç'n'est qu'en Angleterre que j'puisse. Méd.

ç'n'est pas d'l'argent j'té. Méd.

ç'que-sk se trouve au commencement de beaucoup de mots français qui, il est vrai, pour la plupart sont d'origine savante. Cependant la prononciation n'en présente aucune difficulté au Français. Comp.: scabreux, scalper, scandale, scarabée, scarlatine. Sk se rencontre souvent à la médiale et se prononce facilement, comme dans puisque, presque, dont Sachs (Dict. fr.-allem.) figure la prononciation de cette manière: pui-ssko, pre-sskoe. C'est à ce groupe que s'applique la remarque de Mme. Dupuis, p. 32: "Lorsque le second e muet se trouve joint à une articulation trop rude, c'est celui qu'on fait sentir, tandis qu'on élide le premier, quand même il appartiendrait à un monosyllabe, comme dans ce que je vous demande, lisez: ç'que j'vous d'mande."

sque: 'que l'on dit d'moi. Av. iii. 5; c'que tu m'as pris. Av. i. 3. ç'qui manque est la sensibilité. A.

ç'qui est caché Bers; M. Bers. prononce ordinairement: ç'qui, ç'que.

ç'qui s'passe. P.; ç'qui peut dire. Bl.

c'qu'on peut r'connaître P.; ç'qu'on appelle. Décoppet.
vu, ç'qu'on appelle vu. Méd.

entendu, ç'qu'on appelle entendu. Mol.; Méd.

ç'qui veut dire. Méd. (ç'que nous avons perdu, Pont.)
(c'qu'il fallait c'est. Pont.)

ç'p sp se rencontre souvent à l'initiale en français, comme dans spécial, spéculer. C'est pourquoi on entend assez souvent prononcer dans la conversation ce pays-ci, ce pot-là, ce pont-ci, ce pli-là, comme: s'pays-ci, s'pot-la, s'pont-ci, spli-là,-aussi : s'bon homme. J'ai remarqué cette prononciation devant des monosyllabes seulement. Il va de soi que c'est une pron. fautive,

mais on l'entend souvent.

on

ç't st: St se trouve fréquemment à l'initiale. C'est pourquoi entend quelquefois dire en conversation, et d'après M. Legouvé, L'art de la Lecture, p. 174: " à des personnes appartenant au meilleur monde, à propos d'un conte ridicule: oh c't histoire." "Mais," ajoute-t-il," prononceraient-ils ainsi s'il s'agissait de quelqu' acte d'héroisme?" J'ai entendu prononcer cet homme-là stomme-là.-M. G. Paris a prononcé trois fois dans la même séance: à c'tt'époque-là, une autre fois à c'tt'occasion. M. Gautier a prononcé une fois, lui aussi, à c'tt'occasion. M. Couve: que c'tt'âme. M. Loyson: dans c't apostolat. M. Blanc a dit: c't écrivain. Dans le langage populaire on entend souvent prononcer: c't et c'tt' dev. une voyelle, et : c'te devant une consonne: Que l'secret d'son bonheur suprême

Reste à c'te gross' maman que v❜là. Béranger.

Mais CE n'est pas proclitique, son e se prononce: eu, devant un mot enclitique monosyllabique ou polysyllabique, devant m’=me, et n’=ne, et assez souvent devant n'réellement apostrophé. Les formules ce n'est pas, ce ne sont pas s'emploient très-souvent en français, puisqu'elles se trouvent partout où on nie un mot qu'on veut faire ressortir davantage.

се n'est pas qu'il; ce n'est pas la faute de ceux. Av., Val. i. 1. ce n'fut ni pitié. Rod., Cl. ii. 2; ce n'est pas. M.

ce n'fut que par la force, P:

ce n'furent pas les monuments. A.

ce m'paraît. K.; ce m'semble. Méd.

Devant qu', que, qui, CE se prononce tout aussi souvent ceu qu'il est proclitique, puisque le groupe sk à l'initiale passe toujours pour dur.

Dans le VERS on prononce toujours: ceu, devant qu:

ce que j'demande. Mis., Al. i. 2.

ce que veut mon pays. Hor., Cur. ii. 1.

ce que l'poète avait sous les yeux; ce que vous avez vu. A.

ce que l'œil ne peut pas apercevoir. Bl.
ce que l'on voit; ce qui s'passe. P.; H.

Dieu, tu sais ce que nous sommes. Loy.; St.; Couve.
ce qui fait l'fond; ce qui fait qu'nos paroles. A.

LA PRÉPOSITION DE

La préposition de n'est jamais enclitique.

Elle n'est pas proclitique :

1. A la tête de la phrase, ou après un signe de ponctuation, où on ne la rencontre que rarement.

2. Devant les mots qui ont un e nul à la première syllabe, comme demander, jeter, demeurer, retrouver, leur épée de chevet. Av. ; mais qui a beaucoup d'cheveux. Bréal., parce que le premier e de cheveux est sensible; les romans de ch'valerie. G.; l'art de l'ver les scrupules. T. iv. 5. De même, quand il se trouve devant un monosyllabe enclitique, tel que le, me, ne, se. Devant ce la prépos. de peut être proclitique ou non, d'après le sens. Quand on veut faire ressortir le rapport local on appuiera sur ce, et alors de est proclitique. Quand on veut mettre en relief le rapport de génitif on appuiera sur de, lequel dans ce cas se prononce: deu.

3. D'ordinaire quand le mot précédent se termine par une des syllabes -de, -dent, -te, -tent, dans lesquelles l'e est nul.

4. Quand le mot suivant commence par d, q, t, (p), x, z, et h consonne, ou par deux consonnes. Mais quand la seconde consonne est un r, ou une l, de est proclitique.

De est proclitique dans tous les autres cas.

D' se trouve devant les articles l', la, un, un, devant des adjectifs, des substantifs et des verbes.

d'devant b: Le groupe db ne se rencontre pas à l'initiale.

VERS:

de louange ou d'blâme. E. d. F., Chrys. iv. 8.

aux gens d'bien. C., Aug. ; j'n'eus tant d'besoins. Z. iv. 1. PROSE:

Comédie: tout d'bon. Av. ii. 6. (toujours dans cette locution.) tant d'beauté. DJ. ii. 2.

coups d'bâton. Médecin malgré lui. ii. 3. Fourberies de Scapin. riez d'vos coups d'bâton. Av., Mr. Jacq. iii. 6. (2 fois); v. 2. vous avez trop d 'bonté. DJ, Dim. iv. 3.

l'homme d'bien. DJ. v. 2; les gens d'bien. DJ., Le Pauvre iii. 2. tu prends pour d'bon argent, DJ. v. 2.

Cours: donner un vigoreux coup d'balai A.; le roi d'Bretagne. P. mais je lui donne la préférence et de beaucoup, Lénient.

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