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j'le veux absolument. K.; j'le r'connais; j'le dois. And., Pyr.iii.1. j'me d'mande. Méd. ; j'me dis, plutôt je m'dis.

j'ne d'meure pas là; j'ne m'propose pas; j't'ai vu K.
j'te dis que oui; j'te commande; j'm'en tiens là. Méd.
j'te r'trouverai; j'te vois très-bien. K.
réponds-moi, j'te prie. Mis., Clit. iii. 1.
Exemples pour la règle d':

j'vous assure que cela n'se peut. DJ. v. 2.
j'vous dis. Et., Ant.; j'vous fais r'marquer. A.

j'vous en parlerai très-au long; j'vous ai dit. Bl.
j'vous dis d'même; j'vous enverrai. Loy.

j'vous r'tiendrai. K. (souvent); j'vous commande.

j'vous montre quatre. (jeu); j'vous amènerai à la campagne. (j'vais dire que. Pont.); n'insistez pas, j'vous prie. Méd.

LE PRONOM ET LA CONJONCTION QUE.

QUE n'est jamais enclitique.

Malvin-Cazal dit (p. 42): "Que est le moins flexible des monosyllabes se, le, ne, ce, me, te, de; l'élision y a lieu le moins souvent."

Les deux que sont souvent proclitiques devant les consonnes ch, f,j, l, m, n, s, t et v; mais jamais l'e de que ne 'se perd de la prononciation devant les consonnes d, k, c, g, k, p, q. La chute de l'e a pour résultat le rapprochement de consonnes très-dures à prononcer, puisque elle produit des groupes tels que kch, cm ou km, ks ou cs=x, qui ne ce rencontrent pas à l'initiale.

L'élision de l'e ne peut pas avoir lieu :

1. quand ce le précède, lequel, au moins à la tête de la phrase, est souvent proclitique dans ce cas. (comp. p. 75);

2. d'ordinaire quand le mot précédent se termine par un e nul; 3. quand le mot suivant contient un e nul à la première syllabe, ou que c'est un des monosyllabes je, le, me, ne, te, dont l'e est nul;

4. que, suivi de deux monosyllabes enclitiques, se prononce de préférence: queu.

Que n'est pas enclitique dans les exemples suivants :

une quittance de ç'que je n'reçois pas. Av. ii. 6.
une question que je n'résous pas. P.

dans ç'que j'vous ai dit. A.; ç'que m'dit mon frère.
voici ç'que j'sens. Gt.; nous savons c'que c'est. M.
ne vouz inquiétez pas de ç'que j'fais. G., G. ii. 6.
il y a quelque chose que vous passez. Gt.
c'est quelque chose que cela. Av. ii. 2.

que de s'dire; que d'souffrir. H.

la parole que j'propose à votre méditation. Bers. (toujours) ; H. que d'moments perdus; afin que ç'moment. H.

que ç'passage. H.; que j'm'en aille. Bers.

j'avoue que c'point. A.

que est quelquefois proclitique dev. b: il ne fait qu'balbutier. Loy. dev.ch: et n'sais qu'choisir. Pol., Fél.

dev. ç: (oh qu'c'est grand! Pont.); il faut qu'ça finisse. G., P. ii. 8. dev. f: on n'a qu'faire. Av., Val.: vous n'avez qu'faire. T., Org. ii. 2. j'n'ai qu'faire d'vos dons. Av., Cl. iv. 5. j'n'ai plus qu'faire au monde. Av. iv. 7. qu'dev. j: serments qu'j'ai faits. Z. iii. 5. il fait ce qu'je veux. Z. v. 3.

il faut qu'j'y remonte; les raisons qu'j'avais. Mith. iii 5. qu'j'embrasse. And., Pyr. ii. 5; et qu'je r'garde. DJ., DE. iii. 6. ne vous inquiétez pas de tout c'qu'je fais. G., G. ii. 4. (ç'encl.) afin qu'je prêche; en tout ç'qu'je vous ai écrit. Loy. (ç'encl.) qu'dev. l', l, la, le, les, lui, leur :

pensez-vous qu'les dieux. Hor., Val. v. 2; (comp. clef.) j'en connais mieux qu'lui. Pol., Fél.

Il y a quelqu'un qu'l'on fuit et qu'l'on cherche, qu'l'on appelle et qu'l'on redoute. Et., R. 5; (comp. clocher.)

tandis qu'la seule valeur. G.; ce qu'l'on voit. Bl.

ce qu'l'oeil ne peut pas aperc'voir. Bl.; ou qu'l'on exagère. A. il faut qu'les nations. Boiss; avant qu'l'heure soit venue. A. nous n'avons donc qu'le vôtre. Loy.

il faut qu'l'âme; il montra qu'la vérité, Bers.
il faut qu'leurs enfants. C.; qu'les armes. Bers.
pour qu'l'humanité pût croire. id.

qu'dev. m à lui qui n'a qu'moi. Hern., D.S. i. 4.

et quoi qu'mon père: Cid., Chim. iii. 3; et qu'mon cœur. Z. iii. 4. plus heureux qu'moi. G., G. ii. 1.

si vous n'devez qu'moitié. G., G. ii. 2.

vous portez mon nom mieux qu'moi. G., G. iii. 2.

mais: ç'que m'dit ton frère; je crois que oui. Gend. Poir. iii, 2. qu'dev. n: ç'qui fait qu'nos paroles. Bers.

quoi qu'nous fassions. H.; (qu'nous sommes pauvres. Pont.) tu sais c'qu'nous sommes Loy.; St.) (c'est enclitique).

qu'dev. s et ce. (x):

et qu'son innocence. And. i. 4; il faut qu'ça finisse. G., P. ii. 8. et qu'son trop d'amour. Hor., Tull. v. 1.

c'est qu'sa femme l'ennuie. G. Verd. i. 5.

et qu'ce nom nous soit une gloire. DJ., DL. iv. 6.

mais quoi qu'ce puisse, être. DJ. v. 2.

et qu'son père. Bl.; ainsi qu'ses filles. H.

K

il faut qu'cette âme. C.; nous savons qu'celui-ci.

qu'dev. t: sans qu'ton cœur. Z., Oros. i. 4; ce qu'tu m'as pris. Av. i.5. il paraît qu'ton mari. G., V. i. 5.

je vois qu'tu es un prophète. H.; on n'a qu'trop raillé. A.
c'est qu'ton nom soit sanctifié. H.

l'intention n'est qu'trop manifeste. Bers.

afin qu'tu vives longtemps. Loy. (lecture du décalogue). qu'ton nom soit sanctifié. Loy. (prière dominicale.) qu'dev. v: mieux être ce qu'vous dites. E. d. F., Chry. iv. 8. avant qu'votre amour. Mith., Mon. iii. 5;

autant qu'vous. And., Pyr. iv. 5; tant qu'vous voudrez. DJ.ii. 2.
il faut qu'vous l'voyiez de près. Av., Cl. iii. 2.

un diamant plus vif que ç'lui qu'vous voyez qu'mon père a au
doigt. Av., Cl. iii. 2; autant qu'vous. Av., M. iii. 11.
non plus qu'Verd'let. G., P. ii, 1.

parce qu'vous m'avez invalidé. Et., R. 3.

l'état qu'vous vous portez. Av. i. 5; ce qu'vous avez vu. H.
tant qu'vous considérez; la parole qu'vous employez. H.
et qu'vous n'vous arrêtez. C.; et qu'votre patience. Loy.

LE PRONOM PERSONNEL CONJOINT TE.

Malvin-Cazal place ce pronom parmi ceux des monosyllabes dont l'e s'élide difficilement, cependant il dit que te éprouve moins de difficulté que que, v. p. 88.

Je ferai remarquer d'abord que la prononciation de ce pronom est plus difficile à fixer, parce qu'il ne s'emploie que dans la tragédie et dans le langage tout à fait familier. Dans la tragédie je n'ai observé qu'un seul cas où te perde son e, c'est dev. v; je t'vois. Z., Lus. ii. 3. Mais ici encore l'e de te ne disparaît pas entièrement de la prononciation. En effet, l'e de te ne peut pas devenir entièrement nul; car, quand te est enclitique, son t se trouve à la fin du mot. Mais à la fin du mot, devant un mot qui commence par une consonne, il est impossible de prononcer un t sans faire entendre un e. Quand te est proclitique, le fait reste le même pour toutes les consonnes, à l'exception de l, r, s, m, et n. Seulement dev. ces consonnes-ci on peu prononcer un t sans faire entendre un e.

que

Te n'est donc ni enclitique ni proclitique dans le même sens les autres monosyllabes. Très-souvent il ne se lie pas dans les circonstances dans lesquelles les autres monosyllabes se lient. Quand il se lie, l'e n'en est pas tout à fait nul. Dans ce sens je je dis que te est enclitique :

après je, devant b, c, g, qu: je t'battrai, je t'crains, je t'garde, je t'questionne.

après tu: tu t'baigneras, tu t'conduis mal, tu t'glisses.

après on on t'connaît.

après nous nous t'confessons; nous t'supplions Loy.

après en en t'gardant; après à : à t'casser.

après sans sans t'garantir; après cela: cela t'va bien.

après les formes de verbe terminées par une voy. accentuée, devant les mêmes consonnes : il saura t'conduire.

Te est proclitique devant les mots qui commencent par ƒ, l, m, n, r, et s, quand le mot précédent ne se termine pas par e nul. dev. : je t'le dis encore DJ., D.E., nous t'louons.

je t'les ai sur l'heure. C., Aug.

dev. m je t'montre.

dev. pl. et pr. je t'plains, je t'prouve, je t'prie, je t'parle. dev. f: je t'fuirai.

dev. r et re dans lequel l'e est sourd. (comp. trouver.)

je t'reconanis; nous t'retrouverons; au plaisir de t'revoir.
je t'rencontre, mais j'te rencontre.

nous t'revoquons; tu t'rends; je t'répète; et j'te répète. nous t'résistons; mais: fais que je te r'grette. C., Em. dev. s: je t'salue.; (ts comme z allem); nous t'suivons; je t'saisis. Te n'est ni enclitique, ni proclitique :

1. quand le mot précédent se termine par e nul;

2. que le mot suivant commence par d, t ou h consonne.

3. Il n'est pas proclitique dev. b, c, d, g, j, qu, et dev. deux cons. dont la seconde est autre que r.

ad (1) et j'te fais remarquer; tu n'te plais pas ici; j'te tourmente. c'est maintenant que j'te connais. DJ., DE.

ad (2) je te trouve en r'tard. Hern.; retire-toi, te dis-je. Av. et j'te traiterais. Hor., Cur. ii. 5; et j'te donne avis. Av., Fl. ii. 5. je te donne. Av. i. 6; je te tourmente, et: j'te tourmente. c'est maintenant que j'te trouve; je te hais.

ad (3) b, je te bats; c, je te crains; d, je te défends: g, je te garderai; j, je te jette; je te jure: qu, que j'te quitte.

Remarque.-Des exemples de la prononciation gasconne de nos monosyllabes se trouvent dans le Ballet des Nations du Bourgeois Gentilhomme par Molière.

SECONDE PARTIE.

L'E MUET DANS LES POLYSYLLABES.

L'E MUET A LA PREMIÈRE SYLLABE,
OU LES POLYSYLLABES ENCLITIQUES.

Tous les traités de prononciation, que j'ai étudiés, donnent occasionnellement des exemples de la prononciation des mots, qui à la première syllabe ont un e, lequel, sous de certaines conditions, peut devenir nul; mais M. Lesaint seul s'en occupe spécialement.

Je dirai d'abord qu'il s'agit, ici encore, seulement de l'e à la syllabe initiale ouverte, et de l'e des mots qui commencent par une consonne, ou par la consonne composée ch. Je ne parlerai donc pas des mots qui commencent par deux consonnes, ou par une consonne diphthongue, tels que Bretagne, Grenoble, grenouille, grenade, cresson, cressonnière, grelotter. Dans ces mots l'e de la première syllabe se prononce toujours: eu, dans le bon langage. A Paris les gens du peuple séparent les deux consonnes, placent l'e après la première, et prononcent: beurtelle, beurloque, etc.

Mme. Dupuis ne parle que des mots qui commencent par la particule réduplicative re. (comp.*)

Malv.-Cazal donne toute une liste de mots avec un e à la première syllabe, qui dans la conversation devient nul. Il dit (p. 36); "Dans la conversation les mots, tels que besace, besoin, demain, femelle, gelé, jeter, levain, melon, peler, pelote, pelure, petit, rebut, secours, tenailles, venir, Vezoul, se prononcent comme s'il n'y avait pas d'e muet, et qu'il fussent écrits: b'sas, b'souin (sic), d'main, f'mèl', g'lé, j'té, l'vin, m'lon, p'lé, p'lot, p'lur', p'tit, r'bu, s'cour, t'naill, v'nir, v'zoul, etc." D'après lui cet e serait toujours nul dans la conversation, mais il n'en est nullement ainsi, comme nous prouverons jusqu'à l'évidence.

M. Morin dit (p. 34): "Au commencement des mots il n'y a point d'e muet." Il est évident qu'il veut dire que la première lettre d'un mot ne peut jamais être un e muet, puisqu'il ajoute: "Au milieu des mots l'e muet est nul quand il est seul, mener, demander, se prononcent: m'ner, d'mander."

M. Legouvé se demande (p. 167): "Faut-il prononcer: je vous

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