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Ende in den zelven brief, naer dien dat hy van mynen gheduchten heer gheteekent was, stont ghescreven metter hand van mynen voorseide gheduchten heer (1) :

Mes amis, ne me pouries que de mempescher davoir le service de mes vassaulx en guerre, car sur toute chose en ce je desire leur service.

A noz tres chiers et bien amez les bourgmaistres, eschevins et conseil de nostre ville de Bruges et les deputez de noz villes de Gand, d'Yppre et de nostre terroir du Franc.

XXIV.

Lettre du duc aux magistrats d'Ypres, pour qu'ils envoient des députés à Termonde, où il a convoqué les quatre membres de Flandre, et où il se rendra en personne: 19 décembre 1467.

De par le duc de Bourgoingne, etc.

Tres chiers et bien amez, nous vous mandons et enjoingnons expressement que envoyez aucuns vos deputez en nostre ville de Tenremonde le mercredi penultisme jour de ce mois, ausquelz jour et lieu nous mandons samblablement aux aultres trois membres de nostre pays de Flandres qu'ils envoyent leurs deputez, pour

(1) Traduction : Et, dans la même lettre, après la signature de monseigil était écrit de sa main.

neur,

oyr aulcunes remonstrances et requestes que voulons faire à nostredit pays, et avons intencion d'estre en nostre personne audit Tenremonde le jour dessusdit, au plaisir de Nostre Seigneur, qui, tres chiers et bien amez, vous ayt en sa benoite garde. Escript à Trect sur Meuze (a) le xixe jour de decembre anno lxvij.

J. DE MOLESMES.

CHARLES.

A nos tres chiers et bien amez les communemaistre, eschevins et conseil de nostre ville d'Ypre.

NOTE.

Sur l'objet de la convocation des quatre membres à Termonde, et sur les délibérations auxquelles elle donna lieu de leur part, le registre d'Ypres fournit les détails suivans.

Quelques jours avant celui fixé pour l'assemblée, les députés des quatre membres se réunirent à Gand. Là ils convinrent de remontrer au duc les points ci-après, savoir :

1° Que les quatre membres avaient résolu de lui envoyer des députés pour le féliciter de sa victoire sur les Liégeois, mais qu'il les avait prévenus par sa convocation;

2° Qu'ils venaient pour entendre ses bonnes propositions ;

3° Qu'ils étaient prêts à le servir, à lui obéir et à lui complaire, et qu'ils le priaient de les avoir en sa bonne grâce;

4° Qu'ils le priaient de donner provision sur diverses doléances depuis long-temps faites par eux tant en général qu'en particulier; 3o Enfin qu'il voulût modifier certaines dispositions de l'ordonnance sur les monnaies.

Arrivés à Termonde, les députés communiquèrent de nouveau entre eux sur cette matière, et ils résolurent alors de ne point faire mention, pour le moment, des doléances, et de ne parler des monnaies qu'au chancelier seulement.

Le jeudi dernier décembre, le duc les manda auprès de lui. Ar

(a) Maestricht.

rivés en sa présence, ils lui remontrèrent, par l'organe de Me Jean Sersanders, pensionnaire de Gand, les trois premiers points dont ils étaient convenus dans cette ville. Sur le troisième, le duc répondit de sa propre bouche: Mes amis, vous avez dit que vous estiés prest de nous servir, obeir et complaire, ce que m'est tres agreable, car en ce faisant je vous aray tousjours en ma bonne grace (1).

Ensuite, le chancelier fit la proposition au nom du duc.

Il parla d'abord des grands travaux et des frais excessifs qu'avait occasionnés à monseigneur son expédition contre les Liégeois; des avantages que le pays de Flandre retirerait de sa victoire, à cause des dégâts que ceux de Liége ne cessaient de commettre dans le pays de Namur, annexé à la Flandre.

Après, il représenta les vexations que souffrait la Flandre, par la grande quantité d'exploits de justice que les officiers du roi (de France) faisaient journellement dans ledit pays, contrairement à ses libertés et anciennes coutumes, et que monseigneur se verrait forcé d'y mettre un terme par lavoie des armes, ce qui l'entraînerait dans de bien grandes dépenses.

Troisièmement, il rappela que monseigneur, par le décès du duc Philippe son père, était nouvellement parvenu à la souveraineté du comté de Flandre.

Enfin il dit que monseigneur, du su, avis et à la requête des trois états et des quatre membres de son pays de Flandre, venait de contracter un nouveau mariage, qui tournerait au profit de sondit pays.

Pour toutes ces causes, monseigneur demandait qu'il lui fût consenti, sur son pays de Flandre, une aide d'un million de ridders de 48 gros pièce, à payer en neuf ans, savoir la première année, 200,000, et chacune des huit autres années, 100,000 (1). Et le chancelier ajoutait que l'on était obligé à lui accorder cette demande, attendu que, de tout temps, le prince du pays avait obtenu une aide de

(1) Ces paroles sont ainsi rapportées dans le registre. Tout le reste de la relation est en flamand.

(1) Le dimanche 28 mars 1468, le duc Charles fit son entrée à Mons, et il y fut inauguré comme comte de Hainaut. Le lendemain, il requit les états de lui accorder 300,000 livres payables en dix ans, 1° pour les grandes dépenses qu'il avait eu á supporter dans la guerre de Liége; 2° à cause de son avénement à la seigneurie de Hainaut, 3o à cause de son alliance avec madame Marguerite, sœur germaine du roi Édouard d'Angleterre, projetée pour le mois de mai. Les états accordèrent la somme, payable en quinze années. (Registres du conseil de la ville de Mons.)

ses sujets dans les affaires telles que celles énoncées en ses deux premières propositions, et que cette aide était de droit quant aux deux autres. Il demanda réponse.

Sur cela, les députés dirent qu'ils n'étaient pas venus pour répondre aux propositions de monseigneur, mais seulement pour les entendre, et ils demandèrent de pouvoir retourner près de leurs commettans, ce qui leur fut accordé. On fixa jour au 24 janvier à Bruges, pour donner réponse au duc ou à ceux qu'il commettrait. Les députés étant de retour à leur auberge, le receveur de Flandre vint les trouver, et leur exposa qu'il était chargé par madame, mère de monseigneur le duc, et par mademoiselle de Bourgogne, de les prier qu'ils ne les oubliassent pas, et qu'ils voulussent leur accorder à chacune annuellement 2000 ridders, pendant la durée de l'aide demandée par le duc.

Le 1er janvier 1468, les députés se rendirent auprès de mons' le chancelier, et ils lui remontrèrent les défauts qui existaient dans la nouvelle ordonnance sur les monnaies, le priant d'y pourvoir. Il répondit qu'il y pourvoirait, ainsi qu'il serait trouvé appartenir.

Ils revinrent à Gand, et ils Y arrêtèrent divers articles pour être communiqués à leurs principaux, s'ajournant au 7 janvier à Bruges, afin de résoudre tant sur ces articles que sur la réponse à faire au duc. Lesdits articles étaient principalement relatifs au fait des monnaies. Dans la réunion qui eut lieu le 7 janvier et les jours suivans, on ne conclut rien quant à l'aide demandée. Une nouvelle rénnion des députés des quatre membres fut indiquée pour le 17.

Le duc avait envoyé à Bruges, en qualité de commissaires, Me Antoine Anneron, prévôt de St-Donat, mons' De la Gruthuse, mons Simon De Lalaing, Pierre Bladelin, Sr de Middelbourg, et Me Barthélemy Trotin, pour recevoir la réponse des quatre membres. Les députés ne tombèrent pas d'accord avec eux. Il fut question de modérer la demande du duc en ces termes, savoir qu'il serait accordé 100,000 ridders la première année, et 64,000 chacune des suivantes. Finalement, on résolut que la commune serait convoquée dans chacun des quatre chef-colléges le 29 janvier, pour prendre une détermination définitive.

Le registre ne fournit pas de détails ultérieurs (1).

(1) On voit, par les comptes des villes et châtellenies de la Flandre, qui reposent aux archives du royaume, que les quatre membres accordèrent 1,000,000 de ridders de 48 sols parisis le ridder au duc, 9,600 ridders à ma

XXV.

Mandement du duc aux baillis de la ville et de la salle d'Ypres, concernant ceux de ses sujets qui quittent le pays, pour s'exempter du service militaire : 20 décembre 1467.

Charles, par la grace de Dieu, duc de Bourgoingne, etc. A nous bailliz d'Yppre et de la salle illecq ou à leurs lieutenans, et à chascun d'eulx es termes de leurs offices, saluut. Pour ce qu'il est venu à nostre cognoissance que, nonobstant les mandemens nagaires et nouvellement publiez de par nous par tous nos pays et seignouries, affin que tous nos feaulx vassaulx et subgetz se mettent sus, pour nous venir servir et estre prestz en armes au jour et seloncq qu'il est contenu et declaré en nosdits mandemens, aulcuns de nosdits feaulx vassaulx et subgectz se partent et absentent, ou sont à voulenté, à l'induction d'aucuns, ou de leur mouvement, d'eulx partir et absenter de nosdits pays, et par ce moyen delaissier le service qu'ilz doivent et sont tenus de nous faire, nous, voulans à ce pourveoir, vous mandons et commandons estroitement que tantost et incontinent vous faictes crier et publier et deffendre, de par nous, par tous

dame la douairière, 40,000 ridders à madame la duchesse Marguerite à l'occasion de sa joyeuse entrée, 8,000 ridders à mademoiselle de Bourgogne, et 8,000 ridders à monseigneur Antoine, bâtard de Bourgogne, qui s'était aussi recommandé à eux le tout payable en seize années, et par portion égale chaque année.

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