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tissent leur plain et entier effect, nous vous ordonnons, de par lui, que, toutes et quantesfoiz que, de la part desdictz de Hollande et Frise, requis en serez, et que lesdictes lettres vous seront presentees, vous les faictes publier en vostre consistoire, et enregistrer au greffe de vostre court, et tout le contenu en icelles, mesmement quant au fait du playdoyé et instruction desdictz proces, en la maniere que dessus, gardez, observez et entretenez, et faictes garder, observer et entretenir estroitement, selon leur forme et teneur, sans faire ou aller, ne souffrir faire ou aller au contraire en aucune maniere. Chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous. Escript à Malines le iije jour d'aoust xvc. xix.

HANETON.

MARGUERITE.

La superscription porte . A nos chiers et bien amez les president et gens du grant conseil, à Malines.

LETTRE

De l'archiduchesse Marguerite au président du grand conseil, pour que les titres de duc de Gueldre et de comte de Zutphen soient omis dans les patentes dépéchées au nom de l'empereur : décembre 1528.

(Extrait du 2o registre aux lettres, mandemens et ordonnances du grand conseil, reposant aux archives du royaume.)

President du grand conseil, comme, par le traictié de la paix d'entre l'empereur mons" et nepveu et nostre cousin messire Charles, duc de Gueldres (1), sur la querelle dudict pais et du conté de Zuytphen, soit, entre autres choses, dict que, apres que, en l'absence de l'empereur, nous de sa part aurons accepté ledict traictié et juré l'observer, mondict Sr de là en avant delaissera le titre du duché de Gueldres et du conté de Zuytphen, sans prejudice toutesvoyes du droict à luy reservé ausdictz pais, nous vous ordonnons, de par mondict seigneur, que, du vje de ce mois que avons accepté ledict

(1) Arnould D'Egmont, duc de Gueldre et comte de Zutphen, avait transporté ses états à Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne: mais son petit-fils Char es les revendiqua, et fit pour cet effet la guerre à Maximilien, à Philippe-le-Beau et à Charles-Quint. Il les céda enfin à l'empereur par un traité de 1528, qu'il confirma par un autre traité du 10 décembre 1536: mais ce ne fut qu'en 1543, et en vertu du traité de Venlo, que le duché de Gueldre et le comté de Zutphen furent définitivement réunis aux Pays-Bas.

traictié et juré l'observer, vous faictes delaisser, en toutes lettres patentes et autres qui se depescheront audict grant conseil, le titre du duché de Gueldres, et qu'il n'y ait faulte. Donné à Malines soubz nostre nom en decembre xve. xxviij. Et signé MARGUERITE.

MALADIE ET MORT

DE MARGUERITE D'AUTRICHE, GOUVERNANTE DES PAYS-BAS (1).

(D'après des copies qui reposent aux archives du royaume.)

I.

Lettre du comte De Hochstraeten à l'empereur: 28 no vembre 1530.

Sire, il y a huit jours que madame vostre tante eust ung acces de fiebvre que lui dura environ quatre heures, pour ce que les humeurs de sa jambe montoient en hault, par les remedes qu'on y faisoit, cuydant (a) que ce feust gouste; et fut advisé par les cirurgiens et medecins de luy faire, par oignemens (b), ouverture en sa

(1) Dans les Analectes belgiques, pp. 378-381, j'ai inséré deux pièces relatives au même événement, savoir: une lettre que Marguerite écrivit à l'empereur la veille de sa mort, et celle que, le 1er décembre 1530, l'archevêque de Palerme et le comte De Hochstraeten adressèrent à ce prince, pour l'informer du décès de sa tante.

(a) Cuydant, pensant, croyant.

(b) Oignemens, ointures, applications de quelque chose d'onctueux.

dicte jambe, afin de faire evacuer lesdictes humeurs : ce que fut fait, et s'en estoit depuis trouvee madicte dame fort amendee, et n'a eu autres acces de fiebvres que le dessusdict, et pensoient lesdictz cirurgiens et medecins que par ladicte evacuation elle seroit bien tost garye. Mais elle s'est trouvee ceste nuyt fort foyble, et ont iceulz medecins quelque doubte (a) d'elle, combien, sire, que ilz sont en bon espoir qu'elle n'aura que le mal. Dont, pour l'aquit de mon debvoir, j'ay bien voulu advertir vostre mat, et continueray d'heure en autre vous advertir de sa disposicion, que je prye à Dieu, sire, estre telle qu'elle est bien necessaire pour voz affaires de pardeça, et vous donner tres bonne vye et longue. De Malines, le xxviije de novembre.

'Vostre tres humble et tres obeissant subget et serviteur,

II.

DE LALAING.

Lettre du même au même: 30 novembre 1530.

Sire, j'escripvis devant hier à vostre ma" l'indisposicion de madame vostre tante. Depuis, elle est tousjours empiree; et, quelque diligence que on ayt fait de la secourir de tous les meilleurs medecins et cirurgiens qu'on

(a) Double, crainte,

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