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seulement, s'estoit introduit de faire tenir registre, avec aultres raisons que je leur alleguay bien que je crois qu'ils se recognoistront et prendront enfin la raison en payement, et que ce qu'ils en disent, le font plus pour non sembler vers leurs compaignons avoir cedé au droit qui seroit commun à tous, que pour fondement qu'ils y trouvent de persister.

Sire, je supplie au createur donner à V. M. tres longue et tres heureuse vie. De Bruxelles, le 19 janvier 1567 (1).

De vostre majesté

Tres humble et tres obeissant serviteur et vassal.

(1) Vieux style: 1568, selon notre manière actuelle de compter.

LETTRE

De don Juan d'Autriche au conseil d'état commis au gouvernement des Pays-Bas, par laquelle il l'informe de son arrivée à Luxembourg : 4 novembre 1576.

(D'après l'original, reposant aux archives du royaume.)

Mui illustres Senores,

Yo acavo de benir tan solo y tan falto de todas cosas que me hallo sin secretario, por lo qual no yra esta en frances que aunque lo hablo, no sabre aun escrivirlo, y estimo en tanto el no perder tiempo en nada que antes de buscar secretario, quiero escrivir luego esta de mi mano en espanol.

Con la benida de monsiur De Abre, abran V. S. entindido la resolucion que el rey mi senor avia tomado de imbiarme al govierno destos paises con la resolucion y remedios para la pacificacion de los rumores y diferencias que con su gran desplaser han durado tanto tiempo por аса, у asi haviendome yo aventurado y con mucho travalo y diligencia llegado a esta villa, lo doy todo por mas que bien empleado, pues ha sido Dios servido que yo este ya adonde cumpliendo con lo que su magestad mea mandado, satisfaga tambien al deseo tan grande que trajgo de emplearme en el beneficio y quietud de todos estos

estados, para lo qual me hede aprovechar de sus personas, y quiero entender sus voluntades, porque la de su magestad y mia en su nombre es complaserles en todas sus justas demandas y pretensiones, y en ellas les ayudare yo como quien trae esto por principal deseo, y para declarar mas en particular esta intincion de S. M. y mia, combendra imbiarme con la mayor brevedad que posible sea la persona o personas que alla eligieren y nombraren; pero en el entretanto las armas que entiendo sean movido y cada dia se aumentan entre todos, conbendra grandemente al servicio de Dios nuestro senor, al de S. M. y al bien del pais, que cesen, y que se aquieten todas las gentes del, y asi selo pido y ruego yo de mi parte quanto puedo a V. S., porque a la gente de guerra espanola, y a la demas que me senalaren, mandare yo tambien aquietar y sosegarse, no dudando que tratando estas cosas entre nosotros por los terminos que digo de quietud y tranquilidad, tomaran cierto (con el favor divino) tal fin que nuestro senor Dios quede servido,su magestad tambien, V. S. contentos y satisfechos, y el pais en todo reposo y tranquilidad; y en esto, senores, me empleare yo con un gran deseo de complaserles y darles toda satisfacion y gusto, como lo veran tratandome.

Guarde nuestro senor las muy illustres personas de V. S. como desean. De Lucemburca 4 de nobiembre 1576.

A servicio de V. S.,

DON JU.

illustres senores, los

La superscription porte: A los muy

senores del consejo de los estados de su magestad.

TRADUCTION.

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Très-illustres seigneurs,

Je viens d'arriver si seul et si dépourvu de tout (1), que je me trouve sans secrétaire; c'est pourquoi je ne vous écris pas en français : quoique je le parle, je ne saurais l'écrire, et j'attache tant de prix à ne pas perdre de temps dans aucune chose, que, plutôt que de chercher un secrétaire, je veux tracer cette lettre de ma main en espagnol.

A l'arrivée de Mr De Havré (2), vous aurez été informés de la résolution que le roi monseigneur avait prise de m'envoyer au gouvernement de ces pays-ci, avec le dessein et les moyens de pacifier les différends qui, à son grand déplaisir, y ont si long-temps régné. Ainsi, ayant couru de grands hasards, et n'étant parvenu dans cette ville qu'avec bien de la peine, je m'en console, puisqu'il à plu à Dieu que je sois où, en remplissant les ordres que sa majesté m'a donnés, je satisferai en même temps au grand désir que j'ai de travailler à la prospérité et à la tranquillité de ces états. A cet effet, je dois profiter de vos avis, et j'ai besoin de connaître votre volonté, celle de sa majesté et la mienne, en son nom, étant de vous complaire dans toutes vos demandes et prétentions qui soient justes; et, pour

(1) Don Juan arriva à Luxembourg le 3 novembre, et non le 4, comme le rapportent tous les historiens. (Voy. Véritable Récit des choses passees ès Pays Bas, depuis la venue du seigneur don Jehan d'Austrice, etc., imprimé à Luxembourg en 1577.)

(2) Charles-Philippe De Croy, marquis de Havré, frère du duc d'Arschot. Il se trouvait en Espagne, lorsqu'on y apprit la mort du grand commandeur. Ce fut par lui que le roi iuforma le conseil d'état du choix fait de don Juan d'Autriche. Il arriva aux Pays-Bas àla fin du mois de juillet 1576.

manifester plus particulièrement cette intention de sa majesté et la mienne, il conviendra que vous m'envoyiez, le plus tôt possible, une ou plusieurs personnes de votre choix. Mais, en attendant, il importe grandement au ser. vice de Dieu notre seigneur, à celui de S. M. et au bien du pays, que les armemens qui, selon ce que j'apprends, s'augmentent de tous côtés, cessent, et que tout le monde s'apaise. Je vous en prie pour ma part, tant que je puis ; car j'ordonnerai aussi aux gens de guerre espagnols, et aux autres que vous m'indiquerez, d'arrêter leurs mouvemens: ne doutant pas que, en traitant ces affaires entre nous, dans les termes que je dis de tranquillité et de repos, elles auront une fin par laquelle Dieu sera servi, ainsi que sa majesté, vous aurez lieu d'être contens, et le pays recouvrera la paix. C'est à quoi, messieurs, je m'occuperai avec un vif désir de vous complaire et de vous satisfaire, ainsi que vous le verrez.

Notre-Seigneur garde vos très-illustres personnes, comme elles le désirent! Luxembourg, le 4 novembre 1576.

Au service de V. S.,

DON JUAN.

Aux très-illustres seigneurs messieurs du conseil d'état de S. M.

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