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1803 de quelques autres, allait être adopté à la majorité des dietes cantonales, quand, à l'instigation des mem bres du Senat qui étaient rentrés après le retour de Reding de Paris et pendant l'absence momentanée de celui-ci, il s'opera une nouvelle revolution le 17 Avril 1802 à la suite d'un arrêté portant suspension de toutes les mésures ordonnées pour introduire une nouvelle constitution, et portant convocation d'une assemblée consultative de citoyens de tous les cantons pour de liberer sur le projet de Paris du 29 May 1801.

Cette assemblée consultative qui malgré les prote station de Reding, Himel, Frisching, Glutz etc. siègea depuis le 30 Avril jusqu'an 26 May, adopta le 20 May 180: le projet du 19 May 1801 avec quelques changemens (surtout par rapport au Valais et au Frickthal dont il est parlé plus haut p. 356.) Il devait être présenté à la sanction du peuple, mais de sorte que les citoyens n'auraient que 7 jours pour inscrire les votes chés les municipalités, et que ceux qui ne votent pas seront comptés pour acceptans. Sur ce pied il fut accepté par la majorité des votes de 9 Cantons; mais tous les anciens petits cantons se declarerent fortement contre, et les plus anciens même à l'unanimité. Ce non obstant le gouvernement intermediaire Suisse proclama l'acceptation de la constitution (Nouv. pol. 1802. 55.56) par la majorité du peuple et convoqua ie Senat constitutionel qui aussi fut installé le 2 Juillet; Dolder fut élu pour Landamman, Rútimann et Fuesly pour ses Stathalter.

Ces mesures ne pouvaient calmer l'esprit de divi sion; et le mal augmenta quand, dans ce moment de crise, la France offrit l'évacuation du territoire Helvé tique de ses troupes qui, sur l'acceptation du Sénat, fut effectuée.

Alors les 3 anciens Cantons ayant convoqué des assemblées générales, se prononcerent formellement

contre la réunion à l'Helvétie, declarerent même dans une adresse au ministre Français leur séparation de la ligue. Sur quoi, le gouvernement Helvétique ayant fait marcher des troupes de ligne dans Unterwalden, la guerre civile éclata le 28 Août, avec des symptomes d'autant plus alarmants, qu'aussi Appenzell et une partie des Grisons se déclarerent pour le parti des 3 anciens cantons.

Cet

Cet état des choses détermina le Sénat, tant à sol1803 liciter de la France le renvoi d'une partie des troupes Suisses au service de cette puissance, qui lui fut accordée (v. reponse de Taleyrand en date du 9 Sept. au memoire du min. Helvetique à Paris (Nouv. pol. 1807. n. 80 suppl.), que sur tout le décret suivant du 2 Sept., par le quel il fut resolu de suspendre de son coté les hostilités contre les cantons insurgés et de solliciter l'intervention amiable de la France.

Decret du Senat Helvétique en date du 2. Sep 1802 ́ tembre 1802 portant suspension des hostilités 2 Sept. et sollicitation de l'intervention Française.

(Nouv. pol. 1802. N. 77.)

Le Sénat après s'ètre fait rendre compte par la Commission extraordinaire, nommée dans la Séance du 30 Août, de l'Etat actuel de la République et des troubles qui existent dans quelques Cantons, au sujet de la Constitution, acceptée par la majorité du peuple Helvétique et proclamée le z Juillet dernier; Considérant qu'après quatre années de dissensions intestines, le Principal bienfait d'une Constitution doit être de ramener les esprits à la tranquilité et au repos; Con. sidérant que de ces dissensions mèmes est resulté l'état de foiblesse et d'épuisement où la Patrie se trouve; Considérant que, chargé de veiller au salut de l'état, le Senat doit, dans les circonstances presentes, saisir tous les moyens les plus efficaces pour empêcher, que Union Helvétique ne vienne à être rompue; Union sans laquelle il ne saurait jamais y avoir ni force ni indépendance réelle. Considérant enfin, que déjà dans d'autres tems les bons offices et l'entremise bienveil lante de la France, cette puissante alliée de l'Helvétie, ont réussi à y retablir la paix et la concorde, arrête: 1) Le Conseil d'execution est invité à solliciter sans délai les bons offices et la médiation du gouvernement François, par rapport aux troubles qui viennent de s'élever dans quelques Cantons, touchant l'établissement de la Constitution, acceptée par la grande majorité du peuple Helvétique, et proclamée le 2 Juillet

dernier.

1802 2) Les troupes Helvétiques actuellement commandées par le Général Andermatt, se borneront jusqu'à nouvel ordre à un systême simplement défensif.

Cependant les hostilités continuerent; le senat ́assemblé à Berne fut forcé par les Confédérés à la suite de la capitulation de Berne du 18 Septembre 1802 (Nouv. pol. 1802. n. 80. à se retirer à Lausanne ; les Cantons démocratiques annoncerent par lettres circulaires du 18 Sept. (Nouv. pol. 1802. n. 21.) le rassem blement d'une diète à Schwitz qui fut ouverte le 27 Sept. par 12 Cantons sous la présidence de Reding.

Le premier Consul en acceptant la médiation dont il avait été sollicité addressa en date du 30 Sept. la suivante

Proclamation aux Cantons Helvétiques.

30 Sept. Bonaparte, Premier - Consul de la Républi que Françoise, Président de la République Italienne, aux dix-huit Cantons Helvétiques. A Saint-Cloud, le 8. Vendémiaire an XL (30 Sept. 1802.)

(Nouv. pol. 1802. n. 81.)

Habitans de l'Helvétie, vous offrez depuis deux ans un spectacle affligeant. Des Factions opposées se sont sucessivement emparées du pouvoir; elles ont signalé leur empire passager par un système de partialité, qui accusoit leur foiblesse et leur inhabilité.

Dans le courant de l'an 1o, votre Gouvernement a desiré, que l'on retirât le petit nombre de troupes Françoises, qui étoient en Helvétie. Le Gouvernement François a saisi volontiers cette occasion d'honorer votre Indépendance; mais, bientôt après, vos différents Partis se sont agités avec une nouvelle fureur; le sang des Suisses a coulé par les mains des Suisses.

Vous vous êtes disputés trois ans sans vous entendre: Si l'on vous abandonne plus long-tems à vous-mêmes, vous vous tuerez trois ans, sans vous

enten

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entendre davantage. Votre Histoire prouve d'ailleurs, 1802 que vos Guerres intestines n'ont jamais pu se terminer que par l'intervention efficace de la France.

Il est vrai, que j'avois pris le parti de ne me mêler en rien de vos affaires; j'avois vu constamment vos différents Gouvernemens me demander des conseils et ne pas les suivre, et quelquefois abuser de mon nom, selon leurs intérêts et leurs passions. Mais je ne puis ni ne dois rester insensible au malheur, auquel vous êtes en proye; je reviens sur ma résolution: je serai le médiateur de vos différends; mais ma médiation sera efficace, telle qu'il convient aux grands Peuples, au nom desquels je parle.

Cinq jours après la notification de la presente Proclamation, le Sénat se réunira à Bern. Toute Magistrature, qui se seroit formée à Berne depuis la Capitulation, sera dissoute, et cessera de se réunir et d'exercer aucune autorité.

Les Préfets se rendront à leur poste. Toutes les autorités, qui auroient été formées, cesseront de se réunir.

Les Rassemblemens armés se dissiperont. Les 1. et 2. Demi-Brigades Helvétiques formeront la Garnison de Berne. Les Troupes, qui étoient sur pié depuis plus de six mois, pourront seules rester en Corps de Troupes. Enfin, tous les Individus licenciés des Armées belligérantes, et qui sont aujourd'hui armés, déposeront leurs armes à la Municipalité de la Commune de leur naissance.

Le Sénat enverra trois Députés à Paris: Chaque Canton pourra également en envoyer. Tous les Citoyens, qui, depuis trois ans, ont été Land - Ammans, Sénateurs, et ont successivement occupé des Places dans l'Autorité Centrale, pourront se rendre à Paris, pour faire connoître les moyens de ramener l'union et la tranquillité, et de concilier tous les Partis.

De mon côté, j'ai le droit d'attendre, qu'aucune Ville, aucune Commune, aucun Corps ne voudra rien faire; qui contrarie les dispositions, que je vous fais connoître.

Habitans de l'Helvétie, revivez à l'espérance !!! Votre Patrie est sur le bord du précipice: Elle en sera

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1802 immédiatement tirée; tous les Hommes de bien se conderont ce généreux projet. Mais, si, ce que je ne puis penser, il étoit parmi vous un grand nombre d'Individus, qui eussent assez peu de vertus pour ne pas sacrifier leurs passions et leurs préjugés à l'amour de la Patrie, peuple de l'Helvétie, vous seriez bien dégénéré de vos Pères !!!!

Il n'est aucun Homme sensé qui ne voie, que la médiation, dont je me charge, est pour l'Helvetie un bienfait de cette Providence, qui, au milieu de tant de bouleversemens et de chocs, à toujours veille à l'existence et à l'independance de votre Nation, et que cette médiation est le seul moyen, qui vous reste pour sauver l'une et l'autre : Car il est tems enfin, que vous songiez, que, si le patriotisme et l'union de vos Ancètres fondèrent votre République, le mauvais esprit de vos Factions, s'il continue, la perdra infailliblement; et il seroit pénible de penser, qu'à une époque, où plusieurs nouvelles Républiques se sont élevées, le Destin eût marqué la fin d'une des plus

anciennes.

Signé :

BONAPARTE,

par le Premier - Consul.

le Sécretaire-d'Etat. Signé: H. B. MARET,

le

Cette proclamation aiant été suivie de la rentrée de nombreuses troupes françaises dans l'Helvetie, Senat retourna de Lausanne à Bern, resolut par suivant décret de 25 Oct. la nomination de deputés à envoyer à Paris; et la diète de Switz, en cedant à la force, se sépara le 27 Oct. après quoi il fut ordonné de la part du Gouvernement Français un dèsarmement général des Suisses, et l'arrestation de Reding et autres qui avaient defendu la même cause.

Décret

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