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point son voyage, si la force ne l'accompagne pas jusqu'au lieu destiné, afin qu'on ne croie pas qu'elle se détache volontairement du Chef de l'Eglise, mais que c'est uniquement par un effet de la violence.

La vertu reconnue de tous les individus à qui on a intimé de partir, conforte l'ame affligée du Saint Père, et le rassure sur ce que chacun souffrira avec patience, à son exemple, cette nouvelle persécution, et que dans l'indigne spectacle qu'on donne au monde, la bonne opinion du sacré Collège ira en augmentant au lieu de diminuer.

Le Cardinal JOSEPH DORIA PAMPHILI.

Qualités et patrie des 14 Cardinaux conduits hors des Etats du Pape, par la force armée,

Valenti Gonzaga, Evêque d'Albano, de Rovère.

Carandini, Préfet du Concile,

Casoni, Secrétaire d'Etat,

Joseph Doria, Evêque de Frascati, Pro-Dataire,

Della Somaglia, Vicaire de Sa
Sainteté,

Roverella, Pro-Dataire,
Braschi-Onesti, Secrétaire des

Brefs,

de Pesaro.

de Sarzane.

de Gênes.

de Plaisance.

de Cesène.

de Cesène.

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Les Cardinaux Napolitains enlevés les premiers de Rome ont été conduits à Naples, et ensuite à Modène. Le Souverain Pontife a conféré à d'autres Cardinaux, mais comme Vicaires, les emplois de ceux qui sont déportés. Ainsi le Cardinal Gabrielli, Evêque de Sinigaglia, est nommé Pro-Secrétaire d'Etat à la place du Cardinal Casoni; le Cardinal Antonelli, Evêque d'Ostie, est Pro-Secrétaire des Brefs, à la place du Cardinal Braschi; le Cardinal Vincenti, Pro-Camerlingue à la place du Cardinal Joseph Doria; le Cardinal Albani, Pro-Secrétaire des mémoriaux, à la place du même Cardinal Doria; le Cardinal Despuig, Espagnol, Archevêque de Seville, Pro-Vicaire de Rome, à la place du Cardinal Somaglia.

AUX MINISTRES ETRANGERS.

Du Palais Quirinal, le 27 Mars 1808.

LE Cardinal Gabrielli, Pro-Secrétaire d'Etat, a reçu de Sa Sainteté l'ordre positif de communiquer à Votre Excellence qu'elle n'aurait jamais cru que l'attentat commis par la troupe Française, sur la personne des Cardinaux natifs du royaume de Naples, dût se renouveler sur les Cardinaux natifs du royaume d'Italie, et des domaines réunis à la France.

Le Saint Père ne peut plus ignorer qu'on ne veut pas seulement détruire sa Souveraineté temporelle ; mais qu'on attaque de front le régime spirituel de l'Eglise romaine, représentée dans le sacré Collége, qui forme le Sénat du Souverain Pontife.

Tout le monde a vu, avec le plus grand étonnement, que ce principe et cette maxime destructive des

liens les plus sacrés, qui attachent les Cardinaux au Pape par la force du serment, ont été produits et se sont manifestés dans le temps que le Chef de l'Eglise se trouve au milieu des tribulations. On n'en trouve d'exemple que dans l'histoire du temps républicain, qui fut pour Rome le temps subversif des principes les plus sacrés.

Jamais aucun Prince séculier, qui protège la Religion Catholique, n'est allé jusqu'à obliger les Cardinaux de l'Eglise Romaine, à rentrer dans leur propre pays, sous prétexte qu'ils sont sujets de ces états. Chacun a respecté en eux le caractère éminent qui les lie étroitement au Souverain Pontife; jamais aucun n'a entrepris de les faire sortir et déporter par la force, et d'arracher ainsi tant de coopérateurs de l'Eglise universelle à son Chef.

Cet attentat qui forme un sujet de scandale pour le temps présent et à venir, a pénétré, d'une manière incroyable, l'ame sensible du Saint Père, soit à cause de l'insulte énorme qu'on a faite à la dignité du Cardinalat, soit à cause de l'outrage que l'on commet contre sa Personne Sacrée, puisqu'on n'a pas même épargné son Vicaire, son premier Ministre, ni les Evêques qu'on a détachés de leurs diocèses respectifs.

Le Saint Père connaissant le préjudice qui en résulte pour le régime spirituel de l'Eglise, a chargé le soussigné de réclamer hautement contre des mesures aussi affligeantes, et de demander en même temps la restitution de ses Cardinaux, qu'on lui a enlevés par la force contre le droit des gens. Quant au reste, le Saint Père, toujours résigné aux jugemens de Dieu, rassuré en même temps par la pureté de sa conscience, sachant qu'il souffre patiemment pour la justice, les

traitemens les plus durs, sans les avoir mérités, et fidèle à ses devoirs sacrés; après avoir fait tout son possible pour détourner la tempête qui agite le Saint Siége, en laisse au Ciel le soin et la protection, et à la postérité le jugement de cette cause.

Tels sont les sentimens que Sa Sainteté a ordonné au Pro-Secrétaire d'Etat de manifester à Votre Excellence; en se faisant un devoir d'exécuter les ordres qu'il a reçus, il lui renouvelle l'expression de sa considération distinguée.

Le Cardinal JULES GABRIELLI.

ORDRE DU JOUR adressé aux troupes en garnison à Rome.

Sa Majesté l'Empereur et Roi Napoléon témoigne sa satisfaction aux troupes de Sa Sainteté pour leur bonne tenue. Elles ne recevront plus d'ordres à l'avenir, ni des Prêtres, ni des femmes. Des soldats doivent être commandés par des soldats. Les troupes peuvent être assurées qu'elles ne retourneront plus sous les drapeaux des Prêtres. L'Empereur et Roi leur donnera des Généraux que leur bravoure a rendus dignes de les conduire.

Au Quartier-général, à Rome, le 27 Mars 1808.

MIOLLIS.

Nota. On a conduit les troupes de Sa Sainteté d'abord à Ancône, d'où elles ont dû se rendre dans le royaume d'Italie pour y être réorganisées.

LETTRE CIRCULAIRE du Souverain Pontife PIE VII, à tous les Cardinaux, en date du 5 Février 1808.

Il n'est ni de nos soins particuliers, ni de notre sollicitude apostolique, ni de notre devoir, ni de notre conscience, ni de notre honorable et inviolable souveraineté et autorité de rappeler le souvenir des longues vicissitudes, des persécutions, des exils et des guerres sanglantes qui ont eu lieu de tant de manières contre la religion de J. C., contre ceux qui l'ont professée et contre les successeurs de St. Pierre, de la part des nations barbares, des ministres de l'hérésie et de la gentilité; les historiens en ont assez dit, et les reliques des glorieux martyrs qui ont péri à la défense de la religion, que nous honorons sur nos autels et qui sont nos médiateurs dans le Ciel, nous en fournissent des preuves continuelles et certaines. Il suffit à notre ministère apostolique de protester, comme nous protestons en effet, en présence de Dieu et à la face du monde catholique et non catholique, et de vous éminentissimes Frères et Fils en J. C., contre tout attentat et occupation militaire faite par les Français, des états qui nous ont été confiés et que nous avons reçus, dans toute leur étendue, de nos prédécesseurs, quoique nous reconnaissions et nous confessions que notre souveraineté temporelle n'est ni absolue ni héréditaire, mais simplement élective et de confiance : c'est pourquoi nous avons refusé et nous refuserons constamment tout ce qu'on pourra prétendre de contraire à cette autorité et à l'autorité spirituelle qui nous vient des Apôtres, promettant à Dieu de verser tout notre sang, si cela est nécessaire, pour la défense et le soutien de

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