. tissant à la rivière Plate. De cette ligne imaginaire, Jusqu'aux montagnes rocheuses, qui bornent la vallée du Mississipi à l'ouest, s'étendent d'immenses plaines, couvertes en général de sable qui se refuse à la culture, ou parsemées de pierres granitiques. Elles sont privées d'eau en été. On n'y rencontre que de grands troupeaux de buffles et de chevaux sauvages. On y voit aussi quelques hordes d'Indiens, mais en petit nombre. Le major Long a entendu dire qu'en s'élevant audessus de la rivière Plate, dans la même direction, on rencontrait toujours à sa gauche le même désert. Mais il n'a pas pu vérifier par lui-même l'exactitude de ce rapport. Long's expédition, vol. 2, p. 361. Quelque confiance que mérite la relation du major Long, il ne faut pas cependant oublier qu'il n'a fait que traverser le pays dont il parle, sans tracer de grands zigzags, au dehors de la ligue qu'il suivait. (B) PAGE 8. L'Amérique du sud, dans ses régions inter-tropicales, produit avec une incroyable profusion ces plantes grimpantes connues sous le nom générique de lianes. La flore des Antilles en présente à elle seule plus de quarante espèces différentes. Parmi les plus gracieux d'entre ces arbustes se trouve la grenadille. Cette jolie plante, dit Descourtiz, dans sa description du règne végétal, aux Antilles, au moyen des vrilles dont elle est munie, s'attache aux arbres, et y forme des arcades mobiles, des colonnades riches et élégantes, par la beauté des fleurs pourpres variées de bleu, qui les décorent, et qui flattent l'odorat par le parfum qu'elles exhalent; vol. ', p. 265. L'acacia à grandes gousses est une liane très grosse qui se développe rapidement, et courant d'arbres en arbres, couvre quelquefois plus d'une demi-lieue; vol. 3, p. 227. Les langues que parlent les Indiens de l'Amérique, depuis le pôle arctique jusqu'au cap Horn, sont toutes formées, dit-on, sur le même modèle, et soumises aux mêmes règles grammaticales; d'où on peut conclure, avec une grande vraisemblance, que toutes les nations indiennes sont sorties de la même souche. Chaque peuplade du continent américain parle un dialecte différent ; mais les langues proprement dites sout en très petit nombre ; ce qui tendrait encore à prouver que les nations du Nouveau-Monde n'ont pas une origine fort ancienne. Enfin, les langues de l'Amérique sont d'une extrême régularité; il est donc probable que les peuples qui s'en servent n'ont pas encore été soumis à de grandes révolutions, et ne se sont pas mêlés forcément ou voloutairement à des nations étrangères. Car c'est en général l'union de plusieurs langues dans une seule qui produit les irrégularités de la grammaire. Il n'y a pas long-temps que les langues américaines, et en particulier les langues de l'Amérique du nord, ont attiré l'attention sérieuse des philologues. On a découvert alors, pour la première fois, que cet idio me d'un peuple barbare était le produit d'un système d'idées très compliquées et de combinaisons fort savantes. On s'est aperçu que ces langues étaient fort riches, et qu'en les formant on avait pris grand soin de ménager la délicatesse de l'oreille. Le système grammatical des Américains diffère de tous les autres en plusieurs points, mais principalement en celui-ci, Quelques peuples de l'Europe, entre autres les Allemands, ont la faculté de combiner au besoin différentes expressions, et de donner ainsi uu sens complexe à certains mots. Les Indiens ont étendu, de la manière la plus surprenante, cette même faculté, et sont parvenus à fixer pour ainsi dire sur un seul point un très grand nombre d'idées. Ceci se comprendra sans peine à l'aide d'un exemple cité par M. Duponceau, dans les Mémoires de la société philosophique d'Amérique. Lorsqu'une femme Delaware joue avec un chat ou avec un jeune chien, dit-il, on l'entend quelquefois prononcer le mot : kuligatschis. Ce mot est ainsi composé : K, est le signe de la seconde personne, et signifie tu ou ton; uli, qu'on prononce ouli, est un fragment du mot wulit, qui signifie beau, joli; gat, est un autre fragment du mot wichgat, qui signifie patte; enfin, schis, qu'on prononce chise, est une terminaison diminutive, qui apporte avec elle l'idée de la petitesse. Ainsi, dans un seul mot, la femme indienne a dit: Ta jolie petite patte. Voici un autre exemple qui montre avec quel bonheur les sauvages de l'Amérique savaient composer leurs mots. Un jeune homme en Delaware se dit pilapé. Ce mot est formé de pilsit, chaste, innocent; et de lenapé, homme : c'est-à-dire l'homme dans sa pureté et dans son innocence. Cette faculté de combiner entre eux les mots se fait surtout remarquer d'une manière fort étrange dans la formation des verbes. L'action la plus compliquée se rend souvent par un seul verbe. Presque toutes les nuances de l'idée agissent sur le verbe et le modifient. Ceux qui voudraient examiner plus eu détail ce sujet que je n'ai fait moi-même qu'effleurer très superficiellement, devront lire : 1o La Correspondance de M. Duponceau avec le révérend Hecwelder, relativement aux langues indiennes. Cette correspondance se trouve dans le premier volume des Mémoires de la société philosophique d'Amérique, publiés à Philadelphie, en 1819, chez Abraham Small ; vol. 1, p. 356–464. 2o La Grammaire de la langue Delaware ou Lenape, par Geiberger, et la préface de M. Duponceau qui y est jointe. Le tout se trouve dans les mêmes collections; vol. 3. 30 Un Résumé fort bien fait de ces travaux, contenu à la fin du volume 6 de l'Encyclopédie américaine. |