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Regi ducis responsio acceptabilis non fuit, quia conscius sceleris perpetrati et in verbis dubius firmiter credebatur. Quapropter, conestabulario curato, baronum et militum consilium accersivit, ut sciretur quid hoc facto opus esset, et quomodo honor regius salvaretur. Inter omnes assistentes cum conestabulario ipso domini Burellus de Ripparia, Johannes Mercerii, tunc dominus de Noviento, summe auctoritatis existebant; qui injuriam dignum ducentes gladiis vindicandam, ut regni nobilibus et precipue regis patruis mandaret, quod congregarent stipendiarios pugnatores, unanimiter decreverunt.

Ut autem mandatum regium audierunt, tunc sane in injuriam ipsorum dignum duxerunt retorquere, quod bellum ipsis insciis conclusissent. Unde quamvis obtemperantes invite, inde tamen contra eos inexpiabile odium conceperunt, et vias cogitaverunt invenire per quas eorum anullaretur auctoritas. Talis tantaque procul dubio tunc erat, quod cuncta regni ardua disponendo ad nutum, solum rex eorum consiliis utebatur, parvipensis1, effecerantque sollicito ac solerti ingenio ut ipsi in re publica unum essent, forte rati ut quod eis placuisset nullus infringeret; nec fefellit spes. Primo sic se curialibus procellis ingesserunt, quod nullus ad officia publica vel collectiones regiorum vectigalium nisi ipsis mediantibus ascendebat, nullus ad curie admitebatur officia nisi qui polliceretur amiciciam eorum colere ac fovere. Partim donis, partim pensionibus excessivis ad immensas pervenerant divicias, unde sibi palacia regia excedencia et tot hereditates acquisierant, quod dicioribus regni poterant equiparari. Et quia in diviciis et honoribus periclitari solet modestia, eciam regni majoribus se preferebant insolenter. Inde

'Il est nécessaire, pour compléter le sens, de supposer dans le manuscrit l'omission du

mot ceteris.

Cette réponse satisfit d'autant moins le roi, qu'on croyait fermement le duc complice de l'assassinat et qu'on n'avait guère foi en ses paroles. Aussi dès que le connétable fut rétabli, le roi assembla ses barons et ses chevaliers, et leur demanda ce qu'il y avait à faire pour sauver l'honneur de sa couronne. Parmi les principaux personnages qui assistèrent à ce conseil, on remarquait, outre le connétable, messire Bureau de la Rivière et Jean Mercier, alors sire de Noviant. Tous furent d'avis qu'on poursuivît par les armes la réparation de cette injure, et le que roi enjoignît aux seigneurs du royaume et surtout à ses oncles de réunir des gens de guerre.

Les princes, en recevant l'ordre du roi, regardèrent comme une insulte personnelle qu'on eût décidé la guerre sans les consulter. Ils obéirent cependant, bien que malgré eux ; mais en même temps ils conçurent une haine implacable contre les conseillers du roi, et songèrent aux moyens d'anéantir leur crédit. Telle était en effet l'influence dont jouissaient ces derniers, que le roi leur abandonnait entièrement la direction des affaires, ne suivait que leurs conseils, et ne tenait aucun compte de ceux des autres. A force d'habileté et d'adresse ils étaient parvenus à former entre eux l'union la plus étroite, croyant que personne ne pourrait s'opposer à leurs volontés. Leurs prévisions ne furent pas trompées. Ils se mêlèrent d'abord à toutes les intrigues de la cour, et on ne put obtenir que par leur entremise les charges publiques ou la ferme des impôts; on n'arrivait aux offices de la cour qu'en leur promettant un dévouement et une amitié à toute épreuve. Ils acquirent d'immenses richesses, soit par des dons, soit par des pensions exorbitantes; ils achetèrent des palais plus somptueux que ceux du roi, et devinrent possesseurs de tant de biens, que leur fortune égala bientôt celle des premières familles du royaume. Mais l'opulence et les honneurs sont ordinairement l'écueil de la modération. Ils écrasèrent de leur faste insolent les plus grands personnages de France, et excitèrent ainsi contre eux une jalousie violente. Au moment même où ils croyaient avoir assis leur puissance sur une base inébranlable, ils apprirent à leurs dépens, comme on le verra plus tard,

sibi magnam invidiam quesierunt; et breviloquio utens, dum uncis ferreis colle in adamantino statum credebant sollidum se firmasse, quod instabiles sint res humane, et quod nil tam altum quod non possit deprimi, nec tam clarum quod non valeat obscurari, experimento didiscerunt, sicut postea dicetur.

CAPITULUM IV.

De persequucione Universitatis contra prefatos dominos, quia justicie ecclesiastice derogabant.

Dum hiis tribus potentissimis in cunctis obsequeretur respublica, eorum auctoritas summa formidabilis erat non modo communi plebi, que consilio ipsorum multis exactionibus gravabatur, sed et viris ecclesiasticis, quia ipsis assen cientibus nonnulli decuriones, eciam literati, eorum privilegia nitebantur adinventis racionibus anullare. Regum sane ac temporalium principum auctoritatem ampliantes, in regiis consistoriis et collacionibus dicebant a Constantino imperatore beato Silvestro temporalem justiciam concessam indebite, et illam per successores juste revocabilem astruebant; ulterius quod omnium criminosorum punicio regibus et principibus competebat, et non viris ecclesiasticis; abutebanturque jurisdictione sua, dum illiteratos dicebant posse gaudere privilegio clericali, indebite eciam contra dominos temporales attemptantes, cum, clericis poscentibus, laicos stare et contendere coram ipsis, ad emendamque postmodum peccunialem compellebant.

Hec et similia frivola multi in theologia magistri ordinum mendicancium, ut ipsis mordicantibus complacerent, persuadebant multis viis. Unde tantam temeritatis audaciam assumpserunt, quod que verbis pretendebant, in prejudicium omnium

que les choses humaines sont fragiles, et qu'il n'est rien de si haut qui ne puisse être abaissé, ni de si brillant qui ne puisse être terni.

CHAPITRE IV.

L'Université dirige des poursuites contre lesdits seigneurs, parce qu'ils dérogeaient aux priviléges de la justice ecclésiastique.

La toute-puissance des trois personnages qui disposaient à leur gré des affaires était redoutable non-seulement au peuple, qui par leurs conseils était écrasé d'impôts, mais encore aux gens d'église, qui voyaient leurs priviléges attaqués sous toutes sortes de prétextes, et de l'aveu des ministres du roi, par quelques gens de la cour et même par des clercs. Ces derniers, voulant étendre l'autorité des rois et des seigneurs temporels, disaient dans les conseils et dans les conférences que l'empereur Constantin avait cédé illégalement la justice temporelle au bienheureux Sylvestre, et que ses successeurs avaient le droit de révoquer cette concession. Ils ajoutaient que la punition de tous les criminels appartenait aux rois et aux princes, et non aux gens d'église ; que ceux-ci abusaient de leur juridiction, en étendant la jouissance des priviléges de la cléricature à des hommes illettrés, et qu'ils empiétaient sur les droits des seigneurs temporels, en exigeant que des laïques comparussent et plaidassent devant eux, et en se permettant même de les condamner à une amende pécuniaire.

Telles étaient les accusations frivoles que plusieurs docteurs en théologie, de l'ordre des mendiants, cherchaient à accréditer contre le clergé, pour complaire à ses ennemis. Aussi les conseillers du roi poussèrent-ils la hardiesse jusqu'à ordonner aux juges séculiers de la Normandie d'exécuter, sans égard pour les évêques de la province,

episcoporum Normanie, per omnes judices seculares jusserunt exequucioni dare, et ad emendam trahere eisdem obedientes. Sic spiritualia conculcantes et spiritualibus temporalia preferentes, tandem viros ecclesiasticos, laicos, temporalibus dominis submisissent, ut creditur, remque perduxissent in actum, nisi veneranda Parisiensis Universitas obstitisset.

Jam layci et precipue curiales virtute privilegiorum ejus sistere judicialiter recusabant, et supposita ipsius exactiones regias solvere compellebant. Quapropter doctores et magistri congregaciones, ut moris est, celebrantes super istis excessibus, regi querimonias defferre unanimiter decreverant circa festum Trinitatis. Primo accessum habere non potuerunt, et quamvis sugerentibus consiliariis regiis copiam privilegiorum obtulissent reiteratis vicibus, quia nil inde commodi sequebatur, a lectionibus et cunctis actibus scolasticis cessaverunt. Per istam cessacionem nonnullis exterarum nacionum clericis occasionem dederunt de Parisius recedendi. Sed, consilio inito, ut regem proximo de Parisius recessurum compererunt, decima quinta die jullii rector venerabilis et viginti eminentis sciencie deputati ipsum ad sanctum Germanum in Laya tunc degentem iterum adierunt, audienciam instantissime poscentes. Hanc rex malignorum consilio et hac vice denegavit; sed tandem, quibusdam aulicis mediantibus, qui quinquies hanc flexis genibus poposcerunt, allegantes quod hoc honorem regium attendebat, eos accedere jussit. Ut ipsi admiterentur domini Burellus de Ripparia, conestabularius, et dominus de Noviento precipui intercessores fuerunt, non animo sed consilio mutato. Inter quos tamen tunc cautum fuit ut ipsis perorandi non concederetur facultas, ne depromerent aliqua que in eorum vel auctoritatis regie prejudicium verterentur. Sciebant vera relacione eos jam de auctorita

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