Imágenes de páginas
PDF
EPUB

donec taxum redempcionis solverunt. Erga ceteros vero captos liberalitatem maximam excercentes, omnibus promulgaverunt voce preconia, quod si quis, relictis armis et equis, marcham argenti solveret, libere permitteretur abire. Inde vero attendentes se tantis predis onustos, gaza multiplici factos locupleciores, equis eciam et armis usque ad nauseam ditatos, que secum ferre nequibant, pro vili precio compatriotis relinquerunt; et tunc libere, ut primo pecierant, per patriam transierunt.

Cunctis de regio sanguine procreatis materiam derisionis intulit tantorum illustrium vilis defectio. Unde et dux Burgundie in presencia multorum militum Anglie, cum quibus splendidum celebrabat convivium, fertur sibi nuncianti casum respondisse: <«< Maluissem equidem omnes suspendium pertulisse, cum se permiserint sine resistencia sic ignominiose tractari. »

CAPITULUM XIX.

De nunciis Januensium regi missis.

Ducatus et communitatis Janue nuncii solemnes, non sine regnicolarum ammiracione, cum scirent a suis seculis inauditum de tam longinquis partibus pro quocunque incommodo Franciam expeciisse, regiis pedibus provoluti in consistorio principum et domo regia sancti Pauli audienciam vallidis precibus pecierunt circa medium augusti. Qui excepti benigne et comi fronte, cum potestatem fecisset rex dicendi quid petentes venissent : Regie, inquiunt, majestati premisso debite recommenda<<< cionis affatu, ad ejus vividam dexteram prepotentem, equidem << cunctis implorantibus patentem, humilium Januensium res pu« blica dignum duxit recurrendum. Acerbum et miserrimum << esto quis dixerit eorum gloriam majorum ingenti labore,

[ocr errors]

jusqu'à ce qu'ils eussent payé leur rançon. Ils montrèrent la plus grande générosité à l'égard des autres prisonniers, et firent publier, par la voix du héraut, qu'ils rendraient la liberté à tous ceux qui laisseraient leurs armes et leurs chevaux et qui paieraient un marc d'argent. Ils se virent bientôt chargés de tant de butin et enrichis de tant de dépouilles, ils regorgèrent d'une telle quantité d'armes et de chevaux, que, ne pouvant emmener avec eux tout leur bagage, ils en cédèrent à bas prix une grande partie aux habitants du pays. Ils traversèrent ensuite librement la province, comme ils l'avaient d'abord demandé.

La honteuse défaite de tant d'illustres seigneurs devint un sujet de risée pour tous les princes du sang. On rapporte que le duc de Bourgogne, dans un dîner où il traitait magnifiquement plusieurs chevaliers anglais, répondit en leur présence à celui qui lui apporta la nouvelle de cet événement : « J'aurais voulu qu'ils fussent tous pendus, pour s'être laissés battre si ignominieusement sans opposer la moindre

résistance. >>

CHAPITRE XIX.

Ambassade envoyée au roi par les Génois.

Vers le milieu du mois d'août, une ambassade solennelle du doge et de la république de Gênes arriva en France, au grand étonnement des habitants, qui n'avaient pas ouï dire qu'un peuple fùt jamais venu de pays si lointains pour demander des secours. Les ambassadeurs se présentèrent devant le conseil des princes, dans l'hôtel royal de Saint-Paul, se prosternèrent aux pieds du roi, et lui demandèrent humblement audience. Le roi les reçut avec bonté et courtoisie, et leur permit d'exposer ce qu'ils avaient à dire.

<< La république de Gênes, dirent-ils, offre ses compliments à votre <<< royale majesté; elle nous a chargés de venir humblement implorer « l'appui de votre bras puissant, qui est toujours prêt à protéger les << malheureux. S'il est vrai qu'une telle démarche ait quelque chose de "( pénible et de douloureux pour une nation dont les ancêtres se sont « illustrés par tant d'efforts, de travaux et de périls, nous pouvons

[ocr errors]

<< summa industria, multisque periculis partam, hec fateri, << addimus et ipsam usque hodie Orientem mirari; et quamdiu << sol eclipsim patietur, preconiis attollet immortalibus. Utique, << serenissime princeps, nunquam exteris hostibus insurgen<«< tibus colla submiserunt, sed sepius gloriosum obtinuerunt triumphum. Sed nunc, proc dolor! ambicione animi princi<«< patus mediante, eorum dominacio, sedicionum procellosis jac<«< tata fluctibus, tandem naufragium pacietur, nisi sub poten<«< ciori manu deinceps ad stacionem concordie, quociens opus fuerit, reducatur. Id acceptissimum cunctis fuit, et ideo cum << matura deliberacione principum omnium orthodoxorum << nomina, mores et auctoritatem mecientes, tandem vestre << summe excellencie se submittere decreverunt. Sub umbra igi<«< tur vestri auxilii, princeps excellentissime, tegi possunt, <«< manereque in pulcritudine pacis et requie temporalium opu<«< lenta. Quod si annueritis benigne, quicquid ipsi fuerint, ves<<< trum id fore existimaturi, nulla gens erit, que ipsos obsequio << erga vos fideque superet. »

Hiis auditis, rex qui toto mentis ardore ad dilatandam nominis sui gloriam et regni incrementum anhelabat, nunciis regraciando, peticionibus pium assensum prebuit. Quod responsum, curie vale dicto, et cum gaudio redeuntes nunciare suis concivibus festinarunt.

CAPITULUM XX.

De infirmitate regis, et devotis oracionibus factis pro ipso.

Galieni et Ypocratis sequaces in medicina excellenciores diu deliberaverant, sed incassum, ut rex incolumitatem recuperaret integram. Unde attediati aulici et palatini precipui prohi

[ocr errors]

« toutefois ajouter que l'Orient admire encore aujourd'hui leur gloire, « et qu'il ne cessera de la célébrer, tant que le soleil éclairera le monde. << En effet, prince sérénissime, les Génois n'ont jamais subi le joug «< d'une puissance étrangère; souvent au contraire ils ont triomphé « glorieusement. Mais maintenant, hélas! que le désir de dominer s'est emparé des esprits, leur seigneurie, agitée par les orages de la sédi«<tion, ne saurait échapper au naufrage, si elle ne trouve, toutes les «< fois qu'elle sera en péril, une main puissante qui la ramène au port « de la paix. Tel a été l'avis de tous les Génois, et après avoir pesé << mûrement les noms, les qualités et la grandeur de tous les princes << orthodoxes, c'est à votre souveraine majesté qu'ils ont décidé de se << soumettre. Ce n'est qu'à l'ombre de votre protection, excellent << prince, qu'ils peuvent vivre en sûreté, goûter les charmes du repos <«<et les douceurs du bien-être et de l'aisance. Si vous daignez leur << accorder cette grâce, ils regarderont désormais comme votre bien «< tout ce que vous leur aurez conservé, et il n'y aura point de nation <«< qui puisse les égaler en obéissance et en fidélité. »

((

Le roi, qui désirait avec ardeur étendre la gloire de son nom et qui n'aspirait qu'à agrandir son royaume, remercia les ambassadeurs et accueillit avec faveur leurs propositions. Les envoyés, charmés de sa réponse, prirent congé de la cour, et s'empressèrent d'aller porter à leurs concitoyens cette heureuse nouvelle.

Maladie du roi.

CHAPITRE XX.

Prières publiques pour son rétablissement.

Les plus habiles disciples de Galien et d'Hippocrate avaient longtemps cherché, mais inutilement, les moyens de rendre la santé au roi. Les principaux seigneurs et officiers du Palais, fatigués de ces

buerunt eisdem ne deinceps regiam frequentarent. Rex eciam in magistrum Reginaldum Freron, qui disposicionis ejus corporalis curam susceperat, tantum odium concepit, quod eum de Parisius pelli fecit, tanquam exulem proscriptum, sibi tamen omni mobili relicto, quo copiose Parisius et alibi ultra anteriores phisicos habundabat. Expulsionis occasio nundum in lucem pervenit; sed certum est multos recessum ejus suspectum habuisse. Nam antequam Cameracensem urbem, in qua degere statuerat, attigisset, rex iterum mentis alienacionem, ut alias, mox incurrit. Universi hoc mirabile nec immerito reputabant, quod sic ignorancie obnubilatus tenebris, familiares et notos tam presentes quam absentes recognoscens, reginam nec ab ipsis liberos procreatos ad memoriam minime reducebat, eciam si se ejus conspectui obtulissent. Arma propria et regine si in vitreriis vel parietibus exarata vel depicta percepisset, inhoneste et displicenter saltando hec delebat, asserens se Georgium vocari, et in armis leonem gladio transforatum se defferre. Ne sic gestus regem dedecentes excercendo periclitaretur, introitus domus. regie sancti Pauli murati sunt; et quamvis huc illucque diffugiendo ultra potenciam corporalem se vexaret, non semper in isto permanebat. Mutabantur namque vicissitudines horarum et temporum; et in consilio persistens legatosque recipiens, modeste satis ad cuncta respondebat, et aliquando non diu post subito mutabatur. Fremens quoque et exclamans, ac si undique aculeis ferreis pungeretur, se ab hostibus persequi affirmabat.

Multi in regno Francie nobiles et ignobiles morbo simili laborabant, et, ut vulgus asserebat, maleficiis et sortilegiis detenti, hiisque et regem illaqueatum, et, quod verissimile erat, hoc a domino Mediolani procedebat. Hanc apparenciam ad confir

« AnteriorContinuar »