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per Lumbardiam transeuntes, ducem Mediolani Galeaceum monuerunt, ut sine impedimento regi Januenses sineret obedire, si timebat iram ejus incurrere, et antiqua inita federa inter eos dissolvere; legacioneque peracta, ad commilitones alios magnis itineribus contenderunt. Hii siquidem per Alemaniam, Bavariam et Austriam transeuntes, exterorum nobilium ubique dapsilitate et prodigalitate munerum captabant benivolenciam; qui, quamvis rapeitate stimulati more suo, nostrorum pomposum statum et apparatum cupidi sepe cernerent, nulla tamen arma, nullam vim nec apertam nec insidiosam experti sunt, sed in maximo numero eorum vestigia postmodum sunt sequuti.

CAPITULUM IV.

Rex Hanoniensi comiti opem tulit.

Non modo rex per consilium lilia defferencium censuerat Hungaris opem ferre, sed et Hanoniensibus, comite Daustrevant hoc poscente fiducialiter per nuncios, quia filiam ducis Burgundie, regis cognatam germanam, duxerat in uxorem. Comes autem cum impetrasset quod poscebat, et inde regi regraciaturus accedens in presencia baronum et principum asseruit ab antiquo Frisiam Hanoniensium comitibus debere subjacere, et ideo quadringentos subsidiarios Gallicos sibi concedi rogavit, qui cum Hanoniensibus transfretantes, terram illam, si possibile esset, subjugarent. Ad agrediendum negocium jam jamque tria milia congregaverat bellatorum jussu patris comitis Hanoniensis. Qui quamvis de fidelitate filii minime dubitaret, quem sciebat virum procere stature, robustum viribus, strenuum et audacem, cum eo tamen excercitum ducere voluit, quanquam senex vallitudinarius esset, et nec

Conformément aux ordres du roi, messire de Coucy et Henri de Bar passèrent par la Lombardie, pour engager le duc de Milan Galéas à ne point empêcher les Génois de se mettre sous l'obéissance du roi s'il ne voulait encourir son ressentiment et provoquer la rupture des anciens traités d'alliance. Lorsqu'ils se furent acquittés de leur mission, ils se hâtèrent de rejoindre leurs compagnons. Les chevaliers français traversèrent l'Allemagne, la Bavière et l'Autriche, et se concilièrent en tous lieux, par leur libéralité et par leurs largesses, la bienveillance des seigneurs étrangers, qui, malgré leurs habitudes de brigandage et l'esprit d'envie avec lequel ils voyaient souvent le train fastueux et la magnificence de nos chevaliers, ne prirent pas les armes pour les attaquer et n'essayèrent à leur égard ni la force ouverte ni la trahison. Beaucoup d'entre eux au contraire ne tardèrent pas à partir pour prendre part à l'expédition.

CHAPITRE IV.

Le roi fournit des secours au comte de Hainaut.

Non seulement le roi avait, d'après les conseils des princes du sang, envoyé des secours aux Hongrois, mais, à la demande et sur un message du comte d'Ostrevant, qui avait épousé sa cousine germaine, la fille du duc de Bourgogne, il avait promis aussi de faire marcher des troupes vers le Hainaut. Le comte se rendit à la cour de France pour remercier le roi d'avoir accédé à sa demande. Il affirma, en présence des barons et des princes, que dès les anciens temps la Frise devait obéissance aux comtes de Hainaut, et demanda qu'on lui accordât un secours de quatre cents hommes d'armes qui entreraient dans ce pays avec ses troupes pour le soumettre, s'il était possible. Il avait déjà, par ordre du comte de Hainaut son père, rassemblé trois mille hommes pour cette expédition. Celui-ci ne doutait point de la fidélité de son fils; il connaissait sa force, sa vigueur, son courage et son intrépidité. Néanmoins il voulut, malgré son âge, sa santé débile et son inexpérience dans la guerre, partager avec lui le commandement de l'armée. Il n'avait pas oublié que le comte Guillaume, son prédécesseur, avait été assassiné par les Frisons, et dans son juste ressentiment il désirait peut-être exercer

hucusque fragorem armorum experimento didicisset. Sane pre

decessorem suum Guillelmum comitem a Frisonibus interfectum non immerito dolebat, et forsitan vindictam, quam hucusque distulerat, in occisores insurgendo, cupiebat retorquere.

CAPITULUM V.

De nunciis regis Anglie.

adhuc ver

Expeditis duabus ambassiatis predictis, cum rex, nali tempore arridente, Compendium adiisset, ut in saltu Cosie venacioni insisteret, ad eum quidam abbas ordinis sancti Benedicti, in theologia magister, et tres in jure civili et canonico doctores, venerunt a rege Anglie destinati. Ipsi nuper ob unionem Ecclesie prelatos regni sui in viam cessionis intimaverat convenisse, et huic oppinioni epistolam Universitatis Parisiensis consonam transmisisse ; cujus inquisicionis conservans ordinem, quamvis Ecclesie galicane cordialiter assentiret, huic tamen minime consentire Ecclesiam anglicanam regi Karolo notum fecit.

Non mirum est naciones inexpiabili odio mutuo laborantes in sentenciis dissentire. Unde nuncii retulerunt prelatos regni Anglie, viam cessionis reprobando, viam generalis consilii elegisse, velut expedienciorem ad extirpandum nephandissimum scisma. Multiplices raciones ad firmandum propositum in quadam epistola Universitas Oxonie redegerat; quam cum regi Karolo obtulissent, mox illam Universitati Parisiensi direxit, de qua modicum curavit, quia tot argumentorum abyssus et racionum multiplicacio non nisi ostentacionem et apparenciam concludebant. Ad manus meas pervenit prefata epistola; sed quia exterorum gesta non retexenda censeo, et hanc inserendo

lui-même contre les meurtriers une vengeance qu'il avait jusqu'alors différée.

CHAPITRE V.

Ambassade du roi d'Angleterre.

Après le départ des deux ambassades, le roi profita des derniers jours du printemps, pour aller à Compiègne se livrer au plaisir de la chasse dans la forêt de Cuise. Pendant son séjour dans cette ville, il reçut une nouvelle députation d'Angleterre, composée d'un abbé de l'ordre de Saint-Benoît, docteur en théologie, et de trois autres docteurs en droit civil et en droit canon. Il avait mandé naguère au roi Richard que les prélats de son royaume s'étaient assemblés pour traiter de l'union de l'Église, et lui avait transmis la lettre de l'Université de Paris touchant cette matière. Le roi d'Angleterre, procédant de la même manière, fit savoir au roi Charles que ses sentiments personnels étaient d'accord avec ceux de l'Église de France, mais d'Angleterre n'approuvait point les moyens proposés.

que l'Église

Il ne faut pas s'étonner que deux nations, qui étaient animées l'une contre l'autre d'une haine implacable, fussent d'un avis contraire. Les envoyés déclarèrent que les prélats du royaume d'Angleterre rejetaient la voie de cession, et préféraient la voie d'un concile général, comme la plus propre à extirper le déplorable schisme. L'Université d'Oxford avait rédigé une lettre contenant une foule de raisons à l'appui de cette proposition. On présenta cette lettre au roi Charles, qui l'adressa aussitôt à l'Université de Paris. L'Université n'en prit aucun souci; elle trouvait que ce fatras d'arguments et de raisonnements entassés l'un sur l'autre n'était qu'un étalage de science et une vaine apparence de bonnes intentions. J'ai eu cette lettre entre les mains; mais, comme je ne crois pas devoir raconter en détail ce qui se passait au dehors, et qu'en insérant la lettre tout au long, je pourrais fatiguer

ad longum, forsitan lectorem attediaret, et compendio noceret, quod studiose semper quero, hujus solum finem et principium ibi ponam. Intitulata sic erat : « Christianissimo principi et domino suo, domino Richardo Dei gracia regi Anglie et Francie ac domino Hybernie strenuissimo, Universitas studii generalis Oxonie, unitatis et pacis amatrix beatissima, subjectionem, reverenciam et honorem majestatis regie debitis, et pacem Ecclesie mitissime procurare. » In fine autem habebatur insertum : « Deus, auctor pacis et amator, semper conservet in prosperis vestram regiam majestatem, ad salubre regimen tam regnorum quam Ecclesie, in concordancia catholice unitatis. Data in convocacione nostra apud ecclesiam beate Virginis Oxonensis, de consensu regencium et non regencium, ad hoc specialiter celebrata septimo die mensis marcii, anno Domini millesimo trecentesimo nonagesimo quinto.

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Quamvis prefati legati famosissimi dicerentur et eminentis sciencie, pluries tamen rogati ut cum gallicis clericis de materia unionis collacionem haberent, acquiescere tamen noluerunt, dicentes quod ad hoc missi non erant, legacioneque peracta et regi Francie vale dicto, post quatriduum redierunt.

CAPITULUM VI.

Ducissa Brebancie regem Francie visitavit.

Dum adhuc rex in saltu Cosie venacionem exerceret, mense mayo circa finem, domina ducissa Brabancie cum curribus et equitibus et apparatu maximo, ut suo grato colloquio uteretur, ad visitandum eum venit; a quo curialiter recepta est, refecta dapsiliter et jocalibus dotata. Senio namque jam confecta, ulti

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