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limite inférieure des pluies annuelles ne pourra guère s'abaisser au-dessous de 650 millimètres, ou environ

24 pouces.

Enfin, en examinant le tableau des quantités de pluie recueillie chaque jour à Chambéry depuis le commencement de 1839, il m'a été aisé de reconnaître que ce qu'on appelle ordinairement une pluie trèsabondante, n'est qu'une pluie de 20 à 30 millimètres, et que les pluies de 40 à 50 millimètres se rencontrent à peine une ou deux fois dans l'année.

LETTRE

DE

M. L'ABBÉ CONSTANCE GAZZERA

SECRÉTAIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DES Sciences de TURIN

ET MEMBRE CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ

A M. N*** MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE

SUR LA FAUSSE INTERPRÉTATION

D'UNE INSCRIPTION ROMAINE

Découverte en Valachie.

MONSIEUR,

Le souvenir de votre passage à Turin ne s'effacera pas plus de ma mémoire que les choses intéressantes qui ont fait le sujet de nos entretiens. Il me souvient, Monsieur, que, parmi les connaissances qui ont l'antiquité pour objet et qui vous sont si familières, vous placez au premier rang l'épigraphie, parce qu'elle

rend les plus grands services à l'archéologie, et qu'elle en est, pour ainsi dire, l'ame. Vos opinions, Monsieur, que je me trouve heureux de partager, me sont revenues dans l'esprit en lisant un article publié dans l'Echo du Monde savant (N° 4978 du 7 et du 11 décembre 1839). Cet article avait pour titre : Antiquités découvertes en Valachie.

Est-il possible, disais-je en moi-même après l'avoir lu, que, dans une des villes les plus savantes, qui se vante d'être le centre du savoir européen, et qui renferme dans son sein MM. Letrone, Raoul-Rochette, Dureau de la Malle, Hase, Lebas, etc., et dans une feuille qui porte le titre fastueux d'Echo du Monde savant, on ait pu interpréter d'une manière si incorrecte et si défectueuse un des monuments les plus précieux de l'antiquité, et en donner une traduction française si pitoyable, et, pardonnez-moi l'expression, si ridicule !

Venons au fait. Il s'agit, Monsieur, de ces tablettes d'airain sur lesquelles, comme vous le savez, on gravait au burin l'extrait des diplomes militaires par lesquels les Empereurs romains, dans des occasions données, accordaient aux individus qui avaient fait partie des corps, soit à pied, soit à cheval, et après un certain nombre d'années de service militaire, un honorable congé (honesta missio), accompagné de certains priviléges, qui y sont toujours énumérés. Le

congé dont il est parlé dans l'Echo du Monde savant, a été découvert en Valachie; il est de. l'Empereur Adrien, de qui on en connaissait déjà cinq autres. Celui dont il s'agit a été délivré à un soldat de la cavalerie auxiliaire, appelée Vexillatio, parce qu'elle ne faisait point partie des légions.

Les formules propres à ce genre de monuments, d'après les ouvrages de Marini, Vernazza et Cardinali, sont si simples et tellement fixes et déterminées, qu'il n'est plus possible de se méprendre, pour peu qu'on soit versé dans l'étude de l'épigraphie ancienne. Comment donc excuser les fautes étranges qui se sont glissées dans la publication du texte du diplome que fait connaître l'Echo? On aimerait pouvoir les attribuer à l'impression, si elle n'avaient pas toutes passé dans la traduction française, sans qu'on se soit aperçu le moins du monde des incroyables bévues dont elle était parsemée. Il ne faut que jeter un coup d'œil sur l'une et sur l'autre pour reconnaître à l'instant l'inconcevable galimatias qui en est résultė.

D'abord la phrase equitibus et peditibus qui militaverunt in ala, etc., qui se trouve dans tous les monuments de cette espèce, et par laquelle sont indiqués les corps à pied ou à cheval sur qui s'étend la grâce impériale, cette phrase est changée par le non sens de equitis et peditis qui milita Verinala et vexillione; et ce qui n'aurait semblé qu'une simple faute d'écriture,

vient recevoir la sanction du traducteur français: -à plusieurs VERTILENOIS soldats réformés !!! — et ces Vertilenois sont des chavaliers illyriens, espagnols, numides, etc. Les mots quinis et vicenis pluribusve stipendis emeritis, qui renferment la condition indispensable pour jouir du privilége de l'honorable démission du service militaire, celle d'avoir servi pendant l'espace de 25 ans au moins, ces mots sont rapportés ainsi: quint. et vincent. pluribus vestilendis, et, passant dans la langue française, sont métamorphosés en deux nouveaux noms de Plautius Cæsianus, c'est-à-dire Quintilius et Vincentius. Il faut dire cependant que le pluribus vestilendis ont sans doute paru de mots trop étranges pour être traduits, et on les a sautés à pieds joints. Outre cela, le nombre III des cohortes indiqué dans le texte, et celui de IIII donné par la traduction, ne sauraient être exacts ni dans l'un ni dans l'autre ; car évidemment les cohortes nommées sont au nombre de cinq, savoir: I prima Hispanorum, II prima Hispanorum veteranorum, III secunda Flavia Numidarum, IV secunda Flavia Bessorum, V tertia Gallorum, si cependant il ne s'est pas glissé quelque faute dans la transcription,,.

Les mots: pourvu cependant que ce ne soit que pour une seule fois, ne rendent pas exactement le sens de la phrase: dumtaxat singuli singulas, laquelle signifie que la grâce n'était faite qu'aux soldats et à leurs fem

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