Imágenes de páginas
PDF
EPUB

L'ABBAYE D'AULPS

D'APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS

MÉMOIRE POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES MONASTÉRES.

Par M. Léon Ménabréa.

LOUIS RENDU

Evêque d'Annecy

CHEVALIER DE L'ORDRE DU MÉRITE CIVIL DE SAVOIE

ET DE CELUI DES SS. MAURICE ET LAZARE.

MONSEIGNEUR,

Au moment où j'achevais d'esquisser les annales d'un des plus anciens et des plus illustres monastères de nos contrées, la nouvelle de votre promotion à l'évêché d'Annecy est venue me frapper de sentiments tout-à-fait contraires. Si en effet je me suis réjoui de vous voir appelé au siège qu'occupa jadis saint François de Sales (cet aimable saint dont vos vertus rappelleront plus d'une fois le souvenir), je n'ai pu me défendre d'un mouvement profond de tristesse en

réfléchissant à la perte que la Société royale académique de Savoie allait faire par votre départ, et au vide que vous deviez laisser dans son sein. A moi surtout, Monseigneur, à moi qui fus votre élève et que vous aviez daigné recevoir au nombre de vos amis, il m'appartenait de saisir ici l'occasion de vous témoigner ma reconnaissance. C'est à ce titre que je dépose aux pieds de Votre Grandeur le faible produit de mes recherches et de ce goût pour l'étude que je dois en grande partie à vos encouragements et à votre exemple. Un autre motif m'engage à vous dédier mon travail les ruines de l'abbaye d'Aulps, ces ruines autour desquelles viennent se grouper tant de noms révérés, tant de drames vivaces, et qui, semblables à des veuves éplorées, réclament aujourd'hui un bras protecteur; ces ruines, dis-je, sont dans votre diocèse; vous les visiterez, Monseigneur, vous les consolerez d'un long abandon, et ferez luire enfin une auréole d'avenir sur ce monument mutilé que réclament à la fois et la religion et les arts.

Veuillez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,

de Votre Grandeur,

le très-humble et très-obéissant serviteur,

LÉON MÉNABRÉA.

« AnteriorContinuar »