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des hauteurs du Mont-Blanc dans les vallées voisines, qui n'étaient pas alors aussi profondes qu'elles le sont maintenant, ne pouvait pas y fondre pendant les mois de l'été; elle devait donc s'accumuler et remplir ces mêmes vallées : dès lors, la glace les comblant devait s'élever à la hauteur des montagnes voisines, les couvrir et ne former qu'une immense surface, qui diminuait de hauteur en s'étendant jusqu'aux plaines.

Or, cette surface, étant elle-même audessus de la limite des neiges éternelles, ne serait qu'un glacier réservoir qui donnerait lieu à des glaciers d'écoulement d'une immense étendue.

Avec la connaissance du véritable système de la formation des glaciers, si l'on fait attention que la fusion de la glace ne s'opère qu'à la surface extérieure, et encore à celle seulement qui est en contact avec l'air atmosphérique, on conçoit que pour

arriver à des glaciers d'une très-grande étendue, il n'est pas nécessaire de recourir à des révolutions dans la position du globe, ni à des soulèvements extraordinaires, ni à des changements de température d'une très-grande durée. C'est ce qu'a cherché à démontrer le Mémoire de M. le Secrétaire.

Inventions utiles.

M. Louis Ménabréa, capitaine du génie, membre non résident de la Société, a fait, dans la séance du 20 mai 1842, un rapport verbal sur la machine analytique de M. Babbage, savant anglais, qui consume sa vie à la solution d'un grand problème, ayant pour but d'épargner le temps des hommes qui explorent la nature.

Nous nous contenterons de citer ici, autant qu'il nous sera possible, les propres expressions de M. Ménabréa.

M. Charles Babbage, membre de la Société royale de Londres, occupe à l'université de Cambridge la chaire de l'immortel Newton; il est connu par un grand nombre d'ouvrages; mais celui qui a le plus contribué à vulgariser sa réputation en Angleterre, est le traité de l'Economie des manufactures et des machines. Déjà il avait inventé un instrument calculateur qu'on pourrait appeler Machine aux différences; mais il en a abandonné l'exécution dès l'instant où il a conçu le plan de la machine analytique, dont je veux essayer de vous donner une idée.

Le temps qu'il faut employer pour obtenir certains résultats cherchés par les calculs numériques, le danger de tomber dans des erreurs qui peuvent si facilement échapper à une attention qui doit être longuement soutenue, ont de tout temps fait sentir la nécessité d'une machine qui pût soulager et rassurer l'esprit des cal

culateurs. Pascal, Leibnitz, Nicolas Saunderson, etc., etc., ont tour-à-tour travaillé avec plus ou moins de succès à la combinaison de ces instruments. La machine arithmétique de Pascal, que l'on peut regarder comme ayant ouvert la carrière à ce genre d'invention, ne pouvait s'appliquer qu'aux quatre premières opérations de l'arithmétique. M. Babbage, s'élançant hors des voies suivies jusqu'à ce jour, étend sa machine au point de lui demander tous les calculs de l'analyse, sans avoir recours, dans la série des opérations, à l'intervention de l'intelligence de l'homme. En supposant donc qu'un savant ait combiné une méthode et dressé une formule pour arriver à la solution d'un problème, là s'arrêterait sa fonction pour faire place à celle de la machine analytique, à qui l'on demanderait l'exécution mécanique de tous les calculs indiqués par ces mêmes formules.

Dans toute espèce de calcul, on distingue la nature de l'opération et les nombres sur lesquels on doit opérer; cette distinction donne lieu à deux dispositions correspondantes de la machine.

Toute opération numérique se réduit en définitive à l'une des quatre premières de l'arithmétique, l'addition, la soustraction, la multiplication et la division. Comme la machine analytique exclut toute méthode de tâtonnements, ces opérations doivent nécessairement être faites d'une manière directe.

Chaque nombre est représenté par une colonne verticale, composée d'un nombre indéterminé de disques circulaires ayant tous un mouvement de rotation indépendant autour d'un même axe vertical. Sur

contour de chacun de ces disques sont écrits les dix chiffres qui composent notre alphabet numérique. Le premier disque représente les unités; le second, les dixai

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