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QUEM TOT PRAECLARIS ARCHITECTURAE

MONUMENTIS

CELEBREM

TERRA ET PONTUS UBIQUE COMMENDANT,

AETHEREAE SEDES SUSCIPIANT

GLORIOSUM.

AMEN.

LUGE AEVI NOSTRI OPIFICUM DECUS,

ILLIUSQUE NON IMMEMOR JACTURAE,
TUAM PRAEVIDE,

ABI

ET RESPICE.

SODALI CARISSIMO MOERENS POSUIT

F. MATTHAEUS TEXTE.

Telles sont les notes que nous avons pu réunir sur cet architecte célèbre; elles sont loin de renfermer une biographie complète, mais elles pourront peut-être servir à ceux qui voudraient écrire d'une manière détaillée la vie si pleine, si utile de notre compatriote.

FR. B. C. B. MOULAERT,

des Frères Prêcheurs.

Caractères cryptographiques

DU XI SIÈCLE.

La Bibliothèque de la ville et de l'Université de Gand possède un assez grand nombre de manuscrits très anciens, venerandæ antiquitatis, comme auraient dit les Bénédictins, et qui proviennent de la célèbre et riche abbaye impériale de S'-Maximin, près de Trèves. Parmi ces codex, qui renferment presque tous des Pères de l'Église ou des matières théologiques, il en existe un du XI° siècle, intitulé Commentarii in librum Job, dont le texte est dû comme on sait au pape St-Grégoire. Sur la marge extérieure du 1er feuillet verso, nous lisons ce vers si connu de l'Éneïde :

Arma virumque cano Troiae qui primus ab oris.

Immédiatement au-dessous et correspondant à chacun des lettres du vers de VIRGILE, se trouvent des caractères inconnus, qui, à la première vue, portent le cachet des lettres runiques. Mais en consultant GRIMM, Uber die deutsche Runen, et DIETERICH, Runen wörterbuch (Stockholm, in-8°), nous avons pu nous convaincre que ces signes graphiques ne sont point décrits par ces deux savants philologues. Comme ils n'expriment point des mots germaniques, nordiques ou anglo-saxons, mais qu'ils ne font que reproduire les mots du vers latin cité, peut-être n'est-ce qu'un spécimen d'écriture cryptographique ou d'écriture de convention dont l'auteur a voulu laisser la trace sur ce

manuscrit.

A la suite de ce vers se trouvent les lettres d, g, f, h, k, l, x. y, z, avec leurs équivalents au-dessous; ces lettres ne faisant point partie des mots de la phrase latine, on les aura placés à la suite de cette dernière pour avoir un alphabet cryptographique complet. Quoiqu'il en soit, ces caractères appartenant comme le manuscrit luimême à une époque extrêmement reculée, il est intéressant de les recueillir pour l'histoire de l'écriture. A cet effet, nous en offrons ici un fac-simile exact à nos lecteurs.

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Le Cameracum Christianum

DE M. LE GLAY (1).

Il y avait autrefois dans le monde chrétien, une association d'hommes pieux et érudits qui passaient leur temps à prier, à faire le bien et à publier, en commun, des œuvres colossales pour l'achèvement de chacune desquelles n'eussent pu suffire ni le savoir, ni le courage, ni la vie d'un seul. Ces hommes s'intitulaient bénédictins; et les monuments qu'ils ont élevé à la science sont impérissables, comme le nom de leur ordre est immortel. Les révolutions qui ne peuvent rien contre les livres, ont détruit cette éminente corporation d'écrivains; cependant en ce moment même, la tête du phénix se met à poindre à travers le monceau de cendres les bénédictins ressuscitent à Solesmes; et, dès le début, ils s'efforcent de retrouver les traces de leurs illustres devanciers. Toutefois, on ne rebâtit pas un pareil ordre en un jour; et nous ne sommes pas la postérité pour vous dire le dernier mot de cette miraculeuse renaissance. Qu'il y ait aujourd'hui de véritables bénédictins à Solesmes, nous sommes tout disposé à le croire, n'eussions-nous d'autres garants que les noms des savants Dom Gueranger et Dom Pitra; mais ce que nous n'hésitons pas à affirmer, c'est que Solesmes ne possède pas le monopole des bénédictins modernes. En effet, nous connaissons, à Lille en Flandre, un écrivain auquel il ne manque absolument rien en savoir, en patience, en dévouement, pour avoir le droit d'arborer le titre glorieux de disciple de S'-Benoit; celui-là est, à coup sur, un bénédictin de la

(1) Un vol. grand in-8°. Lille, 1849, chez L. Lefort, imprimeurlibraire. Nous en avons déjà dit quelques mots dans le Messager des Sciences, 1849, p. 501.

CA

el

vieille roche, tenace, infatigable au travail, consciencieux dans ses assertions, soigneux dans son style, réservé et prudent en tous ses écrits, insouciant de sa gloire personnelle et apportant les plus belles pierres à l'édifice des connaissances humaines, sans songer à autre chose qu'à la splendeur de la science elle-même. A vrai dire, cet écrivain ne porte pas l'habit de l'ordre, mais il en possède l'esprit et le cœur; à telles enseignes, que déjà près de quarante années de sa vie ont été dépensées, sans en rabattre un jour, à entreprendre et mener à bien des travaux d'une profondeur toute bénédictine.

Maintenant, en vous disant que notre bénédictin laïc a nom Le Glay, nous sommes couvaincu que vous nous dispenserez de faire la preuve des assertions qui précèdent. Du reste, nous n'avons pas à dresser ici la longue liste des recherches et des découvertes que la science historique doit à ce même écrivain; nous venous simplement vous entretenir du dernier-né de ses livres, le Cameracum christianum, qui n'est rien de moins qu'une des plus curieuses, des plus imposantes pages des fastes de la civilisation chrétienne.

Le Cameracum christianum a pour épigraphe : Antiquam exquirite matrem.... Certes, le conseil est bon ! Personne mieux que notre vieille mère l'Église flamande ne saurait nous dire les enseignements du passé, les commentaires du présent, et peut-être même les mystères de l'avenir.... En effet, notre organisation politique et administrative, nos libertés communales, notre agriculture, notre industrie, notre littérature, nos arts, tout est venu de là. Le principe chrétien est la base fondamentale sur laquelle se sont étagées, à travers les siècles, les différentes formes sociales que notre pays a successivement revêtu. Chez nous enfin, restituer les annales de l'Église, c'est véritablement écrire l'histoire de la civilisation elle-même.

Mais avant tout, il faut savoir que l'ancien diocèse de Cambrai, c'était l'Église flamande toute entière; il commençait aux sources de l'Escaut et ne se terminait qu'aux embouchures de ce fleuve; toute la rive droite lui appartenait; Cambrai, Arras, Douai, Ath, Malines, Bruxelles, Anvers, étaient les capitales de cette vaste principauté spirituelle. Quelque importants que fussent les autres centres diocésains de nos contrées, c'est de Cambrai

que sont

par

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