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meerdert ende verbetert (1). Ghendt, weduwe van Pieter De Clerck, 1577. Cette entrée du prince d'Orange à Gand, décrite en vers flamands par Luc de Heere, peintre et poëte gantois, est de la plus grande rareté; on en connaît à peine quelques exemplaires (2).

Plus tard les Etats-généraux ayant déclaré Philippe II déchu de ses droits, offrirent la souveraineté des Pays-Bas au duc d'Anjou, frère unique du roi de France, Henri III. Ce prince avide de régner, accepta toutes les conditions que les États lui imposèrent. Le 17 février 1582, il fut solennellement reconnu duc de Brabant, et le 19 juillet de la même année, il fit son entréé à Bruges comme comte de Flandre. Les fêtes qui eurent lieu à cette occasion, ont été décrites dans un ouvrage in-4°, imprimé à Bruges chez Thomas Moerman, portant ce titre : De heerlicke incomste van onzen ghenadighen Land-Vorst, myn Heere Françoys van Franckryk, des Conings eenich broeder, Hertoch van Brabant, Gelder, Anjou, Alencon, etc. Grave van Vlaenderen, Hollandt, Zeelandt, etc. in zyn vermaerde stadt van Brugge, den xxvii dach july anno M. D. LXXXII. Cette pièce devenue fort rare, obtint, il y a quelques années, les honneurs d'une réimpression accompagnée de documents inédits et de notes dues au savant et laborieux abbé Carton, président de la Société d'Émulation de Bruges. Cette seconde édition n'a été tirée qu'à vingt-trois exemplaires.

Les fêtes de Bruges étant terminées, le duc d'Anjou s'achemina vers Gand, principale ville de la Flandre, où il arriva le 20 août 1582, accompagné du prince d'Orange

(1) Ces derniers mots prouveraient qu'il a existé une édition antérieure à celle-ci.

(2) Catalogue de la Bibliothèque du comte d'Hane de Steenhuyse, n° 2144.

et d'une suite aussi brillante que nombreuse. Les solennités inaugurales qui eurent lieu dans cette grande cité, furent magnifiques; aussi, le souvenir en a-t-il été conservé dans un opuscule imprimé à Gand, chez Cornelius De Rekenare. Cet écrit est intitulé: De eerlicke incomste van onzen ghenadighen ende gheduchten heere Francoys van Vranckerycke; in syne vermaerde Hooftstad van Ghendt, den 20 augusti 1582. — Une description française de cette somptueuse réception parut en même temps(1). Les États de Flandre, conjointement avec le Magistrat de la ville, firent en outre frapper des médailles commémoratives d'or et d'argent, rappelant l'inauguration du nouveau comte de Flandre (2).

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Tous ces ouvrages, écrits dans le style naïf de l'époque qui les vit naître, respirent l'enthousiasme que les événements dont ils rappellent le souvenir, inspirèrent à leurs auteurs. Aujourd'hui ces documents et notamment ceux dont nous venons de parler, sont devenus d'une rareté extraordinaire. Quant à leur importance historique, elle ne peut être révoquée en doute, car il est incontestable que ces ouvrages acquièrent une valeur d'autant plus grande qu'ils appartiennent à une époque plus éloignée de nous.

(1) Cette description, intitulée : l'Entrée magnifique de Monseigneur Francoys, filz de France, frère unique de Roy, par la grace de Dieu Duc de Lothier, de Brabant, d'Anjou, d'Alençon, etc. Comte de Flandres, etc. faicte en sa metropolitaine et fameuse ville de Gand le XX d'Aoust, anno 1582, fut réimprimée à Gand en 1841, chez Annoot Braeckman, avec un épilogue de Mr Auguste Voisin. Cette édition ne fut tirée qu'à cinquante exemplaires numérotés à la presse.

(2) Betaelt Coenraet De Bock de somme van XVI liv. XIII sc. Iv gr., voor tprepareren ende maecken van zeker Medaelye voor den hertoghe van Anjou, jeghens de compste van zyn Excie, conforme der convensie ende accorde metten zelven De Bock daer af ghemaect by myne heeren den Hoochbailliu ende Scepenen deser stede, naer tverclaers vander ordonnantien. Comptes de la ville de Gand, 1581. - Van Loon, Hist. mét. des XVII provinces.

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Nous avons dit plus haut que l'Entrée triomphale de Charles d'Autriche à Bruges, en 1515, était considérée comme la pièce la plus ancienne qui ait été publiée. En examinant attentivement les comptes de la ville de Gand, nous avons pu nous convaincre qu'il a été publié en 1508, par conséquent sept ans plus tôt, une autre Entrée triomphale non moins intéressante: celle de l'empereur Maximilien accompagné de son petit-fils l'archiduc Charles et de sa fille Marguerite d'Autriche à Gand, le 23 février 1508. En effet, voici ce que nous trouvons dans les comptes de cette année. « Item betaelt Jacop Van Zeveren V gouden » Philips guldenen, die hem by den ghemeenen College van » Scepenen gheordonneirt zyn te ontfane, om dat hy heeft in Retorycke doen stellen alle de solempniteyten, ghe»nouchten ende tryumphen van vierene ter incomste van › der K. Majesteyt, ende daer af ghedaen maken tot » III boucken in prenten, comt naer tverclaers vander » ordonnantie vanden vierden in wedemaent... xx sc. x d. gro. » Si nous ouvrons ensuite le registre des échevins de la Keure et des Parchons, reposant également aux archives communales de Gand, nous trouverons à l'année 1508: << In dit jeghenwoordich Scependom van Meester Phelips de >Grutere etc. zo dede de Roomsche keyser Maximiliaen zyne > intree binnen deser stede, metgaders hertoghe Kaerle onse » gheduchten heere ende vrauwe Mergriete van Oosten» rycken, douagiere van Savoeyen. Ende waren zeer excel> lentelic met grooter triumphen ende blyscepe ontfanghen. >> Ende was ten zelver tyde ghehauden up de vryendach » maerct een Tornoy mortel dat scone was met scerpen glaiven, xxII persoonen tegen XXII. Ende daer was een cos»telic bancket ghegheven up scepenen-huus. Welk Intreye »ghestelt es gheweest in prenten. »

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D'après ce que nous venons de voir, il est certain que l'entrée triomphale que fit l'empereur Maximilien I à Gand

en 1508, a été décrite en vers flamands (in Retorycke), et que ce travail pour lequel l'auteur a reçu la somme de cinq florins d'or (V gouden Philips guldenen), a été tiré à trois cents exemplaires (III° boucken in prenten).

Qui fut donc l'auteur ou l'imprimeur de cet opuscule? On l'ignore, mais ce ne fut certainement pas Jacques Van Zeveren, comme le dit Mr Ph. Blommaert dans son histoire de la chambre de Rhétorique, la Fontaine (1), attendu que le paragraphe que nous avons reproduit plus haut et que ce savant invoque également, dit : Om dat hy in Retorycke heeft doen stellen, au lieu de in Retorycke gestelt heeft, qu'il y aurait, si Jacques Van Zeveren en avait été l'auteur ou l'imprimeur. D'ailleurs, ce Jacques Van Zeveren était à cette époque échevin de la Keure (2), et en cette qualité, ses collègues le chargèrent de traiter de la rédaction et de l'impression de cet ouvrage, dont l'exécution fut sans doute confiée à un typographe étranger.

Toutes les recherches que nous avons faites pour découvrir un exemplaire de cet opuscule ayant été infructueuses, nous croyons que l'édition entière peut être considérée comme perdue. Cependant nous tâcherons autant que possible de remplir la lacune laissée par la perte de ce curieux écrit, en donnant d'après des renseignements tirés des comptes de la ville de Gand, sources inépuisables de tant de richesses historiques encore inconnues, la description succincte des fêtes qui eurent lieu à l'occasion de l'entrée de l'empereur Maximilien I et de l'archiduc Charles dans la capitale de la Flandre. Quelques mots sur la situation des affaires dans les Pays-Bas à cette époque, seront nécessaires avant d'entrer en matière.

(1) De plegtigheden, die alsdan te Gent plaets hadden, werden, op last der schepenen, door Jacob Van Zeveren in vers beschreven en op drie honderd exemplaren gedrukt. Ph. Blommaert, Geschiedenis der Rhetorykkamer: de Fonteine, te Gent, bl. 35. Gent, 1847.

(2) Ph de l'Espinoy, Antiquitez et noblesse de Flandres, p. 798.

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A peine Philippe-le-Beau avait-il rendu le dernier soupir à Burgos, le 24 septembre 1506, au milieu des somptueuses solennités de son inauguration, comme roi d'Aragon et de Castille, que le duc de Gueldre, profitant de la mort inopinée du prince belge, rompit la trève qu'il avait conclue l'année précédente et entra dans les Pays-Bas à la tête d'une nombreuse armée, composée en partie de troupes que le roi de France Louis XII lui avait envoyées, sous la conduite du seigneur de la Marche. Le duc envahit d'abord la Campine et la Hesbaye, qu'il met à feu et à sang. La ville de Turnhout entièrement saccagée, devient la proie des flammes. Tirlemont et plusieurs autres places subissent le même sort; mais Diest ose résister à l'impétuosité du vainqueur et le force à la retraite. Puis le Gueldrois court s'enfermer dans Ruremonde avec un immense butin. De cette place il menace la capitale du Brabant et pousse ses excursions audacieuses jusqu'au cœur de cette province, semant partout sur son passage la désolation la plus complète. Dans une situation aussi critique, les États s'assemblèrent à Loudélibérer sur le meilleur parti à prendre, et ils résolurent d'inviter l'Empereur, à qui la tutelle du jeune archiduc Charles était confiée, à se rendre dans les PaysBas pour mettre un terme aux souffrances causées par une guerre dont il était difficile de prévoir l'issue. Guillaume de Croy, seigneur de Chièvre, surnommé le Sage, et Jean Van Houthem, chancelier de Brabant, deux hommes jouissant d'un grand crédit auprès du monarque, furent désignés pour lui exposer les motifs pour lesquels sa présence était devenue indispensable dans les Pays-Bas. Ils partirent aussitôt pour l'Allemagne, où ils reçurent de Maximilien l'accueil le plus bienveillant, ainsi que la promesse de satis

vain

pour

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