l'on me saura gré d'en avoir enrichi notre littérature, ainsi que je l'ai fait par le moyen du Sommaire de la Table encyclopédique, etc., inséré dans cet ouvrage. Ce système est, comme on le verra par l'introduction qui se trouve en tête, l'ouvrage d'une société de Savans du premier mérite dans toutes les parties de la littérature et qui jouissent dans leur patrie d'une réputation généralement reconnue. Cela seroit donc déja une autorité pour ce système, quand bien même il ne seroit pas appuyé par une autre encore plus recommandable, je veux dire celle qui tient au degré de sa perfection. Il est conçu, ainsi que chacun pourra s'en convaincre par soi-même, d'après l'état actuel de perfection des lettres, et, par cela même, très-naturellement accommodé aux productions littéraires auxquelles elles donnent naissance. Ce même système, comme le fera voir ce qui a été dit dans l'introduction dont j'ai fait mention , ayant déja servi à rassembler un espace entier de dix ans de la littérature moderne de toutes les nations, et à établir dans cette partie le rapport le plus intime, l'avantage de l'accueillir généralement est d'une telle évidence et saute tellement aux yeux, que si les autres nations ne l'ont point généralement adopté et suivi, ainsi qu'il mérite si justement de l'être, ce n'est uniquement que parce qu'elles n'en

ont pas encore eu connoissance. Animé du desir de frayer la route à ce nouveau système, si peu ou presque point connu parmi nous, et de l'introduire dans notre littérature, je n'ai pas trouvé de moyen plus convenable pour conduire à ce but, que celui d'un Répertoire annuel de nos productions littéraires; parce que de cette manière, sans s'en apercevoir, sans étude particulière, uniquement par l'usage fréquent du Répertoire, on est conduit vers ce système, et qu'ainsi on peut en acquérir insensiblement une entière connoissance: ajoutez à cela que les productions littéraires de l'année précédente, et c'est ce qui arrivera toujours tant que se continuera cet Annuaire, sont encore, pour la plupart, présentes à notre esprit, et que par conséquent le nouveau souvenir d'un objet littéraire que nous ne faisons que de connoître, se marie facilement avec celui de l'endroit que montre ce système, et que le titre déja nous aide ordinairement à trouver.

Passons maintenant de la forme dispositive de ce Répertoire, que je soumets à l'examen des connoisseurs, à la partie matérielle qui le com

pose.

Lorsque j'entrepris ce travail, je crus qu'il suffiroit de faire imprimer les titres des articles tels que je les trouvai dans les Journaux dont je profitai pour mon travail; mais en les comparant avec les Première Année.

b

ouvrages mêmes, je ne tardai point à voir que la plupart des titres étoient ou donnés d'une manière inexacte dans ces Journaux, ou tronqués par-ci par-là; et il est bien difficile que cela puisse être autrement, quand on est subordonné, ainsi qu'il arrive pour tous les ouvrages périodiques, à un espace de temps déterminé pour faire paroître ces ouvrages, et que l'on est souvent pressé par ce même motif dans la rédaction de ces feuilles. Cet inconvénient ne peut avoir lieu dans un ouvrage de l'espèce de celui que je publie ici; car le plan n'est point d'annoncer promptement des livres nouveaux, mais d'offrir un répertoire durable pour la littérature française, et un guide sûr pour l'avenir dans les recherches dont on peut avoir besoin. Je me suis donc imposé pour condition principale, en le commençant, la plus sévère exactitude et l'obligation de donner tous les détails suffisans. C'est pour atteindre ce but, que j'ai cherché, autant qu'il m'a été possible, à me procurer les ouvrages mêmes, tant pour en donner les titres tels qu'ils sont, sans abréviations et sans changemens (*), que pour ajouter des notes par-ci par-là,

(*) Je soutiens qu'on est blàmable dans tous les cas de so permettre, d'autorité privée, par rapport aux ouvrages bibliographiques, d'abréger, de tronquer ou d'introduire la moindre chose, en citant le titre des livres, puisqu'il arrive très

soit pour le Bibliographe et le Littérateur, soit pour le Libraire, dans le cas où le titre n'offriroit point assez de clarté. D'après cela, la majeure partie des articles, et particulièrement tous ceux qui sont de quelque importance, m'ont passé par les mains; et j'espère que l'on pourra suffisamment s'en convaincre par la précision des titres, par l'exactitude dans l'indication de la grosseur des volumes, d'après le nombre des pages, les prix, les Éditeurs, etc. Quant aux articles que je n'ai pu me procurer, malgré toute la peine que je me suis donnée pour y parvenir, et ils ne sont qu'en très-petit nombre dans le corps entier de l'ouvrage, j'ai bien été obligé de les prendre dans les Journaux. Il en est résulté quelquefois que le prix ne s'y trouve point, ou qu'on n'a point cité l'Éditeur, sur-tout pour des articles qui ont paru dans les Départemens (*).

souvent que cette licence rend très-équivoque la sûreté de ces guides littéraires, sur tout lorsque plusieurs éditions d'un même ouvrage doivent être distinguées par ces mêmes titres. Le titre devant servir à la physiognomie du livre, telle est l'intention de l'Auteur et de l'Éditeur, pour la lui conserver 2 il faut donner ce titre tel qu'il est ; et dans le cas où il paroitroit manquer de clarté, et ne pas dire tout ce qu'il faut qu'il dise, on doit faire dans une note particulière, les explications que l'on juge convenable d'y ajouter.

(*) Si peu sensibles que soient en général ces défauts, qu'il est absolument impossible d'éviter entièrement dans des ou

Pour faire atteindre, autant que possible, au Répertoire sa désignation d'Annuaire général de la littérature française, je n'ai point hésité à y comprendre jusqu'aux plus petites brochures de l'an IX, qui sont parvenues à ma connoissance. Malgré ma constante activité pour rendre la première année aussi complète que possible; malgré la flatteuse certitude où je suis de n'avoir peut-être pas omis un seul article d'importance ou d'un intérêt général (*), il pourroit cependant bien arriver qu'il y en manquât quelques-uns qui sont de peu d'étendue, ou qui n'offrent qu'un intérêt local ou momentané dont je n'ai point eu connoissance. Mais tous les articles de ce genre qui n'ont

vrages de cette espèce, on y remédiera cependant pour l'année suivante du Répertoire, en y insérant de nouveau chaque article corrigé, et en le distinguant des autres par un astérisque placé en avant des numéro.

(*) Il faut excepter cependant les OEuvres de musique et les Estampes; car il seroit impossible de rendre ces articles aussi complets qu'on pourroit le desirer, sans retarder encore davantage mon travail. Les OEuvres de musique, ainsi que les Estampes, sont pourtant aujourd'hui trop intimement liées avec la Littérature et la Librairie, pour ne point en tenir compte je m'engage donc à rendre cet article non-seulement plus complet pour les années suivantes, mais encore à rappeler dans la suite les objets qui sont restés en arrière pour la première année de cet Annuaire.