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Tiré à 130 exemplaires dont 10 sur

papier de Hollande

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INTRODUCTION

C'est de l'année 1371 qu'il faut dater la rédaction du manuscrit original, aujourd'hui perdu du Cartulaire de Montreuil-sur-Mer. Ce fait résulte d'un passage d'une table recueillie par nous et remontant à l'année 1618, qui énumère les << tiltres du grand Cartulaire de Montreuil ». A la fin se trouve la mention suivante : « Livre où les previlèges de la ville de Monstreul sont enregistrez selon la table qui ensuit, et fais en la ve mairie de sire Mathieu de Beaucaurroy, en laquelle il entra le jour sainct Simon et saint Jude' de l'an CCCLXXI, lesditz previleges coppiés et escritz par Wiard de France, pour lors clerc de ladite ville de Monstreul, et à présent remis au net par Nicolas Gloriand, maieur premier et greffier héréditaire de ladite ville en l'an mil six cens dix-sept, [achevé le quinze mars mil six cent dix-huit]. »

Ce titre a été reproduit à l'encre rouge, partie en capitale, partie en caractères d'imprimerie écrits à la main, sur un feuillet que nous avons pu acquérir, ainsi que la table précitée, et sur lequel on a ajouté un peu plus tard à l'encre noire, l'indication : <«< Ledit livre a esté achevé le 15 jour de mars 1618. » Nous ignorons si, au moment où ce livre des privilèges de Montreuil fut ainsi recopié, il était encore complet; mais aujourd'hui, dans les transcriptions qui nous en restent, il manque les treize premiers feuillets, et c'est au feuillet 14 seulement que commence le manuscrit actuel du Cartulaire. Mais ainsi transcrit au XVIIe siècle seulement, sur des documents qui remontent le plus souvent jusqu'au plein Moyen Age, par un scribe qui ne connaissait ni la langue, ni l'écriture de ce temps, il l'a été d'une manière tout à fait défectueuse. Ce scribe n'a pas toujours compris le sens de ce qu'il transcrivait; il a été amené ainsi à commettre des erreurs grossières, qui rendent trop

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souvent le texte peu compréhensible et la lecture des noms propres douteuse. En outre, pour abréger un travail qu'il trouvait sans doute fastidieux, il s'est contenté parfois de simples analyses, qui rendent encore plus obscure la signification des documents. Il ne faudra donc pas s'étonner si la clarté de notre texte laisse souvent à désirer.

Nous venons de dire sous quelle forme peu satisfaisante le Cartulaire de Montreuil nous avait été conservé. C'est sous cette forme qu'il fut recopié en 1880 par un Père de la Chartreuse de Neuville, près Montreuil, sur une copie qui se trouve dans la bibliothèque de notre oncle, M. Charles Henneguier. Tant de transcriptions successives n'étaient pas faites pour améliorer ce malheureux texte, et il n'eût vraiment pas valu la peine d'être publié, si nous n'avions pu retrouver en originaux ou en copies moins mauvaises plusieurs des chartes qui le composent. Le manuscrit latin 17146 de la Bibliothèque Nationale, composé de quatre feuillets de parchemin du XIVe siècle, nous paraît notamment représenter un fragment du cartulaire primitif; un autre fragment, de la même écriture et du même format, se trouve aujourd'hui en notre possession. Il a sans doute la même provenance. Nous avons retrouvé quelques originaux aux archives de l'Hôtel de ville et de l'Hôtel-Dieu de Montreuil. A Paris, les Archives nationales, et à la Bibliothèque nationale, les collections de Moreau et de D. Grenier, nous ont fourni parfois des originaux, moins rarement d'assez bonnes copies. Nous en avons trouvé aussi dans les archives du Nord et de la Somme. Mais l'un des plus importants contingents de chartes originales nous a été fourni par la bibliothèque de Metz. Les documents qu'elle possède sur Montreuil font partie de la collection léguée à la ville de Metz par le baron de Salis. Lui-même les avait acquis dans une vente de vieux papiers, faite par l'arsenal de Metz, où la Convention nationale les avait envoyés en 1793 pour y être transformés en gargousses. Par le plus heureux des hasards, ces parchemins arrivèrent trop tard à Metz et échappèrent ainsi à cette fâcheuse affectation. Telle est la vérité sur l'origine et les vicissitudes de cette collection qu'une légende tout à fait erronée accusait à tort M. Hacot, maire de Montreuil, d'avoir fait vendre au poids en 1820.

Avant l'édition que nous donnons aujourd'hui, M. de Marsy avait publié, en 1876, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie (3o série, t. V, p. 603), un « Ancien Inventaire des titres de Montreuil-sur-Mer et des actes pour servir à la reconstitution des archives historiques de cette ville. »

Le document le plus ancien qui figure dans notre Cartulaire remonte à l'année 1173, le plus moderne est du 31 janvier 1501 (v. st.). Mais l'ordre suivant lequel les

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