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sur un Recueil

la première planche des fables, d'abord dans ses Mémoires DIGRESSION allemands sur les arts 1, ensuite dans son Idée générale d'une de fables daté collection d'estampes 2. D'après lui, la collection de fables a de Bamb. 1461. été mentionnée par Denis, dans son Supplément aux annales typographiques de Maittaire 3; par Panzer, dans ses Annales de

I Part. II, p. 21.

2 Pag. 275 et 276.

3 Part. II, pages l'ancienne littérature allemande 4; par Mercier, Supplément à l'histoire de l'imprimerie de Prosper Marchand 5.

561, 56%, n". 4883.

4 Page 48, n. 87.

5 Edit, de 1775, pages 111 eti12.

6 Le 26 pluviose.

La souscription, à la fin de ce Recueil de fables, est en six rimes allemandes, que l'on trouve fidèlement traduites dans le Supplément à l'histoire de l'imprimerie (A):

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Saubert, en rapportant cette souscription, avoit annoncé et Schwarz aussi, que l'ouvrage étoit imprimé avec des

(A) Voici le texte allemand:

Zu Bamberg dies Büchlein geendet ist,
Nach Geburt unsers Heern Jesu Christ.
Da man zahlt tausend und vierhundert Jar
Und im ein und sechßigsten das ist war:

Am sant Valentinus tag:

Gott behütt uns für seine Plag! Amen.

Il y a quelques différences d'orthographe dans la copie par Saubert:

Zu Bamberb diß Büchlein geendet ist,

Nach der Geburt unsers Herrn Jesu Christ,

Da man zahlt tausend und vierhundert Jahr

Und im ein un sechzisten dz ist waar:

An sant Valentinus Tag:

Gott behút uns vor seiner Plag!

Mercier (*) dit à ce sujet : « M. Heineken, dans son Idée d'une collection complète d'estampes, pages 275 et suivantes, prétend que dès 1461, Valentin Tag imprima en lettres de fonte, à Bamberg, un vol. in-fol. orné de cent une vignettes, connu sous le nom de FABLES ALLEMANDES ou de LIBER SIMILITUDINIS. Pour établir cette date 7 Édit. de 1775, il s'appuie d'un sixain allemand qui est à la fin du livre »7. Il est évident qu'ici l'on a cité Heinecke d'après un extrait fautif. Heinecke n'a dit nulle part que Valentin Tag imprima un livre à Bamberg. VALENTIN TAG signifie en allemand le jour de saint Valentin, comme on le rend fort bien dans la traduction du sixain : c'est une date, et point du tout un nom d'imprimeur.

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(*) Autrefois bibliothécaire de Sainte-Geneviève, et connu aussi sous le nom d'ABBÉ DE

SAINT-LÉGER, né à Lyon le 1er avril 1734; mort à Paris le 24 floréal an VII.

DIGRESSION sur un Recueil

de Bamb. 1461.

t.

1 Voyez Panzer, Annales typograph.

2 Idée d'une collection d'estampes,

3 Part. II, p. 22.

planches en bois, non avec des caractères mobiles (A). Cette
observation sans doute a été cause que les bibliographes
modernes ont fort peu parlé de ce livre; ils avoient fixé de fables daté
à vingt ans plus tard l'établissement de l'imprimerie à
Bamberg. Meerman (1) celui qui en a parlé le plus positi-
vement après Saubert, sur une description qu'il tenoit du p
bibliothécaire de Wolfenbutel, HuGo, le regardoit encore
comme imprimé avec des planches fixes en bois (B); mais
Heinecke ayant assuré au contraire, que le Recueil de fables
étoit composé en lettres de fonte 2, la date de la souscription a
éveillé l'attention. Heinecke lui-même, dans son Idée d'une p. 275.
collection d'estampes, annonce des doutes sur la réalité du
fait de l'impression en 1461. Dans ses mémoires allemands
sur les arts 3, il expose les motifs de son doute savoir,
que l'expression geender ist, « a été fini », peut s'entendre
de la composition de l'ouvrage, mieux encore que de son
impression. Mercier 4 a laissé subsister le même doute; et
Meerman, quoiqu'il jugeât pareillement ce livre imprimé
avec des planches fixes, ce qui permettoit de le reporter à
une plus haute antiquité, pensoit que la date de 1461 n'étoit
pas celle de l'impression, mais celle de la composition de
l'ouvrage (2). Denis a renversé une partie des fondemens du
doute, lorsqu'il a remarqué que les fables dont il s'agit étant
de beaucoup antérieures à l'année 1461, le mot FINI ne
pouvoit pas s'entendre de leur composition; mais il a voulu
qu'on l'entendit de la copie du manuscrit. Il a supposé que
les six lignes qui portent la date, se trouvant à la fin du
manuscrit, l'imprimeur les avoit fait imprimer comme le
reste du livre (c).

(A) Quæ ligno incisa sunt huc non refero; verbi gratiâ libellum fabularum et similitudinum, ubi sub finem rhythmos hos legeris. [Voyez ces vers à la page précédente.]

(B) Papillon a également fait mention de ce livre dans son Traité de la gravure en bois, au nombre des livres imprimés avec des planches entières; mais il paroît l'avoir confondu avec le LIBELLUS CHIROMANTICUS de Hartlieb. Voyez tome I, pages 99, 104 et 474.

(c) Vox illa geendet de compositione harum fabularum intelligi nequit ; longè enim

(1) Origines typographicæ, cap. IX, nota cx, t. I, p. 246.

(2) Anno 1461 compositus (non verò jam tùm impressus) Bamberga. Orig. typogr. ubi modò.

4 Suppl. à l'hist.

de l'impr. p. 111.

1

sur un Recueil

Heinecke' déclare, au surplus, que et les caractères et DIGRESSION l'ensemble des trois ouvrages ont une telle analogie, qu'il y de fables daté a tout lieu de penser qu'ils sont de la même époque, et l'ouvrage du même artiste.

de Bamb. 1461.

X Mém. allem. part. II, p. 22. Idée d'une collec

276.

du livre des

tion d'estampes, P. VIII. LES choses étoient en cet état, et l'on ne pouvoit pas affirmer qu'il eût été imprimé des livres à Bamberg en 1461, DÉCOUVERTE lorsqu'un pasteur de Saint-Ulrich à Augsbourg, MathiasQuatre hist. Jacob-Adam STEINER, annonça, dans un mémoire rendu Par STEINER. public par Meusel, au cinquième cahier de son Magasin historique - littéraire - bibliographique, imprimé à Chemnitz en 1792 (A), la découverte du volume même dont j'ai donné la description. Je dis que c'est le volume même, et non pas un autre exemplaire du même livre. L'identité est prouvée par la description que le pasteur Steiner fait de la couverture du livre, de la peinture qu'on voit sur le dernier feuillet, et par l'observation qu'à l'avant-dernier feuillet de l'histoire d'Esther il manquoit, à la vingt-quatrième ligne, le mot geschrien, qu'on a écrit en marge avec une abbréviation geschrie. Il auroit pu ajouter, qu'au cinquième feuillet de l'histoire de Judith, verso, ligne vingt-troisième, après le troisième mot, on avoit ajouté entre les lignes, deux lettres écrites à la main.

a To. I, p. 142.

Panzer a indiqué, dans ses annales typographiques 2, la dissertation de Steiner, mais sans expliquer à quel livre elle se rapportoit : il l'a citée seulement pour avertir qu'il étoit possible qu'un nommé Albert Pfister eût imprimé à Bamberg en 1462, peut-être dès 1461. Il n'en a pas dit davantage sur l'ouvrage même, parce qu'il est écrit en langue allemande, et que les livres en cette langue ne sont pas compris dans ses annales latines (B). Son opinion est d'ailleurs que l'imprimeur

antiquiores sunt. Itaque vel ad finitum descriptoris laborem, vel re ipsâ ad impressio-
nem referri debet. Malo primum, ita nempe ut typographus quandocumque demùm,
certè tardiùs, versiculos hos in exemplo suo manu scripto inventos etiam editioni suæ
adjunxerit. [Suppl. aux annales de Maittaire, part. III, p. 561 et 562, no. 4883.]
(4) Historisch = litterarisch - bibliographischen Magasin... herausgegeben von Johann.
Georg. Meusel. V. Stück, Chemniß, Hofmann, 1792, P. 1-38.

(B) Les livres allemands sont le sujet de ses Annales de l'ancienne littérature allemande, imprimées à Nuremberg en 1788.

Pfister, jusqu'à présent inconnu, n'aura pas eu d'établissement fixe à Bamberg, mais que c'étoit un de ces ouvriers qui couroient d'un lieu à un autre (▲).

D. Maugerard, ci-devant Bénédictin de l'Abbaye de SaintArnould de Metz, connu par des recherches bibliographiques, écrivoit de Bamberg, le 12 décembre 1795, au cit. Van-Praet, pour lui envoyer la description du livre imprimé par Pfister en 1462. Sa lettre contient la traduction entière de la souscription allemande, faite en langue latine '. Quant à la description, elle est bien conforme, pour toutes les parties qui y sont énoncées, au volume de la bibliothèque nationale; mais il résulte de la description même, que l'exemplaire vu par D. Maugerard n'étoit pas complet; le premier feuillet annonçoit qu'il en manquoit treize antérieurs; et l'histoire de Daniel n'avoit que sept feuillets, tandis qu'elle doit en avoir quinze, y compris l'avant-dernier qui est demeuré blanc.

D. Maugerard avoit en même temps sous les yeux la Bible des pauvres en allemand, la même que j'ai décrite, ainsi qu'on peut le reconnoître par la disposition des tableaux. Rien ne fait juger qu'elle fût réunie dans un même volume avec les Quatre histoires. Quant aux Plaintes contre la mort, D. Maugerard n'en parle pas; mais je crois que ce sont des estampes de cet ouvrage qu'il a confondues avec celles qui appartiennent aux Quatre histoires, lorsqu'il dit, dans sa lettre, avoir remarqué deux grandes estampes qui remplissent totalement les pages.

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Enfin dans le cours de ce mois (germinal an vij) l'exemplaire annoncé par Steiner, et dont je viens de présenter la Arrivée du vodescription, est arrivé à la Bibliothèque nationale.

IX. DE l'existence et de l'examen de ce livre, il résulte :

lume à la Biblioth. nationale.

CONSÉQUENCES

la notice.

1°. Que l'exemplaire qui est à la Bibliothèque nationale, résultantes de est un exemplaire, suivant toutes les apparences, unique, Exemplaire

(A) Opuscula quæ typis mandavit typographus hic, hactenus ignotus, ad litteraturam teutonicam pertinent. Imprimis Pfisterum hunc Bambergæ fixam habuisse sedem vix crediderim. Videntur potiùs hi libri teutonici monumenta transeuntis typographi esse. Annal. typogr. to. I, p. 142.

unique.

CONSÉQUENCES

puisque c'est l'exemplaire même que Steiner a décrit ; et que résultantes de personne, autre que Steiner, n'a jusqu'à présent fait connoître un second exemplaire semblable : celui que D. Maugerard a vu étant incomplet de plusieurs feuillets.

la notice.

Imprimerie à Bamberg.

* Page 3.

• Page 696.

2o. Que cet exemplaire, daté de 1462, avec le nom de la ville et de l'imprimeur, et avec une expression qui spécifie nettement un livre imprimé, vient à l'appui de la souscription portée au Recueil des fables de 1461; et que ces livres réunis démontrent que l'imprimerie étoit établie à Bamberg en 1461 et 1462. D'où il suit que, déja à cette époque, elle n'étoit plus concentrée dans la ville de Mayence ou dans celle de Strasbourg (4).

1

(A) Bamberg est à environ vingt myriamètres (*) de Mayence, et à vingt-six myriamètres (**) de Strasbourg. Breitkopf, dans un mémoire sur l'histoire de l'invention de l'imprimerie, qu'il a publié à Leipsik en 1779, observoit que depuis quelque temps on attaquoit les idées anciennes sur l'invention de l'imprimerie, et que l'on donnoit la ville de Bamberg (1) pour antagoniste à la ville de Mayence. Le fondement de cette seconde opinion, disoit-il, est un texte de Vernazza dans une LEÇON sur l'imprimerie, imprimée à Cagliari en 1778, où il remarque, d'après le P. Paciaudi, garde de la bibliothèque royale de Parme, que, dès 1453, on avoit imprimé un synode de Würtzbourg (2); mais Breitkopf assure que le P. Paciaudi s'est trompé, et qu'il a pris la date du synode pour la date de l'impression. Ce sentiment est également celui de Denis, dans son Supplément aux Annales de Maittaire 2.

Le défaut d'une description exacte du livre des synodes de Würtzbourg, qui est d'une grande rareté, a donné lieu à beaucoup d'embarras, de conjectures et d'erreurs. Le P. Hartzeim, en imprimant les synodes de Würtzbourg dans sa collection des conciles de Germanie (3), a dit qu'il les avoit tirés « Ex impresso codice in - folio litera Petri, sine nota anni et typographi, probabiliter Herbipoli impresso ». Dans un

(1) Il est surprenant que Breitkopf nomme ici la ville de Bamberg, tandis que le livre dont il va parler n'appartient point à cette ville, mais peut-être à celle de Würtzbourg. Est-ce la proximité de ces deux villes et les rapports fréquens entre l'une et l'autre qui l'ont porté à les confondre ? Elles ne sont distantes que de neuf milles et demi, environ sept myriamètres ou seize lieues. Est-ce au contraire une erreur, suite de la précipitation avec laquelle il a écrit, comme lui a reproché l'auteur de quelques remarques dans l'Esprit des journaux, novembre 1780, p. 247?

(2) Voici le texte de Vernazza ; je le transcris d'autant plus volontiers que Breitkopf déclare qu'il n'avoit pas pu se procurer ce livre assez rare, et qu'il n'en avoit parlé que sur les

(*) Quarante-cinq lieues.

annonces des journaux : « È notissimo che 'l più vecchio libro, dove sia notato il luogo e l'anno della stampa, è il salterio di Magonza del 1457. Ma se pur vagliono le conjetture del Paciaudi, egregio maestro in ogni genere de letteratura (pref. ms. al codice nella bibliot. di Parma), niun altro de' libri, stampati dopo l'invenzione dello Scoeffero, deve per avventura anteporsi al sinodo di Erbipoli (Vürtzbourg) che per opera sua si trova nella reale biblioteca di Parma.» [Lezione del signor Giuseppe Vernazza Gentiluomo di Alba sopra la stampa. Cagliari 1778 nella stamperia reale, in-8°. pag. 5 et 6.]

(3) Concilia Germaniæ.... tomus V. Colon. aug. 1753, fol. pagg. 314, 426, 430 et 433. (**) A peu près soixante lieues.

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