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moral est de prouver l'inutilité de telles plaintes, et, par DESCRIPTION Conséquent, qu'au lieu de s'en occuper on doit songer à bien vivre.

particulière du

livre des Plain

tes contre

mort.

Estampes.

la

Ce livret contient cinq estampes de la grandeur entière des pages. Les deux premières n'ont rien d'imprimé sur le verso du feuillet; les autres estampes ont, au revers, un nombre de lignes d'impression plus ou moins grand.

La première estampe, au premier feuillet, représente la mort sur un trône. Devant elle, un homme avec un enfant paroissent se plaindre que la mort ait enlevé une femme qu'on voit enveloppée dans un linceul, sur une tombe. La seconde estampe, au quatrième feuillet, représente également la mort sur un trône, le même personnage qui lui adresse ses plaintes, et plusieurs autres personnes qui se traînent tristement aux pieds de la mort pour y déposer les attributs de leur dignité : à leur tête est un pape fléchissant un genou en terre. Une troisième estampe est au dixième feuillet; mais ce feuillet est imprimé en caractères sur le verso de la page qui porte l'estampe. Ici ce sont deux figures de la mort, dont l'une, marchant à pied, fauche garçons et filles; l'autre, à cheval, poursuit des cavaliers et leur lance ses flèches. La quatrième estampe est au dix-huitième feuillet. Le verso est imprimé en caractères. Le sujet de l'estampe est divisé en deux parties, l'une supérieure, l'autre inférieure. La partie supérieure représente, comme dans les premières estampes, le plaignant en présence de la mort assise sur son trône: la partie inférieure représente, à gauche, un couvent à la porte duquel sont deux religieux; à droite, un jardin dans lequel sont un arbre chargé de fruits, une femme qui couronne un enfant, et une autre femme qui converse avec un jeune homme. Dans l'espace entre le couvent et le jardin on voit une planche sur laquelle sont gravés divers signes. Je crois que l'on a voulu représenter les études et les sciences, dont aucune ne peut mettre à l'abri des attaques de la mort. C'est le sujet du chapitre qui précède l'estampe.

La cinquième estampe occupe le verso du vingt-deuxième feuillet, dont le recto porte neuf lignes et demie d'impression en caractères. La mort et le plaignant comparoissent devant

DESCRIPTION particulière du

Jésus-Christ assis sur un trône, entre deux anges, sous un ciel parsemé d'étoiles. Après cette estampe il y a encore deux feuillets, de manière que l'ouvrage entier, en y comprenant livre des Plainles estampes, est composé de vingt-quatre feuillets.

Le texte de l'ouvrage est divisé en trente-quatre chapitres, avec des sommaires imprimés; le nombre des chapitres est imprimé aussi en chiffres romains. La lettre initiale de chaque chapitre a été faite à la main, au moyen d'une plaque percée, à ce qu'il paroît: elles sont coloriées en rouge. Le premier chapitre n'a ni titre ni numéro; il commence, sans préliminaire, par les injures que le plaignant dit à la mort. Elle se défend dans le second chapitre; le plaignant reprend la parole dans le troisième, et ainsi alternativement jusqu'au trentetroisième, dont le sommaire avertit que Dieu prononce sa sentence entre la mort et le plaignant. Après quelques lieux communs sur la facilité avec laquelle on se plaint de tout, la sentence est énoncée en ces termes : « Le plaignant est jugé ; la mort a gain de cause. De droit, chaque homme doit sa vie à la mort, son corps à la terre, son ame à nous. »

Le plaignant, voyant qu'il a perdu sa cause contre la mort, prend le parti de prier Dieu pour l'ame de sa femme. Le sommaire du chapitre trentre-quatrième annonce ce sujet ; prévient qu'on va lire un modèle de prière; et il avertit d'une idée assez singulière, savoir que le nom du plaignant est exprimé par des lettres rouges majuscules qui se trouveront semées dans le chapitre. En effet, outre la lettre initiale, on remarque, dans le cours du chapitre, six lettres rouges non imprimées, mais peintes à la plaque, qui commencent six phrases diverses. Les lettres initiales des autres phrases du même chapitre sont imprimées en noir. Les lettres rouges sont IHESAN W. Doit-on les assembler dans l'ordre où elles sont placées, ou bien doivent-elles recevoir un autre arrangement? Je ne prends pas sur moi de le décider. Le plaignant ne nous a point laissé ignorer le nom de sa femme; il la nomme MARGUERITE, dans sa prière. Quant à ce que le sommaire annonce, que l'on a ici un modèle de prière, c'est un modèle fort original. L'auteur, on n'oubliera pas qu'il

tes contre la mort.

Texte.

particulière du

tes contre

mort.

est allemand, après avoir appelé Dieu le saint des saints DESCRIPTION l'appelle, « L'Électeur qui préside au choix de tous les Éleclivre des Plain- teurs, la planète la plus puissante de toutes les planètes, la celui dont l'influence a plus de force que celle de toutes les étoiles, le Maître-d'hôtel (Hoffmeister) de la cour céleste, le Grand-duc (Herzog) de l'armée céleste, etc. ». Ce texte est en allemand, tel qu'on le parloit et qu'on l'écrivoit au quinzième siècle.

particulière des Quatre hist.

IV. LE second ouvrage comprend l'histoire de Joseph, DESCRIPTION l'histoire de Daniel, l'histoire de Judith, l'histoire d'Esther. Il n'y a point de frontispice commun: chaque histoire est annoncée par ces mots Ici commence l'histoire de.......... », et forme un cahier séparé. Le total des quatre parties comprend soixante feuillets, dont deux sont restés blancs au milieu des autres, sans qu'il paroisse aucune lacune dans le texte (1).

Estampes.

Le texte est accompagné de figures en bois qui n'occupent pas, ainsi que dans les Plaintes contre la mort, la totalité de la page, mais seulement la hauteur de onze lignes d'impression; de manière que les pages où se trouvent ces estampes ont seulement dix-sept lignes de texte au lieu de vingt-huit. Les estampes sont au nombre de soixante-une; mais les planches ne sont qu'au nombre de cinquante-cinq, parce que quelquesunes ont été imprimées deux et trois fois. Les no 11 et 14, 28 et 44, 40 et 41, 36 et 43, 39, 47 et 56, sont les mêmes. On jugera par l'une de ces estampes, que j'ai fait graver, du peu de goût et de l'ignorance du dessinateur. J'ai choisi de préférence la planche que je présente, à cause de l'orgue portatif que l'on y apperçoit, et auquel on voit qu'on n'avoit pas encore adapté le cylindre avec des marches: il ressemble assez à celui qu'on voit dans le tableau de sainte Cécile par Raphaël. Les deux chandeliers avec les cierges, placés sur l'autel où le pontife juif offre un agneau, sont un anachronisme de l'ancien graveur. On en trouve beaucoup de semblables,

(1) Un des feuillets imprimés se trouve en partie déchiré dans l'exemplaire que je décris. Sur un des feuillets blancs on a barbouillé au crayon quelques lignes, qui sont le commence

ment du Symbole des apôtres, mais suivant une leçon différente de la leçon ordinaire. Au bas du feuillet on a écrit, et toujours au crayon, « Johann. Jeremias Luz anno 1740 dzo juni. »

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DESCRIPTION

Quatre hist.
Estampes.

lors, par exemple, qu'il représente Aman décoré d'un cordon d'ordre auquel pend une croix, et Jacob arrivant en Égypte sur une voiture, avec deux chevaux attelés à la manière particulière des actuelle, conduits par un postillon assis sur une selle, les pieds dans des étriers. Ces estampes sont relatives aux principaux traits énoncés dans le texte; elles sont grossièrement enluminées : les couleurs rouge, bleue, bleue, verte, verte, y dominent.

Souscription portant la date

LE recueil des quatre histoires de Joseph, Daniel, Judith et Esther, est le livre dont j'ai spécialement annoncé la notice. Il est le plus intéressant des trois ouvrages compris dans le de l'impression. même volume, parce qu'il porte le lieu, la date de l'impression et le nom de l'imprimeur. Le texte finit à la quatrième ligne du soixantième feuillet recto. Après un espace de la valeur d'une ligne, il y en a treize exactement représentées dans le calque que j'en ai fait graver. Quoique le texte soit imprimé à longues lignes, ce sont ici des vers ou des rimes: la fin de chaque vers est annoncée par un point, et le commencement du vers qui suit est marqué par une capitale. Voici ce que disent ces treize lignes.

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Chaque homme desire de cœur être savant et bien instruit ; sans maître et sans livres cela ne peut être. D'ailleurs nous ne savons pas tous le latin. Ces réflexions m'ont occupé pendant quelque temps. J'ai rédigé et réuni les quatre histoires de Joseph, Daniel, Judith aussi, et encore Hester, à bon escient. Dieu accorda sa protection à ces quatre personnages, comme il le fait toujours encore aux bons. Ce livret, dont l'objet est de nous apprendre à améliorer notre vie, a été mis à fin à Bamberg. Dans la même ville Albrecht Pfister (A) l'a imprimé l'an où l'on compte mil et quatre cent deux et soixante: telle est la vérité; peu de temps après le jour de Sainte Walpurge (1), qui peut nous obtenir grace

(A) Pfister, dans la langue de cet âge, signifie boulanger, pâtissier. L'auteur l'a employé lui-même en ce sens dans l'Histoire de Joseph, à l'endroit où la vulgate dit le « pistorum magister » de Pharaon demanda à Joseph l'explication d'un songe. [Genèse, chap. 40 et 41.]

que

(1) Sainte Walpurge est fameuse dans toute cette contrée : sa fête s'est célébrée au 25 février et au 12 octobre; mais plus généralement

au premier mai, qui est le 12 floréal. C'est au
premier mai qu'elle est marquée dans un ancien
bréviaire de Strasbourg, imprimé en 1478.

abondante, paix et la vie éternelle. Dieu veuille nous la DESCRIPTION donner à tous. Amen (A).

particulière des Quatre hist.

particulière du

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V. Il reste à parler du troisième ouvrage : c'est ce qu'on DESCRIPTION appelle communément un BIBLIA PAUPERUM. On entend troisième ou- sous cette dénomination, des extraits de la Bible, faits, peutêtre dès le neuvième siècle (B), en faveur de ceux qui, à raison de leur peu de facultés, ou pécuniaires, ou d'esprit, ou de temps, ne pouvoient pas lire la Bible entière (c).

vrage, Bible des

pauvres.

Index novus libror. sub incunab. typogr. impress. p.

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to. IV, art. 1.

(A) Voici la traduction latine de la même souscription donnée par D. Maugerard dans la lettre dont je rendrai compte, page 17. Comme j'ai fait graver la souscription dans la langue originale, on est à même de juger laquelle des deux traductions est la plus fidèle. « Quilibet homo ex animo doctior et sapientior fieri desiderat. Defectu magistrorum et grammaticorum non omnes callemus linguam latinam. De hoc diu cogitavi, ideoque quatuor historias conscripsi (*), scilicet Josephi, Danielis, Judith et Esther, favente Deo. Hosce quatuor Deus semper custodivit, utpote qui bonos non derelinquit. Huic libello finis impositus est ut vitam nostram emendemus. Bamberga Albrecht Pfister typis mandavit currente anno millesimo quadringentesimo sexagesimo secundo, post festum sanctæ Walburgis, quæ nobis gratiam promerebitur et vitam sempiternam, quam Deus nobis largiri dignetur. Amen. »

(B) Je m'explique ainsi d'après quelques conjectures qui peuvent résulter des faits qu'Heinecke rapporte dans son Idée d'une collection d'estampes, p. 319 et suiv. Ces conjectures sont foibles; elles ont été attaquées par Érasme Nyerup, dans un écrit publié à Copenhague en 1784, dont le titre est : « Librorum qui ante reformationem in scholis Daniæ legebantur, notitia. » [Pag. xxiij.] Nyerup donne à penser que Heinecke a reconnu lui-même, dans la suite, la foiblesse de ses conjectures.

1

(c) Schwarz et Schelhorn, qui, les premiers peut-être, ont décrit le livre que j'appelle la Bible des pauvres, ne lui donnent aucun titre : le livre n'en porte point. Meerman 3 l'a décrit avec plus d'étendue et d'exactitude sous le titre de « Figuræ Amonit. litter. typicæ veteris atque antitypicæ novi testamenti (seu historia Jesu-Christi in figuris)». Dans le catalogue de la Vallière 4 on l'a annoncé sous le titre de « Historiæ veteris et novi testamenti »; mais Meerman avertit que l'ancien titre de ce livre étoit BIBLIA PAUPERUM, ainsi qu'il résulte, dit-il, d'un manuscrit conservé dans la bibliothèque 1783, n. 11, de Wolfenbutel. Il ne faut pas, au reste, confondre ces BIBLIA PAUPERUM avec un ouvrage composé sous le même titre par S. Bonaventure, imprimé en 1490 sans date de lieu, 39 feuilles in-40; réimprimé, mais beaucoup plus ample, dans la collection Rome, impr. des ouvrages de S. Bonaventure 5.

3 Orig. typogr. cap. IX, S. 4, t. I, p. 224 et seqq.

t. I, p. 33.

du Vatican, 1596, fol. to. VII, p. 469563.

ante reform. legeb. notitia, p. 27.

Nyerup préféreroit appeler le livre que je décris BIBLIA TYPICO-HARMONICA, et il prétend qu'on a tort de l'intituler Bible des pauvres, parce qu'il a vu des feuilles d'un Librorum qui manuscrit où les tableaux étoient richement peints. Mais ce n'est point par les ornemens d'un exemplaire singulier qu'on doit juger du prix courant d'un livre : d'ailleurs il ne faut pas séparer les divers motifs qui ont fait employer ici le titre de Bible des pauvres; et nous avons d'autres preuves qu'on appeloit Livres des PAUPERUM, pauvres, abrégés, des ouvrages de peu d'étendue. Tel est le BIBLIA PAUPERUM de S. Bonaventure, (*) Le mot allemand peut également signifier « redegi.

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des

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