Pour aller dans ses bras rire de ma douleur. Pleurante après son char vous voulez qu'on me voie; Ne vous suffit-il pas de ceux que vous portez? Aux yeux de tous les Grecs indignés contre vous Que peut-on refuser à ces généreux coups 2? PYRRHUS. 1 Madame, je sais trop à quels excès de rage' : 1335 1340 1345 Je rends grâces au ciel que votre indifférence Chargé de tant d'honneur, il veut qu'on le renvoie? [Mais, Seigneur, en un jour ce seroit trop de joie.] (1668-76) 1350 1. On peut voir, dans l'Hécube d'Euripide (vers 517-566), le récit de la mort de Polyxène, égorgée par Pyrrhus sur le tombeau d'Achille. 2. La même expression se trouve dans l'Horace de Corneille (vers 1338): Ou si tu n'es point las de ces généreux coups. 3. Var. Madame, je sais trop à quel excès de rage. (1668-76) 4. Var. L'ardeur de vous venger emporta mon courage. (1668 et 73) Je suivois mon devoir, et vous cédiez au vôtre. HERMIONE. Je ne t'ai point aimé, cruel? Qu'ai-je donc fait? 1355 T365 Et malgré tous mes Grecs honteux de mes bontés. 1360 1370 1375 1. Ce délai que demande Hermione rappelle la prière que Didon charge sa sœur d'adresser à Énée : Non jam conjugium antiquum, quod prodidit, oro.... (Virgile, Enéide, livre IV, vers 431-433.) 2. Au lieu du point d'interrogation, les éditions de 1668 et de 1673 ont ici un simple point. 3. Ce vers et les suivants jusqu'à la fin de la scène ressemblent trop à un passage de la Médée d'Euripide pour que la rencontre soit fortuite. Voici les paroles que Médée adresse à Jason : Χώρει· πόθῳ γὰρ τῆς νεοδμήτου κόρης Ton cœur, impatient de revoir ta Troyenne ', A pas 1380 Porte aux pieds des autels ce cœur qui m'abandonne; SCÈNE VI. PYRRHUS, PHOENIX. PHOENIX. Seigneur, vous entendez. Gardez de négliger Αἱρεῖ, χρονίζων δωμάτων ἐξώπιος. Νύμφευ· ἴσως γὰρ, ξὺν θεῷ δ ̓ εἰρήσεται, (Médée, vers 621-624.) 1. Var. Ton cœur impatient de revoir sa Troyenne. (1668-76) 2. Tel est le texte de toutes les éditions publiées du vivant de Racine. L'impression de 1702, celle de 1736, et en général toutes les éditions modernes ont une autre. Mais dans Corneille aussi les anciennes éditions ont souvent un autre où nous mettons aujourd'hui une autre. Voyez le Corneille de M. Marty-Laveaux, tome I, p. 228, note 3 a. Voyez aussi plus bas les Plaideurs, acte II, scène II, variante du vers 335. 3. Neque te teneo, neque dicta refello. (Virgile, Énéide, livre IV, vers 380 et 381.) 4. Tel est le texte de toutes les anciennes éditions. Quelques impressions modernes donnent : « au pied. » 5. Var. Seigneur, vous l'entendez : gardez de négliger (a). (1668 et 73) (a) Par une faute d'impression, semblable à celle du vers 911, l'édition de 1713 a: Seigneur, vous attendez; et d'Olivet ne donne le vrai texte : a vous entendez, » que comme variante. Elle n'est en ces lieux que trop bien appuyée : PYRRHUS. Andromaque m'attend. Phoenix, garde son fils. 1390 FIN DU QUATRIÈME ACTE. ACTE V. SCÈNE PREMIÈRE. HERMIONE, seule. Où suis-je ? Qu'ai-je fait? Que dois-je faire encore? Sans pitié, sans douleur, au moins étudiée. L'ai-je vu se troubler et me plaindre un moment1? 1. Var. Ai-je vu ses regards se troubler un moment? (1668-76) Var. L'ai-je vu s'attendrir, se troubler un moment? (1687) 2. Virgile a dit de même : 1395 Num fletu ingemuit nostro? num lumina flexit? 1400 1405 |