HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE. 24o partie Paléontologie. (Publication des fils d'Émile Deyrolles, éditeurs à Paris, 1903.) Les fils d'Émile Deyrolle, éditeurs à Paris, publient en ce moment, sous le titre général : Histoire naturelle de la France, une série de petits manuels devant comprendre en tout vingt-sept volumes et qui seront certes les bienvenus parmi les amateurs d'histoire naturelle. Les aspirants zoologistes, botanistes, malacologues, entomologistes, géologues et paléontologues trouveront dans l'un ou l'autre ou dans plusieurs des volumes de la série les manuels qui leur conviennent, et il est hautement probable que ces petits livres, chers aux commençants, attireront aux sciences naturelles des adeptes toujours plus nombreux. Nous rendons compte ci-après du volume intitulé: Paléontologie, et qui a pour auteur M. P.-H. FRITEL, attaché au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Ce petit manuel est sans prétentions à la haute science. Ce n'est pas un traité de Paléontologie générale; c'est simplement un répertoire des fossiles les plus abondants ou les plus caractéristiques des divers terrains de la France. Le but visé est de permettre à l'amateur ou au collectionneur de déterminer soit les genres, soit même les espèces qu'il a acquis ou qu'il a recueillis au cours de ses excursions. M. P.-H. Fritel a pu ainsi condenser la Paléontologie française en 650 espèces principales, représentant tous les groupes d'animaux et tous les terrains. Ce sont naturellement les Mollusques qui l'emportent, et de beaucoup, sur les Vertébrés, et cela se conçoit, attendu que les restes de ces derniers sont généralement assez rares, sans compter que leur récolte est souvent longue et difficile, et que leur détermination exige plus que des connaissances générales. Les 650 espèces décrites sont toutes figurées soit dans le texte, soit dans 27 planches, et il y a lieu de féliciter l'auteur au sujet des dessins : ils sont entièrement satisfaisants et permettent de reconnaître clairement l'espèce décrite. A. R. 1903. PROC.-VERB. 11A complète, et les spécialistes de la Géologie eux-mêmes y trouveront, grâce surtout à la précieuse innovation d'une série d'études monographiques par étages, considérés régionalement puis mondialement, un utile fil conducteur rendant' plus aisée la pénétration des arcanes obscurs de multiples sujets spécialisés, devenus ainsi faciles à mettre au point dans l'histoire générale de la Terre. Le livre premier, consacré à l'importante base des phénomènes actuels, comprend 100 pages d'impression, et il est très heureusement divisé en trois chapitres les formes actuelles du Globe, la dynamique terrestre externe et la dynamique terrestre interne. ། Dans le premier chapitre, l'auteur, après des données générales indispensables, fait un excellent exposé des conditions physiques observées à la surface du Globe. Le deuxième chapitre, après les définitions nécessaires, aborde successivement, avec une clarté et une méthode parfaites, l'étude des diverses actions contribuant à modeler la surface de la Terre et traite, par conséquent, de l'action de l'atmosphère, des eaux courantes, de la mer, de la glace, des facteurs chimiques et du rôle des êtres vivants. C'est un vrai tour de force que d'avoir réussi, en si peu de pages, à condenser, à synthétiser la matière du très gros livre qui pourrait être écrit sur ces divers facteurs, si variés et si intéressants dans leurs multiples actions. Le chapitre de la dynamique interne, qui, hélas, renferme encore bien des problèmes non résolus dans l'état actuel de la Science, fait voir très clairement où nous en sommes dans nos connaissances relatives aux phénomènes volcaniques, éruptifs, sismiques, thermaux, etc. La Géologie proprement dite, ou l'histoire et la géographie anciennes du Globe, constitue le sujet du livre deuxième, le plus développé naturellement, puisqu'il est le but du livre. Puis vient une étude des filons métallifères et des phénomènes orogéniques, ainsi qu'un chapitre final consacré à d'intéressantes considérations géogéniques. Un appendice d'une douzaine de pages expose les relations existant entre la structure géologique du sol et la répartition des régions naturelles de la France. La réflexion finale que se fera tout lecteur consciencieux est que le titre trop modeste d'Abrégé de cet ouvrage, si lucide et si documenté, n'est guère en rapport avec la somme considérable de faits, d'aperçus et de connaissances que peuvent en retirer ceux qui, ou bien y trouveront le fil conducteur d'études plus détaillées, ou bien y auront accru leurs connaissances d'une superbe synthèse des sciences géologiques. Et V. D. B. SÉANCE MENSUELLE DU 19 MAI 1905. Présidence de M. X. Stainier, Président. La séance est ouverte à 8 h. 45. M. le Président présente à ses collègues M. Charles Cuau, ingénieurconseil de la Compagnie des Eaux de Rambouillet, à Paris, candidatmembre effectif et qui, de passage à Bruxelles, a tenu à assister à la séance; il lui souhaite la bienvenue. Correspondance : M. le baron van Ertborn communique une lettre de M. Royers, directeur des travaux de la ville d'Anvers, faisant connaître que le Collège a décidé de proposer un subside de 500 francs en faveur de la Société; il exprime l'espoir que le Conseil votera cette proposition. M. le Secrétaire général donne, à ce sujet, lecture d'un article de l'Étoile belge annonçant le vote de ce subside. La Société, heureuse de cette solution, ne peut, dit-il, que remercier tout particulièrement MM. van Ertborn et Royers de leur obligeance et de cette nouvelle marque de sympathie qu'ils lui ont témoignée. M. Cornet fournit un projet d'excursion pour la Pentecôte; cette course, qui comprendrait deux jours, aura lieu à Morlanwelz, Obourg, Saint-Vaast, Bracquegnies, Maisières et au bois de Colfontaine, où la 1903. PROC.-VERB. 11B Société a décidé d'établir une station grisouto-sismique extérieure de comparaison avec celle, souterraine, du charbonnage de l'Agrappe. La Société a reçu de Mme veuve Félix Karrer les quelques données biographiques ci-dessous, retraçant brièvement la vie et l'œuvre de notre regretté collègue. Note biographique sur le Dr Félix Karrer, de Vienne. Félix Karrer, né le 11 mars 1825, à Venise, fit des études de droit à l'Université de Vienne et entra au service de l'État autrichien comme employé de ministère. Après dix années, il se retira du service, pour se livrer aux études d'histoire naturelle et pratiquer surtout la Géologie. Sa spécialité consistait surtout dans l'étude des Foraminifères. Il connaissait à fond le « bassin de Vienne » et, profitant des travaux de canalisation de la Kaiser Franz-Joseph Wasserleitung, il publia un ouvrage important, où sont décrits les fossiles du bassin de Vienne rencontrés dans les fouilles exécutées à l'occasion de ces travaux. Pendant plus de quarante ans, il travailla comme volontaire au Musée d'histoire naturelle (connu d'abord sous le nom de Hof MineralienCabinet), où il réunit une remarquable collection de matériaux de construction des principales villes. Félix Karrer prit une part active aux travaux des principales sociétés scientifiques de Vienne, et beaucoup de sociétés étrangères l'avaient élu comme membre correspondant. Il était heureux de pouvoir se consacrer tout entier à ses études chéries. La modestie de son caractère, la simplicité avec laquelle il s'acquittait des devoirs de la vie, et l'inaltérable bonté de son cœur lui avaient conquis l'amitié de tous ceux qui l'approchaient. A différentes reprises, l'empereur François-Joseph Jer voulut bien reconnaître son mérite. Il reçut la grande et la petite médaille d'or Für Kunst und Wissenschaft, la croix de chevalier de l'Ordre de François-Joseph et celle de l'Ordre de la Couronne de fer. M. le Secrétaire général donne ensuite connaissance du programme des concours organisés en 1903 et 1904 par l'Académie royale de Belgique, comprenant notamment les questions suivantes, qui rentrent plus spécialement dans le cadre des études de la Société. ACADÉMIE ROYALE de belgIQUE CLASSE DES SCIENCES CONCOURS POUR LES ANNÉES 1903 ET 1904 Programme du concours pour 1903. (Extrait.) SCIENCES NATURELLES. On demande de nouvelles recherches sur les divers étages compris entre le Bruxellien et le Tongrien, dans le Brabant. Déterminer l'âge géologique des dépôts formés de sables, d'argile plastique et de cailloux de quartz blanc, assimilés, dans la légende de la Carte géologique à l'échelle du 40 000°, à l'Oligocène et désignés les notations Om et On. par Les mémoires devront être écrits lisiblement et pourront être rédigés en français ou en flamand. Ils devront être adressés, franc de port, à M. le Secrétaire perpétuel, au Palais des Académies, avant le 1er août 1903. I. Programme du concours pour 1904. (Extrait.) SCIENCES NATURELLES. On demande la revision de la série revinienne du massif cambrien de Stavelot, en Belgique, au point de vue de sa division en trois étages, esquissée par Dumont. Le mémoire devra être accompagné d'une carte au 1/40000, indiquant les limites des étages; mais, comme les ressources de l'Académie n'en permettront pas la publication, ces limites devront être indiquées dans le texte avec les indications nécessaires pour que le lecteur puisse les tracer sur la carte géologique actuelle. Prix: 800 francs. |