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Mais pendant ce temps, que se passait-il en Belgique? Il existait là au Nord et à l'abri du massif résistant du Brabant, une mer presque entourée de montagnes en grande partie nouvellement formées et aux érosions intenses. Quels phénomènes devaient se dérouler au fond de cette ancienne mer du Nord? Mais des sédiments devaient y arriver de partout, et ces sédiments pouvaient être souvent rouges, car nous savons tous que les dépôts rubigineux, auxquels sont presque toujours associés des végétaux terrestres, indiquent la côte prochaine. Est-il possible que pendant cette époque où des montagnes et des volcans se dressaient presque au bord du bassin de la Campine, aucun sédiment n'ait rehaussé son fond, qui néanmoins s'affaissait toujours? Et si même, à cette époque, cette mer eût été entourée d'une muraille ou d'une digue empêchant toute sédimentation terrigène, n'aurions-nous pas alors des dépôts zoogènes de calcaires magnésiens? Et si, voulant pousser les choses à l'extrême, on voulait s'imaginer cette mer complètement fermée et en voie d'évaporation, n'y devrions-nous pas découvrir aujourd'hui des dépôts qui pour être salifères n'en seraient pas moins stéphaniens?

Ne devait-il pas en être de même en Westphalie et à travers toute la mer du Nord jusqu'à la côte orientale de l'Angleterre ?

Combien sont nombreux ceux qui, avant l'exécution des sondages du Nord du bassin rhénan, prétendaient que les charbons à gaz n'existaient pas en Westphalie! Aussi je n'hésite pas à dire que si les dépôts stéphaniens peuvent, à la rigueur, faire défaut dans l'ancienne région montagneuse de l'Angleterre, il ne peut en être de même en Belgique, et à mesure que l'on s'écartera des bords de notre nouveau bassin houiller, on trouvera des couches de plus en plus récentes et qui, toujours régulièrement superposées dans la région centrale du bassin, présenteront des allures très semblables à celles que M. van Ertborn nous a appris à reconnaître dans les bassins tertiaires du Nord.

Je sais qu'il est téméraire de s'aventurer dans ces mystérieuses arcanes de la Géologie, où, n'ayant pour toute lumière que la flamme vacillante de nos pauvres connaissances, on risque de trébucher à chaque pas, et, certes, il serait plus prudent d'attendre pour parler longuement de tous ces termes nouveaux que de précieux sondages nous en aient révélé l'existence; mais, pour ce faire, point n'est besoin de quitter le domaine de la Géologie purement descriptive, pour pénétrer dans celui où, s'inspirant des progrès réalisés par l'étude de la structure comparée de notre planète, on s'efforce de démontrer chaque jour davantage que les théories de la Géologie ne mentent pas.

M. X. Stainier fait la communication suivante :

AGE

DES

ROCHES ROUGES DU LIMBOURG BELGE

PAR

X. STAINIER

Membre de la Commission de la Carte géologique du Royaume.

La détermination de l'âge des roches rouges rencontrées dans les sondages du Limbourg présente tant d'obscurité qu'il n'est pas étonnant de voir de si grandes divergences sur ce sujet. L'intéressante note que vient de nous donner M. de Lapparent m'engage à revenir sur ce que j'ai dit.

Dans mon travail sur le Houiller de la Campine, après avoir rappelé qu'on pouvait attribuer ces roches au Houiller, au Permien ou au Trias, j'ajoutais que je penchais assez à les considérer comme appartenant au Houiller supérieur. Aujourd'hui je dois déclarer qu'une étude des nouveaux matériaux fournis par les récents sondages, ainsi que la comparaison avec ce qui se passe en Westphalie, me portent à abandonner ma première manière de voir. Je crois qu'il ne peut plus être question du Permien et que, vraisemblablement, ces roches sont triasiques. Voici sur quoi je me base :

Un quatrième sondage, celui de M. le baron Goffinet, à Biesen-Ven (bruyère de Donderslag), a rencontré 15 mètres de roches rouges superposées au Houiller.

Si les renseignements qui m'ont été fournis sur ce sondage sont exacts, le contact des deux roches se ferait en discordance de stratification, ce qui ne permettrait plus d'attribuer ces roches rouges au Houiller.

Si l'on compare ce qui se passe en Westphalie au bord Nord actuellement connu du bassin houiller, l'analogie avec ce qui se passe chez nous est tellement prononcée qu'on ne peut guère se refuser à attribuer nos roches rouges au Trias, comme on l'a fait avec raison en Westphalie.

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Nul ne saurait se refuser à admettre le bien fondé de l'opinion de M. M. Lohest concernant la nature du gisement salifère de Beeringen. Avec raison, selon nous, M. Lohest considère ce gisement comme une crevasse remplie de roches salifères permiennes ou triasiques. Or, en Westphalie, des faits semblables s'observent. Au delà de la bordure des roches salifères, des travaux de charbonnages ont reconnu, plus au Sud, des crevasses semblables remplies de roches rouges et de sel, comme à Beeringen. Tel a été le cas notamment au charbonnage de Cour! et à celui de Preussen. En Westphalie, les gisements importants de sel ont été rencontrés dans les endroits où la surface du Houiller s'enfonçait sous des cuvettes plus épaisses de roches permiennes et triasiques. Or, au moins une semblable cuvette s'observe en Belgique : c'est celle à laquelle on a donné le nom de golfe d'Eelen. Comme le sel se rencontre, en Westphalie, surtout dans la partie la plus profonde de ces cuvettes, il s'ensuit qu'en Belgique les recherches de gisements de sel devraient se faire le long d'une ligne passant vraisemblablement par les environs d'Eelen et sans doute parallèle à la direction générale de la Meuse.

La question de la cuvette d'Eelen m'engage à revenir sur ce que j'ai dit précédemment à ce sujet.

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Ce ne sont donc pas les tracés qu'il faut discuter, mais les théories mères. L'existence de chenaux d'érosion me paraît difficile à admettre. Ce ne sont certes pas des produits d'érosion marine. La nature de leur remplissage le prouve à l'évidence. Ce seraient donc des produits de l'érosion continentale. Dans ce cas, il faudrait admettre que les strates

En Westphalie, en effet, on a constaté la présence d'un manteau de roches triasiques et permiennes recouvrant en discordance de stratification le bord Nord du bassin houiller. De plus, on voit, en Westphalie, le Trias et le Permien se superposer en stratification débordante, de façon que le Trias masque souvent l'affleurement du Zechstein salitère, qui n'apparaît qu'un peu plus au Nord.

La question de la détermination de l'âge des roches rouges du Limbourg présente pour la Belgique un intérêt industriel considérable, et c'est pour cela que nous croyons bon d'insister sur cette question. De sa solution, en effet, dépend l'opinion que nous pouvons avoir sur la possibilité, pour la Belgique, de rencontrer des gisements salifères en Campine. En effet, si les roches rouges appartiennent au Houiller, nous devons perdre l'espoir d'avoir des gisements de sel à profondeur accessible. Si, au contraire, ces roches sont triasiques, nous pouvons avoir un espoir très fondé d'en rencontrer. A cet égard, les découvertes faites au sondage de Beeringen sont de nature à confirmer cet espoir, en montrant l'analogie de plus en plus grande entre la Westphalie et la Campine.

Nul ne saurait se refuser à admettre le bien fondé de l'opinion de M. M. Lohest concernant la nature du gisement salifère de Beeringen. Avec raison, selon nous, M. Lohest considère ce gisement comme une crevasse remplie de roches salifères permiennes ou triasiques. Or, en Westphalie, des faits semblables s'observent. Au delà de la bordure des roches salifères, des travaux de charbonnages ont reconnu, plus au Sud, des crevasses semblables remplies de roches rouges et de sel, comme à Beeringen. Tel a été le cas notamment au charbonnage de Courl et à celui de Preussen. En Westphalie, les gisements importants de sel ont été rencontrés dans les endroits où la surface du Houiller s'enfonçait sous des cuvettes plus épaisses de roches permiennes et triasiques. Or, au moins une semblable cuvette s'observe en Belgique : c'est celle à laquelle on a donné le nom de golfe d'Eelen. Comme le sel se rencontre, en Westphalie, surtout dans la partie la plus profonde de ces cuvettes, il s'ensuit qu'en Belgique les recherches de gisements de sel devraient se faire le long d'une ligne passant vraisemblablement par les environs d'Eelen et sans doute parallèle à la direction générale de la Meuse.

La question de la cuvette d'Eelen m'engage à revenir sur ce que j'ai dit précédemment à ce sujet.

Les résultats des derniers sondages de la Campine me portent à abandonner le caractère de faille-limite étendue que j'avais donné à la

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