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de Moséen de la terrasse moyenne (1), sableux, à stratification fluviale, oblique ou entrecroisée caractéristique.

Vers le haut du Moséen et sur les bords des deux courants sont des glaises moséennes panachées.

Le sommet du Moséen est constitué par un cailloutis, sur lequel reposent 3 à 4 mètres de limon hesbayen, très bien représenté et montrant toutes les subdivisions signalées par M. Ladrière.

C'est sur le bord Est du courant, dans un biseau de glaise moséenne, montrant nettement le cailloutis de base et le cailloutis du sommet, que se montraient les ossements découverts.

L'un de ces ossements, très fragile, avait déjà été complètement brisé. Un autre fragment restait en place. Nous avons recueilli les fragments du premier os, ainsi que le second, encore engagé, et que nous avons reconnu être une côte.

L'os brisé a pu être assez bien reconstitué au Musée, et la côte a pu être facilement dégagée. Les deux ossements paraissent appartenir à un même animal, qui semble être le Bos primigenius.

Voici donc la deuxième découverte d'ossements faite dans le Moséen de la moyenne Belgique.

La première découverte a été faite aux Carrières du Hainaut, à Soignies, dans le Moséen de la basse terrasse, et la deuxième à Quenast, dans le Moséen de la terrasse moyenne.

A Soignies, nous avons recueilli :

Rhinoceros sp.? (fragment d'omoplate),

Bos primigenius (humérus droit),

Bison (calcanéum).

A Quenast, nous avons :

Bos primigenius (humérus droit et côte).

Cette découverte, tout intéressante qu'elle soit, ne résout en rien la question de la faune du Moséen.

(1) La terrasse est parfaitement indiquée. La Senne actuelle coule vers la cote 45. Du bord de la basse terrasse s'élève en pente rapide une muraille rocheuse, jusqu'à la cote 75 environ, puis une nouvelle terrasse s'étend vers la cote 80, terrasse dont le fond est l'Ypresien. C'est à cette cote que commence le Moséen, épais de 8 à 10 mètres, ravinant l'Ypresien et surmonté de limon hesbayen. La base de la terrasse est donc à au moins 35 mètres au-dessus du niveau actuel des eaux de la Senne; c'est donc bien la terrasse moyenne. La terrasse supérieure, quand elle existe, se maintient à environ 90 mètres au-dessus du même niveau.

Le Bos primigenius appartient aussi bien à la faune de l'Elephas antiquus qu'à celle du Mammouth, et la question n'a pas avancé d'un

pas.

Ceux qui font des recherches savent seuls de quelle patience il faut s'armer dans de semblables occasions.

Le principal est que, malgré son extrême pauvreté, le Moséen a pu conserver quelques ossements; cela nous encourage et nous donne l'espoir de prochaines découvertes, qui pourront être plus significatives.

M. le Secrétaire général fait connaître en détail le projet de programme pour l'excursion du 31 mai et du 1er juin dans le Hainaut sous la conduite de M.-J. Cornet, signale le programme de la Session annuelle projetée dans le Grand-Duché et fait connaître une proposition de M. Stainier pour une course à Flawinnes, Frasnières, etc. Il rappelle, en terminant, les visites à faire le dimanche, par petits groupes, à l'Institut international de Bibliographie de Belgique.

La séance est levée à 10 h. 45.

ANNEXE A LA SÉANCE DU 19 MAI 1905.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

Eaux de Paris. (Travaux de la Commission de l'Observatoire de Montsouris pour l'année 1902, troisième volume, 1903.,

Il y a trois ans que parut le premier Rapport de la Commission d'études pour les eaux de Paris, rapport dans lequel était officiellement reconnu l'état précaire de l'alimentation d'une grande ville de plus de deux millions d'habitants. Pour tous les hygiénistes hors de France, c'était une simple confirmation de ce qu'ils faisaient plus que soupçonner; le Bulletin de notre Société, par exemple, a prédit, il y a plus de dix ans, ce qui vient de se passer. Mais pour le service technique de Paris, longtemps considéré comme un modèle à suivre et qui continuait à poser ses principes comme les seuls raisonnables, ç'a dû être un coup de tonnerre dans le ciel serein.

Le mal une fois connu, on a essayé d'y porter remède. Diverses mesures ont été proposées. Le volume actuel doit la plus grande partie de son intérêt aux détails qu'il donne sur celles des mesures exécutées et sur les résultats obtenus.

Nous mettons en première ligne la surveillance médicale des régions alimentant les sources dérivées. L'idée émane de M. Duclaux, qui a réussi à la faire prévaloir; mais il ne suffit pas d'avoir une idée, il faut encore savoir l'exécuter. C'est le Dr Martin qui a été chargé de la réaliser. Il a mobilisé tous les médecins de ces districts pour se faire renseigner immédiatement tous les cas de fièvre typhoïde et pour prendre aussitôt les mesures de préservation. Nous avons l'histoire individuelle de chaque malade de Mme B., boulangère au hameau de Cérisiers, de X., soldat à tel régiment, dont les allées et venues sont suivies avant sa maladie et pendant sa convalescence, de servantes, d'une marchande

des quatre saisons, tous fort graves sans doute, mais dont les biographies ne sont pas de nature à arrêter notre attention.

Quel est le résultat de ce formidable labeur? Franchement, on ne le voit pas. C'est que, de par sa nature même, ce résultat ne peut être que quelque chose de négatif : empêcher une épidémie de se produire. Mais pour être négatif, ce résultat n'en est pas moins important. A-t-il réellement été obtenu? Nul ne pourrait le dire; pour ma part, j'ai la conviction qu'il l'a été et que, sans ces enquêtes, nous aurions vu des chiffres beaucoup plus élevés pour la mortalité par fièvre typhoïde.

C'est que ces études ne sont pas considérées par leur auteur comme un travail académique, mais comme des éléments d'information pour régler le service des eaux, par exemple mettre en décharge les sources les plus suspectes. Depuis octobre 1900, c'est-à-dire depuis deux ans et demi, la source du Miroir, dans le district de la Vanne, n'est plus employée, privant l'alimentation de 44 000 mètres cubes par jour. C'est également le Dr Martin qui signale au chimiste, au bactériologiste, au teinturier (M. Marboutin ne nous en voudra pas de ce titre pour son emploi de la fluorescéine) les recherches à faire; aux ingénieurs, les travaux à exécuter pour barrer la route aux microbes pathogènes. Le vrai directeur des eaux, c'est lui. Il personnifie la science de l'hygiéniste, qui commande à l'art de l'ingénieur. De cette façon, chacun est dans son rôle naturel et les choses sont remises en leur place logique. C'était une interversion des rôles que cette omnipotence de l'ingénieur, faisant fi des enseignements de la science. On a fini par le comprendre à Paris, après les dures leçons de l'expérience.

La situation actuelle, non reconnue officiellement mais réalisée en fait, est donc pour le mieux. Mais voyons un peu de plus près ce qu'est ce mieux. Pour presque toutes les sources, les trois quarts des analyses de M. Miquel décèlent du coli; on n'a pas réussi à empêcher une contamination plus grave et il y a eu, en 1902, une poussée épidémique due à l'eau de la Vanne. A deux reprises, des bougies Chamberland, contrôlant l'eau du réservoir de la Vanne, ont donné le bacille d'Eberth. Ce mieux est donc encore, en somme, assez précaire. Malgré tout le zèle, toute l'intelligence des médecins, le concours et la bonne volonté du service technique, toutes les mesures ne sont que des palliatifs, et la situation continue à être dominée par les effets d'un système radicalement vicieux l'utilisation telle quelle, sans épuration, des eaux du calcaire fissuré.

:

Souvent, par la pensée, je me suis mis à la place du directeur général

du service des eaux à Paris, et je confesse avoir trouvé du réconfort dans la comparaison. Les ennuis quotidiens du filtrage au sable nécessitent une attention soutenue, une vigilance de tous les instants; il y a toujours quelques mesures à prendre, quelques précautions à recommander; il y a généralement un moyen quelconque assez simple de parer aux difficultés. Mais que faire avec une alimentation exclusivement composée d'eau de source où chaque jour des savants éminents signalent les plus graves défectuosités? Il n'y a que le procédé brutal de mettre les sources suspectes en décharge, mais il ne faudrait pas une sévérité exagérée pour successivement condamner ainsi la presque totalité et assécher les installations.

Autrefois on recourait à l'eau de rivière, aujourd'hui cette pratique par trop sommaire est abandonnée, et l'on évite ces eaux, même filtrées; c'est compenser par un excès de zèle aujourd'hui, le sans-gêne antérieur. Il n'y a littéralement rien à faire; on se trouve dans une impuissance absolue, et lorsque deux fois, en avril 1902, les bougies de MM. Miquel et Cambier avaient retenu le bacille de la fièvre typhoïde, on s'est dit que l'eau était consommée quand l'analyse décela le bacille, qu'il sortait de l'ensemble de toutes les eaux de le Vanne sans qu'on pût soupçonner telle ou telle source et qu'il était impossible de supprimer du coup 150,000 mètres cubes par jour (p. 89). On a fait une enquête, on a redoublé de surveillance, mis en éveil tous les médecins de la région, laissé continuer l'alimentation et l'on a attendu les deux semaines d'incubation de la fièvre typhoïde. Rien ne s'est manifesté ni à Paris ni à Sens, localité « témoin », comme on sait, pour l'aqueduc de la Vanne.

Parmi les travaux de protection mentionnés dès le début dans le premier Rapport, nous avons signalé la recommandation de rendre étanche par pavage le lit des rivières dans leur traversée de terrains calcaires fissurés. Cela est plus tôt dit que fait. L'énormité d'un pareil travail est nettement mise en lumière par un seul cas. Il y a dans la région de l'Eure un courant souterrain important, dit « courant des Boscherons », qui pourrait donner de 180 à 220 litres par seconde, mais il est contaminé par une rivière : l'Iton, qui passe par Evreux. « Si l'on voulait capter ce courant souterrain, dit le Rapport, il serait indispensable de le mettre à l'abri de ces infiltrations en construisant un lit étanche à la rivière au niveau des pertes. Ce lit étanche devrait avoir 21 kilomètres de long sur une largeur de 8 mètres » (!), et cela pour un seul cas, et il y en a ainsi des douzaines. Et quel serait le résultat? Le Rapport continue en formulant toute une série de réserves

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