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réserve de répondre à M. de Lapparent dès qu'il aura lu la note du professeur de Paris.

M. Simoens, qui avait préparé une note pour la discussion de la question des roches rouges, remet sa communication à la séance du 30 courant.

O. VAN ERTBORN.

Sondages houillers en Campine.

Les Annales des Mines de Belgique (1) publient une nouvelle série de coupes de sondages houillers de la Campine. La première série (de 1 à 15) a paru dans le volume précédent, et nous l'avons résumée en tableau dans les Bulletins de la Société (2). Nous donnons suite à ce premier résumé dans le tableau ci-joint, comprenant les sondages numérotés de 16 à 54.

Nous ferons d'abord une première observation au sujet du mode de sondage, observation dont il avait déjà été question dans la note précédente. Le système à courant d'eau fut inventé par Fauvelle; il en fit l'essai sur la place Saint-Dominique, à Perpignan (5). François Arago exposa le nouveau système de forage à la séance de l'Académie des sciences de Paris du 51 août 1846; cet exposé fut fait avec la netteté et la lucidité qui distinguent tous les écrits de l'illustre savant. On le dirait rédigé, non pas par un astronome, mais par quelque vieux sondeur. Sa clairvoyance habituelle lui fait ajouter que le problème des sondages à 1000 mètres et plus est résolu.

Nous tenons le mode de sondage de de Basterot, neveu de Fauvelle, et nous l'avons appliqué en Belgique dès l'année 1868, non sans y avoir apporté de nombreux perfectionnements. Toutefois, comme l'intérêt scientifique a toujours primé tous autres, nous arrêtons le courant d'eau et nous nous servons de la sonde creuse comme d'une tige pleine pour recueillir les échantillons géologiques avec le plus grand soin. A Westerloo, ils furent pris de mètre en mètre, ce qui permit à notre confrère et ami M. G. Velge de dresser cette belle coupe, que l'on peut considérer comme un modèle (4).

Le lecteur se demandera certainement comment il peut se faire la

(1) Ann., 1903, t. VIII, 2e livr.

que

(2) Bull. de la Soc. belge de Geol., de Paléontol. et d'Hydrol., 1903, t. XVII, p. 156. (Annexe à la séance du 21 avril 1903.)

(3) DEGOUSE ET LAURENT, Guide du sondeur, t. II, pp. 54 et suiv.

(4) Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. XXVI. MÉM.

détermination des morts-terrains soit si difficile; il suffira de faire un emprunt de quelques lignes à Arago pour le faire comprendre. « Si, au moyen d'une sonde creuse, on injecte de l'eau dans un trou à mesure que l'on descend, l'eau, en remontant, entraîne tous les déblais; tel est le problème que s'est proposé M. Fauvelle. Son appareil se compose d'une sonde creuse, formée de tubes vissés bout à bout; l'extrémité inférieure de la sonde est armée d'un outil perforateur approprié aux terrains qu'il s'agit d'attaquer. L'extrémité supérieure de la même sonde est en communication avec une pompe foulante. Lorsqu'on veut faire agir la sonde, on commence toujours par mettre la pompe en mouvement; on injecte jusqu'au fond du trou, et par l'intérieur de la sonde, une colonne qui, en remontant dans l'espace annulaire compris entre la sonde et les parois du trou, établit le courant ascensionnel qui doit entrainer les déblais. »

Ces quelques lignes décrivent succinctement le mode de sondage, et les détails que nous avons rappelés précédemment apprennent que nous pouvons en parler en connaissance de cause. Fauvelle se servait d'une pompe à bras; nous y avons appliqué une locomobile de cinq chevaux. Il est évident que des appareils de même genre et plus puissants agissent avec une énergie beaucoup plus grande, et en Campine on a fait même 186 mètres en vingt heures.

Nous avions depuis longtemps les courses de chevaux, enfin celles d'automobiles, voire même celles d'escargots, mais on n'avait jamais songé aux luttes de vitesse entre les deux sociétés concurrentes. L'eau est injectée avec grande force, et pour rendre le liquide plus dense et faciliter la remonte des déblais, on a délayé de l'argile tongrienne dans l'eau, ce qui a fait croire que le Tongrien reposait sur le Crétacique. Les déblais lourds s'accumulant au fond du trou de sonde, on donne une vitesse énorme au courant d'eau ou de boue, et il s'ensuit un méli-mélo de tous les dépôts, qui rend toutes déterminations absolument impossibles.

Tel n'est pas le cas lorsque l'on coupe des témoins cylindriques, des carolles, comme on le fait parfois dans le Crétacique et toujours dans le Houiller, et dans ce cas les déterminations géologiques sont sérieuses. Celles relatives aux couches tertiaires ne peuvent donc être acceptées que sous bénéfice d'inventaire. L'allure de ces couches vers le Nord, étant bien connue, et leur épaississement kilométrique dans cette direction permettent de rétablir avec assez de précision la série tertiaire, d'autant plus que quelques sondages dont les coupes furent déterminées avec soin ne sont distants des sondages houillers que de

quelques kilomètres. Nous avons déjà rappelé, au sujet du premier tableau, que le sondage de Kermpt n'est qu'à 6km,5 du sondage houiller du Bolderberg et celui de Zeelhem à 10 kilomètres de celui de Beeringen. On peut donc, au moyen des données précises fournies par la zone méridionale, aidées par les données vagues des sondages houillers, reconstituer la série des dépôts tertiaires dans la plupart des cas.

Le travail est un peu plus compliqué dans une zone étroite située à l'Est du méridien de Westerloo, où se trouve, d'une part, la limite orientale de l'étage ypresien et des couches d'âge éocène supérieur et moyen, et, d'autre part, la limite occidentale du Tongrien et du Landenien supérieur, région sur laquelle nous avons déjà attiré l'attention en 1901 (1).

Comme conclusion générale, nous dirons donc que l'on ne peut taxer d'erreur les interprétations, souvent erronées, des morts-terrains tertiaires, les échantillons dans l'état où ils furent recueillis rendant les déterminations rigoureuses absolument impossibles.

Nous dirons quelques mots des principaux sondages de la série 16-54, tout au moins de ceux qui offrent quelque intérêt spécial. Les sondages nos 17, 22, 25, 26, ce dernier exécuté au Nord du Bolderberg, sont tous situés sur le territoire de la commune de Zolder. La colline de Bolder (le Bolderberg), célèbre entre toutes en Belgique, fait partie de ce territoire. Tous ceux qui l'ont explorée savent qu'elle est couronnée par le Diestien, que celui-ci, au Krayberg voisin, plonge rapidement vers le Nord, et que la série complète des couches tertiaires dans cette zone est le Diestien, le Rupelien, le Tongrien, le Landenien et le Heersien, reposant sur le Maestrichtien, les faits étant, à partir du Rupelien, prouvés à l'évidence par les sondages de Kermpt et de Hasselt. Aussi, la détermination des couches du forage houiller du Bolderberg s'est-elle fortement ressentie de cet heureux voisinage et est-elle l'une des meilleures de toute la série.

Il nous est absolument impossible d'admettre l'interprétation du n° 17. La plus grande partie du sable jaune, épais de 40 mètres, ne peut être que bolderienne et non pas flandrienne; de plus, il ne peut se trouver en ce point 262 mètres de Rupelien. La même observation peut s'appliquer au n° 16, Zonhoven, village situé immédiatement à l'Est de Zolder.

(1) Bull. de la Soc. belge de Géol., de Paléontol. et d'Hydrol., 1901, t. XV., MÉM., pp. 255-258. Les sondages d'Aerschot, de Westerloo et de Zeelhem.

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Au no 20, Lanklaer, M. Forir signale entre les cotes 141 et 191 les lignites du Rhin; le fait n'est pas impossible dans le voisinage de la Meuse. Rappelons cependant que le Rupelien inférieur est parfois très ligniteux et contient cependant sa faune marine bien caractérisée. Les lignites du Rhin ne figurent pas dans la coupe du no 24, exécuté également sur le territoire de Lanklaer.

Le sondage no 30, Meeuwen, a percé 14 mètres de grès rouge, rapporté au Trias avec doute. Au no 31, qui en réalité devrait porter le no 1, puisqu'il est le sondage d'Eelen et que la liste est dressée dans l'ordre chronologique, les marnes rouges avec eau salée et les grès rouges sont également rapportés avec doute au Trias. Le grès gris caverneux et le psammite atteints à 878 mètres sont également rapportés au Houiller avec doule.

Le sondage n° 28, Beeringen, a percé, sous le Heersien, 41,80 de calcaire cristallin, reposant sur le tufeau et la craie grossière de Maestricht. M. Forir le rapporte avec doute au Maestrichtien. Cette roche, jusqu'à présent, n'a pas été signalée ailleurs. Serait-ce l'InfraHeersien? Le sondage n° 55 est celui de Westerloo; on a adopté, pour les 187 premiers mètres, notre classification. On a rapporté à l'Ypresien les 100 mètres de sable gris fin qui, de 200 à 300 mètres, se trouve immédiatement en dessous du Bruxellien. En étudiant avec soin l'allure générale de l'étage ypresien, nous en étions arrivé à lui assigner à Westerloo une puissance d'une soixantaine de mètres. Le sable fin, gris, ne serait-il pas le résidu d'une argile sableuse? C'est bien probable; le niveau aquifère qu'il recouvre le démontre. La coupe du sondage n° 54, Meerhout-Zittaert, dressée par M. Forir, nous paraît fournir une très bonne classification. Elle comprend toute la série du sondage de Zeelhem, situé à 15 kilomètres au Sud. Zittaert se trouve également à 10 kilomètres à l'Est-Nord-Est de Westerloo. Les sables de l'Éocène supérieur et moyen, ainsi que l'Ypresien, ont disparu, le Tongrien a pris leur place, comme nous l'avons signalé dans notre note sur les sondages d'Aerschot, de Westerloo et de Zeelhem. Cette substitution, genre paniselo-bruxellien, mérite d'attirer l'attention. Au sujet des sables de l'Éocène moyen et supérieur, toute erreur semble impossible, car leurs rognons de grès, si nombreux et souvent très durs, auraient certainement révélé leur présence (1). Les renseignements au sujet des niveaux aquifères rencontrés font

(1) La dernière colonne du tableau comprend la série houillère du no 10 (premier tableau), Wyshaegen-Donderslag, qui était incomplète.

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