Imágenes de páginas
PDF
EPUB

pour résultat l'amélioration de l'état sanitaire et tout spécialement une diminution notable de la fièvre typhoïde.

Le prochain congrès se tiendra à Hanovre. Pour 1905, il est question d'aller à Amsterdam ou à Anvers; en 1901, on a été à Vienne; en 1903, on était à Zurich; l'Allemagne du congrès déborde donc au delà des lignes fictives qui constituent les frontières politiques. J'ai du reste été frappé du nombre d'ingénieurs hollandais présents à Zurich, de leur facilité à parler l'allemand, tandis que le français leur est bien moins familier; ce n'est point la littérature, mais bien la science qui impose sa langue véhiculaire à l'esprit.

M. Harzé, après avoir remercié M. le Secrétaire général d'avoir bien voulu, vu son état de santé, mettre sa communication en tête de l'ordre du jour de la séance, s'exprime comme suit :

CONSIDÉRATIONS GÉOMÉTRIQUES ET AUTRES

SUR LE

BASSIN HOUILLER DU NORD DE LA BELGIQUE

PAR

ÉMILE HARZÉ

Directeur général honoraire des Mines.

PREMIÈRE PARTIE

M. Harze rappelle que, dans une note datée du 17 février 1902 et publiée dans les Annales de la Société géologique de Belgique, il considérait le bassin houiller de la Campine comme constituant un golfe ou une rade, ce sont ses propres expressions, - dont l'épaulement occidental se dessinait vers la ligne prolongée de Bruxelles-Malines. Malgré des opinions contraires, M. Harzé penchait à croire à un relèvement de tout le Primaire vers cette ligne, sinon à une faille considérable dénivelant les diverses assises de toute la formation.

Sans abandonner définitivement sa première hypothèse, M. Harzé est aujourd'hui incliné à croire qu'à l'Est de ladite ligne s'est produite non une seule chute de terrains, mais plusieurs de plus en plus profondes. Celles-ci, limitées par des failles Sud-Nord, constituent ainsi une suite de larges paliers étagés les uns sur les autres. Cette conception, qui se relie à sa seconde hypothèse, est conforme à celle présentée par M. Kersten dans la séance du 16 décembre 1902.

Dans sa conférence du 7 mai 1902 à la Société des ingénieurs et des industriels de Belgique, M. Harzé produisit une carte hypothétique du relief du Primaire dans le Nord du pays à toute profondeur, carte basée sur celle tracée par M. Forir d'après l'étude des affleurements de cette formation et de sa rencontre par d'assez nombreux sondages forés à la recherche des eaux alimentaires.

M. L. Mercier, une personnalité éminente parmi les ingénieurs civils de France, qui assistait à la conférence, ayant demandé communication d'une réduction de la carte, s'en servit comme canevas pour porter les recherches, qui étaient concentrées dans le Limbourg, immédiatement au loin dans la province d'Anvers. Et après avoir consulté M. Harzé, il résolut de foncer trois sondages au voisinage de la ligne énigmatique, l'un à l'Est de Lierre, un autre à Santhoven et un troisième, encore plus au Nord, à Oostmalle.

Des terrains furent même acquis, puis se constitua la Société des Charbonnages du Nord de la Belgique, dont les capitaux sont en très grande partie belges.

Il est à remarquer que ces emplacements étaient à plus grande distance des recherches exécutées jusqu'alors en Campine que les premières de celles-ci se trouvaient éloignées des sondages forés dans le Limbourg hollandais et même en certains points du territoire prussien. D'autre part, la même société fut la première à entreprendre, après le succès du sondage d'Asch, des recherches actives et fructueuses à distance notable de celui-ci vers la Meuse, où, d'après les idées exprimées et reçues, on appréhendait de grands accidents géologiques. Deux sondages furent établis un peu à l'Ouest du canal de Maestricht, l'un sur la commune de Lanklaer, l'autre sur celle d'Eysden. Ces sondages, placés sensiblement dans un même méridien, et dont par conséquent les résultats s'additionnent, ont traversé 803 mètres de stampes houillères, en faisant reconnaître vingt-six couches de 0,40 à 1,75 de puissance verticale en charbon. Ces couches représentent ensemble une hauteur globale de 17,58 de houille, indépendamment de quelques veinettes en dessous de 0,40.

Des trois sondages projetés au voisinage de la ligne prolongée de Bruxelles-Malines, celui de Santhoven, étant de position intermédiaire, fut commencé le premier. Il atteignit au commencement de décembre dernier le terrain houiller à la cote 701. Poursuivi dans cette formation, il y pénétra de 157 mètres et reconnut deux couches de charbon présentant ensemble une puissance utile de 1,90.

Dès la mi-avril 1902, la Société avait commencé à Kessel sa

deuxième recherche; il y eut quelques hésitations sur l'emplacement définitif de cette dernière.

Les deux sondages de Beeringen et de Westerloo paraissaient avoir atteint le Houiller à une même profondeur, d'après des renseignements qui furent reconnus plus tard comme non absolument exacts. La droite passant par ces points, prolongée vers l'Ouest, passe un peu au Sud de la ville de Lierre. Aussi, en plaçant la nouvelle recherche à Kessel, à plus de 3 kilomètres au Nord de cette ligne, on comptait, malgré la déviation prévue du gisement houiller, mais vu la distance de la limite présumée de celui-ci au Sud de ces deux sondages directeurs, atteindre tout au moins les assises inférieures du bassin et réaliser ainsi le desideratum exprimé comme suit dans la notice du 10 juin 1902 de M. Harzé : « La recherche de la limite méridionale du nouveau bassin serait d'autant plus utile que c'est en approchant de cette ligne que l'on atteindra le Houiller à la moindre profondeur ... »

La prévision établie fut en partie déçue, en ce sens qu'à la cote -615, on eut la conviction que la sonde avait pénétré dans le Calcaire carbonifère, non loin toutefois du bord du gisement houiller. Néanmoins, M. Mercier, appréciant avec raison qu'il y avait un grand intérêt scientifique à poursuivre le sondage, ne l'arrêta qu'à la profondeur de 704 mètres. On était entré dans une roche calcareuse grisrouge, avec inclusions de pyrite cristallisée.

Certes, ces résultats n'étaient pas de nature à encourager la poursuite du sondage de Santhoven, qui avançait péniblement dans des roches extrêmement dures du Crétacique et d'où émergeait une abondante venue d'eau thermale, fortement salée, à émanations sulfureuses et à action laxative. Une analyse fut faite de cette eau.

Cependant, ayant remarqué que la moyenne des pentes des strates du Primaire rencontré à Kessel augmentait avec la profondeur, M. Harzé fut amené à émettre l'avis que le sondage foré en cette dernière localité avait probablement pénétré dans une ondulation convexe et qu'on pouvait ainsi espérer trouver à Santhoven plus de terrain houiller que la position de la recherche en cours d'exécution ne semblait l'indiquer.

Les résultats ultérieurs de cette dernière recherche vinrent heureusement confirmer cette prévision, puisque, ainsi qu'il a été dit, la sonde rencontra le Houiller à la cote 701 et amena bientôt la découverte de deux couches de houille, dont l'une en une laie de 1,10 de puissance et l'autre en plusieurs lits d'une puissance globale utile de 0,80.

La teneur utile en matières volatiles du charbon de ces deux couches ayant été trouvée de 19.42 et de 20.32 %, alors que le sondage se

trouve relativement rapproché du bord du bassin, il était particulièrement intéressant de connaître à quel groupe de veines se rapportent réellement les dites couches.

MM. P. Fourmarier et A. Renier, ingénieurs au Corps des mines, voulurent bien, à la demande de M. Mercier, se charger de cette détermination, en usant du caractère paléontologique.

En attendant le résultat de cet examen, M. Harzé croit devoir ranger provisoirement les deux couches dans le groupe inférieur. La teneur du charbon en matières volatiles augmenterait de l'Est à l'Ouest. Mais ce n'est là qu'une hypothèse, que son auteur serait heureux de voir controuvée au profit de la richesse de cette partie du bassin.

Il a été dit que dans les recherches de Kessel, on s'était reconnu dans le Calcaire carbonifère à la cote de 615 mètres.

Cette cote se prêtait mal au raccordement du Primaire reconnu aux sondages de Bruxelles, de Malines et de Santhoven. Aussi, M. Harzé recourut à l'obligeance de son savant confrère M. Rutot pour savoir si réellement le Primaire avait été atteint au sondage de Malines à la cote indiquée de 225 mètres et suspendit-il ses essais de raccordement tant que ce doute ne fut pas levé, en même temps que M. Forir opérait sa détermination géologique précise de toute la série des échantillons recueillis au sondage de Kessel.

A peu près à la même date, il reçut de M. Rutot confirmation de la profondeur du Primaire à Malines, pour autant que le permettait l'état déplorable dans lequel lui étaient parvenus les échantillons du sondage foré en cette ville, et de M. Forir, information du fait considérable que voici à Kessel, le Calcaire carbonifère avait été atteint, non au niveau de 615 mètres, mais à la cote de 564 mètres.

-

M. Forir ajoutait dans sa lettre d'information que l'existence du calcaire à la cote de 568 mètres était indiscutable, un Productus cora ayant été découvert dans l'échantillon correspondant à ce niveau. Dans la suite, M. Forir trouva le même fossile à des niveaux inférieurs au précédent, ainsi que d'autres espèces caractéristiques. A-617 mètres, après avoir traversé des assises viséennes et tournaisiennes, la sonde pénétra dans le Famennien supérieur (Devonien). Plus bas encore, d'autres assises ont été de même déterminées au point que la sonde serait arrivée dans le Givetien, très près du Siluro-Cambrien. Ce dernier résultat serait à rattacher au fait de l'assise siluro-cambrienne rencontrée au sondage d'Hoesselt.

La belle coupe de Kessel, ajoute M. Harzé, savamment déterminée par M. Forir, est digne de devenir classique dans les cours de géologie.

Il est à remarquer qu'entre les cotes de 533 et -615 mètres, la sonde avait traversé, d'après le journal du sondeur, des bancs de silex, des bancs de calcaire avec quartz, puis une assise de calcaire blanc grisâtre cristallin.

Toutes ces roches étaient également résistantes. Aussi les avancements journaliers étaient faibles et sensiblement les mêmes. Ce n'est qu'à partir de 615 mètres que cette situation se modifia.

[ocr errors]

C'est sans doute à cette circonstance et à une similitude d'aspect des boues, constatée par M. Forir, que l'entrée dans la formation carbonifère passa d'abord inaperçue, d'autant plus que l'on s'attendait à ce que le Houiller succédât au Crétacique.

D'après le programme de M. Mercier, un troisième sondage devait être foré à Oostmalle.

En raison des résultats connus et d'une nouvelle étude des faits, la recherche fut transférée un peu à l'Est, à Vlimmeren, et commencée dans les premiers jours de février dernier.

Comme les deux précédents, ce sondage est complètement isolé et constitue, avec ceux-ci, les sondages avant-coureurs et éclaireurs de toute la reconnaissance du bassin houiller vers le Nord de la ville. d'Anvers et la Flandre orientale.

Situé à 12 kilomètres à l'Ouest de Turnhout, il est le plus septentrional de ceux exécutés ou en exécution en Campine. Il se trouve à plus de 4 lieues au Nord-Ouest du sondage de Gheel, à peu près à la même distance au Nord de celui de Norderwyck et à 2 lieues au NordEst de celui de Santhoven. Située à moins de 3 lieues du Brabant néerlandais, cette recherche intéresse également nos voisins du Nord. Force nous est d'attendre les résultats de cette nouvelle et intéressante exploration.

Comme l'indique la coupe tracée au tableau noir pendant cet exposé, la pente du Primaire varie d'un sondage au suivant. De 8° de Bruxelles à Malines, elle est de 18° de Malines à Kessel et de 12o,5 de Kessel à Santhoven.

Il se peut que la pente continue à diminuer vers Vlimmeren, ce qui serait à l'avantage de la recherche en cette dernière localité. Et qui sait si, plus au Nord encore, on n'arrivera pas à une remonte du Primaire. Dans l'état actuel des choses, c'est à une cote intermédiaire entre 850 et 900 mètres que le Houiller paraît devoir être ren

[ocr errors]

contré à Vlimmeren.

Quoi qu'il en soit, si l'on peut comparer, comme l'a fait pittores

« AnteriorContinuar »