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quement le baron van Ertborn, la face du Primaire sous les mortsterrains campinois à un pupitre, ce pupitre est gauchi.

M. Harzé déclare ici devoir, à regret, interrompre sa communication. Lorsque la détermination de MM. Fourmarier et Renier sera terminée et que les résultats du sondage de Vlimmeren, dont l'avancement a été retardé par un accident, aujourd'hui réparé, seront plus complets et pourront être révélés, M. Harzé pourra mieux parler des failles et aussi des ondulations que le nouveau bassin lui paraît devoir présenter, notamment dans le sens transversal.

Il pourra mieux entrer aussi dans quelques considérations au sujet du passage éventuel de la formation houillère au Nord de la ville d'Anvers et dans la Flandre orientale.

Il remet donc la fin de sa communication à une prochaine séance.

M. Rutot remercie vivement M. Harzé de son intéressante communication et croit devoir y ajouter que le sondage de Malines n'a fait qu'éclairer la question de la rencontre du Primaire, sans cependant la résoudre. Sous les derniers échantillons rencontrés et composés d'oxyde de fer et de chalcopyrite, on n'a plus rien trouvé; il croit savoir qu'un approfondissement aurait été fait sous la dernière profondeur acquise, mais M. Schlagmuylder, présent à la séance et interrogé par M. Rutot sur ce point, le détrompe en faisant connaître que les travaux ont été arrêtés et qu'on ne sait rien de plus que lorsqu'on a recueilli les échantillons de chalcopyrite. Tout le monde, dit-il, est d'accord pour reconnaître que la chalcopyrite, dans notre pays, ne se trouve qu'à la surface du terrain primaire; aussi, il pense que c'est bien le Primaire que l'on a touché à Malines.

M. le baron van Ertborn rapporte qu'au cours de ses sondages dans les environs de Bruxelles, Ruysbroeck et chaussée de Ninove, il a également rencontré de la chalcopyrite, ce qui tendrait à montrer que l'on était évidemment dans le Primaire, sans toutefois pouvoir s'y fier; on a peut-être eu affaire à un relèvement du Primaire, à une ride comme dans le sous-sol de Bruxelles, où une étroite crête cambrienne paraît s'étendre du Sud au Nord, presque en coïncidence avec le thalweg de la vallée. Aussi M. van Ertborn pense que le second sondage en exécution à Malines permettra de vérifier les renseignements fournis par le premier.

M. Rutot donnera connaissance des résultats de ce second sondage

de Malines, car il en obtiendra la série complète des échantillons; il estime que la question du Primaire sera ainsi résolue.

A la suite d'observations présentées par M. G. Simoens, M. Harzé ajoute qu'il ne reviendra pas sur la configuration du bassin houiller de la Campine en forme de golfe, puisque dans sa note du 17 février 1902, il établissait déjà la position approximative de l'épaulement occidental de ce golfe.

Quant à dire qu'il existe des failles dans le bassin campinois, c'est énoncer un fait commun à tous les bassins houillers quelque peu étendus.

L'important, c'est de dire où elles peuvent passer. Or, jusqu'ici, M. Harzé ne connaît que la faille des roches rouges de M. Stainier, celles de la Meuse, déterminées par MM. Habets d'une part, et par M. Forir d'autre part, la faille salifère de Beeringen de M. Max Lohest, enfin les failles transversales ou obliques représentées par M. Kersten, auxquelles il ajoute quelques autres, notamment celle du sondage de Meerhout. D'ailleurs, les auteurs des failles ont été, avant la lettre, les sondeurs eux-mêmes, lesquels, malgré la proximité de leurs explorations respectives, arrivaient parfois à des résultats discordants.

En réponse aux observations de M. É. Harzé, M. Van den Broeck fait remarquer que M. Simoens a étudié la Campine au point de vue théorique; il a émis des prévisions découlant de la conception qu'il se faisait de la région, alors que d'autres confrères étudient plutôt la région directement au moyen de documents nouveaux, d'après les éléments, encore très aléatoires, que fournissent les sondages. Enfin, ce n'est ni l'existence, ni le nombre ou la situation des failles que M. Simoens a eus en vue, mais leur mode de formation dans notre bassin du Nord : l'affaissement vertical de voussoirs, inégalement descendus.

M. G. SIMOENS demande encore à présenter quelques réflexions sur l'allure du Primaire du bassin houiller campinois, dont il a fait parvenir la rédaction suivante :

Dans l'intéressant travail de M. le Directeur général des Mines, celui-ci nous apprend qu'une coupe passant par plusieurs sondages forés en Campine ne nous montre pas pour les terrains primaires un plan plongeant uniformément vers le Nord, mais bien au contraire une succession de plans présentant par conséquent à leurs points de contact des différences souvent sensibles d'inclinaison. Ce fait n'a rien d'éton

nant. Comme j'ai eu l'occasion de l'annoncer (1), j'ai considéré le bassin campinois comme constituant un bassin d'affaissement et non un synclinal plissé dépendant de la chaîne hercynienne; j'ai fait remarquer en outre que ce bassin d'affaissement devait être découpé par une série de failles verticales et transversales, et j'ai attiré l'attention sur le fait, que la présence de ce genre de failles en Campine impliquait nécessairement aussi une succession de dénivellations. On ne peut donc espérer voir le Primaire de nos régions du Nord présenter l'aspect d'une table plane cela est vrai en partie pour les différents compartiments limités par les failles, mais, dans son ensemble, le sous-sol primaire doit présenter des dénivellations d'autant plus considérables, que la plupart de ces failles, occasionnées par l'affaissement continu du bassin, présentent une importance et une durée de formation en rapport avec l'importance et la durée des affaissements eux-mêmes.

Ces failles ont joué pendant et après le dépôt du Houiller et jusqu'à notre époque, comme je l'ai montré déjà. En effet, le bassin d'effondrement de la Campine n'a pas cessé de s'affaisser depuis le dépôt du Houiller; on en voit la preuve dans l'allure de la base des sédiments correspondant aux grandes transgressions marines, comme par exemple le Crétacé et l'Oligocène. La transgression du Crétacé a nivelé les sédiments antérieurs et, après le dépôt de la craie, l'affaissement, en continuant à se faire sentir, a incliné de plus en plus, vers le Nord, sa base qui, à son origine, devait être sensiblement horizontale.

Les transgressions de l'Éocène ont raboté à leur tour les sédiments. antérieurs, dont la base plongeait déjà vers le Nord. L'affaissement persistant toujours, les dépôts horizontaux de l'Eocène se sont inclinés au-dessus de la base de la craie, plus inclinée encore.

La transgression oligocène a nivelé à son tour en une table horizontale les strates antérieures, mais, l'affaissement se continuant, la base de l'Oligocène n'a pas tardé a présenter une pente vers le Nord, surmontant la base plus inclinée des transgressions éocènes et, par conséquent, celle beaucoup plus plongeante encore des sédiments crétacés.

Les inclinaisons moindres que présentent les roches plus récentes prouvent tout simplement qu'elles ont été soumises pendant un temps moins considérable à l'action de descente continue du bassin (2).

(1) G. SIMOENS, Note préliminaire sur l'allure probable des couches houillères dans le Nord de la Belgique. BULL. DE LA Soc. belge de GEOL., DE PALÉONTOL. ET D'HYDROL., t. XVI (1902), Proc.-Verb., pp. 182-189.

(2) G. SIMOENS, Quelques mots sur le Bassin houiller de la Campine. BULL. DE LA Soc. belge de Géol., DE PALÉONTOL. ET D'HYDROL, t. XVI (1902), Proc.-Verb., pp. 637-640.

Les cassures étant fonction de l'affaissement du bassin et cet affaissement n'ayant pas cessé depuis le dépôt du Primaire, les failles ont donc continué à jouer et le terrain primaire doit présenter des dénivellations destinées à devenir de plus en plus sensibles.

Je suis heureux de voir les précieuses observations de notre très savant confrère M. É. Harzé confirmer mes prévisions et démontrer une fois de plus (contrairement à ce que l'on pensait naguère) l'utilité que peut présenter l'étude de la Géologie théorique pour la compréhension de la structure des bassins miniers.

On voudra bien reconnaître qu'après l'exposé que j'avais fait de mes idées sur l'allure des couches et des accidents tectoniques du bassin campinois, il devenait de la plus haute importance d'examiner les résultats fournis par les sondages qui se succédèrent rapidement dans la suite, afin de voir si oui ou non les résultats de ces derniers étaient d'accord avec mes prévisions. Ces prévisions étaient l'expression d'une théorie nouvelle, modifiant un peu les idées reçues jusqu'alors pour l'explication des phénomènes dynamiques dont la Belgique fut le théâtre. La théorie nouvelle que je présentais était le résultat d'études entreprises depuis plusieurs années sur la structure comparée de la Belgique et des régions voisines, et, en 1898, j'exposais au Service géologique, en présence du directeur de l'établissement, les premiers résultats de mes recherches que je me décidai à publier, bien à regret, pour répondre aux explications que je croyais erronées et qui furent proposées au sujet du bassin de la Campine.

Mais on voudra bien croire que je n'en étais pas arrivé à concevoir une théorie nouvelle dans le seul but d'expliquer la constitution de notre bassin du Nord.

Bien au contraire, je m'étais proposé d'exposer, d'après des idées neuves, la structure de l'ensemble de notre sol primaire, en commençant par la région plissée de l'Ardenne pour redescendre ensuite insensiblement vers le Nord, et si, après mes études sur les failles d'Haversin et de Walcourt, j'ai momentanément abandonné l'Ardenne pour la Campine, cela ne constitue dans ma pensée qu'une diversion occasionnée par les discussions qui se firent jour à propos du nouveau bassin et qui me mettaient dans la nécessité d'expliquer celui-ci d'après la théorie dont je m'étais efforcé de fournir une première démonstration dans le Condroz et dans l'Entre-Sambre-et-Meuse.

J'ai donc émis au sujet de la Campine, et longtemps avant l'exécution des sondages dont on peut faire état aujourd'hui, une conception qui

n'est qu'une application d'une théorie plus générale embrassant la tectonique de l'ensemble du pays et qui reste aujourd'hui pour moi la quintessence de l'immense labeur de ceux qui nous ont précédés. Aussi peut-on se dispenser de répondre quand des praticiens affectent de parler des théories, le sourire aux lèvres. Toutes les découvertes réalisées dans tous les domaines n'ont jamais eu d'autre but que d'établir des théories ou des lois qui sont en dehors des faits, pour la bonne raison qu'ils les dépassent, tout en s'appuyant sur ceux-ci.

Mais celui qui a proposé une théorie nouvelle a tout intérêt à voir si les faits nouveaux, postérieurs donc à la théorie, confirment ou infirment cette dernière. Toutefois, comme je l'ai dit déjà, la théorie, dans le cas présent, n'englobe pas seulement la Campine, mais aussi le massif du Brabant et l'Ardenne, et l'on comprendra l'importance qu'il y a à démontrer, toutes les fois que l'occasion s'en présente, la concordance qui existe entre les faits et la théorie, surtout si celle-ci est destinée non seulement à expliquer la Campine mais encore le reste du pays.

Aussi, je ne comprends pas la portée des objections que l'on cherche à me faire en me signalant les failles observées avant la lettre par les sondeurs et ensuite par nos confrères. Je suis on ne peut plus heureux de toutes ces découvertes, attendu qu'elles fournissent la confirmation de la théorie que j'ai proposée pour expliquer la Campine. J'ai précisé le genre de faille que l'on trouverait dans le bassin du Nord d'après les classifications connues des mouvements de l'écorce terrestre. J'ai déclaré qu'on ne trouverait pas en Campine des failles ou des accidents résultant de mouvements horizontaux. Or, aucun accident de ce genre n'a été trouvé jusqu'à présent.

D'autre part, j'ai annoncé la découverte de failles et d'accidents résultant de mouvements verticaux. Ces failles ont été trouvées, comme nous l'a montré notre savant collègue précité, par les sondeurs et interprétées dans la suite comme telles par plusieurs de nos confrères.

Je songe d'autant moins à revendiquer pour moi des découvertes de failles, que je n'ai jamais songé à suivre un sondage ou à m'en faire délivrer les résultats; je n'ai donc pu découvrir matériellement la moindre faille en Campine. Je me suis contenté d'annoncer leur découverte en expliquant leur direction, leur nature et leur mode de formation, ce qui a été pleinement confirmé par les faits, et cela me suffit.

MM. O. van Ertborn et Van den Broeck sont d'accord avec M. G. Simoens pour dire que l'on rencontre souvent dans notre pays, comme

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