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et de pression suffisantes pour donner lieu aux réactions amenant, comme dans le cas de la figure 1, et le caractère explosif et le phénomène, mentionné plus haut, de reconstitution aqueuse, au contact de l'oxygène atmosphérique. Les cheminées et cratères des volcans d'Hawaï sont d'ailleurs d'un diamètre tout à fait exceptionnel, quand on les compare à ceux des volcans ordinaires explosifs. De plus, l'extrême densité de ce type de lave basaltique-elle dépasse parfois 3 — constitue un autre obstacle à l'établissement des conditions qui, tant pour la lave que pour les gaz qu'elle contient, permettraient au dispositif volcanique des îles Hawaï de se trouver dans les conditions de minime densité relative, réalisées par tant d'autres volcans du type explosif, permettant l'assimilation au cas du compresseur à air. Ce dispositif du Kilauea et de ses voisins de l'archipel d'Hawaï se trouve nettement synthétisé par les figures 2 et 4 de la planche accompagnant le travail de M. van Ertborn.

Quant aux fumerolles, où, d'après M. Miron, l'hydrogène ne se rencontre qu'exceptionnellement, il y a lieu de faire de sérieuses réserves sur cette affirmation, assurément exagérée. D'abord, il faut tenir compte de l'évolution graduelle et prolongée qui se produit dans la nature comme dans l'intensité des dégagements gazeux des fumerolles; il faut s'assurer ensuite si l'on en a toujours bien recueilli ou observé tous les éléments successifs et surtout ceux de leurs phases maxima. Si l'on s'adresse à des fumerolles peu voisines des centres d'émission, l'hydrogène diminue fatalement par le fait même de l'éloignement de ceux-ci, qui a permis à de multiples séries de réactions, de carburations et autres, de se produire avant l'arrivée au jour des gaz internes ainsi modifiés.

Il convient d'ajouter que l'hydrogène a été nettement constaté dans bon nombre de fumerolles de régions volcaniques très diverses, et ce gaz a été trouvé en forte proportion, comme à Santorin, par M. Fouqué, pour les gaz fournis par des laves soustraites à l'action atmosphérique (1) (30% des gaz produits lors de l'éruption de 1866; près de 57 % dans certain dégagement gazeux de 1867, etc.). En dernier lieu, il faut encore tenir compte de ce fait que la vapeur d'eau des fumerolles peut, aussi bien que celle émanant du cratère, n'être autre chose qu'un produit aqueux, reconstitué précisément grâce à l'hydrogène amené

(1) Les gaz ont été recueillis à la surface de la mer, au-dessus de l'extrémité de coulées laviques sous-marines, et il est à remarquer que la proportion d'hydrogène constatée à Santorin décroissait quand on s'écartait des régions centrales et principales d'émission des matières ignées, et que les gaz accessoires carburés augmentaient au contraire, sous forme de protocarbure d'hydrogène, de même que l'acide carbonique.

des profondeurs, et qui ne peut évidemment plus être retrouvé à l'état gazeux après ce phénomène de combinaison ayant fait, en place d'hydrogène, apparaître à l'extérieur la vapeur d'eau qui en dérive directement.

L'objection, très incidente d'ailleurs, que fait M. Miron à la thèse nouvelle et si attrayante de M. A. Gautier, ne l'empêche pas d'en faire ressortir la portée considérable, et de consacrer à son exposé une dizaine de pages de son livre, soit plus de développement qu'au texte consacré à l'ensemble de toutes les autres théories volcaniques réunies. C'est assez dire que la thèse de MM. Gautier et Brun est destinée à s'imposer fortement à l'attention des volcanologistes, à provoquer d'utiles échanges de vues, des discussions favorables à la mise au point de ces vues nouvelles et, suivant toute apparence, à recruter finalement des adeptes qui ne tarderont pas à devenir légion.

M. le Président remercie M. Van den Broeck de son très important exposé et une discussion s'ouvre sur ce sujet. MM. Fiévez, Van den Broeck et van Ertborn y prennent part.

Cette discussion sera reprise d'une manière approfondie après l'impression des exposés de MM. van Ertborn et Van den Broeck.

En l'absence de M. de Brouwer, M. Lejeune de Schiervel expose comme suit le travail de ce dernier.

LE

PUITS ARTÉSIEN

DES ACIÉRIES

DE TERNEUZEN

d'après les documents laissés par feu le capitaine Ém. Delvaux

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En dépouillant et classant les documents laissés par feu le capitaine Delvaux et repris par le Service géologique de Belgique, j'ai eu la bonne chance de retrouver les échantillons du puits artésien de Terneuzen, ainsi que les notes manuscrites relatives à cet intéressant travail. Avec l'autorisation de M. Michel Mourlon, directeur du Service géologique, j'en reproduis ci-après la coupe, mettant en comparaison de celles de notre regretté collègue, les notes fournies par le sondeur,

Oscar Thomaes, de Renaix. Tous ceux qui ont approché le capitaine Delvaux savent avec quel soin il se préoccupait de recueillir les renseignements sur le sol et le sous-sol de notre pays flamand.

Animé des mêmes préoccupations, M. M. Mourlon, sans se douter que M. Delvaux eût entrepris déjà ce travail, s'était, lui aussi, rendu sur les lieux, dans le courant de l'année 1901, à l'effet de ne pas laisser se perdre les échantillons de ce sondage. Son zèle ne fut pas récompensé, car à son arrivée ceux-ci étaient déjà tellement mêlés qu'il fut impossible d'en tirer aucun parti.

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Malgré les soins apportés par feu le capitaine Delvaux, et la correspondance qu'il a laissée sur la question en fait foi, — il reste encore certains points douteux dans la coupe de ce sondage. Ceci prouve combien il est nécessaire, quand un travail de ce genre s'exécute, qu'un géologue se rende lui-même sur les lieux pour la prise d'échantillons.

Voici la copie fidèle des notes trouvées dans le carnet de M. Delvaux. Elles comportent une description très exacte des échantillons, ainsi que l'interprétation géologique des terrains traversés.

Carnet de M. Delvaux

18079. TERNEUZEN, ACIÉRIES de M. Riche, 23 JUILLET 1900.

Nos des échantillons.

1

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1.50

2 à 3.50

Alluvions argilo-sableuses grises, avec linéoles jaunâtres, traces de végétaux, tiges ou racines.

Tourbe très fibreuse, nombreux végétaux bien distincts, jaune brunâtre et brun noirâtre par places.

Tourbe plus dense, noire, linéoles sableuses; fragments de bois et végétaux comprimés, moins distincts. Alluvions tourbeuses à éléments sableux, fins, meubles, et parties cohérentes gris brunâtre.

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Alluvions tourbeuses à éléments sableux fins très cohérents, blancs, jaune brunâtre et brun rougeâtre.

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Argile fine et sableuse, alluviale poldérienne, blanc grisâtre, très cohérente, pétrie de traces végétales brunâtres. Même argile sableuse alluviale cohérente, finement micacée, gris jaunâtre, avec traces végétales.

Argile sableuse alluviale très cohérente, traces de stratification ondulée; brun-noir terne; très petits fragments de coquilles d'eau douce très minces; grains de quartz et de grès (2 millimètres) disséminés.

No des échantillons.

Profondeur.

Description.

9

11.00

10

11

12

13 à 13.50

Alluvions sableuses fines avec grains de quartz moyens, peu cohérentes; gris-blanc sale, traces végétales et points limoniteux peu nombreux.

Sables à grains moyens et fins réguliers, meubles avec parties cohérentes, gris-jaune pâle.

13 50 à 15.50 Sable quartzeux moyen, pointillé de grains noirs arrondis de silex, glauconie, etc., très fins débris de coquilles; blanc pur très meuble.

15.50 à 18.00 Même sable quartzeux, moyen, renfermant en plus grand nombre les éléments accidentels cités ci-dessus; blanc, un peu sali, très meuble. Fragment de bloc de silex; cailloux de silex roulés, de quartz hyalin et laiteux, de grès divers, de quartzites, d'os ou dents en fragments anguleux? roches étrangères? coquilles de lamellibranches brisées.

Sable fin glauconifère (sable blanc, mêlé de grains de glauconie).

13

19.00

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28

80 à 87

29

Id. fin et gros.

Id. fin.

Argile sableuse grise, finement pailletée, avec petits cailloux de silex noir bien roulés; petits cailloux de quartz hyalin, débris de coquilles et fragments de grès; dents de poisson??

87.50 à 89.50 Argile compacte grise avec cailloutis de silex noir, petits cailloux de quartz hyalin; tests de lamellibranches fragmentés et usés; un assez gros caillou de silex noir et un caillou de grès très cohérent constitué des éléments suivants des fragments de lamelles de biotite, des grains de quartz hyalin, laiteux et teintés, des grains de gravier, bruns et laiteux, des grains de glauconie noire (anguleux et arrondis), de très petits fragments de tests de lamellibranches, des parties celluleuses avec petits enduits jaune clair calcaire ou argileux. Le tout réuni par une pâte très peu apparente, siliceuse, noir brunâtre.

Nos des échantillons.

30

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89.50 à 92.50 Sable meuble quartzeux moyen très glauconifère (glauconie noire), fins débris de coquilles.

(92.50?) 97 à 99.50

103 à 108

Argile compacte très dense vert noirâtre, se polissant dans la coupure.

Argile subschistoïde compacte, vert noirâtre avec lineoles sableuses, se polissant dans la coupure.

121.05 à 125.90 Argile schistoïde, compacte, finement micacée, avec parties glauconifères et linéoles sableuses glauconifères.

125.90 à 126

126 à 129

35

36

129 à 130

37

38

39

130 à 131.80

Bande noire. Glauconie noire, arrondie et polie. Glauconie vert foncé polie. Rares grains de quartz hyalin roulés. Très petites Nummulites. Fragments très petits de coquilles indéterminées.

Sable plus ou moins argileux. micacé, glauconifère, moyen et fin, gris verdâtre.

Argile subschistoïde gris-brun, avec parties sableuses, grains de glauconie noire disséminés; taches limoniteuses, fragments de feuilles, débris de lamellibranches. Nummulites.

Gravier très glauconifère pétri de débris altérés de coquilles, adhérent (semblable à la bande noire fossilifère qui existait sous le bureau des ingénieurs chargés des travaux de l'Université de Gand).

Caillou de pyrite et grès glauconifère vert pomme et noir, fragment de dent de poisson, Nummulites, grains de quartz hyalin dense.

Argile schistoïde grise, tenace, très glauconifère, noire, Nummulite avec glauconie, débris de coquilles altérées, écrasées. groupe de Nummulites de différentes tailles (Operculina Orbignyi) très nombreuses, entières et brisées, gros fragment anguleux et arrondi de quartz hyalin; amas nombreux et cohérents de grains de glauconie noire et verte, brisés ou entiers et polis; certains grains sont très volumineux (3 millimètres). Alvéole de caillou bien marquée; je n'ai pas le caillou à moins que ce ne soit le caillou de pyrite gréseuse).

Autre fragment de pyrite mamelonnée rougeâtre.

>>

>> allongée cylindroïde.

Cylindre plus petit et plus mince de pyrite.

131.80 à 133.50 Sable gris fin, peu glauconifère et très légèrement pailleté

de mica.

133.50 à 134.20 Grains de quartz hyalin, 5 millimètres.

Grès dur glauconifère blanc, finement pointillé de noir. Grès graveleux, quartz silex, glauconifère. N. lævigata de grande taille, roulées, non verdies. N. Scabra.

Ditrupa strangulata.

Id. avec dents de poissons.

Diverses N. Wemmelensis et variolaria remaniées et descendues de plus haut.

134.20 à 134.63 Divers fragments de fossiles remaniés descendus de plus

haut Sable gros.

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