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tion spéciale et indépendante, je n'ai pas cru devoir ni pouvoir demander au Conseil de l'Université de Grenoble de consacrer à ce service une partie des ressources déjà si restreintes dont il dispose, et j'ai pensé pouvoir intéresser d'une façon effective au maintien d'observations dont l'intérêt a été mis en lumière dans le cours de ces dernières années, les milieux scientifiques de la capitale. Devant l'insuccès de mes démarches, j'avais dû cesser d'entretenir le sismographe de la Faculté, pour ne pas engager des crédits dont je n'avais pas la disposition.

W. KILIAN,

Professeur de Géologie à l'Université de Grenoble.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

EMILE HAUG.

Sur deux horizons à Céphalopodes du Devonien supérieur dans le Sahara oranais.

On connaît aujourd'hui, dans le Sahara oranais, grâce aux explorations de M. Gautier, deux niveaux fossilifères du Devonien supérieur, nettement définis par des faunes riches et bien caractéristiques. Leurs affinités paléontologiques avec des couches du même âge de l'Allemagne centrale sont tout à fait remarquables et accentuent encore le caractère <«< hercynien » ou mieux «< armorico-varisque » des chaînes paléontozoïques du Sahara septentrional, sur lequel plusieurs auteurs ont déjà insisté. V. DE W.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 6 juillet 1903.)

W. BOYD-DAWKINS.

Une caverne ossifère d'âge pliocène

à Dorcholes, Buxton (Derbyshire).

La caverne de Dorcholes se trouve dans une carrière de Calcaire carbonifère située sur un plateau dont les eaux coulent d'un côté vers le Merscy, de l'autre vers le Derwent. Le calcaire présente des cavités (swallow holes ou swallets) qui sont pour la plupart remplies d'argile et de limon, avec des débris d'ossements de mammifères. Ceux fournis par la caverne de Dorcholes appartiennent aux espèces suivantes : Machairodus crenatidens Fabrini, qui se rencontre aussi dans le Pliocène supérieur du Val d'Arno et dans celui de l'Auvergne. M. le Prof Boule considère le Machairodus crenatidens comme l'ancêtre

pliocène du Machairodus latidens, qui a vécu pendant le Quaternaire. Machairodus crenatidens n'avait pas été rencontré jusqu'ici dans les terrains pliocènes de l'Angleterre. Felis spelea, Hyæna probablement arvernensis Croizet et Jobert, Mastodon arvernensis Croizet et Jobert. Des dents molaires indiquent les espèces suivantes : Mastodon arvernensis, Elephas meridionalis Nesti, Rhinoceros Etruscus Falconer, Equus Stenonis Nesti, Cervus Aueriarium (2) Croizet et Jobert.

Toutes ces espèces se retrouvent dans les dépôts d'eaux douces du Pliocène supérieur d'Auvergne et du Val d'Arno. En Angleterre, Mastodon arvernensis, Elephas meridionalis, Equus Stenonis, Rhinoceros Etruscus (?) se retrouvent aussi dans le Red Crag. Par contre, cette faune se distingue de la faune quaternaire par l'absence des animaux qui ont occupé l'Europe pendant le Quaternaire, tels l'Ours des cavernes, le Mammouth, le Rhinocéros poilu et les espèces paléarctiques encore vivantes actuellement. Dans le Forest Bed, on retrouve les deux catégories mélangées.

Une carte instructive accompagne ce travail. L'Irlande, l'Angleterre, les Feroe et les Shetland sont réunies et forment une presqu'ile rattachée au continent par le pays occupé actuellement par le Pas-de-Calais et la Manche. Cette presqu'ile s'étendait beaucoup plus à l'Ouest que la côte irlandaise actuelle, de même que la côte atlantique pliocène des contrées dont la partie encore émergée aujourd'hui forme maintenant la France et l'Espagne. V. DE W.

(Quart. Journ. of the Geological Society, vol. 59, no 234, mai 1905.)

Commandant O. BARRÉ. L'architecture du sol de la France, essai de géographie tectonique (librairie Armand Colin, Paris, 1905).

Le livre du commandant Barré se distingue par les qualités éminemment françaises de clarté et d'élégance dans l'exposition des questions les plus complexes. Il nous présente un tableau de la tectonique du sol de la France, afin de nous permettre de comprendre les dispositions géographiques actuelles du pays. Malgré l'aridité et la complication du sujet, la lecture du livre est réellement attachante, et de plus elle est des plus instructives. Ce résultat doit être attribué aussi aux nombreuses et excellentes cartes qu'on a fait figurer dans le livre. Sans elles, la lecture du travail serait difficile, sinon impossible, à

moins qu'on ne possède à fond la géographie physique du pays, ce qui n'est pas toujours le cas, surtout pour le lecteur étranger. Nous nous faisons un plaisir de déclarer que la lecture de ce livre de géologie géographique nous a initié, mieux que tout autre, au sujet, passablement compliqué, de la géographie physique de la France, et qu'il sera de la plus grande utilité à propos de l'étude des travaux spéciaux de géologie de la France, surtout pour le lecteur étranger, qui n'a pas toujours le moyen de s'orienter dans les détails de géographie trop locaux pour qu'on les retrouve dans les atlas ordinaires.

L'auteur commence par exposer d'une façon générale l'état de l'Europe occidentale au moment de la formation des plissements hercyniens, et à ce sujet nous devons signaler les cartes 33 et 39, où ces plissements sont représentés, et qui figureraient avec utilité dans tout traité de géologie générale devant paraître en Europe. Partant des affleurements superficiels de l'ancienne Europe hercynienne et des modifications que le ridement alpin y a apportées, en donnant à l'Europe son relief actuel, l'auteur étudie successivement: 1° la région du Nord et du Nord-Ouest; 2o la région du Nord-Est ; 3° la région du Sud et du Sud-Est; 4o la région du Sud et du Sud-Ouest; 5o la région de l'Ouest; 6o la région centrale, et enfin 7o la région des côtes, à laquelle un chapitre spécial a été consacré.

Au lecteur belge, nous recommandons surtout les chapitres II et III, qui traitent des régions de la France confinant à notre pays, et qui prouvent une fois de plus que, pour faire la géologie de la Belgique, il faut se garder de localiser les études à notre petit domaine, au risque de se perdre dans une spécialisation étroite et stérile. Nous nous plaisons aussi à signaler le chapitre du Sud et du Sud-Est, qui traite de la géologie du Rhône et des Alpes françaises. Nous y trouverons plus d'une indication intéressante sur une question encore obscure, celle de l'ancienne Tyrrhénide, dont les fragments encore accolés à la BasseProvence constituent les chaînes anciennes des Marnes et de l'Esterel, et dont les parties effondrées à une époque récente ont donné naissance à la partie de la Méditerranée qui baigne la côte méridionale de la France et la côte occidentale de l'Italie.

Du reste, tous les chapitres du livre sont traités avec la plus grande compétence, et le lecteur qui voudra l'étudier y trouvera autant de plaisir que d'instruction, et il y retournera souvent pour le consulter, ou pour remettre au point sa mémoire géologique, en jetant un coup d'œil sur les nombreuses esquisses géologiques qui ont été réunies dans cet ouvrage.

V. D. W.

SÉANCE MENSUELLE DU 14 JUILLET 1903.

Présidence de M. X. Stainier, Président.

La séance est ouverte à 8 h. 45.

En ouvrant la séance, M. le Président rend hommage à la mémoire de M. A. Renard, dont les funérailles, imposantes dans leur simplicité, ont eu lieu le 12 de ce mois. M. Renard fut l'un des membres fondateurs de la Société et fut appelé aussi à occuper le fauteuil de la présidence de celle-ci. Il est l'auteur de nombreux travaux publiés dans le Bulletin, et c'est à lui que l'on doit l'introduction dans le pays de l'étude microscopique des roches. Son décès constitue une véritable perte non seulement pour le monde scientifique, mais aussi et principalement pour la Société belge de Géologie, où il occupa une place marquée et qui sera difficilement comblée.

M. le Président exprime l'espoir que, bien que les intentions du défunt fussent de décliner tous honneurs et discours, il se trouvera parmi les membres de la Société quelque confrère ayant à cœur de retracer la vie et les travaux de l'érudit et regretté défunt.

Des condoléances ont été adressées à sa veuve au nom de la Société.

Correspondance :

M. Royers, ingénieur de la Ville d'Anvers, fait connaître que la demande de subside adressée par la Société au Gouvernement provincial d'Anvers a été admise à l'unanimité en première section; il émet l'espoir que cette affaire pourra recevoir une solution favorable.

M. Kemna, de son côté, dépose sur le bureau un extrait du procèsverbal de la séance du Conseil communal de la ville d'Anvers en date du 18 mars 1903, au cours de laquelle le Collège, se ralliant à l'avis de M. Royers, a adopté à l'unanimité une proposition tendant à accorder à la Société un subside annuel de 500 francs. (Remerciements.)

L'Assemblée ratifie ensuite la nomination de MM. Rahir, Rutot et Van den Broeck comme délégués de la Société au Congrès archéologique de 1903, qui se tiendra à Dinant en août prochain.

Sur la proposition de M. le Secrétaire général, elle délègue M. Eug. Lagrange pour représenter la Société à la Conférence internationale de sismologie, qui se tiendra cette année à Strasbourg.

M. le Secrétaire général fait connaître que le Conseil aura à examiner la question de l'envoi d'une adresse au Roi à l'occasion des attaques portées à l'étranger contre l'œuvre du Congo.

M. le capitaine Rabozée rappelle que M. le commandant E. Cuvelier a promis une communication en collaboration avec le colonel Dubuisson sur le puits artésien de la nouvelle École militaire à Bruxelles, puits dont la coupe sera incessamment dressée en détail. La prise des échantillons s'est faite avec des soins tout à fait exceptionnels.

M. G. Cumont dépose sur le bureau des échantillons d'une roche énigmatique rencontrée dans les environs de la cascade de Coo; l'étude de ces roches sera faite par M. le capitaine Mathieu.

Présentation et élection de nouveaux membres effectifs :

Sont présentés et élus par le vote unanime de l'Assemblée :

MM. FRANCO, ALFRED, ingénieur, sous-lieutenant de réserve du génie, 61, chaussée d'Ixelles, à Bruxelles;

BONMARIAGE, ARTHUR, docteur en médecine, 46, rue Fossé-aux-
Loups, à Bruxelles.

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