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Présentation et élection de nouveaux membres :

Sont présentés et élus par le vote unanime de l'Assemblée :

En qualité de membre effectif :

M. KRENDEFF, ASSAIN, ingénieur des arts et manufactures, rue de Vienne, 33, à Ixelles-Bruxelles.

En qualité de membre associé regnicole :

M. VAUTHIER, CAMILLE, attaché au Service géologique de Belgique, 2, rue Latérale, à Bruxelles.

Communications.

En l'absence de M. le commandant Cuvelier, qui s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance, M. le capitaine Mathieu donne lecture de la note suivante :

NOTE PRÉLIMINAIRE

CONCERNANT

LE PUITS ARTESIEN DE LA NOUVELLE ÉCOLE MILITAIRE

PAR

E. CUVELIER et L. DUBUISSON

1. Le puits artésien de la nouvelle École militaire a été exécuté par M. Delecourt - Wincqz. Des études préalables, faites surtout en s'aidant des coupes publiées par MM. van Ertborn et Rutot, ainsi que de documents géologiques divers, nouveaux et anciens (Verstraeten; Rutot et Van den Broeck, planchette de Bruxelles et explication de la feuille de Bruxelles; carte géologique actuelle, etc.), des études préalables, disons-nous, ont été faites, sous la direction du major du génie Mersch, par le capitaine commandant du génie Dubuisson. M. le baron van Ertborn a bien voulu donner divers renseignements au commandant Dubuisson.

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2. Le croquis (1) montre la coupe complète dans le puits à la date

(1) Ce croquis, affiché au tableau lors de la séance, figurera dans la communication définitive.

du 14 juillet; depuis lors, on a traversé une couche de craie blanche mélangée de silex sur une épaisseur de 2,70. Après quoi on est tombé et le travail en est là aujourd'hui sur une roche qui, d'après l'étude microscopique faite par le capitaine Mathieu, doit être rapportée au quartzite dit de Blanmont, c'est-à-dire au Devillien inférieur du massif cambrien du Brabant (Dv 4). L'examen macroscopique de la roche semble du reste montrer que la détermination est bien celle qui convient.

3.

Les divers échantillons, recueillis avec soin, ont été déterminés par le Service géologique officiel; ils montrent la série suivante, du haut vers le bas :

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Le terrain éocène accuse donc une épaisseur totale de 118,70 : les couches rencontrées correspondent parfaitement à ce que pouvait faire prévoir la Carte géologique au 40000° (planchette de Bruxelles-Saventhem; levés et tracés par M. A. Rutot).

Du reste, la coupe répond sensiblement à celle du puits de l'Hôpital militaire de Bruxelles (1); mais là on ne renseigne ni Ledien ni Crétacé, et les roches primaires sont des schistes décomposés; enfin, cette dernière coupe ne renseigne rien concernant le Quaternaire.

4. Dans le puits de la nouvelle École militaire, la nappe aquifère bruxellienne est marquée à la cote + 53.18, le sommet du puits étant à la cote 76.76, et le terrain naturel à + 79.88; la nappe est donc à 26m,70 en dessous du sol naturel.

A la cote 38.82, soit à 118m,70 de profondeur, on a trouvé une source importante à la base du Landenien déterminé comme L1b-c par le Service géologique, en contact avec une couche de cailloux de silex roulés et verdis, L1a.

5.

Actuellement, le travail se poursuit en faisant usage de

(1) Voir la coupe faite par M. Rutot à la séance du 7 avril 1891, d'après MM. Raeymaekers et E. Vincent. Ce puits a été foré par M. van Ertborn.

tonite, les trépans ne pouvant plus suffire pour désagréger la roche très dure, constituée par un quartzite primaire. Nous tiendrons la Société au courant des résultats définitifs. Disons déjà, à présent, que, dès demain, on va vérifier le rendement en eau.

Remarque.

Le puits de la nouvelle École militaire est à grand diamètre; le premier tube, arrêté dans Yd, à 62 mètres sous le sol, a un diamètre de 0,60; le second, arrêté à peu près à la base de Yc, a un diamètre de 0,55; enfin, le dernier, arrêté actuellement sur le Crétacique, à 124,70 de profondeur, a 0,50 de diamètre.

On a commencé par descendre un puits ordinaire, en maçonnerie, de 1,20 de diamètre, jusqu'au Bruxellien, puis on y a logé un tube protecteur en tôle, de 0,80 de diamètre, qui sera enlevé.

M. Kemna demande ensuite quel avantage il y a à poursuivre le creusement du puits dans le quartzite, ce à quoi M. Van den Broeck répond que dans le quartzite il y a parfois des chances de rencontrer des fissures aquifères, chose que l'on ne trouve que très exceptionnellement dans le schiste.

De son côté, M. Mathieu fait connaître que le cahier des charges stipule que le puits doit avoir une profondeur de 150 mètres, et que si on poursuit le creusement jusque dans le Primaire, c'est, en même temps, pour assurer au puits une certaine capacité de réservoir aquifère pouvant, le cas échéant, devenir utile.

M. Kemna objecte que s'il y a plus d'eau en descendant dans le Primaire, il est à craindre que cette eau soit plus minéralisée que celle provenant de la base du Landenien; en résumé, si l'on peut espérer obtenir un débit plus élevé en s'engageant dans les roches dures du Primaire, il y a également plus de risques à courir et la difficulté du travail s'augmente considérablement.

M. Kemna ajoute qu'il a reçu des échantillons d'eau minérale provenant du puits de Santhoven, en Campine, eau que l'analyse a reconnu fortement salée, additionnée de beaucoup de chlore, de chaux et d'acide sulfurique; il demande si l'on n'a pas encore analysé l'eau du puits de la nouvelle École militaire, afin de s'assurer si elle ne risque pas, dans l'approfondissement, de devenir trop minéralisée.

M. le capitaine Mathieu répond que ces analyses ont été faites et seront publiées avec le mémoire détaillé de MM. Cuvelier et Dubuisson. M. Rutot fait connaître que l'on fore également à Laeken un puits

artésien pour alimenter la nouvelle fontaine monumentale; les mêmes difficultés se présentent en ces parages; le forage a atteint le Primaire, ce qui occasionne de grandes difficultés. Les échantillons sont envoyés au Musée d'Histoire naturelle et M. Rutot donnera en temps utile le résultat de leur examen.

La parole est donnée à M. Rutot pour sa communication sur « L'état de la question relative à l'antiquité de l'homme ».

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Grâce aux travaux des paléontologues, nous connaissons d'une manière généralement satisfaisante l'origine des animaux qui nous entourent, mais lorsqu'il est question de l'origine de l'homme, nous ne nous trouvons guère en présence que d'opinions ou de théories.

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La cause en est la proportion excessivement faible et tout à fait insuffisante d'ossements humains renfermés dans les couches géologiques et recueillis jusqu'ici.

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On ne peut rien tirer de satisfaisant de matériaux aussi incomplets.

La question de l'antiquité de l'homme serait sans doute restée encore pendant longtemps sans solution si un élément autre que la Paléontologie n'entrait en ligne de compte.

Les animaux n'ont pu laisser que leurs os; l'homme, outre ses os, essentiellement périssables, a délaissé certains produits de son industrie, qui, eux, sont impérissables.

Point n'est donc indispensable de rencontrer des ossements humains pour conclure à la présence de l'homme; la découverte de ses outils, de ses habitations, de ses monuments, suffit à démontrer son existence et même à donner une idée de ses mœurs et de sa mentalité, mieux que ne le ferait la trouvaille de crânes bien conservés.

L'un des caractères de l'homme est de se servir d'outils qui augmentent puissamment ses faibles moyens d'action.

Le plus souvent, ces outils doivent effectuer un travail où la force brutale intervient. Dès lors, ces outils doivent être fabriqués en matières dures et résistantes.

De nos jours, le métal est surtout employé; il y a 5000 ans, dans l'Europe occidentale, le métal était inconnu et il était remplacé par la pierre, infiniment plus indestructible que le métal.

Les industries premières sont donc à base de pierre et, dès lors, nous pouvons suivre, dans le temps, les traces de l'homme par celles de son industrie de la pierre. Aussi loin dans le passé trouverons-nous l'industrie de la pierre, aussi loin pourrons-nous conclure à l'ancienneté de l'homme.

Cela étant, il est nécessaire de savoir en quoi consiste l'industrie de la pierre.

Si l'on en croit les auteurs classiques, M. G. de Mortillet notamment, l'industrie de la pierre peut se diviser en deux grands groupes naturels, le premier concordant avec les temps quaternaires, le second synchronique de la première moitié des temps modernes.

Le premier groupe a été appelé paléolithique, le second, néolithique; il va de soi que la durée de l'emploi du premier groupe industriel a été beaucoup plus grande que celle du second.

Il y a plus de vingt-cinq ans, à la suite de découvertes de silex dans des couches du Tertiaire supérieur, les anthropologues furent mis en émoi et un certain nombre d'entre eux, parmi les principaux, acceptèrent comme véritables instruments de pierre les silex recueillis. Malheureusement, ces pièces ne furent pas comprises même par ceux qui les admettaient, on méconnut leurs véritables caractères, elles restèrent isolées, à interprétation flottante et douteuse, si bien que, bientôt, elles tombèrent dans l'oubli et, plus tard, elles furent définitivement reniées dans le pays même qui avait eu la chance et l'honneur de leur découverte.

Mais une idée juste ne périt pas.

Elle fut reprise sous une autre forme en Belgique par plusieurs auteurs, lesquels, bien que sérieusement combattus, finirent par la faire triompher.

D'après les classiques, l'industrie la plus ancienne du Paléolithique est l'industrie chelléenne, qui, d'après eux, serait uniquement constituée par un instrument de pierre taillé sur les deux faces, de manière à lui donner la forme d'une grosse amande.

Cet instrument amygdaloïde servait à tout faire; c'était, à volonté, une arme ou un outil à utilisations multiples.

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