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tête d'une coloration et de 4 mètres seulement pour la queue, soit un retard des deux tiers pour la fin de la couleur. En espaçant les jets de couleur, les derniers finissent toujours par rejoindre les premiers

» Mais il pourrait bien y avoir là (le fait étant contraire aux conséquences physiques de la parfaite incorporation moléculaire de la fluorescéine dans l'eau, § 5o et 6o°) une illusion, produite par une notion insuffisante des conditions matérielles de l'écoulement, et surtout des variations incessantes de vitesse causées par les obstacles rencontrés. Ici surtout la circonspection s'impose (1).

» 14° En tout cas, ce retard, s'il est réel, et surtout les risques de retenue dans l'argile (§ 4o) qui peuvent aboutir à la dilution et à l'invisibilité complètes, en cas de très long ou de très lent parcours, permettent de dire qu'un résultat négatif tiendra le plus souvent à la trop petite quantité de fluorescéine employée. Quel que soit l'inconvénient d'un excès de coloration, c'est le seul moyen de compenser les nombreux éléments d'insuccès des expériences. Et le précieux fluorescope de MM. Trillat et Marboutin doit être utilisé bien plus comme correctif de ces éléments que comme moyen d'épargner la substance ou d'en restreindre les effets (2).

» 15° Il faut jeter la fluorescéine, non pas lentement et par petites quantités à la fois, mais, au contraire, rapidement et abondamment, afin de commencer toute expérience avec le maximum possible de coloration.

>> 16° L'absence de décantation se manifeste aussi sous terre à Padirac, du 23 mai au 7 juin 1903, avec 750 grammes de fluorescéine, j'ai maintenu coloré, pendant quinze jours, un bassin de 5 000 à 6000 mètres cubes, sans qu'aucune trace de couleur soit demeurée ensuite perceptible (à l'œil nu), même sous 5 mètres de profondeur; la

(1) Postérieurement à la date du 20 juillet ci-dessus, j'ai reconnu, selon l'idée de M. H. Schardt et après entente avec MM. Van den Broeck et Marboutin, que, conformément aux observations de ces trois expérimentateurs, le retard n'était qu'apparent, applicable seulement à la partie visible à l'œil nu de la coloration; si l'on étudie la marche de la couleur au fluorescope, on cesse de constater pour elle aucun retard et l'on est conduit à reconnaitre que la pointe extrême de la fluorescéine (invisible à l'œil nu) se propage avec la même vitesse que l'eau qui la véhicule : l'illusion du soi-disant retard était une conséquence de la dilution extrême des molécules de couleur qui se trouvent le plus rapidement entrainées. La partie visible à l'œil nu de la fluorescéine ne donne donc pas la vitesse réelle des filets d'eau les plus rapides.

En vertu de la note précédente, on doit ajouter qu'aucune expérience de précision ne saurait se passer du fluorescope. (Ces deux notes ont été ajoutées par l'auteur à son texte primitif, pour la reproduction au BULLETIN de sa Note à l'Académie.)

décoloration a été lente et progressive à partir du troisième jour. >> 17° La propagation de la couleur en eau très calme se fait en minces filaments vasculaires, à la surface ou entre deux eaux, mais sans chute vers le fond (§ 5o et 10o).

>> 18° Toute expérience devrait être faite de préférence lors des crues et même dans les trois états d'eaux basses, moyennes et hautes, les différences de résultats devant être éminemment instructives. >>

(20 juillet 1903)

(Extr. du Compte rendu de l'Acad. des Sciences de Paris, t. CXXXVII, 1903, pp. 225-227.)

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

Guide-Annuaire de Madagascar et dépendances (1).

Le Guide-Annuaire de Madagascar et dépendance, publié par ordre du Gouvernement de la République française et gracieusement offert à notre Bibliothèque, est un manuel administratif contenant de nombreuses données utiles aux colons.

Il comprend aussi une description physique de la grande île et une carte géologique qui seule peut intéresser la Société. Cette carte est à échelle très réduite, car la superficie de Madagascar équivaut à celles de la France, de la Belgique et de la Hollande réunies. Elle nous montre la plus grande partie de ce vaste territoire occupé par des roches éruptives, coupées par des îlots de terrain archéen.

Le Triasique, le Jurassique et le Crétacique forment de longues bandes sur la côte occidentale. Les terrains tertiaires ne sont représentés que par un lambeau.

Les gisements aurifères ne sont pas rares, mais jusqu'à présent leur richesse n'est pas bien connue.

Rappelons en outre, ce que ne dit pas le Guide-Annuaire, que Madagascar, quoique située sur la côte d'Afrique, est, par sa faune et sa flore, une île essentiellement asiatique.

O. v. E.

(1) La couverture de cet ouvrage de 846 pages, petit in-8°, porte Guide annuel de Madagascar, à l'usage des colons, planteurs, commerçants, industriels, fonctionnaires et voyageurs. Tananarive. Imprimerie officielle, 1903. Ouvrage accompagné d'héliogravures, de cartes et de plans.

Bon O. VAN ERTBORN.

Sondages houillers de la Campine.

Les Annales des Mines de Belgique publient la troisième série de coupes de sondages houillers de la Campine (no 35 à 53) (1).

Les deux premières séries, résumées par nous, ont paru dans les Bulletins de la Société (2).

Le même fascicule des Annales des Mines comprend un article de M. Renier, ingénieur des mines à Liége, sur les modes et procédés de sondage employés pour ces recherches et la liste des demandes en concessions de mines de houille à la date du 1er août 1903. Ces faits ne rentrant pas dans le cadre des études poursuivies par la Société, nous nous contenterons de les signaler.

Nous n'ignorons pas que les procédés rapides de sondage rendent la détermination des échantillons des terrains meubles fort difficile, d'autant plus qu'en grandes profondeurs, les formations argileuses, telles que le Paniselien, l'Ypresien, le Landenien, le Heersien, se fondent en une seule masse, dans laquelle il est impossible d'établir des lignes de démarcation lorsque les preuves paléontologiques font défaut.

Les coupes 35 et 36, dressées par le Service géologique, rentrent complètement dans le cadre des probabilités, déduit de l'allure générale des diverses formations dans la région située immédiatement au Sud du nouveau bassin houiller.

Il n'en est pas de même du numéro 37, Norderwyck, où nous voyons figurés 202 mètres d'Asschien, 68 de Wemmelien, 138 de Ledien et 26.6 de Laekenien reposant directement sur le Crétacique. La puissance de ces dépôts serait donc de 434,6, alors qu'au château de Westerloo, situé à 8 kilomètres au Sud-Est, elle n'est que de 66,5. Le sondage houiller de Westerloo a démontré, en outre, que la base du Bruxellien se trouve séparée du toit du Crétacique par 160 mètres d'argile d'âge éocène inférieur. La coupe du puits artésien de Westerloo a été dressée par notre collègue et ami M. G. Velge avec un soin méticuleux, d'après des échantillons de premier choix. La présence de l'argile rupelienne

(1) Ann., 1903, t. VIII, 3o liv.

(2) Bull. de la Soc. belge de Géol., de Paléontol. et d'Hydrol., 1903, t. XVII, p. 156. Annexe à la séance du 21 avril 1903. Ibid. Procès-verbal de la séance du 16 juin 1903.

dans le sous-sol de Norderwyck ne peut faire l'ombre d'un doute. Il y a une quarantaine d'années environ, le baron de T'Serclaes, de Norderwyck, fit faire une tentative de sondage artésien, et nous nous rappelons fort bien avoir vu retirer en notre présence une carotte d'argile plastique contenant la Cassidaria Nysti (1). Le toit de l'Éocène, d'après la coupe en question, se trouverait à Norderwyck à la cote 53, alors qu'à Westerloo, situé à 8 kilomètres au Sud-Est, il se trouve sans conteste à la cote 108. Or, s'il est un fait bien établi, c'est qu'en Campine les morts-terrains tertiaires ne se relèvent jamais vers le Nord. Nous n'insisterons pas davantage.

Le n° 38, Kessel, fut exécuté en dehors et au Sud du bassin houiller. La coupe ne signale pas le Diestien en ce point; il doit y en avoir, car il était bien représenté au fort de Lierre, où nous avons pu l'observer lors du creusement des fossés. Le Crétacique percé, la sonde a pénétré successivement dans l'assise de Visé, dans celle de Dinant, dans le Tournaisien, le Famennien, le Frasnien et le Givetien. L'inclinaison des couches est faible.

Le n° 39, Santhoven. Les sables grossiers, très glauconifères, épais de 55 mètres, sous-jacents au Poederlien, rangés dans le Bolderien, nous paraissent représenter le Diestien.

Le n° 43, Lanacken, devrait porter en réalité le n° 4. Il fut exécuté en 1899 et ne rencontra que le Houiller inférieur, Calcaire de Visé. Le n° 44, Hoesselt, dont le point se trouve beaucoup plus au Sud, a atteint le Siluro-Cambrien immédiatement en dessous du Crétacique. Le n° 46, Lanklaer. Les 47,7 de sable blanc grossier attribués au Moséen nous paraissent représenter plutôt le Diestien. La puissance de 172 mètres accordée au Bolderien nous paraît bien invraisemblable, d'autant plus que cet étage n'est jamais bien épais. L'argile et les sables argileux qui y sont rangés nous paraissent plutôt d'âge rupelien. La même observation s'applique aux nos 47, 48, 50 et 52, où la part attribuée au Bolderien est certainement exagérée.

Le n° 48, Coursel. La coupe attribue 120 mètres au Laekenien. Il nous semble que si l'Éocène moyen s'étend aussi loin, sa puissance doit y être bien plus réduite. Le forage a rencontré un grand nombre de couches de houille.

Attirons aussi l'attention sur les nos 50 et 52, où l'on a percé l'Oligocène supérieur, Lignites du Rhin.

(1) Ce fossile n'est pas absolument caractéristique de l'argile de Boom, mais il n'y est pas rare.

Hydrologie souterraine.

Les renseignements sur ce sujet intéressant ne sont guère abondants. Ils sont cependant bien importants et les eaux souterraines peuvent causer des difficultés sérieuses lors des puits d'exploitation. Il est probable que les niveaux artésiens peu abondants ou s'équilibrant en contrebas du sol ont passé inaperçus.

Le forage n° 37, Norderwyck, a rencontré, à 490,9 dans le Maestrichtien, une source jaillissante s'élevant à plus de 15 mètres au-dessus du sol.

Au no 59, Santhoven, à 505 mètres de profondeur, le sable grossier landenien a fourni une source jaillissante débitant 392 mètres cubes par 24 heures; température: 26°,5. Le degré géothermique serait de 30 mètres, ce qui est tout à fait normal.

La coupe no 42, Leuth, signale dans le Rupelien, à 80 mètres, de l'eau pure et abondante remontant à la surface, et vers 240 mètres dans le Maestrichtien, une autre source jaillissante débitant environ 1 500 mètres cubes par jour.

A Lanaeken (no 45), la sonde a ramené au jour, à 255,6, une source jaillissante d'eau chaude salée, rencontrée dans le Hervien.

Au no 45, Meeswyck, le Maestrichtien est indiqué comme très aquifère à 268 mètres de profondeur.

Le sondage n° 46, Lanklaer, a atteint, dans le Tongrien, à 272 mètres, une source jaillissante; pression: 1.5 atmosphère au sol.

Le n° 46, à 660 mètres, une faible source un peu salée dans le Houiller.

Enfin, au no 52, trois sources jaillissantes sont indiquées à 127 et à 170 mètres et la troisième dans le Maestrichtien à 225 mètres; pression au sol 1 atmosphère.

1903. PROC.-VERB.

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