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du maxillaire inférieur de Moeritherium. Il est probable que cette nouvelle espèce diffère de celle de l'Éocène moyen, où du reste on ne rencontre pas de traces de Paleomastodon.

On a trouvé en abondance des fossiles de Arsinoitherium Zitteli et surtout un crâne avec sa mâchoire inférieure.

Il y a lieu de signaler surtout la découverte d'un gigantesque Hyracoïdé appartenant à un genre nouveau. Déjà on a identifié deux espèces sous le nom de Sagatherium antiquum et S. minus, et M. Andrews connaît deux nouvelles formes, dont une au moins appartient à un troisième genre. La présence de cinq Hyracoïdés dans les couches examinées jusqu'ici montre la place importante que ce groupe occupait dans la faune de l'Éocène supérieur. On sait qu'une espèce: Pliohyrax græcus, a persisté jusqu'au Pliocène inférieur à Samos et à Pikermi. Malheureusement pour l'étude de la phylogénie de ces formes anciennes, les espèces et les genres éocènes se rapprochent déjà beaucoup de l'espèce pliocène, et on n'est pas plus avancé dans la recherche de leur dérivation des ongulés.

M. Andrews donne la description d'un fragment de la mâchoire inférieure d'un grand Créodonte: Pterodon. Il est à remarquer que Ancodus et Pterodon paraissent être les deux seuls genres de Mammifères de ces couches qui se rencontrent aussi dans les couches pré-miocènes en Europe. Il a trouvé en outre, au Fayum, les restes de deux autres espèces de Créodonte.

Le seul reptile dont on ait trouvé les restes est la Tortue géante, Testudo ammon.

Quant aux dépôts quaternaires, on les trouve près du temple de Schweinfurth (Kasr-es-Sagha). On y a rencontré des silex taillés, avec un fémur et une molaire d'Elephas africanus, de sorte que pendant les temps préhistoriques, l'aire de celui-ci s'étendait jusqu'en Égypte; mais il paraît avoir disparu au commencement de l'ère égyptienne, car sur les temples primitifs on ne le retrouve pas figuré parmi les représentations d'animaux indigènes qu'on y avait gravées. Avec l'Elephas africanus, on a rencontré de nombreux ossements d'Hippopotame et une corne de Bubalus, probablement Bubalus lelwel, dont on a aussi retrouvé des restes dans les tombes d'Abadieh.

A l'époque quaternaire, les rives du lac étaient couvertes de buissons de tamarinier, avec des groupes d'arbres que l'on rencontre maintenant à l'état fossile.

V. D. W. (The Geolog. Mag., août 1905.)

Recherches paléontologiques de M. André Tournouër en Patagonie.

Dans la séance du 3 novembre 1902 de la Société géologique de France, M. Gaudry rend compte du voyage d'exploration en Patagonie de M. Tournouër. Les fossiles tertiaires de Patagonie sont tous différents des fossiles des Pampas. Ils sont encore plus différents des types de nos pays véritablement ils semblent représenter un autre monde. Pyrotherium, Astrapotherium, Homalodontotherium, Nesodon, Colpodon, Diadiaphorus, Theosodon, Hegetotherium, Protypotherium, Nematherium, Hapalops, Peltephilus, etc., dont M. Tournouër a recueilli assez de pièces pour qu'on puisse juger de leurs caractères, n'ont pas de rapport avec nos mammifères. Cela nous rend la détermination de leur âge géologique très difficile. A moins d'admettre leur grande ancienneté, comme M. Ameghino, nous sommes obligés de reconnaître que leur état d'évolution est beaucoup moins avancé que dans les fossiles tertiaires de notre hémisphère, car dans les strates tertiaires les plus récentes, le Santacruzien, nous ne trouvons ni Proboscidiens, ni Ruminants, ni animaux en voie de le devenir. Les Ongulés à doigts impairs, dont les pattes se sont simplifiées, ainsi que dans les Solipèdes, ont en core un péroné complet, posant sur le calcaneum, et leurs molaires supérieures ont leur second lobe inachevé. M. Tournouër continue en ce moment ses recherches en Patagonie.

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Le Dr P. Schlei, qui accompagnait l'expédition Sverdrup en qualité de géologue, communique, dans un rapport provisoire, une série d'observations géologiques des plus intéressantes dont voici le résumé. A l'Ouest de l'île Ellesmere, qui borde le Smith sound, on a découvert un ensemble d'îles très rapprochées et découpées par des fjords profonds. Le froid paraît y être moins intense que du côté du Groenland, et il est probable qu'elles circonscrivent une mer ouverte, qui serait la continuation de l'océan Arctique au Sud-Ouest.

Les découvertes géologiques correspondent à ces données géographiques. L'île Ellesmere constitue, avec celle du North Devon, an pla

teau de roches archéennes, formant avec le Groenland une transition entre le bouclier scandinave et celui qui supporte la baie de Hudson, au Nord du Canada. Le plateau archéen d'Ellesmere est entouré au Nord et au Sud, en s'avançant vers l'Ouest, par des dépôts cambro-siluriens, auxquels font suite, à l'Ouest, des formations mésozoïques et tertiaires. Il semble que le plateau archéen ait été submergé et recouvert par les dépôts des mers paléozoïques jusqu'à l'époque triasique; celle-ci fut suivie par des éruptions volcaniques sur une très grande échelle. Pendant les époques secondaire et tertiaire, la mer recouvre de nouveau le pays, du moins en partie, et laisse des dépôts, qui ont été constatés depuis les îles Parry jusqu'à la Terre de Grinnell, pour l'époque mésozoïque, et des deux côtés de l'île Ellesmere, pour l'époque tertiaire. Ces derniers ont fourni des restes de Sequoia et de Taxodium dans un très bel état de conservation. Il est à noter que les fossiles paléozoïques se rapprochent plus des types européens que de ceux d'Amérique.

Les dépôts tertiaires indiquent une surélévation du pays, qui peut atteindre jusque 1000 pieds, et qu'il faut rattacher probablement au mouvement d'élévation qui a été constaté dans tout le Nord-Ouest de l'Europe vers la fin du Tertiaire.

Quant à l'état glaciaire de ces îles, il est surtout marqué sur le bord du Smith sound, dans le North Lincoln Land; plus au Nord, la glaciation disparaît tout à fait quand on se rend vers l'Ouest, de sorte que pendant l'été on rencontre de vastes étendues qui ne présentent ni neiges ni glaces. Cette situation remarquable paraît remonter géologiquement très loin, car nulle part on n'a pu constater, dans les pays libres de glaces, des traces d'une glaciation antérieure.

V. D. W.

Profr Dr J. REINKE.

Origine et développement des dunes sur la côte occidentale du Schleswig.

On sait que généralement le mode de la végétation est opposé à celui des agents de dénudation du sol. L'observation du Prof Reinke montre qu'elle peut parfois se combiner avec ces derniers pour modifier la surface de celui-ci. Les dunes s'étendent sur toute la côte occidentale du Schleswig, mais on peut y observer, à côté des dunes anciennes, des dunes plus petites en voie de formation. Celles-ci apparaissent lorsque la plage est suffisamment large et qu'elle garde assez longtemps

un certain degré d'humidité. Quand elle présente ces conditions, on y voit pousser une graminée dont le nom botanique est Triticum (Agropyrum) junceum; celle-ci a besoin, pour se développer, d'un sol renfermant une certaine quantité de sel. Aussi est-elle fréquente sur tout le littoral, alors qu'on ne la retrouve pas à l'intérieur du pays. C'est une plante vivace, dont le rhizome souterrain se ramifie dans le sable. Lorsque la plante s'est développée à la surface du sol, elle arrête le sable transporté par le vent et forme ainsi des dunes qui vont en s'augmentant avec la plante, laquelle de son côté suit le mouvement de surélévation du monticule de sable.

Mais la hauteur du monticule recouvert de Triticum dépasse rarement 3 mètres, parce que la graminée en question meurt alors par suite du manque d'humidité et surtout de sel, celui-ci cessant d'imbiber le sol à cette hauteur. C'est alors qu'on voit apparaître une autre plante, le Psamma (Calagrostis) arenaria, l'herbe dunale par excellence. Celle-ci évite le sable humide, salé, mais, trouvant au sommet de la dune de bonnes conditions de développement, elle contribue à son tour à la croissance de celle-ci.

Les dunes subissent encore d'autres modifications: sous l'influence du vent et de la pluie, la couverture de Triticum et aussi celle de Psamma sont détruites, le sable apparaît à nu; ce sont les dunes blanches, qui se déplacent sous l'action du vent, et qu'il faut replanter artificiellement, si on ne veut pas les voir envahir le pays voisin.

D'autres fois, la dune présente les conditions favorables au développement du saule et des bruyères (Salix repens, Empetrum nigrum, Calluna vulgaris), et alors la dune présente une couverture plus résistante au vent, quoique cependant la dune de bruyère puisse parfois passer à l'état de dune blanche, dont le sable devient mobile.

L'auteur termine par une observation très juste. Il compare les différentes phases par lesquelles peut passer une dune aux métamorphoses que traversent certains organismes.

V. D. W.

(Sitzber. der K. preuss. Akad. d. Wissensch., 5 mars 1903.)

SÉANCE MENSUELLE DU 20 OCTOBRE 1903.

Présidence de M. X. Stainier, Président.

La séance est ouverte à 8 h. 35.

En ouvrant la séance, M. le Président annonce à l'assemblée le décès de:

M. MUNIER-CHALMAS, professeur de géologie à la Sorbonne, Faculté des sciences de l'Université de Paris, membre associé étranger de la Société ;

M. DOTREMONT, Victor, sondeur, à Hougaerde;

M. HEYMANS, Léon, géomètre juré, conducteur de travaux, à Rebecq; M. VAN SCHERPENZEEL-THIM, Jules, ingénieur en chef, directeur général des mines, à Liége; membres effectifs de la Société. (Condoléances.)

M. le Président fait part ensuite de la nomination de M. A. Lancaster, directeur du Service météorologique à l'Observatoire, en qualité de membre du Comité météorologique international. Ce Comité, qui est la représentation officielle de la météorologie dans le monde et qui se réunit tous les deux ou trois ans et jamais dans la même ville, ne comprend que quatorze membres. (Applaudissements.)

De son côté, M. le Secrétaire général a le plaisir de signaler à ses collègues la nomination de M. Stainier, président, en qualité de professeur de géologie à l'Université de Gand, et celle de M. J. Cornel, vice-président, comme professeur de géographie physique au même établissement. (Vifs applaudissements.)

M. le Président remercie ses confrères des marques de sympathie qui lui sont témoignées à l'occasion de sa nomination, due aussi, ajoute-t-il, à sa qualité de président de la Société belge de Géologie, et il les assure de son entier dévouement. (Nouveaux applaudissements.)

1903. PROC.-VERB.

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