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Dr L. LALOY.

Variations de niveau de la nappe d'eau souterraine.

Mer Grégor Mendel a fait sur ce sujet des observations qui sont résumées et mises en œuvre par M. J. Liznar (1), et qui s'étendent de 1865 à 1880. Ces mesures ont été faites dans un puits de Brünn. profond de 6,70 et dont la colonne d'eau varie de 3 à 4 mètres. Elles avaient lieu tous les trois ou quatre jours et même journellement pendant les pluies ou au moment du dégel. Mer Mendel mesurait la distance du niveau de l'eau au bord de la margelle du puits, de sorte que les chiffres élevés indiquent un niveau bas et réciproquement. Les moyennes mensuelles et annuelles ont été calculées.

Dans la région considérée, les précipitations atmosphériques présentent deux maxima, en juin et en août, et un maximum secondaire en novembre. Le minimum principal a lieu en janvier ou février; il y a un minimum secondaire en septembre ou octobre. Les variations de la nappe souterraine sont loin de suivre celles des précipitations atmosphériques. En effet, si celles-ci sont plus abondantes en été, l'évaporation et l'absorption par les végétaux jouent aussi un rôle plus marqué dans cette saison. En automne et au printemps, les eaux s'infiltrent, au contraire, plus aisément dans le sol. C'est pourquoi le niveau de la nappe souterraine s'abaisse en été. Il peut, d'ailleurs, en être tout différemment dans les régions où l'évaporation estivale est relativement faible. C'est ainsi qu'à Munich, d'après Soyka (2), les variations annuelles de la nappe souterraine suivent celles des précipitations.

La moyenne annuelle de la hauteur de la nappe souterraine est, comme il fallait s'y attendre, proportionnelle à la somme des précipitations pendant toute l'année.

Si, d'autre part, on fait la différence de la moyenne mensuelle la plus haute et de la plus basse, on obtient l'oscillation périodique annuelle de la nappe souterraine, et l'on constate que son amplitude est plus grande de 1865 à 1872, où les précipitations ont été relativement faibles, que de 1873 à 1880, années à précipitations abondantes. Pour la première période, l'amplitude de l'oscillation est de 0m,782; elle est de 0,587 pour la seconde.

Le relèvement de la nappe souterraine en hiver ne dépend pas seulement de l'importance des précipitations atmosphériques, mais aussi de la façon dont l'eau pénètre dans le sol. La neige et les gelées ont la plus grande influence sur ce phénomène C'est pourquoi, avec des précipitations équivalentes, on peut voir, dans deux années différentes, le niveau de la nappe monter vite ou lentement.

On doit louer Mer Mendel d'avoir eu la patience de recueillir ces observations pendant une période aussi longue. Grâce aux chiffres et aux calculs de M. Liznar, elles nous font connaitre quelques-unes des conditions qui régissent les variations de niveau de la nappe souterraine.

On se rend compte, sans qu'il soit nécessaire d'insister, de quelle importance est cet élément pour la climatologie, la flore et aussi pour l'hygiène.

(Extr. de La Géographie, VIII, no 3, 1903, 15 septembre, pp. 163–164.)

(1) J. LIZNAR, Ueber die Aenderungen des Grundwasserstandes nach den von Prälaten Gregor Mendel in den Jahren 1865-1880 in Brünn ausgeführten Messungen, in METEOROLOGISCHE ZEITSCHRIFT, tome XIX, 1903, page 537.

(2) Penck's geographische Abhandlungen, tome II, fascicule 3, p. 33.

L'eau potable pour l'armée.

Conformément au vou exprimé par le Sénat français, lors de l'interpellation relative à l'état sanitaire des troupes, le Ministre de la Guerre avait soumis à l'examen de l'Académie de médecine un certain nombre de questions relatives à l'alimentation des garnisons en eau potable.

L'Académie de médecine a fait parvenir au Ministre son rapport, rédigé par M. le médecin inspecteur Vallin, au nom d'une Commission composée de MM. Proust, L. Collin, Brouardel, Ernest Besnier, Magnan, Motet, Chantemesse, Josias, H. Monod, Roux et Vallin. Ce rapport comporte les conclusions suivantes :

1o La première et la meilleure mesure prophylactique contre l'invasion des maladies dont le germe peut être véhiculé par l'eau est assurément de doter toutes les garnisons d'une eau de source pure et de bonne qualité, bien captée, bien protégée et bien surveillée, de façon à éviter toute chance de contamination, même passagère;]

2o Quand ces conditions sont remplies, il devient inutile d'avoir recours à un moyen quelconque de stérilisation de l'eau, si ce n'est d'une façon temporaire en cas d'accident;

3o Sans renoncer aux filtres, qui rendent de grands services quand ils sont bien entretenus et bien surveillés, il y a lieu de multiplier, à titre d'essai, l'emploi des stérilisateurs par la chaleur, en prenant les plus grands soins pour restituer et conserver toute sa fraicheur à l'eau stérilisée.

(La Gazette, 17 novembre 1903.)

L'école de la rue de Rollebeek, à Bruxelles.

Les travaux de construction de la nouvelle école de la rue de Rollebeek, qui viennent d'être repris, ont fait constater que le terrain sur lequel les fondations doivent être établies est de très mauvaise qualité.

Les fondations devront donc être construites à une plus grande profondeur, et ce contretemps aura pour effet d'occasionner une dépense supplémentaire de 20,000 à 30,000 francs (1).

(Le Soir, 22 octobre 1903.)

Vienne, 12 mai.

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Fantaisies géologiques.

Une véritable révolution géologique est en train de s'opérer dans la région d'Orecje, en Croatie. Des collines se sont subitement élevées là où il y avait autrefois des plaines. Une crevasse, longue de 1 kilomètre et large de 1 mètre, a vallonné le terrain plat. Des maisons et des forêts ont disparu et, à leur place, s'est formé un vaste marécage. Un canal en voie de construction a été comblé, et le sol, sur d'autres points, s'est abaissé de plusieurs mètres. La population est consternée.

(La Gazette, 13 mai 1903.)

(1) Sans commentaires, dans une ville où, depuis dix-sept ans, une Société de Géologie, secondée, plus tard, par un Service géologique d'État, s'efforce de faire comprendre l'utilité pratique des sondages et études de reconnaissances précédant l'établissement des fondations d'édifices quelque peu importants, surtout établis, comme dans ce cas-ci à flanc de coteau. (Note du Secrétariat.)

Une source d'eau minérale en Campine.

A Op-Grimby, petit village de 665 habitants, situé dans l'arrondissement de Tongres, entre Reckheim et Mechelen-sur-Meuse, le creusement d'un forage de plus de 500 mètres à la recherche du terrain houiller a fait découvrir récemment une source d'eau minérale émanant du terrain houiller. Après que furent démontés, très incomplètement d'ailleurs, les tubes du sondage, l'eau ascendante se fraya, à une douzaine de mètres sous le sol, un chemin dans les sables et graviers du terrain quaternaire et, grâce à une substructure imperméable, elle arrive au jour, mélangée malheureusement avec une proportion variable d'eau de surface. La source actuelle, à son émergence au sol, est trouble; elle a une odeur d'hydrogène sulfuré et un goût franchement salé. L'analyse, faite au laboratoire de l'Université de Liége par M. le docteur Schoofs, prouve qu'on est en présence d'une source chaude d'eau chlorurée renfermant 6 à 7 % de chlorure. Sa température, légèrement variable, sans doute suivant les mélanges avec les eaux de la surface, oscille entre 20° et 22o C. Comparée aux eaux de Niederbronn, Hombourg et Kreusnach, il a été établi que celle de Op-Grimby est plus riche en chlore que la Niederbronn, mais moins riche que les deux autres (1).

Un nouveau don de M. Solvay à l'Université de Bruxelles.

Les journaux annoncent que M. Ernest Solvay vient d'acquérir la bibliothèque du professeur A. Renard, récemment décédé, et en a fait don à l'Université libre de Bruxelles.

(1) Voir, pour plus amples détails: SYLVAIN VREVEN, pharmacien à Hasselt, La composition et l'origine de l'eau minérale d'Op-Grimby. (ANN. DE PHARMACIE du Dr F. Rannez, Louvain, décembre 1903.)

SÉANCE MENSUELLE DU 15 DÉCEMBRE 1905.

Présidence de M. X. Stainier, président.

La séance est ouverte à 8 h. 35.

En ouvrant la séance, M. le Président excuse l'absence de M. Van den Broeck, Secrétaire général, causée par son récent mariage. Il exprime l'avis que, vu les nombreux liens qui rattachent la Société à M. Van den Broeck, il y aurait lieu d'adresser à celui-ci les félicitations de l'assemblée, ainsi que ses meilleurs vœux de bonheur et de prospérité. (Applaudissements.)

L'assemblée est unanime à se rallier à cette motion et il est décidé d'adresser une lettre de félicitations à M. Van den Broeck, le très dévoué et sympathique Secrétaire général de la Société.

M. le Président s'associe ensuite au deuil qui atteint la nation anglaise, par la mort de l'illustre philosophe évolutionniste Herbert Spencer; celui-ci fut, en effet, le premier, avant Darwin, qui émit l'hypothèse de l'évolution, idée maîtresse de sa philosophie, inspiratrice de toute son œuvre, si considérable cependant!

Sur la proposition de M. Kemna, une lettre de condoléances sera adressée à la famille.

Correspondance :

M. le Secrétaire adjoint donne ensuite lecture de la lettre suivante de M. Van den Broeck :

MON CHER PRÉSIDENT.

Je vous prie de bien vouloir excuser mon absence à la séance d'aujourd'hui, due au fait que, venant de me marier, je resterai pour quelque

temps absent du pays et serai forcé d'abandonner complètement pour une couple de mois les travaux de la Société.

Il est à craindre pour celle-ci que, vu le changement de conditions de mon existence et les nouveaux devoirs qui m'incombent, je ne pourrai plus, dans l'avenir, lui consacrer tout le temps ni toute l'activité que j'ai mis jusqu'à présent à sa disposition et cela depuis dix-sept ans, sans aucune interruption.

Comme il est désirable que la Société belge de Géologie ne se ressente pas trop de ce nouvel état de choses, je profite de la circonstance pour faire un chaleureux appel à celui ou à ceux de mes collègues avec lesquels il sera indispensable à l'avenir de partager d'une manière continue et sérieuse les charges et les devoirs du Secrétariat.

Je vous prie donc, mon cher Président, de faire un appel à nos collègues, afin que, à partir de 1904, je trouve parmi eux, à mes côtés, l'aide dévouée et efficace dont, plus que jamais, le Secrétariat aura besoin. Les fonctions du Secrétaire scientifique collaborateur du Secrétariat général ont été jusqu'ici, il faut bien le dire, une véritable sinécure, de par le fait, qui m'est tout personnel d'ailleurs, que j'ai tenu à assumer moi-même toutes les charges, tout le labeur, plus absorbants qu'on pourrait le penser.

Mais cela ne me sera plus possible à l'avenir; il est donc indispensable qu'en vue des élections de l'assemblée générale prochaine, le secrétaire scientifique qui, avec le concours du secrétaire adjoint M. Bolline, seral appelé à m'aider, puisse prendre sérieusement en mains une part de la direction des absorbants travaux du Secrétariat.

C'est un devoir pour moi que de signaler dès aujourd'hui, dans l'intérêt de la Société, l'impérieuse nécessité de faire face à ce nouvel état de choses et j'ose espérer, mon cher Président, que l'appel que vous pourrez faire à l'occasion de cette lettre, trouvera parmi nos collègues un sympathique accueil. ERNEST VAN DEN BROECK.

(Renvoi au Conseil.)

M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique fait appel aux Sociétés scientifiques du pays pour lui fournir, en vue de l'Exposition de Saint-Louis, des renseignements sur leur organisation, leur but, leurs travaux, leurs études, etc. (Renvoi au Bureau.)

M. Le Couppey de la Forest a fait parvenir une note exposant quelques considérations complémentaires sur la circulation souterraine des eaux étudiée à l'aide de la fluorescéine, note dont l'impression aux Mémoires est ordonnée.

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