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Température des roches.

La température moyenne de la surface est de 10°5; à 1 009 mètres, la température était de 47°4. Le tableau suivant indique la progression de cette température avec la profondeur.

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Notre confrère, M. F. Villain, membre de la Société, résume, dans une notice fort intéressante, une conférence qu'il a donnée à Nancy, en mars dernier. L'auteur entre dans quelques généralités sur les divers combustibles minéraux et sur leur gisement dans la série des formations géologiques, et expose les études récentes faites en vue de préciser la question des recherches de houille en Lorraine. On s'est de mandé depuis quelques années si le bassin de Sarrebruck se prolonge ait jusque dans l'arrondissement de Nancy.

Avant d'aborder la question purement locale, l'auteur examine d'une manière approfondie l'allure générale des bassins houillers voisins; il entre dans de nombreux et intéressants détails, si bien condensés qu'il

nous serait impossible de les résumer. Le fait capital est la recherche de l'Anticlinal guide, qui limite au Sud le bassin de Sarrebruck et que les érosions ont pour ainsi dire complètement nivelé; le ridement hercynien a si bien disparu en Meurthe-et-Moselle, que l'allure des terrains secondaires est le seul indice qui permette de le jalonner. MM. Nicklès et Authelin, en observant les allures du Lias inférieur dans le voisinage de Pont-à-Mousson, ont déterminé, entre Eply et Attou, une forme anticlinale et provoqué l'entreprise d'un sondage à Eply, actuellement en cours d'exécution. La série des couches à traverser est estimée comme suit :

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Soit environ 800 mètres. Restent le Permien et le Houiller stérile, couches qui pourraient amener une profondeur un peu trop considérable. M. Villain s'occupe ensuite des emplacements à choisir en plusieurs autres points pour l'exécution de sondages d'exploration.

Nous ne saurions assez recommander la lecture et l'étude du consciencieux travail de l'éminent ingénieur à tous ceux que la question bouillère intéresse. Bon O. v. E.

Dr K.-A. WEETHOFER. Esquisse géologique du bassin houiller de Kladno-Rakonitz. (Verhandl. d. K. K. Geolog. Reichsanst., nos 17 et 18, 1902.)

L'auteur compare ce bassin à celui de Pilsen et arrive à la conclusion que les couches présentent des deux côtés une constitution analogue. A la base, on rencontre des grès grisâtres, qui passent parfois à l'état d'arkoses et renferment à leur partie inférieure une couche productive. Au-dessus des grès se trouve une série très épaisse de bancs d'argile rouge. Ceux-ci sont surmontés par une succession de couches de schistes argileux de couleur gris noirâtre, renfermant, de même. que les grès gris foncé de la base, une couche épaisse de houille. L'ensemble est recouvert par une série de schistes rouges supérieurs.

L'auteur décrit longuement le gisement et la constitution des différentes couches. Nous ne relèverons que les points principaux. Les grès gris foncé de la base (Kladno-Pilsner Schichten) renferment des masses considérables de sables quartzeux presque purs, avec de faibles

quantités de feldspaths décomposés. Les arkoses sont formées par des débris de quartz, de schistes siliceux et de phyllites. En fait de fossiles, on ne rencontre que des fragments de troncs de Calamites et de Sigillaires; par contre, pas de traces d'organismes marins. La constitution de la formation lui ferait attribuer une origine plutôt subaérienne que lacustre ou fluviatile. La couche des bancs d'argile rouge inférieurs (Teinitzler Schichten) doit être considérée comme une formation d'origine désertique. On y rencontre des fragments de troncs d'Araucarites silicifiés, qui rappellent par leur mode de conservation les forêts fossiles de l'Arizona et du désert Lybique. De plus, l'auteur rappelle les travaux de J. Walther, de Rohlfs, Zittel et E. Fraas, qui ont surtout étudié les formations désertiques et ont signalé la couleur rouge que celles-ci revêtent généralement.

Passant à la série suivante, celle des schistes argileux gris foncé (Schlaner Schichten), l'auteur signale qu'ils ont été le siège d'une exploitation houillère, aujourd'hui arrêtée. Leur âge géologique parait d'une détermination difficile. Stur les range dans le Carbonifère supérieur, tandis que Kaizer les attribue au Permien. La flore carbonifère supérieure semble cependant dominer et les plantes permiennes (Calamiles gigas Brgt, Callipteris conferta Stbg) n'apparaissent en quantité que dans le toit de ces couches, de sorte que nous assisterions ici à l'apparition de la flore permienne.

Vient enfin la série des couches des argiles schisteuses rouges supérieures (Lihner Schichten), qui appartiendraient à une nouvelle période de climat désertique, laquelle aurait en outre duré pendant tout le Permien et le Trias, dans l'Allemagne centrale et méridionale. Cette série appartient au système permien.

L'auteur retrouve le même ordre de succession dans les formations carbonifères et permiennes dans les bassins houillers de la Silésie et de la Bohème, dans ceux de la Saxe et jusque dans les bassins de la Sarre. On voit donc que partout il y a parallélisme entre les modifications de la flore et la formation des couches sous l'influence des évolutions climatériques. La flore est purement carbonifère d'abord, dans les grès gris foncé, ce qui permet de supposer un climat encore assez humide pour donner naissance à la flore houillère, mais passant déjà aux états plus secs, dont nous trouvons les traces dans les couches suivantes, celles des argiles rouges inférieures qui renferment les trones d'Araucarites silicifiées, dont la croissance suppose un élément moins humide que celui du Houiller, et qui nous ont été conservés grâce à un climat désertique. Pendant la formation des schistes argileux gris

foncé, le climat redevient plus humide, et la flore carbonifère envahit de nouveau les régions de l'Allemagne centrale et méridionale. Cependant les plantes permiennes commencent à apparaître, et pendant la quatrième période, celle des schistes rouges supérieurs, la période permienne s'établit, la flore permienne prend le dessus grâce à ce climat plus sec, et la flore houillère a déjà complètement disparu. V. D. W.

NOTES ET INFORMATIONS DIVERSES

Dégagement désastreux d'eau chaude au Sseu-tch'ouan.

M. Bons d'Anty, consul de France à Tch'ong k'ing, nous adresse la lettre suivante : « Le 26 février dernier, la ville de Kiu-hien (Sseu-tch'ouan) a été presque entièrement détruite par un énorme dégagement d'eau. Kiu-hien est le siège d'une souspréfecture dépendant de Chounking, dans la partie orientale du plateau où se développe le système du Kia-ling-ho. lequel se soude au Yang-tseu à Teh'ong-k'ing

même.

» Nous n'avons encore que peu de détails sur la catastrophe, quoique Kiu-hien ne soit qu'à 160 kilomètres environ d'ici. Nous l'avons apprise en voyant la «< Petite Rivière » (tronc formé par la réunion du Fou-kiang, du Kia ling-ho et du Kiu-ho et aboutissant à Tch'ong-k'ing) charrier des objets de toutes sortes, meubles, débris d'habitation, vêtements, etc., ainsi que des cadavres. Nous avons tout de suite compris qu'une catastrophe avait dû se produire dans une ville assez importante; parmi les épaves flottantes on remarquait, en effet, des livres, des insignes et des vêtements de mandarins, et quantité d'autres articles qui indiquaient la ruine d'une résidence officielle. Les eaux étant très hautes et le courant violent, les cadavres ont été entraînés par le Yang-tseu; toutefois on en a recueilli une dizaine au tournant des premières gorges. Le nombre des victimes doit être infiniment plus considérable.

» D'après ce que nous avons pu savoir jusqu'à présent, le désastre serait dû à un dégagement subit d'eaux chaudes. A ce sujet il est bon de rappeler que cette région est très disloquée et découpée de nombreuses failles. »> P. BONS D'ANTY.

A ce propos, M. A. Leclère, ingénieur au Corps des Mines, le savant explorateur des provinces de la Chine voisines du Tonkin, a l'amabilité de nous envoyer les renseignements suivants qui complètent la communication de M. Bons d'Anty:

« La région de Kia-ling-ho est le prolongement vers le Nord de la bordure du Permien salifère, sur le flanc Est de l'anticlinal de T'ong-tch'ouan. Il y a beaucoup de sources chaudes dans la région. J'ai signalé celle de Tang-tche, située à une altitude de 2000 mètres, près de Yun-nan-fou. Il est tout naturel que sur le même alignement, à l'altitude beaucoup plus faible du Kia-ling-ho, la température soit plus élevée et atteigne le régime nécessaire au dégagement d'eau en vapeur.

» L'alignement général de dislocation actuelle du terrain dans cette région est entre le Nord et le Nord-Nord-Est, à peu près parallèle à la vallée du Kia-ling-ho; c'est un échelon de plis anciens suivi par l'affaissement actuel et annonçant le grand affaissement qui va d'Yi-tch'ang à Haï-phong. >>

(La Géographie, VI, no 4, 15 octobre 1902, pp. 254-255.)

Sur les dégagements désastreux d'eau chaude qui se sont produits au Sseutch'ouan en juillet dernier et qui ont été signalés dans La Géographie (VI, 15 oct. 1902, p. 254, notre collègue, M. Bons d'Anty, nous adresse l'intéressante communication suivante, datée de Tchentou (Sseu-tch'ouan, septembre 1902) :

« Le phénomène s'est manifesté d'abord à Long-ngan-fou (Ping vou hsien), important centre commercial et administratif, vers l'extrême Nord du Sseu-tch'ouan, dans une contrée que ceux de nos missionnaires qui l'ont visitée, notamment le provicaire apostolique de Tchentou, M. Pontvianne, s'accordent à décrire comme ayant un aspect volcanique prononcé. Vers le milieu du mois de juillet dernier (1902), une éruption de vapeur et d'eau bouillante se produisit subitement sur une montagne située derrière la ville (1), précédée par un effondrement du sommet. Les eaux, chargées de matières solides, furent projetées en une haute colonne avec une violence terrible, et, en retombant dans la plaine, causèrent une inondation dans une vallée du Feou kiang, la plus occidentale des trois rivières qui se réunissent à Hotchéou, pour aller se jeter dans le Yang-tseu, à Teh'ong-k'ing, par un bras commun. A Longngang-fou, le désastre fut grand; sur toute la longueur du fleuve, il y a eu également d'épouvantables ravages, notamment dans l'important marché de Tchongpa, situé au cœur de l'une des plus riches plaines de la province. Quantité de gens furent noyés et nombre de maisons emportées. La rivière charriait dans ses flots boueux, alourdis de matières éruptives qui lui donnaient une coloration verdâtre très remarquable, des cadavres, des débris de constructions, des meubles, des vêtements, des livres, etc.

» Quelques jours plus tard, à l'autre bout de la province, le district de Mapien-t'ing, contigu aux marchés des Lolos, sur la lisière occidentale du Sseu-tch'ouan proprement dit, était également désolé par un phénomène du même genre. Là aussi, des trombes d'eau portée à une température élevée firent soudain sauter le faite d'une montagne et se déversèrent dans les vallées, entrainant le débordement du Mahou, petit affluent du Tsing-chouei-ho, rivière qui se jette dans le Min, à peu près à michemin entre Souifou et Kia-ting. Une partie de la ville de Mapien-t'ing fut détruite par la crue qui gonfla pendant plusieurs jours le cours du Min, où les eaux couraient avec une vélocité terrifique, au témoignage de M. le lieutenant de vaisseau Hourst, commandant la canonnière française l'Olry. Cet officier, qui naviguait précisément à cette date dans ces parages, m'a rapporté avoir vu des maisons entières, arrachées d'un seul bloc de leurs fondations, descendre au fil du courant. Il eut toutes les peines du monde à se garer des collisions dont le menaçaient ces ilots flottants d'un nouveau genre et plus d'une fois les petits vapeurs qu'il conduisait faillirent être entrainés par la violence des flots.

› L'éloignement des localités où se sont produits ces phénomènes, le peu d'exactitude des informations données par les indigènes, le manque d'esprit critique dont sont entachés leurs récits, ne m'ont malheureusement pas permis de me procurer d'autres renseignements que ceux si incomplets et si peu précis, enregistrés ci-dessus. >>

(La Géographie, VII, no 1, 15 janvier 1903, pp. 52-53)

(4) Il est à remarquer que le nom de préfecture, dont cette ville est le siège, signifie « la Paix du Dragon, le Dragon du Repos ». Il est vraisemblable qu'il commémore l'établissement d'une ère de stabilité du sol, après une période de convulsions sismiques.

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