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phiques détaillées, que le courant glaciaire a été arrêté par les collines du quartzite précambrien, dont quelques-unes dépassent encore aujourd'hui une hauteur de 500 mètres. Il est vrai que les glaces sont parvenues néanmoins à recouvrir la partie orientale de la chaîne de collines, tandis que celles qui passaient sur la plaine environnante ont continué leur cours et, rejoignant celles du côté opposé, ont continué jusqu'à la ligne du Missouri, où le glacier est venu se fondre. L'ilot formé par la partie occidentale des collines et la zone située au-dessous et protégée par les hauteurs ne présente pas de drift.

Les auteurs décrivent minutieusement les différents dépôts glaciaires, donnant des définitions claires et précises des nombreux termes spéciaux qui abondent dans les travaux des géologues américains, qui ont spécialisé ces formations. Les phénomènes glaciaires de l'Amérique du Nord présentent, mais sur une échelle incomparablement plus vaste, une grande analogie avec ceux que l'on observe dans les plaines du Nord de l'Europe, de sorte que la lecture de ce travail n'est pas sans utilité pour ceux d'entre nous qui s'intéressent à l'étude des phénomènes glaciaires de l'Europe septentrionale. C'est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir le signaler, certains que ceux qui le parcourront y trouveront le même plaisir que nous avons eu à le lire.

Nous ne pouvons refermer ce livre sans nous empêcher d'émettre le vœu que les géologues belges veuillent bien aussi nous donner quelques travaux de vulgarisation, que l'on pourrait distribuer en récompense aux élèves de nos écoles, afin de les initier aux plaisirs scientifiques que leur donnera l'étude du sol de notre pays. Peut-être alors ne verrions-nous plus, dans nos Chambres, se répéter l'éternelle discussion sur les catéchismes plus ou moins orthodoxes dont on gratifie la jeunesse studieuse belge. V. D. W.

J. GIRARD. - L'évolution comparée des sables. Paris, Librairie scientifique F. R. de Rudeval, 124 pages, 12 planches, 40 figures.

Le titre semblait promettre une étude pétrographique des sables et des considérations sur les divers modes d'origine des formations sableuses, mais l'auteur nous fournit plutôt une compilation d'un nombre énorme de travaux sur les sables, les vases marines, et sur les formations meubles du sol en général. Dans l'arrangement de ses notes, il n'a pas suivi de plan bien coordonné, de sorte que l'exposition reste confuse, et la lecture du travail en devient assez pénible.

Un grand nombre de planches et de figures relèvent l'intérêt des explications. Cependant, parmi les figures, nous devons signaler le numéro 18, qui, sous la désignation de «< fulgurite », ressemble malheureusement beaucoup trop à une concrétion cristalline constituée par formation secondaire au sein du sable. Parmi les planches, nous tenons surtout à signaler la planche IV, qui représente la disposition des dunes du Grand-Erg du Sahara. Le sable s'y dispose, au gré des vents, en longues vagues plus ou moins parallèles; il s'est creusé dans le plateau du Sahara un immense bassin, dont le bord Sud, disposé en falaise, continue à se creuser dans les plateaux du Tademayt et du Tinghert. On pourrait même pousser plus loin cette comparaison avec les flots de la mer, car l'océan de sable saharien a des pluies, que nous voyons périodiquement tomber sur une étendue énorme, et qui ont surtout été étudiées depuis les Canaries et les Açores jusqu'en Scandinavie.

Il serait difficile de suivre l'auteur dans son exposé de faits si touffu. Nous signalerons cependant les nombreux renseignements qu'il nous donne sur le mouvement des sables, des vases et des galets, le long de la côte qui s'étend depuis le golfe de Gascogne jusqu'au Jutland, et même jusqu'à la rive allemande de la Baltique. Il a surtout réuni les observations provenant des grands travaux que les ingénieurs ont dû exécuter en plusieurs points pour protéger la côte contre les attaques de la mer, et pour maintenir sa stabilité, pour autant que l'on puisse employer ce mot, même si on ne tient compte que des données géologiques provenant des périodes les plus récentes.

Nous espérons que l'auteur continuera à récolter les observations au sujet des phénomènes de circulation des produits meubles du sol, et qu'il s'efforcera de les grouper d'une façon de plus en plus méthodique. V. D. W

STANISLAS MEUNIER. Sur la puissance de la formation nummulitique à Saint-Louis au Sénégal. (Comptes rendus Acad. Sciences, 25 janvier 1904.)

Il résulte des échantillons d'un forage de puits actuellement en cours, qui a atteint 427 mètres de profondeur, qu'on a traversé, sur 40 mètres (200 mètres de la surface à 240 mètres), un calcaire blanc rempli de grosses Nummulites, ressemblant beaucoup à la Nummulites lævigata

Lam. du Calcaire grossier parisien. Cette formation, dont l'analogie avec les dépôts égyptiens bien connus saute aux yeux, est surmontée dans le forage par 200 mètres de couches remarquables par leur variété. Les 22 premiers mètres consistent en sable superficiel (12TM,40) et en argile renfermant des débris peu déterminables de coquilles évidemment actuelles. Puis viennent, jusqu'à la profondeur de 60 mètres environ, des dépôts qui ressemblent à ceux de bien des plages soulevées et que provisoirement nous pouvons considérer comme quaternaires. C'est alors que se montrent des assises à facies tertiaire et qui, jusque 200 mètres, consistent surtout en sables quartzeux de diverses variétés avec intercalations de lits calcaires renfermant de très petites oolithes ferrugineuses et des marnes très friables. A plusieurs niveaux, les foraminifères abondent, ainsi que de petites coquilles turriculées, qu'il faudra déterminer avec soin.

Au-dessous de l'épais horizon nummulitique, c'est-à-dire à partir de 240 mètres, se présentent des calcaires plus ou moins sableux, avec grains plus ou moins glauconieux (jusqu'à la profondeur de 275 mètres), puis des marnes et des calcaires marneux jusqu'à 340 mètres environ.

Alors on rencontre, avec un vif intérêt, jusqu'à 410 mètres, des argiles plus ou moins blanchâtres, toutes mouchetées de petites taches ocreuses, analogues à celles que produit l'oxydation de la marcassite, et qui présentent une ressemblance bien imprévue avec certaines variétés de l'argile plastique de Montereau. Cette épaisse formation argileuse, qui repose sur des marnes grisâtres se continuant jusqu'au fond actuel du forage, est interrompue par des sables, dans lesquels, d'après un échantillon lavé, on rencontre des Nummulites analogues à celles du niveau principal, et d'autres foraminifères plus petits, fort analogues à Nonionina d'Orbigny.

En somme, le forage de Saint-Louis, qui ne parait pas être parvenu encore au-dessous des formations tertiaires, nous procure une donnée précieuse sur la puissance de celles-ci sur la côte du Sénégal.

V. D. W

NOTES ET INFORMATIONS DIVERSES

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Cte MONTESSUS De Ballore. Loi générale de la répartition des régions sismiques instables à la surface du globe. (Ber. II. Intern. seismolog. Konferenz.)

Le nombre des macrosismes enregistrés jusqu'à nos jours s'élève à 156 781. Si l'on cherche la loi qui préside à la distribution de ces mouvements de l'écorce du globe, on trouve qu'il y a des régions instables et des régions stables, quoiqu'il soit fort douteux qu'il existe à la surface du globe des régions où les tremblements de terre restent complètement inconnus. Parmi les régions stables, on peut citer surtout l'Afrique. Par contre, il y a des régions d'une très grande instabilité, où les sismes sont d'une fréquence désastreuse. Dans ces régions, les épicentres se groupent conformément aux principaux traits géologiques, d'ordinaire les moins anciens, auxquels la région doit son relief habituel.

L'auteur est parvenu à grouper 95 % des sismes, suivant deux grands cercles du globe, sur une largeur d'une trentaine de degrés, qu'il appelle le méridien et l'équateur sismiques, parce qu'ils se coupent sous un angle de 67o5. Ces deux cercles ont pour pôle, l'un le point situé 35°40′ N. -23°10′E., et l'autre celui de 40° 45′ N. — 150° 30′ W. La conclusion de l'auteur est que l'écorce terrestre tremble à peu près également et presque uniquement le long de deux zones étroites qui se développent suivant deux grands cercles presque perpendiculaires entre eux, le cercle Méditerrannéen ou Alpino-Caucasien-Himalayen-Néo-Zélandais, et le cerle Pacifique ou Ando-JaponaisMalais; et ces deux zones coïncident avec les deux plus importantes lignes de relief de la surface terrestre, en entendant cette expression de la différence de niveau entre le fond des océans et les sommets des crêtes montagneuses.

V. D. W.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE CLOTURE

DE L'EXERCICE 1905.

SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1904 (1).

Présidence de M. X. Stainier, Président.

La séance est ouverte à 8 h. 40.

Rapport annuel du Président.

M. le Président donne lecture du rapport suivant :

MESSIEURS,

La fastidieuse coutume du Rapport annuel du Président n'aurait aucune raison d'être, et l'on devrait se hâter de la supprimer, si elle ne procurait pas à la Société l'occasion d'une sorte d'examen de conscience de fin d'année. En passant en revue les événements heureux et les pas en avant accomplis pendant l'exercice, on puise de nouvelles forces pour marcher vers de nouveaux triomphes. De même aussi, s'il y a eu des défaillances, voire des reculs, c'est le moment de prendre de généreuses résolutions.

Quand il s'agit de soi-même, on est fortement enclin à l'indulgence; mais voyons ensemble, Messieurs, s'il y a lieu pour notre Société de se féliciter de l'année sociale écoulée, et cela au double point de vue de la prospérité matérielle et de la productivité individuelle.

Si nous abordons l'examen de notre productivité, je crois que, à moins de se montrer exigeant, nous ne pouvons qu'être fiers de l'exercice passé. Aussi bien par la quantité que par la variété et l'importance des travaux scientifiques, cette année n'a rien à envier aux précédentes, et nous fondons sur elle l'espoir qu'elle contribuera à entretenir et à propager au loin le bon renom scientifique de notre Compagnie. Ce serait ici le moment de passer, comme d'ordinaire, en revue

(1) Jour anniversaire de la fondation de la Société (17° année).

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