Un des gros points noirs de notre horizon, c'est incontestablement notre situation financière, dont notre dévoué Trésorier va tout à l'heure, en homme autorisé, vous dire davantage. Quoique notre déficit soit, à n'en pas douter, la résultante de notre grande activité et de notre intense productivité, il y a là une situation grave, qui ne saurait perdurer sans danger pour notre avenir. Bien que l'observation qu'il me faut faire maintenant à ce sujet constitue un détail de ménage, paraissant peu à sa place dans un discours présidentiel, je me vois cependant forcé de l'aborder, vu les nécessités d'ordre matériel qui m'y obligent impérieusement. L'examen des notes des fournisseurs du Bulletin montre des accumulations de frais extraordinaires qu'il serait possible de restreindre dans une forte proportion si les auteurs des travaux destinés à nos publications voulaient faire preuve d'un peu plus de bonne volonté et consacrer à leur œuvre les soins que certains d'entre eux, MM. Dollfus, Kemna, Mourlon, Rahir, Rabozée, Rutot, par exemple, mettent à fournir des manuscrits vraiment au net et ne nécessitant pas ces terribles heures de remaniements et de corrections extraordinaires qui, pour les factures de l'exercice 1905, ont entraîné une dépense de nombreuses centaines de francs. De même, nous sommes absolument en droit d'exiger des dessins et figures exécutés de manière à éviter à la Société de coûteuses réfections de dessins aptes, seulement alors, à la reproduction qui, seule, doit incomber à la Société. Des réformes énergiques s'imposent, et le Conseil, ému des dangers de la situation pécuniaire fâcheuse où nous nous trouvons, a dû s'occuper de la question et a décidé qu'à l'avenir la Société n'accepterait plus que des dessins et des planches permettant des reproductions directes, sans aucune autre intervention pécuniaire de sa part pour améliorer les dessins, planches, etc., ou pour leur mise au point en vue de la reproduction qui, seule, doit rester à charge de la Société. Le Conseil a décidé également d'appliquer strictement à l'avenir l'article 93 de nos Statuts, d'après lequel les frais de remaniements extraordinaires, c'est-à-dire les frais de correction non englobés dans le prix réglementaire de la feuille d'impression, sont exclusivement à la charge des auteurs (1). (1) Pour rappel, voici le texte des articles 92 à 96 de nos Statuts, relatifs aux impressions et aux tirés à part : Les épreuves des mémoires et des communications seront revues et De même, il est indispensable d'appliquer à l'avenir la disposition de l'article 96 de nos Statuts, d'après laquelle les couvertures imprimées et grands titres sont exclusivement à la charge des auteurs. La non-observation de ces articles du règlement a trop fortement contribué à obérer notre situation pour que la décision du Conseil ne soit pas entièrement approuvée par l'assemblée générale. Le second point noir qu'il me reste à vous signaler, pour être moins urgent et moins criant, n'est pas moins douloureux. Maintes fois notre dévoué Secrétaire général a appelé notre sérieuse attention sur le danger qu'il y a à laisser tout le fardeau du Secrétariat et toute la besogne d'initiative peser sur un seul homme. Tout récemment encore, à propos d'une circonstance d'ordre familial qui vous est bien connue, notre Secrétaire a renouvelé ses instances et nous a de nouveau annoncé qu'il ne lui serait plus possible de consacrer, comme par le passé, tout son temps et toute son activité à notre Société. Tous nous connaissons trop son dévouement pour craindre qu'il nous abandonne. Trop de liens d'affection invétérée l'attachent à nous pour qu'il puisse renoncer à exercer vis-à-vis de la Société ce rôle actif qui est un des principaux facteurs de sa prospérité. Mais il y aurait cruauté de notre part à ne corrigées par les auteurs, qui, selon qu'ils habitent la Belgique ou l'étranger, sont tenus de les renvoyer endéans les cinq ou huit jours au Secrétaire général. Ces délais écoulés, le Secrétaire est autorisé à passer outre et à donner le bon à tirer. ART. 93. Les frais de remaniements extraordinaires, c'est-à-dire non compris dans la moyenne admise dans le contrat avec l'imprimeur et dont les frais sont englobes dans le prix réglementaire de la feuille d'impression, sont exclusivement à la charge des auteurs. Ceux-ci, dans leur propre intérêt, sont donc invités à fournir des manuscrits non sujets à des remaniements, ni à des corrections nom breuses et successives. ART. 94. Les auteurs ne peuvent réclamer plus de deux épreuves en placards ni plus d'une épreuve de mise en page. ART. 95. — Les auteurs de travaux et d'articles insérés, soit dans les Mémoires, soit dans les Procès-verbaux des Bulletins, ont droit gratuitement à cinquante tires à part conformes aux prescriptions réglementaires. ART. 96. Outre les exemplaires qui leur sont délivrés gratuitement, tous les membres de la Société ont le droit d'obtenir des tirés à part de leurs travaux, en nombre illimité, d'après un tarif aussi réduit que possible, arrêté par le Conseil. Les couvertures imprimées et grands titres sont exclusivement à la charge des auteurs. pas prendre en considération la situation nouvelle qui est faite à notre Secrétaire. Il y a d'ailleurs, comme il l'a dit, un vrai danger à laisser les destinées d'une Société trop exclusivement suspendues à la merci d'une seule personnalité. Nous sommes tous périssables, et tout en gardant l'espoir fondé d'une longue et fructueuse collaboration de notre dévoué Secrétaire, nous ne saurions envisager sans crainte, même l'éventualité d'une maladie qui, en le tenant écarté de nos affaires, suffirait pour introduire un trouble grave dans nos rouages. Vous avoir signalé à nouveau le danger suffira, Messieurs, je l'espère, pour que vous preniez une décision définitive. C'est l'heure des situations critiques qui fait naître les grands dévouements, et qu'il se lève donc celui qui ne craindra pas d'assumer sur ses épaules une partie du lourd fardeau du Secrétariat. Vous le voyez, Messieurs, l'histoire des sociétés n'est, comme celle des individus, qu'heur et malheur, mais nous saurons trouver dans nos succès de quoi marcher allègrement et toujours plus rapidement dans la voie du progrès. X. STAINIER. APPROBATION DES COMPTES DE L'ANNÉE 1903 M. le Trésorier donne lecture de l'exposé suivant : Mouvement des fonds de la caisse, année 1903. Subside des Charbonnages belges (Agrappe), pour la Section du Grisou. Location de la bibliothèque au Ministère du Travail Intérêts des réserves et fonds temporairement placés. TOTAL. . . .fr. 18,171 41 Dépenses. Impression, planches et distribution du Bulletin. Personnel du Secrétariat et de la bibliothèque. .fr. 12,540 47 1,400 >> Frais généraux : séances, excursions, ports, poste, papeterie, etc.. 953 21 1,572 21 de diapositives (pour séances). 40 06 1,612 27 Frais de la Section du Grisou: déplacements, papiers photographiques, etc. 899 62 141 08 97 03 Valeur du portefeuille, pour les réserves statutaire et du grisou .fr. 527 73 8.695 25 309 55 282 >> 500 >> 1,094 55 TOTAL .fr. 13,193 87 Le passif l'emporte donc de fr. 2,879.34! Cette situation financière déplorable serait fortement atténuée si nous avions pu toucher les subsides arriérés de l'Etat belge sur lesquels nous comptions. Mais, quoique notre Société liquidant l'arriéré de ses publications, ait fait au Ministère de l'Intérieur et de l'Instruction publique le versement du nombre convenu d'exemplaires du Bulletin, pour toutes les années entièrement publiées, nous avons perdu, ensuite de correspondance échangée à ce sujet entre l'Administration de l'Etat belge et notre Bureau, l'espoir de toucher les deux mille francs qui auraient dû être. liquidés sur les budgets passés. Il serait donc bien équitable que l'État belge nous accordât ces deux mille francs à titre de subside extraordinaire. Espérons encore que nos démarches en cette voie aboutiront favorablement. Carte pluviométrique. -L'état de la caisse particulière de cette rubrique est resté sensiblement stationnaire; il s'est augmenté en 1903 de fr. 9.40 par vente de quelques exemplaires aux membres de la Société de Géologie. Session annuelle extraordinaire de 1904 et programme des excursions de l'année. Sur la proposition du Conseil, il est décidé d'organiser, pour la session annuelle extraordinaire de 1904, une excursion à l'ile de Wight sous la direction de M. J. Starkie Gardner. Celui-ci, sur les instances de la Société, et malgré son àge avancé, a consenti à diriger cette course |